Wiki Harry Potter
S'inscrire
Advertisement
Wiki Harry Potter

Cette page recense les anciennes traductions françaises officielles des textes inédits de la première version de Pottermore.

Textes manquants

Les textes inédits suivants sont indisponibles :

  • Harry Potter et la Chambre des Secrets
    • Les Fantômes (deuxième paragraphe manquant)
  • Harry Potter et l'Ordre du Phénix
    • Dolores Jane Ombrage (commentaires de J. K. Rowling manquants)

Accueil

La Plume d'Acceptation et le Livre des Admissions

Il existe à Poudlard une toute petite tour fermée à clé où aucun élève n'est jamais entré. Ce lieu secret renferme un livre ancien qu'aucune main humaine n'a touché depuis que les quatre fondateurs de l'école l'y ont déposé, le jour même où la construction du château fut achevée. Un petit encrier en argent est posé juste à côté du vieux livre à la couverture noire, en peau de dragon écaillée. Il contient une longue plume de couleur fanée. Ces deux objets sont la Plume d'Acceptation et le Livre des Admissions. Ensemble, ils constituent le seul et unique processus de sélection des élèves qui étudient à Poudlard, école de sorcellerie.

Aucun de ceux et celles qui ont connaissance de la magie puissante et tenace qui confère à l'ancien livre et sa plume leurs pouvoirs n'a jamais révélé son secret, sans doute car (comme Albus Dumbledore l'a un jour évoqué en soupirant) cet ingénieux processus évite au personnel de l'école de fournir d'ennuyeuses explications aux parents furieux d'apprendre que leurs enfants n'ont pas été invités à étudier à Poudlard. La décision du Livre et de la Plume étant irrévocable, aucun enfant dont le nom ne figure pas sur les pages jaunies du vieil ouvrage n'a jamais été admis dans la prestigieuse école des sorciers.

Au moment précis où un enfant manifeste ses premiers signes de magie, la Plume, qui proviendrait selon les dires d'un Augurey, s'élève lentement dans les airs, flotte au-dessus de son encrier, puis entreprend d'écrire le nom de l'enfant sur les pages du Livre d'Admission (étant donné que les plumes de l'Augurey repoussent l'encre, le petit encrier est toujours vide ; aujourd'hui encore, personne n'a réussi à analyser la composition exacte du liquide argenté qui s'écoule de la plume enchantée).

Les très rares personnes ayant eu le privilège d'observer ce curieux phénomène (on raconte que plusieurs directeurs et directrices auraient passé de nombreuses heures solitaires, enfermés dans la petite tour, espérant vainement voir la Plume se mouvoir) s'accordent à dire que la Plume est sans doute beaucoup plus indulgente que le Livre. La Plume est en effet tellement sensible qu'elle peut détecter la moindre trace de magie. Le Livre, en revanche, est beaucoup plus difficile à convaincre. Il lui arrive fréquemment de se refermer violemment pour empêcher à la Plume d'écrire quoi que ce soit sur ses pages tant que les pouvoirs magiques d'un enfant n'ont pas été clairement avérés.

En fait, le Livre des Admissions a de très bonnes raisons d'être si sévère : grâce à son extrême vigilance, aucun Cracmol n'a jamais étudié à Poudlard. Les enfants de parents sorciers nés sans aucun pouvoir magique conservent parfois une aura de magie sur eux qui leur vient de leurs parents. Mais dès que celle-ci s'évapore, il devient très vite évident qu'ils n'auront jamais la faculté de réaliser des sortilèges. À ce jour, la sensibilité de la Plume, conjuguée à l'intransigeance du Livre, n'a jamais commis une seule erreur.

Harry Potter à l'école des sorciers

4, Privet Drive

Privet Drive se situe à Little Whinging, dans le comté de Surrey, en Angleterre. C'est une petite rue soignée, bordée de maisons au style identique. Cet endroit tranquille est complètement dépourvu de magie.

Lorsque les parents de Harry Potter furent tués par Voldemort, Albus Dumbledore plaça Harry au 4, Privet Drive, chez les Dursley qui constituaient alors son unique famille (avec sa tante Pétunia, son oncle Vernon et son cousin Dudley).

Les commentaires de J. K. Rowling

Le nom de la rue où habitent les Dursley (privet signifie troène) est une référence à cet arbuste très répandu dans les banlieues résidentielles, le troène, qui forme des haies bien nettes autour de nombreux jardins anglais. J'aimais bien cette association entre les quartiers pavillonnaires et les clôtures, les Dursley étant des bourgeois satisfaits, résolus à se distinguer du monde des sorciers. Le nom de leur ville est "Little Whinging" qui, une fois encore, évoque l'esprit de clocher et l'arrogance, "whinging" étant un terme familier signifiant en anglais britannique "qui geint ou qui se plaint".

Bien que je décrive la maison des Dursley comme grande et carrée, ainsi qu'il convient à la position sociale d'un directeur de société tel que l'oncle Vernon, chaque fois que j'écrivais sur elle, je revoyais inconsciemment la deuxième maison dans laquelle j'ai vécu quand j'étais enfant. Elle se trouvait à Winterbourne, près de Bristol et elle était, au contraire, plutôt petite avec ses trois chambres. Je m'en suis aperçue pour la première fois quand je suis entrée dans le décor du 4, Privet Drive construit dans les studios de Leavesden et que je me suis retrouvée dans la réplique exacte de mon ancienne maison, jusqu'à l'emplacement du placard sous l'escalier et la disposition de chaque chambre. N'ayant jamais décrit cette ancienne maison au décorateur, au réalisateur ou au producteur, ce fut une autre de ces expériences déconcertantes que m'a fait vivre le tournage des romans de Harry Potter.

Sans raison valable, je n'ai jamais beaucoup aimé le chiffre 4 qui m'a toujours semblé dur et impitoyable et c'est pourquoi je l'ai collé sur la porte des Dursley.

Unités de mesures

De même que les sorcières et les sorciers britanniques n'utilisent ni électricité, ni ordinateurs, de même ils n'ont jamais adopté le système métrique. N'étant pas soumis aux décisions du gouvernement moldu, lorsque l'adoption du système métrique (par la conversion des unités de mesure) a commencé en 1965, sorcières et sorciers n'ont tenu aucun compte de ce changement.

Les sorciers ne sont pas hostiles aux calculs laborieux, qu'ils peuvent d'ailleurs faire par une opération magique. Ils ne trouvent donc pas gênant de peser en onces, en livres et en stones (équivalentes à quatorze livres), de mesurer en pouces, pieds et miles, ou de payer en noises, mornilles ou gallions.

Les commentaires de J. K. Rowling

Quand le manuscrit de Harry Potter à l'école de sorciers a été accepté pour la première fois par un éditeur britannique, le préparateur de copie m'a avertie que tous les poids et mesures seraient convertis en système métrique, ce qui était la pratique habituelle de la maison. J'ai refusé ce changement car, pour les raisons indiquées ci-dessus, ce n'était pas logique. Il ne faut cependant pas considérer cela comme une prise de position politique de la part de l'auteur. Je ne suis pas antieuropéenne. Au contraire, je suis pour le fait que la Grande-Bretagne soit dans l'Europe et je suis moi-même en partie française. Je n'ai rien non plus contre le système métrique, beaucoup plus logique que le système impérial, et qui rend sans aucun doute infiniment plus facile la pratique de la pâtisserie. Mais je trouve l'ancien système bien plus pittoresque, plus excentrique, et donc mieux adapté au genre de société que je décrivais.

La décision de conserver dans le livre le système impérial a eu une suite inattendue qui fut une invitation à devenir membre de l'Association des Poids et Mesures britanniques. Comme je ne suis pas d'accord pour que la Grande-Bretagne refuse le système métrique (comme le voudraient de nombreux membres de cette association), je m'apprêtais à jeter l'invitation à la corbeille lorsqu'une soudaine pensée me fit changer d'avis. Je sais que ce que je m'apprête à raconter ne révèle pas l'aspect le plus flatteur de mon caractère, mais je me suis dit brusquement que si j'adhérais à l'association, Di, ma sœur, serait folle de rage. Di n'est jamais plus drôle que quand elle est furieuse, et parmi les sujets qui excitent le plus volontiers sa colère, figure en bonne place le vieux fossile collé à la tradition parce que c'est la tradition ou parce-que-c'est-britannique-et-que-le-premier-étranger-venu-n'a-pas-à-me-dire-comment-mesurer-ma-graisse-de-rognon-de-bœuf. Le genre d'attitude que représente une telle organisation.

Lorsque mon adhésion a été annoncée dans la presse, elle a explosé en un débordement de rage des plus satisfaisants. Je ne parvenais pas à m'arrêter de rire suffisamment longtemps pour lui dire que j'avais adhéré à cette association uniquement pour l'énerver. Elle en divaguait presque d'indignation, ce qui était encore plus drôle si c'était possible. Franchement, je ne pense pas que quelqu'un se soit jamais autant amusé pour le prix d'un timbre-poste.

Vernon et Pétunia Dursley

Vernon et Pétunia Dursley sont l'oncle et la tante de Harry Potter. Vernon est un homme grand et massif qui n'a pratiquement pas de cou, mais possède une grosse moustache. Il dirige une entreprise qui fabrique des perceuses. Pétunia est mince et blonde. Elle dispose d'un très long cou avec lequel elle aime espionner les voisins. Tous deux ont horreur de tout ce qui sort de l'ordinaire. Vernon et Pétunia ont pris Harry avec eux quand il est devenu orphelin, mais ils le traitent avec la plus grande indifférence.

La tante et l'oncle de Harry se sont rencontrés sur leur lieu de travail. Pétunia Evans, à jamais remplie d'amertume par le fait que ses parents semblaient apprécier sa sœur sorcière plus qu'ils ne l'appréciaient elle-même, quitta définitivement Cokeworth pour suivre des cours de dactylographie à Londres. Ce qui la conduisit à occuper un emploi dans un bureau où elle rencontra Vernon Dursley qui avait des opinions bien arrêtées, un caractère très matérialiste et une nature totalement opposée à la magie. Massif et dépourvu de cou, ce jeune cadre apparut comme un modèle de virilité à la jeune Pétunia. Non seulement il se montra sensible à l'intérêt sentimental qu'elle lui portait, mais il se révéla de surcroît délicieusement normal. Il avait une voiture des plus convenables et ne souhaitait faire dans sa vie que des choses parfaitement ordinaires. Après qu'il l'eut invitée à passer avec lui une longue série de soirées très ennuyeuses, au cours desquelles il lui parla surtout de lui-même et des idées fort prévisibles qu'il avait sur le monde, Pétunia se mit à rêver du moment où il lui passerait la bague au doigt.

Lorsque, le moment venu, Vernon Dursley lui demanda sa main en respectant les formes, mettant un genou en terre dans le salon de sa future belle-mère, Pétunia accepta aussitôt. La seule ombre à ce merveilleux tableau était la crainte de ce que son tout nouveau fiancé penserait de sa sœur qui suivait alors sa dernière année d'études à l'École de Sorcellerie de Poudlard. Vernon allait jusqu'à considérer avec mépris ceux qui portaient des chaussures marron avec un costume noir. Aussi Pétunia osait-elle à peine imaginer l'opinion qu'il aurait d'une jeune femme qui s'habillait de robes longues et passait le plus clair de son temps à jeter des sortilèges.

Elle lui avoua la vérité au cours d'une soirée ponctuée de larmes. Ils étaient assis dans l'obscurité de la voiture de Vernon, avec une vue imprenable sur le magasin de frites où il venait d'acheter un petit en-cas en sortant du cinéma. Vernon, comme Pétunia s'y attendait, se montra très profondément choqué. D'un ton solennel, il lui déclara pourtant qu'il ne lui en voudrait jamais d'avoir un monstre pour sœur et Pétunia se jeta alors sur lui dans un geste de gratitude si violent qu'il en laissa tomber sa saucisse frite.

La première rencontre entre Lily, James (son petit ami) et les deux fiancés, ne se passa pas très bien et entraîna le naufrage de leurs relations. James était très amusé par Vernon et il commit l'erreur de le montrer. Vernon adopta à son égard une attitude condescendante. Il lui demanda quelle était la marque de sa voiture, et James lui décrivit son balai de course. Vernon supposa à voix haute que les sorciers vivaient d'allocations de chômage. James lui parla alors de Gringotts et de la fortune que ses parents y conservaient sous forme d'or massif. Vernon ne savait pas s'il se moquait de lui ou pas et il commença à se mettre en colère. À la fin de la soirée, Vernon et Pétunia sortirent en trombe du restaurant tandis que Lily éclatait en sanglots et que James (qui avait un peu honte de lui) lui promettait de se réconcilier avec Vernon à la première occasion.

L'occasion ne se présenta jamais. Pétunia ne voulut pas de Lily comme demoiselle d'honneur, car elle en avait assez d'être toujours dans son ombre. Lily en fut peinée. Au cours de la réception, Vernon refusa d'adresser la parole à James, mais il le décrivit, à portée d'oreille de celui-ci, comme "une espèce de magicien amateur". Après leur mariage, Pétunia ressembla de plus en plus à Vernon. Elle adorait leur maison bien carrée et proprette du 4, Privet Drive. Elle était désormais à l'abri des objets qui se conduisaient d'étrange manière, des théières qui se mettaient à siffler des airs connus sur son passage, ou des longues conversations sur des sujets qu'elle ne comprenait pas, avec des mots tels que "Quidditch" et "Métamorphose". Vernon et elle décidèrent de ne pas assister au mariage de Lily et de James. La dernière correspondance qu'elle reçut d'eux fut le faire-part de la naissance de Harry. Après y avoir jeté un regard dédaigneux, elle le jeta à la poubelle.

Bien que Pétunia ait été élevée aux côtés d'une sorcière, elle est extraordinairement ignorante en matière de magie. Vernon et elle ont la vague idée qu'ils pourraient extirper la magie de Harry et dans leur tentative pour se débarrasser des lettres envoyées de Poudlard le jour du onzième anniversaire de leur neveu, tous deux s'en remettent à la vieille superstition selon laquelle il est impossible à une sorcière de traverser une étendue d'eau. Ayant souvent vu Lily sauter par-dessus des ruisseaux et courir sur des pierres à fleur d'eau dans leur enfance, elle n'aurait pas dû être surprise lorsque Hagrid parvint sans difficulté à franchir une mer houleuse pour atteindre la cabane perchée sur un rocher où ils s'étaient réfugiés.

Les commentaires de J. K. Rowling

Les noms de Vernon et de Pétunia leur ont été attribués dès leur création et ils n'ont jamais eu à passer par une série de noms d'essai, comme c'est arrivé à beaucoup d'autres personnages. "Vernon" est simplement un nom que je n'ai jamais beaucoup aimé. Pétunia est le prénom que je donnais toujours aux personnages féminins désagréables quand je jouais à des jeux d'imagination avec ma sœur Di, dans notre petite enfance. Où l'avais-je pris ? Je ne l'ai jamais très bien su, jusqu'à ce que, récemment, un de mes amis me passe une série de films pour une campagne nationale qu'on avait montrés à la télévision lorsque nous étions jeunes (il collectionne ce genre de choses et les télécharge sur son ordinateur portable pour s'en délecter tout à loisir). L'un d'eux était un film d'animation dans lequel un couple marié pique-niquait sur une falaise en regardant un homme se noyer au-dessous d'eux (le message était : "Ne lui adressez pas des signes de la main, alertez les secours"). Le mari appelait son épouse Pétunia et je me suis soudain demandé si ce n'était pas là que j'avais pris ce prénom très improbable, car je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui s'appelle Pétunia ou, autant que je m'en souvienne, lu ce nom dans un livre. L'inconscient est très étrange. La Pétunia du dessin animé était une grosse femme joviale, il semble donc qu'il ne me soit resté d'elle que son nom.

Le nom de famille "Dursley" vient de la ville éponyme du Gloucestershire, pas très éloignée de l'endroit où je suis née. Je ne suis jamais allée à Dursley, et j'imagine qu'elle est habitée par des gens charmants. C'est la consonance du mot qui m'a attirée, plutôt qu'une quelconque association avec la ville elle-même.

Scénario fantôme

Les commentaires de J. K. Rowling

C'est une expression que j'ai inventée et qui n'a rien à voir avec des histoires de spectres.

Pendant les dix-sept ans et plus qui m'ont été nécessaires pour écrire les sept volumes de Harry Potter (sans compter Le Quidditch à travers les âges, Les Animaux fantastiques et Les Contes de Beedle le Barde), j'ai produit une masse d'informations sur le monde magique qui ne sont jamais apparues dans les livres. J'aimais bien savoir ces choses-la - ce qui est une chance, étant donné que je ne pouvais empêcher mon imagination de déverser toutes ses idées - et souvent, quand j'avais besoin d'un détail en passant, je pouvais tout de suite le trouver dans l'arrière-plan que j'avais élaboré.

J'ai aussi été amenée à développer des intrigues qui concernaient des personnages secondaires (ou même tertiaires) et qui n'étaient pas nécessaires aux exigences de l'histoire. J'éprouvais un plus grand déchirement lorsque je devais sacrifier au bénéfice de l'histoire principale des scénarios inventés pour des personnages beaucoup plus importants. Je leur donnais intérieurement le nom de "scénarios fantômes", une expression personnelle désignant toutes ces histoires que je n'ai pas racontées et qui me semblent parfois aussi réelles que le "montage final". Il m'est arrivé, au cours de conversations avec des lecteurs, de faire allusion à une partie d'un scénario fantôme. Je voyais alors passer sur leur visages une expression consternée tandis que, pendant une fraction de seconde, ils se demandaient si, par inadvertance, ils n'avaient pas sauté quelque part une vingtaines de pages. Je présente mes excuses à ceux que j'ai pu ainsi prendre au dépourvu. Le problème, littéralement, est entièrement dans ma tête.

Vêtements

En général, les sorciers présents dans une communauté de Moldus se signalent les uns aux autres par la couleur violette et verte de leurs vêtements, souvent combinées. Mais il ne s'agit là que d'un code non écrit et il n'existe aucune obligation de s'y conformer. De nombreux membres de la communauté magique aiment mieux porter leurs couleurs préférées quand ils sortent dans le monde des Moldus, ou adopter le noir qui peut être plus pratique, notamment lorsqu'ils voyagent de nuit.

Le Code International du Secret Magique a établi des règles très claires concernant l'habillement des sorcières et des sorciers qui se rendent dans des lieux publics.

Lorsqu'ils se mêlent à des Moldus, sorcières et sorciers doivent adopter des tenues respectant strictement les usages vestimentaires moldus, en se conformant de leur mieux à la mode du moment. L'habillement doit être adapté au climat, à la région géographique et aux circonstances. Devant des Moldus, on ne doit rien porter qui présente des ajustements ou des éléments vestimentaires originaux.

En dépit de ces instructions très claires, les manquements aux règles de l'habillement représentent les infractions les plus communes au Code International du Secret Magique depuis sa mise en application. Les jeunes générations, en général, ont tendance à être mieux informées de la culture des Moldus car, dans leur enfance, elles se mélangent plus librement avec eux. Par la suite, lorsque ces jeunes entreprennent des carrières magiques, il leur devient plus difficile de se tenir au courant de la manière dont les Moldus s'habillent. Les sorcières et les sorciers plus âgés sont souvent désespérément ignorants de la vitesse à laquelle les modes changent dans le monde moldu. Ayant acheté dans leur jeunesse un pantalon pattes d'éléphant aux couleurs psychédéliques, ils s'indignent de se retrouver traduits devant le Magenmagot cinquante ans plus tard pour avoir provoqué un scandale lors d'un enterrement moldu.

Certains membres de la communauté magique font tout ce qu'ils peuvent pour en finir avec les règles vestimentaires du Code du Secret. Un mouvement marginal qui s'appelle L'Air Pur Évite Toute Émanation (A.P.É.T.É.)* affirme que le pantalon moldu "bloque le flot magique à sa source" et revendique le droit de porter la robe en public, malgré de multiples avertissements et amendes**. Plus rarement, certains sorciers adoptent délibérément des ensembles loufoques de vêtements moldus, par exemple une robe à crinoline avec un sombrero et des chaussures de football***.

Le ministère de la Magie ne se montre pas toujours aussi strict. Une amnistie d'une journée fut décrétée lorsqu'on annonça la disparition de Lord Voldemort après que Harry Potter eut survécu au Sortilège de Mort. La frénésie était telle que sorcières et sorciers descendirent dans les rues, vêtus de leurs tenues traditionnelles qu'ils avaient oubliées ou qu'ils réservaient aux cérémonies.

D'une manière générale, l'habit du sorcier est resté étranger aux modes, bien que de légères altérations aient été apportées à certains vêtements tels les robes d'apparat. La penderie du sorcier moyen comporte des robes, accompagnées ou non du traditionnel chapeau pointu, toujours portées dans les cérémonies comme les baptêmes, les mariages et les enterrements. Les robes des femmes ont tendance à être plus longues. On peut dire que l'habillement des sorciers s'est figé dans le temps depuis le dix-septième siècle, à l'époque où ils durent se cacher. Leur attachement nostalgique à cette façon ancienne de se vêtir peut être vu comme une volonté de s'accrocher à des coutumes d'un autre âge, à des temps révolus. C'est une question de fierté culturelle.

Dans la vie quotidienne, cependant, même ceux qui détestent les Moldus portent à peu près les mêmes vêtements qu'eux, ce qui est indéniablement plus pratique que les robes. Les anti-Moldus s'efforcent souvent de prouver leur supériorité en arborant en public des tenues volontairement plus flamboyantes, désuètes ou d'une élégance de dandy.

*Le président en est Archie Aymslowe.
**Jusqu'à présent, ils semblent être apparus aux yeux des Moldus comme des membres d'une secte.
***Les Moldus les prennent généralement pour des étudiants en quête de provocation.

Mr. Ollivander

Le célèbre fabriquant de baguettes magiques, Mr Ollivander est le propriétaire de la boutique Ollivander – Fabricants de baguettes magiques depuis 382 avant J.-C. située sur le Chemin de Traverse. Son magasin est réputé pour être le meilleur endroit pour acheter une baguette.

Date d'anniversaire : 25 septembre
Baguette magique : Bois de charme et ventricule de dragon, 31,875 centimètres, légèrement flexible
Maison de Poudlard : Serdaigle
Aptitudes particulières : Un extraordinaire savoir dans l'art de fabriquer des baguettes magiques
Ascendance : Père sorcier, mère moldue
Famille : Marié, un fils, une fille (décédée)
Hobbies : Aucun, sa profession étant une obsession

La famille d'Ollivander a longtemps été associée à la mystérieuse profession des fabricants de baguettes magiques. On dit que ce nom signifie "celui qui possède la baguette d'olivier", ce qui laisse supposer que le premier Ollivander installé en Grande-Bretagne venait d'un pays méditerranéen (les oliviers ne poussent pas dans le Royaume-Uni). Mr Ollivander lui-même croit que ses plus lointains ancêtres dans le pays sont arrivés avec les Romains et ont ouvert des étals (puis des boutiques) pour vendre leur marchandise aux anciens sorciers britanniques dont les baguettes étaient d'une fabrication rudimentaire et d'une efficacité relative.

On peut dire que Mr Ollivander est le meilleur fabricant de baguettes du monde et de nombreux étrangers viennent spécialement à Londres pour lui acheter une baguette de préférence à celles qu'on peut trouver dans leurs pays d'origine. Mr Ollivander a grandi dans le commerce familial pour lequel il manifesta un talent précoce. Il avait l'ambition d'améliorer le cœur et le bois des baguettes qu'on utilisait jusqu'alors et dès sa prime jeunesse, il fit preuve d'une détermination tenace, et même fanatique, dans sa recherche de la baguette idéale.

Avant que Mr Ollivander ne reprenne le commerce familial, les sorciers utilisaient des baguettes dont le cœur était constitué d'une large variété d'éléments. Un client se présentait souvent chez le fabricant avec une substance à laquelle il était particulièrement attaché ou dont il avait hérité ou par laquelle sa famille avait toujours juré (le cœur de la baguette de Fleur Delacour nous en donne une idée). Mr Ollivander cependant était un puriste qui soutenait qu'on n'obtiendrait jamais les meilleures baguettes en se contentant d'intégrer au bois de prédilection du client les moustaches de son Fléreur préféré (ou la tige d'un dictame qui avait un jour sauvé son grand-père d'un empoisonnement, ou la crinière d'un Kelpy qu'une sorcière avait rencontré pendant ses vacances en Écosse). Il était convaincu que les meilleures baguettes renfermaient des substances aux pouvoirs magiques considérables insérées d'une main experte dans des bois complémentaires, soigneusement sélectionnés. Le résultat obtenu devait être associé à un propriétaire avec lequel la baguette elle-même se sentait le plus d'affinités. Bien que cette façon révolutionnaire de fabriquer des baguettes ait rencontré tout d'abord une opposition significative, il devint très vite clair que les baguettes d'Ollivander étaient infiniment supérieures à tout ce qu'on avait connu jusqu'alors. Sa méthode pour localiser le bois des baguettes et les substances qui doivent en former le cœur, les marier et les confier à leur possesseur idéal est un secret jalousement gardé convoité par les fabricants rivaux.

Bois des baguettes

La description qu'on trouvera ci-dessous des pouvoirs et propriétés des divers bois pour baguettes magiques est tirée des notes prises au cours d'une longue carrière par M. Garrick Ollivander, généralement considéré comme le meilleur fabricant de baguettes du monde. Comme on le verra, M. Ollivander est convaincu que le bois des baguettes possède presque des facultés humaines de perception et de choix.

M. Ollivander introduit ainsi ses notes sur les bois de baguette :

Chaque baguette magique est unique et son caractère dépendra de l'arbre et de la créature magique dont sont tirés ses éléments constituants. Par surcroît, chaque baguette, dès le moment où elle trouve son propriétaire idéal, commencera à apprendre des choses de son partenaire humain tout en lui apportant son propre enseignement. En conséquence, les commentaires qui suivent doivent être lus comme des notes générales sur chacun des types de bois avec lesquels j'aime le mieux travailler et non pas comme des descriptions de baguettes particulières, prises isolément.

Seule une minorité d'arbres peut produire des bois d'une qualité suffisante pour fabriquer des baguettes (tout comme une minorité d'humains peut manifester des pouvoirs magiques). Il faut des années d'expérience pour déterminer quels sont ceux qui ont le don, bien que le travail soit facilité lorsque des Botrucs nichent dans les feuilles, car ces créatures n'habitent jamais des arbres ordinaires. Les notes qui suivent doivent être prises essentiellement comme un point de départ. C'est en effet le résultat de toute une vie d'étude et chaque fois que je fabrique une baguette et lui trouve un propriétaire, j'en apprends encore davantage.

Acacia
Un bois très inhabituel dont j'ai découvert qu'il produisait des baguettes difficiles à utiliser. Elles refusent souvent de manifester leurs pouvoirs pour quiconque d'autre que leur propriétaire et ne consentent à déployer les meilleurs effets de leur magie qu'entre les mains des sorciers les plus doués. Cette sensibilité les rend particulièrement délicates à placer et je n'en garde que quelques-unes à l'usage des sorcières et sorciers suffisamment subtils pour savoir s'en servir, car l'acacia ne convient pas à ce qu'on appelle communément la magie du « ça claque et ça fume ». Lorsqu'elles sont mises en de bonnes mains, les baguettes d'acacia ont autant de puissance que n'importe quelle autre, bien qu'elles soient souvent sous-estimées en raison de la singularité de leur tempérament.

Aubépine
Gregorovitch, le fabricant de baguettes, a écrit que l'aubépine « produit une baguette étrange, contradictoire, aussi pleine de paradoxes que l'arbre d'où elle est issue, un arbre dont les feuilles et les fleurs ont un pouvoir de guérison mais dont les branches coupées ont une odeur de mort ». Bien que je sois souvent en désaccord avec les conclusions de Gregorovitch, nous nous rejoignons sur les baguettes d'aubépine qui sont d'une nature complexe et fascinante, tout comme les sorciers qui les possèdent. Les baguettes d'aubépine peuvent être particulièrement bien adaptées à la magie de guérison mais elles sont aussi efficaces pour lancer des maléfices, et j'ai observé qu'en général elles semblent très à l'aise avec les natures conflictuelles ou les sorciers qui traversent des périodes tourmentées. L'aubépine n'est cependant pas facile à maîtriser et je ne placerais une baguette de ce bois qu'entre les mains d'une sorcière ou d'un sorcier au talent reconnu, sinon son utilisation pourrait avoir des conséquences dangereuses. Les baguettes d'aubépine présentent une singularité notable : lorsqu'elles ne sont pas manipulées correctement, les sortilèges qu'elles lancent peuvent avoir l'effet inverse.

Aulne
L'aulne est un bois très rigide, mais j'ai découvert que son propriétaire idéal, loin d'être entêté ou opiniâtre, se montre souvent obligeant, attentionné et très sympathique. Alors que la plupart des bois de baguette recherchent une similitude de caractère avec ceux qu'ils peuvent le mieux servir, l'aulne est différent en ceci qu'il semble attiré par une nature qui soit, sinon son exact opposé, tout au moins notablement différente de la sienne. Lorsqu'une baguette d'aulne est placée en de bonnes mains, elle devient une compagne loyale et d'une grande noblesse. De tous les types de baguettes, celle en bois d'aulne est la mieux adaptée aux sortilèges informulés, d'où sa réputation de ne convenir qu'aux sorcières et sorciers les plus avancés.

Cèdre
Chaque fois que je rencontre quelqu'un qui possède une baguette en bois de cèdre, je trouve en lui une force de caractère et une loyauté peu communes. Mon père, Gervais Ollivander, disait souvent : « On ne peut jamais berner le possesseur d'une baguette de cèdre », et je suis d'accord avec lui. La baguette de cèdre ne se sent à l'aise que dans la perspicacité et le discernement. J'irai cependant plus loin que mon père en disant que jamais je n'aurais l'idée de mettre en colère le possesseur d'une baguette de cèdre, surtout si c'est en faisant du mal à quelqu'un qu'il chérit. La sorcière ou le sorcier à qui le cèdre convient le mieux représente un adversaire potentiel redoutable et ceux qui le défient sans réfléchir ont souvent la fâcheuse surprise de le découvrir à leurs dépens.

Cerisier
Ce bois très rare donne une baguette aux étranges pouvoirs, hautement appréciée par les élèves sorciers de l'école de Mahoutokoro, au Japon, où ceux qui possèdent une baguette de cerisier bénéficient d'un prestige particulier. L'acheteur occidental doit chasser de son esprit l'idée que les fleurs roses de l'arbre font de la baguette fabriquée avec ce bois un objet frivole ou purement ornemental, car le bois de cerisier produit une baguette qui possède un pouvoir mortel, quel qu'en soit le cœur, mais surtout s'il s'agit d'un ventricule de dragon. Cette baguette ne devrait jamais être associée à un sorcier dépourvu d'une maîtrise de soi et d'une force mentale exceptionnelles.

Charme
Ma propre baguette est en bois de charme et je peux donc déclarer avec toute la modestie qui s'impose que le charme choisit comme compagnon de toute une vie une sorcière ou un sorcier talentueux, habités d'une unique et pure passion, qu'on pourrait même qualifier d'obsession (bien que je préfère le terme de « vision »), et qui sera presque toujours réalisée. Les baguettes de charme s'adaptent plus vite que la plupart des autres au style de magie de leur possesseur et deviennent si rapidement personnalisées que quiconque d'autre aurait la plus grande difficulté à les utiliser, même pour jeter le plus simple des sortilèges. Ces baguettes assimilent également le code d'honneur de leurs propriétaires, quel que puisse être ce code, et refusent d'accomplir des actes – qu'ils soient bénéfiques ou maléfiques – qui ne correspondent pas aux principes de leurs maîtres. C'est là une baguette particulièrement raffinée et sensible.

Châtaignier
Le caractère de ce bois très curieux, aux multiples facettes, varie grandement selon le cœur de la baguette et se montre très influencé par la personnalité de son propriétaire. La baguette de châtaignier est attirée par les sorcières et sorciers habiles à dompter les créatures magiques, ceux qui sont très doués pour la botanique et ceux qui ont un talent inné pour le vol sur balai. Cependant, lorsque ce bois est associé à un ventricule de dragon, il trouvera son possesseur idéal parmi les grands amateurs de luxe et de plaisirs matériels, moins scrupuleux qu'ils ne devraient l'être sur la façon de les obtenir. À l'inverse, trois présidents successifs du Magenmagot possédaient une baguette de châtaignier avec un cœur en crin de licorne, car cette combinaison manifeste une prédilection pour les sorciers soucieux de justice sous toutes ses formes.

Chêne blanc
Baguette des bons et des mauvais jours, c'est une amie aussi loyale que le sorcier qui la mérite. Les baguettes de chêne blanc exigent de leurs partenaires force, courage et fidélité. On sait moins que les possesseurs d'une baguette en bois de chêne blanc sont généralement dotés d'une puissante intuition et montrent bien souvent de grandes affinités avec la nature, les créatures et les plantes nécessaires aux sorciers, autant pour leur plaisir que pour l'exercice de la magie. Le chêne est surnommé le Roi de la Forêt entre le solstice d'hiver et le solstice d'été et son bois ne doit être recueilli qu'au cours de cette période (c'est le houx qui devient roi lorsque les jours commencent de nouveau à raccourcir et l'on ne doit récolter le houx qu'au moment où l'année décline. Cette division serait à l'origine de la vieille superstition selon laquelle « Si lui a une baguette en chêne et elle une baguette en houx, les marier l'un à l'autre serait fou », une croyance dont j'ai pu vérifier qu'elle était sans fondement). On dit que la baguette de Merlin était en chêne blanc (bien que cela ne puisse être prouvé puisque l'on n'a jamais découvert sa tombe).

Chêne rouge
On entend souvent des ignorants dire qu'une baguette de chêne rouge est le signe infaillible du tempérament emporté de son propriétaire. En réalité, le partenaire qui lui convient le mieux est capable de réactions d'une rapidité exceptionnelle, ce qui en fait une parfaite baguette de duel. D'après mes observations, le maître idéal de la baguette en chêne rouge, moins commun que le chêne anglais, est délicat dans son toucher, il a l'esprit vif et adaptable, il est souvent l'inventeur de sortilèges personnels qui sont sa marque de fabrique et dans un combat, on est content de l'avoir pour allié. À mon avis, les baguettes de chêne rouge sont parmi les plus belles qui soient.

Cornouiller
Le cornouiller est l'un de mes bois préférés et j'ai observé qu'il était toujours très divertissant de trouver le propriétaire idéal d'une telle baguette. Les baguettes de cornouiller sont capricieuses et pleines de malice. Elles sont d'une nature espiègle et choisissent avec insistance des partenaires qui puissent leur offrir une grande variété de situations amusantes ou excitantes. Il serait cependant tout à fait erroné d'en déduire que les baguettes de cornouiller ne sont pas capables d'exercer sérieusement la magie lorsque l'exigence s'en fait sentir. Elles sont connues pour avoir réussi des sortilèges remarquables dans des conditions difficiles et quand elles sont associées à une sorcière ou un sorcier suffisamment intelligents et ingénieux, elles peuvent produire des enchantements éblouissants. Une intéressante faiblesse de nombreuses baguettes de cornouiller est qu'elles refusent d'exécuter des sortilèges informulés. Signalons aussi qu'elles sont souvent assez bruyantes.

Cyprès
Les baguettes de cyprès sont associées à la noblesse. Geraint Ollivander, le grand fabricant de baguettes qui vécut au Moyen-Âge, a écrit qu'il était toujours très honoré de trouver son propriétaire à une baguette de cyprès car il savait que la sorcière ou le sorcier à qui il la confiait connaîtrait une mort héroïque. Heureusement, en ces temps moins sanguinaires, les possesseurs de baguettes de cyprès sont rarement amenés à donner leur vie, bien que, sans aucun doute, nombre d'entre eux soient prêts à le faire s'il le fallait. Les baguettes de cyprès trouvent leurs partenaires parmi les braves, les audacieux, ceux qui sont capables de se sacrifier et qui n'ont pas peur d'affronter la part d'ombre que recèle leur propre nature ou celle des autres.

Ébène
Convenant particulièrement à toutes les formes de magie de combat ainsi qu'à la métamorphose, ce bois d'un noir de jais a une réputation et une apparence impressionnantes. L'ébène trouve son plus grand bonheur entre les mains de ceux qui ont le courage d'être eux-mêmes. Souvent non-conformistes, hautement individualistes et très à l'aise dans leur statut de marginaux, les possesseurs de baguettes d'ébène se trouvent à la fois dans les rangs de l'Ordre du Phénix et dans ceux des Mangemorts. D'après ma propre expérience, le parfait propriétaire d'une baguette d'ébène est quelqu'un qui restera toujours fidèle à ses convictions, quelle que soit la pression exercée sur lui, et ne se laissera pas détourner facilement de ses objectifs.

Épicéa
Les fabricants de baguettes peu compétents prétendent que l'épicéa est un bois difficile mais c'est leur propre inaptitude qu'ils révèlent en disant cela. Il est vrai qu'il faut une dextérité particulière pour le travailler et qu'il produit des baguettes mal adaptées aux natures prudentes ou inquiètes. Il devient même carrément dangereux entre des mains maladroites. La baguette d'épicéa réclame de la poigne car elle semble souvent avoir ses propres idées sur le genre de magie qu'on devrait solliciter d'elle. Toutefois, lorsqu'une telle baguette trouve son partenaire – d'après mon expérience, un audacieux lanceur de sorts, doté d'un solide sens de l'humour –, elle apporte une aide précieuse, manifeste une très profonde loyauté envers son possesseur et se révèle capable de produire des effets flamboyants et particulièrement spectaculaires.

Érable
Je l'ai souvent constaté, les sorciers choisis par les baguettes d'érable sont par nature des voyageurs et des explorateurs. Ce ne sont pas des baguettes casanières et elles préfèrent des propriétaires qui aient de l'ambition, sinon, leur magie devient pesante et terne. Des défis renouvelés et des changements de décor réguliers la font littéralement briller. Elle acquiert un lustre à mesure que ses aptitudes et sa position sociale grandissent, en même temps que celles de son partenaire. C'est un bois très beau et très recherché, qui figure depuis des siècles parmi les plus chers lorsqu'il est d'une qualité suffisante pour produire des baguettes. Posséder une baguette d'érable a longtemps été une marque de prestige social, en raison de la réputation qu'elle a acquise d'appartenir aux sorciers qui ont le mieux réussi.

Frêne
La baguette en bois de frêne reste indéfectiblement attachée à son maître légitime et ne doit jamais être léguée ou donnée à quiconque car, en d'autres mains que celles de son propriétaire d'origine, elle perdra son pouvoir et sa capacité magique. Cette tendance s'accentue à l'extrême lorsque le cœur est constitué d'un crin de licorne. Les vieilles superstitions concernant les baguettes résistent rarement à un examen approfondi mais j'estime que les anciens dictons sur les baguettes de sorbier, de châtaignier, de frêne et de noisetier – Le sorbier cancane, le châtaignier est monotone, le frêne est entêté, le noisetier ronchonne – contiennent une parcelle de vérité. Les sorcières et sorciers les mieux qualifiés pour posséder une baguette de frêne ne sont pas, d'après mon expérience, du genre à se laisser facilement détourner de leurs convictions ou de leurs objectifs. Cependant, les outrecuidants et les présomptueux qui insistent pour essayer des baguettes faites de ce bois prestigieux seront déçus par ses effets. Le propriétaire idéal peut-être entêté - et sera certainement courageux -, mais jamais rustre ni arrogant.

Hêtre
Le possesseur idéal d'une baguette de hêtre sera, s'il est jeune, d'une sagesse avancée pour son âge. S'il est adulte, il aura une compréhension du monde et une expérience d'une grande richesse. Les baguettes de hêtre ne sont pas très efficaces entre les mains des personnes intolérantes et à l'esprit étroit. De tels sorciers et sorcières, en possession d'une baguette de hêtre qui ne leur convenait pas (alors que, pourtant, ils convoitaient ce bois très recherché, aux teintes éclatantes, et hautement précieux), se sont souvent présentés chez des fabricants érudits, moi-même notamment, en exigeant de savoir pourquoi leur magnifique baguette manquait tellement de puissance. Lorsqu'elle est confiée à la bonne personne, la baguette de hêtre montre une subtilité et un art de la magie qu'on trouve rarement dans d'autres bois, d'où sa brillante réputation.

Houx
Le houx est l'un des bois de baguette les plus rares. Considéré traditionnellement comme doté d'un pouvoir protecteur, il convient particulièrement à ceux qui ont besoin d'aide pour surmonter une tendance à la colère ou à l'impétuosité. En même temps, les baguettes de houx choisissent souvent des sorciers engagés dans des quêtes périlleuses et souvent spirituelles. Le houx est l'un de ces bois dont les performances varient d'une manière spectaculaire en fonction du cœur de la baguette. Ce bois a la fâcheuse réputation de n'être guère compatible avec la plume de phénix car sa volatilité s'oppose étrangement au détachement du phénix. Au cas peu probable où une telle association trouverait son propriétaire idéal, rien ni personne ne pourrait se mettre en travers de leur chemin.

If
Les baguettes en bois d'if sont aussi parmi les plus rares et leurs partenaires idéaux sortent eux-mêmes de l'ordinaire, parfois pour de mauvaises raisons. La baguette d'if est réputée pour doter son possesseur d'un pouvoir de vie et de mort, ce qui, bien sûr, pourrait être dit de toutes les baguettes. Pourtant, l'if a une réputation particulièrement sombre et même terrifiante dans le milieu des amateurs de duels et de malédictions diverses. Il est cependant inexact d'affirmer — comme le font ceux qui ne connaissent rien aux baguettes magiques — que ceux qui utilisent le bois d'if sont plus susceptibles que d'autres d'être attirés par les Forces du Mal. La sorcière ou le sorcier le mieux adaptés à la baguette d'if peuvent également se révéler des protecteurs acharnés d'autrui. Les baguettes taillées dans le bois de ces arbres d'une grande longévité ont été vues en la possession de héros autant que de canailles. Là où sont enterrés des sorciers avec leur baguette d'if, un arbre pousse généralement pour garder la tombe. Ce qui est certain, d'après ma propre expérience, c'est que la baguette en bois d'if ne choisit jamais un maître médiocre ou timide.

Laurier
On dit qu'une baguette de laurier est incapable d'accomplir un acte déshonorant. J'ai toutefois observé qu'elles peuvent produire une magie très puissante et parfois mortelle quand il s'agit de conquérir la gloire (un objectif qui n'est pas rare chez ceux qui sont le mieux adaptés à ce genre de baguette). Les baguettes de laurier sont parfois qualifiées d'inconstantes, mais c'est une réputation injustifiée. Ces baguettes ne semblent pas tolérer la paresse chez leurs propriétaires et c'est quand celle-ci se manifeste qu'elles se laissent conquérir le plus facilement et le plus volontiers. Sinon, la baguette de laurier sera ravie de rester éternellement fidèle à son premier propriétaire. Elle possède d'ailleurs la charmante et rare particularité de lancer spontanément un éclair sur le sorcier ou la sorcière qui essayerait de la voler.

Mélèze
Robuste, durable et d'une couleur chaude, le mélèze a longtemps été considéré comme un bois puissant et très séduisant. Sa réputation d'instiller du courage et de la confiance en soi chez ses utilisateurs a fait que la demande a toujours dépassé l'offre. Cette baguette très recherchée est cependant difficile à contenter lorsqu'il s'agit de lui trouver un propriétaire idéal et elle se révèle beaucoup plus difficile à manipuler que beaucoup ne l'imaginent. J'ai découvert que ce bois produit une baguette aux talents cachés, capable d'effets inattendus, ce qui pourrait aussi définir le maître qui la mérite. Bien souvent, la sorcière ou le sorcier qui conviennent le mieux à la baguette de mélèze ne prennent la pleine mesure de leurs considérables talents que le jour où ils en possèdent une. C'est alors une association aux qualités exceptionnelles.

Noisetier
La baguette de noisetier (ou coudrier), très sensible, reflète souvent l'état d'émotion de son possesseur et fonctionne mieux avec un maître capable de comprendre et contrôler ses propres sentiments. Les autres doivent se montrer très prudents avec cette baguette, notamment si son propriétaire s'est récemment mis en colère ou a subi une grave déception, car la baguette absorbera alors cette énergie et la déversera ensuite d'une manière imprévisible. L'aspect positif de la baguette de noisetier fait mieux que compenser ces menus désagréments car elle est capable d'exercer de remarquables pouvoirs magiques entre les mains d'un sorcier compétent et elle est si dévouée à son propriétaire qu'elle se « fane » (c'est-à-dire qu'elle se vide de toute sa magie et refuse d'opérer, ce qui nécessite souvent l'extraction de son cœur pour le réintroduire dans un nouveau bois si l'utilisation de la baguette demeure nécessaire) lorsque la vie de son maître arrive à sa fin (si le cœur est un crin de licorne, il n'y aura plus aucun espoir, la baguette devra être considérée comme « morte »). La baguette de noisetier a aussi la faculté unique de détecter la présence d'eau souterraine et laisse échapper de petites bouffées de fumée argentée en forme de larme chaque fois qu'elle passe au-dessus d'une source ou d'un puits caché.

Noyer
On devrait proposer aux sorcières et aux sorciers doués d'une haute intelligence d'essayer d'abord une baguette de noyer, car dans neuf cas sur dix, tous deux se reconnaîtront comme le partenaire idéal. Les baguettes de noyer se trouvent souvent entre les mains d'inventeurs et d'innovateurs en matière de magie. C'est un bois de belle apparence d'une souplesse et d'une adaptabilité remarquables. J'appelle cependant à la prudence sur un point : alors que certains bois sont difficiles à dominer et ont tendance à résister si on veut les forcer à jeter certains sorts étrangers à leur nature, la baguette de noyer, une fois maîtrisée, accomplira n'importe quelle tâche décidée par son propriétaire, pourvu que celui-ci la manie avec assez de brio. Ce trait de caractère en fait une arme véritablement mortelle dans les mains d'un sorcier ou d'une sorcière dépourvus de conscience, car la baguette et son possesseur peuvent alors s'encourager l'un l'autre d'une manière particulièrement malsaine.

Noyer noir
Moins répandue que celle en noyer commun, la baguette de noyer noir recherche un maître à l'instinct sûr, doté d'une profonde perspicacité. Le noyer noir est un très beau bois, mais ce n'est pas le plus facile à maîtriser. Il présente une bizarrerie très prononcée qui se manifeste par une sensibilité anormale aux conflits internes et il perd sa puissance de manière spectaculaire lorsque son propriétaire fait preuve d'aveuglement, sous quelque forme que ce soit. Si le sorcier qui l'emploie ne peut ou ne veut pas être honnête avec lui-même ou avec les autres, la baguette se révèle souvent incapable de fonctionner correctement et doit être confiée à un nouveau propriétaire si on veut qu'elle retrouve ses performances d'origine. Associée à un possesseur sincère, doté d'une grande conscience de soi, elle devient cependant l'une des baguettes les plus loyales et les plus impressionnantes, avec un don particulier pour toutes les sortes d'enchantement.

Orme
La croyance infondée selon laquelle seuls les sorciers au sang pur peuvent produire de la magie avec une baguette d'orme a sans doute été répandue par quelqu'un qui possédait une telle baguette et tenait à prouver la noblesse de son propre sang, car j'ai moi-même connu des sorciers d'origine moldue qui étaient en parfaite harmonie avec leur baguette d'orme. La vérité est que ces baguettes préfèrent les personnes qui ont une présence bien affirmée, une grande dextérité magique et une certaine dignité innée. De tous les bois de baguette, l'orme, d'après mon expérience, est celui qui entraîne le moins d'accidents, le moins d'erreurs stupides et qui produit les sortilèges et les enchantements les plus élégants. Ce sont des baguettes raffinées, capables d'exercer une magie très avancée si elles sont en de bonnes mains (ce qui, une fois encore, les rend très désirables aux yeux des adeptes de la philosophie du sang pur).

Peuplier
« Si vous cherchez l'intégrité, cherchez d'abord les peupliers » était l'une des grandes maximes de mon grand-père, Gerbold Ollivander, et ma propre expérience des baguettes de peuplier et de leurs propriétaires en est une confirmation. Voilà une baguette sur laquelle on peut compter, elle offre la régularité, la force, une puissance toujours égale, et elle se sent heureuse entre les mains d'une sorcière ou d'un sorcier doté d'une vision morale très claire. Chez les fabricants de baguettes de moindre talent circule une vieille plaisanterie complètement usée selon laquelle aucune baguette de peuplier n'a jamais choisi un politicien, mais c'est là l'expression d'une lamentable ignorance : en effet, deux des plus grands ministres de la Magie, Eldritch Diggory et Evangeline Orpington possédaient de magnifiques baguettes de peuplier fabriquées par la maison Ollivander.

Pin
La baguette de ce bois à fil droit choisit toujours un maître indépendant, un individualiste qui peut apparaître comme un solitaire, un être curieux et même mystérieux. Les baguettes en bois de pin aiment bien qu'on fasse preuve d'inventivité dans leur utilisation et, à la différence de certaines autres, elles s'adaptent sans protester aux méthodes nouvelles et aux sortilèges inédits. Selon l'opinion bien établie de nombreux fabricants de baguettes, les baguettes en bois de pin ont la faculté de repérer et de servir au mieux ceux qui sont destinés à vivre longtemps. Je puis moi-même confirmer cette réputation en cela que je n'ai jamais connu personnellement un possesseur d'une telle baguette qui soit mort jeune. La baguette en bois de pin est de celles qui se montrent le plus sensibles aux sortilèges informulés.

Poirier
Ce bois aux teintes dorées produit des baguettes aux pouvoirs magiques éblouissants. Elles donnent le meilleur d'elles-mêmes entre les mains des sorciers doués de bienveillance, de générosité et de sagesse. D'après mon expérience, les possesseurs de baguettes de poirier sont généralement très aimés et respectés. À ma connaissance, on n'a jamais vu une telle baguette en la possession d'une sorcière ou d'un sorcier adepte des Forces du Mal. Les baguettes de poirier sont parmi les plus résistantes, et j'ai souvent observé qu'elles peuvent avoir la remarquable faculté de paraître neuves, même après de nombreuses années d'utilisation.

Pommier
Les baguettes en bois de pommier ne sont pas fabriquées en grand nombre. Elles sont puissantes et conviennent mieux aux personnes qui ont des aspirations élevées et un grand idéal, car ce bois n'est pas très efficace dans la pratique de la magie noire. On dit que les possesseurs d'une baguette de pommier seront entourés d'amour et vivront longtemps et j'ai moi-même observé que les clients au charme personnel marquant trouvent leur partenaire idéal dans de telles baguettes. Leurs propriétaires ont souvent un don exceptionnel pour converser avec les créatures magiques dans leur propre langue. Citons parmi eux Dylan Marwood, l'auteur du Guide complet des Êtres de l'Eau : langage et coutumes.

Prunellier
Le prunellier, qui est un bois de baguette très inhabituel, a la réputation, bien méritée à mes yeux, d'être le mieux adapté à un guerrier. Cela ne signifie pas nécessairement que son propriétaire doive pratiquer la magie noire (bien qu'indéniablement, ceux qui sont dans ce cas apprécieront grandement ses pouvoirs prodigieux). On trouve des baguettes de prunellier chez les Aurors aussi bien que chez les résidents d'Azkaban. C'est un trait singulier du prunellier, dont les épines sont redoutables, de produire ses baies les plus succulentes après les gelées les plus rudes et les baguettes fabriquées avec ce bois semblent avoir besoin de traverser des périls ou des épreuves avec leurs possesseurs avant d'établir avec eux des liens profonds. Compte tenu de ces particularités, la baguette de prunellier deviendra une servante aussi loyale et fidèle qu'on puisse le souhaiter.

Sapin
Mon auguste grand-père, Gerbold Octavius Ollivander, avait coutume d'appeler la baguette de sapin « la baguette du survivant » car il en avait vendu à trois sorciers qui, par la suite, avaient affronté des périls mortels sans subir la moindre égratignure. Il ne fait aucun doute que ce bois, issu du plus résistant des arbres, produit des baguettes qui exigent de leurs propriétaires endurance et détermination et ne sont guère efficaces entre les mains des personnes changeantes et indécises. La baguette de sapin convient particulièrement à la métamorphose et favorise les sorciers doués de concentration, de résolution, et capables à l'occasion de se montrer intimidants.

Saule
Le saule est un bois de baguette peu commun qui est doté de pouvoirs curatifs et j'ai remarqué que le possesseur idéal d'une baguette de saule éprouve un sentiment (généralement injustifié) d'insécurité, même s'il parvient très bien à le cacher. Alors que des clients très sûrs d'eux insistent pour essayer des baguettes de saule (attirés par leur belle apparence et leur réputation méritée d'exécuter des sortilèges informulés de haut niveau), celles que j'ai vendues ont choisi avec constance des personnes douées d'un grand potentiel plutôt que celles qui pensaient n'avoir plus grand-chose à apprendre. On a toujours répété ce proverbe dans ma famille : Qui doit voyager loin ira plus vite avec le saule.

Séquoia
Le séquoia de qualité n'est pas très répandu, bien qu'il soit constamment demandé, en raison de sa réputation de porter bonheur à son propriétaire. Comme c'est souvent le cas dans le folklore des baguettes magiques, l'opinion populaire croit le contraire de la vérité : les baguettes de séquoia ne portent pas chance par elles-mêmes mais elles sont fortement attirées par les sorcières et les sorciers qui possèdent déjà l'admirable faculté de retomber sur leurs pieds, de faire les bons choix, de parvenir à tirer avantage d'une catastrophe. L'alliance de sorcières et de sorciers avec une baguette de séquoia a toujours de quoi intriguer et je m'attends généralement à entendre rapporter des exploits passionnants lorsque je vois sortir de ma boutique de tels partenaires.

Sorbier
Le sorbier a toujours été un bois très apprécié dans la fabrication des baguettes car il a la réputation d'être doté de pouvoirs protecteurs supérieurs aux autres. D'après ma propre expérience, il donne à tous les sortilèges de défense, de quelque genre qu'ils soient, une force particulière très difficile à contrer. On dit généralement qu'aucun sorcier, aucune sorcière adepte de la magie noire n'a jamais possédé de baguette de sorbier et je n'ai pas le souvenir qu'une de mes propres baguettes de ce bois ait jamais fait le mal où que ce soit dans le monde. Le sorbier convient le mieux à ceux qui ont l'esprit clair et le cœur pur mais cette réputation de vertu ne doit tromper personne : dans les duels, ces baguettes sont souvent les égales des meilleures et l'emportent fréquemment sur les autres.

Sureau
Constituée du plus rare des bois de baguette, et réputée pour être profondément liée à la malchance, la baguette de sureau est plus difficile à maîtriser que n'importe quelle autre. Elle est dotée de puissants pouvoirs magiques mais répugne à demeurer longtemps entre les mains d'un propriétaire qui ne soit pas supérieur à tous ceux qui l'entourent. Seul un sorcier remarquable peut conserver longtemps une baguette de sureau. La vieille superstition qui affirme « Baguette de sureau, toujours un fléau » tire son origine de la terreur qu'elle inspire, mais en fait, cette superstition n'a aucun fondement et les fabricants imbéciles qui refusent le sureau sont beaucoup plus motivés par la crainte de ne pas réussir à vendre leurs produits que par la peur de travailler avec ce bois. La vérité est que seule une personne d'exception trouvera dans le sureau son partenaire idéal et, dans les rares occasions où une telle association se réalise, je considère comme certain que la sorcière ou le sorcier en question sera appelé à connaître une destinée hors du commun. Un autre fait que j'ai découvert au cours de mes longues années d'étude, c'est que les possesseurs de baguettes de sureau ressentent presque toujours de très profondes affinités avec ceux qui ont été choisis par le sorbier.

Sycomore
Le sycomore produit des baguettes tournées vers la quête, avides de nouvelles expériences, et qui perdent de leur éclat lorsqu'on leur impose des activités trop terre à terre. C'est un trait particulier de ces belles baguettes de pouvoir prendre feu lorsqu'elles « s'ennuient ». De nombreux sorciers et sorcières, s'installant dans l'âge mûr, sont déconcertés de voir des flammes jaillir de leur fidèle compagne lorsqu'ils lui demandent, une fois de trop, d'aller chercher leurs pantoufles. Comme on peut s'en douter, le possesseur idéal de cette baguette a l'esprit curieux, une grande vitalité, le goût de l'aventure. Associée à un tel maître, la baguette de sycomore montre une capacité d'apprentissage et d'adaptation qui lui vaut une place de choix parmi les baguettes les plus appréciées au monde.

Tilleul argenté
Ce bois de baguette peu répandu et très attrayant était en grande vogue au XIXe siècle. La demande l'emportait sur l'offre et des fabricants dénués de scrupules coloraient des bois de moindre qualité pour essayer de berner les clients en les laissant croire qu'ils venaient d'acheter du tilleul argenté. L'attirance pour ces baguettes est généralement due à leur inhabituelle beauté mais aussi à leur réputation d'être particulièrement performantes pour ceux qui ont le don de voyance et de Legilimancie, deux arts mystérieux, ce qui donne de ce fait un prestige considérable au possesseur d'une baguette de tilleul argenté. Lorsque la demande était au plus haut, Arturo Cephalopos, le fabricant de baguettes, prétendit que l'association entre le tilleul argenté et la clairvoyance était « un mensonge répandu par des marchands tels que Gerbold Ollivander (mon propre grand-père) qui ont stocké une trop grande quantité de ce bois et espèrent ainsi écouler leur surplus ». Mais Cephalopos était un piètre artisan doublé d'un grand ignorant et personne, voyant ou pas, ne fut surpris lorsqu'il fit faillite.

Tremble
Le bois de tremble de qualité est blanc, d'un grain très fin, et hautement estimé par tous les fabricants de baguettes pour son élégant aspect d'ivoire et sa capacité d'ensorcellement généralement exceptionnelle. Le propriétaire d'une baguette de tremble est généralement un duelliste accompli, ou est destiné à l'être, car ce genre de baguette est particulièrement adapté à la magie de combat. Au XVIIIe siècle, un club de duel occulte et tristement célèbre, qui se faisait appeler Les Lances d'Argent, avait la réputation de n'admettre dans ses rangs que des sorciers possédant une baguette de tremble. D'après mon expérience, les propriétaires de telles baguettes sont des esprits forts, déterminés, plus susceptibles que d'autres de se lancer dans des quêtes ou d'aspirer à un ordre nouveau. C'est une baguette de révolutionnaire.

Vigne
Les druides considéraient tout ce qui a une tige de bois comme un arbre, et la vigne produit des baguettes d'une nature tellement particulière que j'ai été heureux de poursuivre leur ancienne tradition. Les baguettes en bois de vigne sont parmi les moins courantes et j'ai été très intrigué en constatant que leurs possesseurs sont presque toujours des sorcières et des sorciers aux objectifs élevés. Ils ont une vision hors du commun et étonnent souvent ceux qui pensent les connaître le mieux. Les baguettes de vigne semblent fortement attirées par les personnalités aux profondeurs cachées et je me suis rendu compte qu'elles étaient plus sensibles et plus rapides que les autres dans le choix d'un maître. D'après certaines sources dignes de foi, ces baguettes peuvent produire des effets magiques dès qu'un partenaire approprié entre dans la pièce où elles se trouvent et j'ai moi-même observé à deux reprises ce phénomène dans ma propre boutique.

Longueur et degré de souplesse des baguettes

Les remarques suivantes concernant la longueur et la flexibilité des baguettes magiques sont extraites de notes rédigées par Mr Garrick Ollivander, fabriquant de baguettes.

De nombreux fabricants de baguettes magiques se contentent d'adapter la longueur de la baguette à la taille du sorcier qui en fera usage, mais il s'agit là d'une mesure grossière qui ne prend pas en compte d'autres considérations plus importantes. D'après ma propre expérience, il se peut que les baguettes les plus longues conviennent aux sorciers les plus grands, mais elles sont plutôt attirées par les personnalités les plus fortes et par ceux qui pratiquent un style de magie plus spectaculaire et de plus grande ampleur. Les baguettes les plus fines préféreront un art de jeter des sortilèges plus élégants et plus raffinés. Néanmoins, il ne faut pas considérer tel ou tel élément de la baguette en lui-même, indépendamment de ses autres caractéristiques. Le cœur qui la constitue, ainsi que sa flexibilité, peuvent soit contrebalancer, soit accentuer les effets de sa longueur.
La plupart des baguettes mesurent entre vingt-deux et trente-cinq centimètres. Il m'est arrivé de vendre des baguettes très courtes (vingt centimètres ou même moins) ou très longues (plus de trente-sept centimètres et demi), mais il s'agit de rares exceptions. Dans ce dernier cas, c'était une singularité physique qui exigeait une baguette excessivement longue. D'une manière générale, cependant, les baguettes anormalement courtes choisissent ceux dont le caractère présente une carence plutôt que les personnes de petite taille (nombre de petits sorciers ou sorcières sont choisis par de longues baguettes).
La flexibilité d'une baguette ou sa rigidité dénotent le degré d'adaptabilité et d'ouverture au changement qui caractérise le couple formé par le sorcier et sa baguette magique – bien que, une fois encore, ce facteur ne puisse être considéré indépendamment du bois, du cœur et de la longueur de la baguette, ni de l'expérience et du style de magie de son propriétaire. Ce sont tous ces éléments combinés qui feront de la baguette en question un objet unique.

Cœur des baguettes

La description des pouvoirs et propriétés des trois principaux cœurs de baguettes magiques utilisés par Mr Garrick Ollivander est extraite de ses propres notes.

Au début de ma carrière, tandis que je regardais mon père, lui-même fabricant de baguettes, se débattre avec les matières de moindre qualité dont il devait se contenter pour le cœur de ses baguettes, tels les crins de kelpy, j'ai nourri l'ambition, lorsque mon temps viendrait de reprendre l'entreprise familiale, de découvrir, pour constituer le cœur de mes propres baguettes, les plus nobles éléments possibles et de n'en jamais utiliser d'autres. Et c'est ce que j'ai fait. Après de nombreuses recherches et expériences, je suis arrivé à la conclusion que seules trois substances pouvaient produire des baguettes d'une qualité à laquelle je puisse donner avec bonheur le nom illustre d'Ollivander : le crin de licorne, le ventricule de dragon et la plume de phénix. Chacune de ces matières, rares et coûteuses, possède ses propriétés particulières. Les explications qui suivent présentent un bref résumé des recherches que j'ai menées dans l'étude de ces trois cœurs aux qualités suprêmes. Le lecteur doit garder à l'esprit que chaque baguette est le composite de son bois, de son cœur ainsi que de la nature et de l'expérience de son possesseur ; que les tendances de chacun de ces éléments peuvent en contrebalancer un autre ou l'emporter sur lui. Il ne s'agit donc que d'une vue d'ensemble d'un sujet dont la complexité est immense.

Licorne
Le crin de licorne produit généralement la puissance magique la plus constante et se trouve le moins sujet à des blocages ou à des fluctuations. Les baguettes au cœur de licorne sont en règle générale les plus difficiles à mettre au service des Forces du Mal. Ce sont les plus fidèles et elles restent habituellement très attachées à leur propriétaire d'origine, qu'il s'agisse ou nom d'un sorcier ou d'une sorcière accomplis.

L'inconvénient mineur des crins de licorne, c'est qu'ils ne donnent pas aux baguettes une très grande puissance (bien que le bois de la baguette puisse compenser ce défaut) et qu'ils sont portés à la mélancolie si on les malmène gravement, ce qui signifie que le crin peut "mourir" et qu'il faut alors le remplacer.

Dragon
D'une manière générale, les ventricules de dragon produisent les baguettes les plus puissantes, capables de jeter les sortilèges les plus flamboyants. Les baguettes au cœur de dragon ont une faculté d'apprentissage plus rapide que les autres. Bien qu'elles puissent changer d'allégeance si elles sont prises à la suite d'une victoire sur leur premier maître, elles établissent toujours un lien très fort avec leur possesseur du moment.

La baguette à base de dragon a tendance à se tourner plus facilement que les autres vers les Forces du Mal, bien qu'elle n'y soit pas encline par elle-même. Des trois cœurs, c'est également celui qui est le plus susceptible d'entraîner des accidents, compte tenu de son caractère quelque peu fantasque.

Phénix
C'est le cœur le plus rare. Les plumes de phénix offrent le plus large éventail de pouvoirs magiques, bien qu'elles puissent mettre davantage de temps à en faire la preuve que le crin de licorne ou le ventricule de dragon. Elles manifestent la plus grande capacité d'initiative, agissant parfois de leur propre chef, une qualité qui déplaît à nombre de sorcières et de sorciers.

Les baguettes à plume de phénix sont toujours les plus exigeantes lorsqu'il s'agit de choisir un propriétaire potentiel, car les créatures dont ces plumes sont issues comptent parmi les plus indépendantes et les plus réservées du monde. Ces baguettes sont très difficiles à apprivoiser et à personnaliser et, en règle générale, leur allégeance se gagne difficilement.

Le Poudlard Express

Le Poudlard Express est la grosse locomotive à vapeur rouge vif qui conduit les élèves à Poudlard et les ramène pour les vacances. Pendant le voyage, les élèves discutent entre eux et mangent des friandises qu'ils achètent auprès d'un chariot ambulant.

Comme nous le savons d'après des récits historiques et le témoignage d'anciens bas-reliefs et gravures, les élèves de Poudlard avaient coutume d'arriver à leur école par tous les moyens qui pouvaient leur passer par la tête. Certains venaient en balai (un exploit difficile quand on doit emporter des valises et des animaux de compagnie), d'autres essayaient de transplaner (avec souvent des effets désastreux, car le château et son parc ont toujours été protégés par des sortilèges anti-transplanage), d'autres encore chevauchaient toutes sortes de créatures magiques.

Ces divers modes de transport magique entraînaient nombre d'accidents, sans compter le spectacle qu'offraient aux Moldus les nuées de sorciers qui volaient chaque année vers le nord. Malgré tous ces risques, c'étaient les parents qui avaient la seule responsabilité d'amener les enfants à l'école jusqu'à ce que soit instauré le Code International du Secret Magique en 1692. À partir de ce moment, il devint urgent de trouver une méthode plus discrète de transporter des centaines d'élèves sorciers de toutes les régions de Grande-Bretagne jusqu'à leur école secrète des Highlands d'Écosse.

Des Portoloins furent alors installés à des points de ralliement dans tout le pays. Des problèmes de logistique apparurent dès le début. Un nombre important d'élèves, jusqu'à un tiers, étaient absents parce qu'ils avaient raté le moment du départ ou parce qu'ils n'avaient pas trouvé l'objet d'apparence anodine qui avait le pouvoir de les transporter jusqu'à leur école. Il y avait aussi le fait, bien regrettable, que de nombreux enfants étaient sujets (et le sont encore) au « mal du Portoloin ». Ainsi, l'infirmerie était souvent bondée, dans les premiers jours de l'année scolaire, le temps que les élèves prédisposés à cette affection surmontent leurs crises de nerfs et leurs nausées.

Tout en reconnaissant que les Portoloins n'étaient pas la solution idéale au problème du transport des élèves, le ministère de la Magie ne parvenait pas à découvrir un autre système acceptable. Un retour à l'absence de réglementation sur les voyages était impossible et pourtant, des moyens plus sûrs de se rendre à l'école (par exemple une cheminée par laquelle on pourrait officiellement arriver grâce à la Poudre de Cheminette) furent vigoureusement refusés par plusieurs directeurs successifs qui ne voulaient pas qu'on puisse ouvrir une brèche dans les défenses du château.

Une solution audacieuse et controversée à ce problème épineux fut finalement suggérée par Ottaline Gambol, un ministre de la magie très intrigué par les inventions des Moldus et qui voyait dans les trains une possibilité à envisager. On n'a jamais su exactement d'où est venue l'idée du Poudlard Express, bien que soit établie l'existence, au ministère de la Magie, d'archives secrètes détaillant une opération massive qui nécessita cent soixante-sept sortilèges d'Amnésie et le plus grand charme de Camouflage collectif jamais réalisé en Grande-Bretagne. Le lendemain du jour où se déroulèrent ces violations présumées du Code du Secret, une rutilante locomotive à vapeur rouge tirant des wagons apparut devant les villageois stupéfaits de Pré-au-Lard (qui ne s'étaient pas rendu compte qu'ils disposaient d'une gare) tandis que, dans la ville de Crewe où se trouvait le plus grand nœud ferroviaire du pays, plusieurs cheminots moldus déboussolés éprouvaient la désagréable impression d'avoir égaré quelque chose d'important, une impression dont ils ne purent se défaire pendant tout le reste de l'année.

Le Poudlard Express fut soumis à plusieurs modifications magiques avant que le ministère approuve sa mise en service au bénéfice de l'école. De nombreuses familles de sang pur furent scandalisées que leurs enfants soient contraints d'utiliser un moyen de transport moldu, prétendant que c'était dangereux, insalubre et dégradant. Mais comme le ministère décréta que les élèves devaient prendre le train ou renoncer à se rendre à l'école, les objections furent rapidement étouffées.

La voie 9 ¾

La voie 9 ¾ est le quai d'où les élèves prennent le Poudlard Express, la locomotive rouge vif qui conduit les élèves à Poudlard et les reconduit pour les vacances. On y accède en marchant droit vers la barrière d'apparence très solide qui se trouve entre les voies 9 et 10.

En choisissant le chiffre de la voie cachée qui permet aux jeunes sorcières et sorciers de prendre le train pour leur école, j'ai décidé qu'il fallait le situer entre deux numéros de voies réservées aux Moldus. Par conséquent, il ne pouvait s'agir que d'une fraction. Cela soulevait l'intéressante question de savoir combien il existait à King's Cross d'autres voies portant un nombre décimal entre les voies portant des nombres entiers et j'en ai conclu qu'il y en avait sans doute beaucoup. Bien qu'il n'y soit jamais fait allusion dans les livres, je me plais à penser qu'il est possible de prendre une version particulière de l'Orient Express pour se rendre dans des villages d'Europe continentale réservés aux sorciers (essayez la voie 7 ½) et que d'autres voies pouvaient être ouvertes sur demande, par exemple à l'occasion d'un événement exceptionnel, tel un concert de Celestina Moldubec (voir votre billet pour les détails). Le chiffre 9 ¾ s'est présenté de lui-même sans que j'aie eu à y réfléchir beaucoup et il m'a tellement plu que je l'ai tout de suite adopté. C'est le ¾ qui en fait tout l'intérêt, bien sûr.

Crapauds

Des trois animaux que les élèves de Poudlard ont le droit de conserver auprès d'eux comme animaux de compagnie, le crapaud est et a été, depuis bien des années, le moins apprécié. Il y a des siècles, en des temps beaucoup plus sanglants, lorsque les jeunes sorcières et sorciers devaient eux-mêmes arracher les yeux de triton qu'ils utilisaient dans leurs potions, il était habituel d'apporter à l'école des boîtes remplies de crapauds, dont on faisait usage dans la préparation de potions et autres enchantements. Au fil du temps, alors que le ministère de la Magie établissait une législation interdisant la cruauté envers les animaux (les articles 13 à 29 inclus concernent les ingrédients qui entrent dans la composition des potions ainsi que leur production), de telles pratiques devinrent peu à peu illégales. Le crapaud, jamais très apprécié pour son charme personnel, apparut (vivant) de moins en moins souvent à Poudlard, sauf lorsqu'on le voyait sauter et nager à l'état sauvage dans le parc du château.

À l'époque de l'arrivée de Harry à Poudlard, le fait de posséder un crapaud n'avait rien de prestigieux, ni de "cool". C'était plutôt une situation gênante. Trevor, le crapaud de Neville, n'avait rien d'admirable, en dehors de sa propension à se perdre, et lorsqu'il finit par s'esquiver pour aller rejoindre ses semblables dans le lac de Poudlard, l'animal et son maître en éprouvèrent tous deux un sentiment de soulagement.

Le crapaud est depuis longtemps associé à la sorcellerie et on le considéra souvent comme un esprit familier. Il occupe une place particulière dans les anciens remèdes populaires, notamment (en vertu peut-être du principe homéopathique qui soigne le mal par le mal) dans le traitement des verrues. Au Moyen Âge, un crapaud britannique pouvait s'estimer heureux lorsqu'il mourait de mort naturelle, car il courait le danger permanent d'être bouilli, transformé en poudre, écorché ou enfermé dans un sac accroché autour du cou d'un humain malade.

Professeur McGonagall

Minerva McGonagall est directrice adjointe, directrice de la maison Gryffondor et professeur de métamorphose à l'école de sorcellerie de Poudlard. C'est une grande sorcière, à l'allure sévère. Ses cheveux noirs sont habituellement tirés en un chignon serré. Peu d'élèves osent la contrarier. Cette personne imposante est capable de détecter très rapidement le moindre signe de chahut. Le professeur McGonagall a également la capacité de se transformer à volonté en un chat tigré se distinguant par des motifs autour des yeux qui rappellent des lunettes.

Date d'anniversaire : 4 Octobre
Baguette magique : Sapin et ventricule de dragon, 23,75 centimètres, rigide
Maison de Poudlard : Gryffondor
Aptitudes particulières : Animagus (chat tigré argenté avec marques distinctives)
Ascendance : Père moldu, mère sorcière
Famille : Mariée à Elphinstone Urquart, décédé. Sans enfants
Hobbies : Travaux d'aiguille, correction d'articles dans le Mensuel de la Métamorphose, spectatrice de Quidditch, supporter de l'équipe des Pies de Montrose

Enfance
Minerva McGonagall fut le premier enfant et la seule fille d'un pasteur presbytérien écossais et d'une sorcière éduquée à Poudlard. Elle grandit dans les Highlands d'Écosse au début du vingtième siècle et ne découvrit que très progressivement qu'il y avait quelque chose d'étrange à la fois dans ses propres aptitudes et dans le mariage de ses parents. Le père de Minerva, le révérend Robert McGonagall était tombé sous le charme d'Isobel Ross, une jeune femme pleine de vivacité qui habitait le même village. Comme ses voisins, Robert croyait qu'Isobel était élève dans un pensionnat de jeunes filles très chic, quelque part en Angleterre. En fait, lorsque Isobel disparaissait de chez elle pendant des mois entiers, c'était à l'école de sorcellerie de Poudlard qu'elle se rendait.

Sachant que ses parents (une sorcière et un sorcier) n'apprécieraient guère qu'elle fréquente ce jeune Moldu à la mine grave, Isobel garda le secret sur leur relation naissante. Lorsqu'elle eut dix-huit ans, elle était tombée amoureuse de Robert. Malheureusement, elle n'avait pas trouvé le courage de lui dire qui elle était.

Tous deux s'enfuirent et allèrent se marier en cachette, à la grande fureur de leurs parents respectifs. Ayant rompu les liens avec sa famille, Isobel ne put se résoudre à gâcher la félicité de sa lune de miel en révélant à son mari transi d'amour qu'elle était sortie première de sa promotion dans la classe de sortilèges de Poudlard et qu'elle avait été capitaine de l'équipe de Quidditch de l'école. Isobel et Robert emménagèrent dans une manse (maison de pasteur en Écosse), en bordure du comté de Caithness, où la belle Isobel se montra étonnamment habile à tirer le meilleur parti du maigre salaire de son mari.

La naissance du premier enfant du couple, Minerva, se révéla à la fois un moment de joie et de crise. Sa famille et la communauté magique qu'elle avait abandonnée par amour lui manquaient et Isobel insista pour donner à sa fille le nom de sa grand-mère, une sorcière d'un immense talent. Cet étrange prénom suscita des haussements de sourcils dans le voisinage et le révérend Robert McGonagall eut du mal à expliquer à ses paroissiens le choix de son épouse. De plus, l'humeur maussade de cette dernière l'inquiétait. Des amis lui assuraient que les femmes se montrent souvent émotives après la naissance d'un bébé et qu'Isobel redeviendrait bientôt elle-même.

Isobel, cependant, devenait de plus en plus renfermée, s'isolant avec Minerva pendant des jours entiers. Plus tard, elle révéla à sa fille que celle-ci avait manifesté dès ses premières heures des signes imperceptibles mais indéniables de pouvoirs magiques. Des jouets qu'on avait posés sur de hautes étagères se retrouvaient dans son berceau. Le chat de la famille lui obéissait avant même qu'elle ait appris à parler. La cornemuse de son père jouait parfois toute seule à l'autre bout de la maison, un phénomène qui faisait pouffer de rire Minerva.

Isobel était déchirée entre la fierté et la peur. Elle savait qu'il lui faudrait avouer la vérité à Robert avant qu'il ne soit témoin de quelque chose qui puisse l'alarmer. Enfin, devant les patientes questions de son mari, Isobel éclata en sanglots, prit sa baguette magique dans la boîte fermée à clé qu'elle cachait sous son lit et lui montra qui elle était vraiment.

Bien que Minerva fût trop jeune pour se souvenir de cette nuit, ses conséquences lui firent amèrement comprendre combien il était difficile de grandir dans un monde de Moldus lorsqu'on est doté de pouvoirs magiques. La découverte que son épouse était une sorcière ne diminua en rien l'amour que Robert éprouvait pour elle, mais il n'en fut pas moins profondément choqué par cette révélation et par le fait qu'elle lui avait caché ce secret pendant si longtemps. Par surcroît, lui qui se flattait d'être un homme droit et honnête se trouvait à présent contraint de vivre dans le secret, ce qui était tout à fait étranger à sa nature. Isobel lui expliqua à travers ses larmes qu'elle (et sa fille) étaient tenues par le Code International du Secret magique, et qu'elles devaient cacher la vérité sur elles-mêmes ou affronter la fureur du ministère de la Magie. Robert s'effrayait également en pensant aux réactions des villageois – pour la plupart austères, collet monté, et conventionnels – lorsqu'ils apprendraient que l'épouse de leur pasteur était une sorcière.

L'amour demeurait mais la confiance entre ses parents était brisée et Minerva, enfant intelligente et observatrice, le constatait avec tristesse. Deux autres enfants, des garçons tous les deux, naquirent chez les McGonagall et tous deux manifestèrent bientôt des dons pour la magie. Minerva aida sa mère à expliquer à Malcolm et à Robert Junior qu'ils ne devaient pas faire étalage de leurs pouvoirs et l'aida également à dissimuler à leur père les accidents et les situations embarrassantes que leurs aptitudes si particulières provoquaient parfois Minerva était très proche de son père moldu auquel elle ressemblait par le caractère beaucoup plus qu'à sa mère. Elle souffrait de voir à quel point l'étrange situation de sa famille le tourmentait. Elle sentait également combien il était angoissant pour sa mère de se fondre dans ce village entièrement moldu et combien lui manquait la liberté de se retrouver parmi ses semblables et d'exercer ses considérables talents. Minerva n'oublia jamais les larmes de sa mère lorsque la lettre d'admission à l'école de Sorcellerie de Poudlard arriva le jour de son onzième anniversaire. Elle savait que ce n'était pas seulement la fierté qui faisait pleurer Isobel mais aussi l'envie.

Carrière Scolaire
Comme c'est souvent le cas lorsqu'une jeune sorcière ou un jeune sorcier viennent d'une famille en conflit avec son identité magique, Poudlard fut pour Minerva McGonagall un endroit qui apportait joie, liberté et soulagement.

Minerva attira l'attention sur elle dès le premier soir, lorsqu'il apparut qu'elle était un Chapeauflou. Au bout de cinq minutes et demie, le Choixpeau magique qui avait hésité entre la maison de Serdaigle et celle de Gryffondor envoya Minerva dans cette dernière. (Ce fut par la suite l'occasion d'aimables plaisanteries entre Minerva et son collègue Filius Flitwick envers qui le Choixpeau magique avait éprouvé le même embarras, prenant finalement la décision opposée. Les deux directeurs de maison s'amusaient en pensant que, sans ces quelques minutes cruciales dans leur jeunesse, ils auraient pu se retrouver à la place l'un de l'autre).

Minerva fut très vite reconnue comme l'élève la plus remarquable de l'année, avec un don particulier pour la Métamorphose. À mesure qu'elle progressait dans ses études, elle montra qu'elle avait hérité à la fois des talents de sa mère et du sens moral inflexible de son père. Au cours de sa carrière scolaire, Minerva se retrouva pendant deux ans avec Pomona Chourave, devenue par la suite directrice de Poufsouffle, et les deux femmes entretinrent d'excellentes relations, à cette époque et dans les années qui suivirent.

À la fin de ses études à Poudlard, Minerva avait obtenu des résultats impressionnants : elle avait décroché les meilleures notes dans ses B.U.S.E. et ses A.S.P.I.C., elle était préfète en chef et lauréate du prix du Meilleur Jeune Espoir décerné par le Mensuel de la Métamorphose. Sous la conduite inspirée de son maître en Métamorphose, Albus Dumbledore, elle avait réussi à devenir Animagus. Sa forme animale (chat tigré, lunettes carrées, marques autour des yeux) était dûment répertoriée dans le Registre des Animagi du ministère de la Magie. Minerva, comme sa mère, était également une joueuse de Quidditch très douée, bien qu'une mauvaise chute dans sa dernière année (un coup irrégulier lors d'un match entre Gryffondor et Serpentard qui devait désigner le vainqueur de la coupe) se soit conclue par une commotion cérébrale, plusieurs côtes cassées et un désir inlassable de voir l'équipe de Serpentard écrasée sur le terrain. Quoiqu'elle eût cessé de jouer en quittant Poudlard, le professeur McGonagall, animée d'un esprit de compétition inné, manifesta par la suite un vif intérêt pour les destinées de l'équipe de sa maison et n'eut pas son pareil pour déceler de nouveaux talents.

Chagrin D'Amour
Après avoir obtenu ses diplômes à Poudlard, Minerva revint dans la "manse" pour passer un dernier été en famille avant de partir pour Londres où on lui avait proposé un poste au ministère de la Magie (Département de la Justice magique). Les mois qui suivirent se révélèrent parmi les plus difficiles dans la vie de Minerva, car ce fut à cette époque qu'à l'âge de dix-huit ans seulement, elle prouva qu'elle était bien la fille de sa mère en tombant éperdument amoureuse d'un garçon moldu.

Ce fut la première et unique fois de sa vie où l'on ait pu dire que Minerva McGonagall avait perdu la tête. Dougal McGregor était un jeune homme séduisant, intelligent et drôle, fils d'un fermier local. Quoique moins belle qu'Isobel, Minerva était elle aussi intelligente et ne manquait pas d'esprit. Dougal et Minerva partageaient un même sens de l'humour, ils discutaient avec âpreté et chacun sentait chez l'autre des profondeurs mystérieuses. Avant même qu'ils aient eu le temps de s'en rendre compte, Dougal mit un genou en terre puis, au milieu d'un champ labouré, il la demanda en mariage et Minerva accepta de l'épouser.

Elle retourna chez elle avec l'intention d'annoncer ses fiançailles à ses parents mais ne put se résoudre à le faire. Toute la nuit, elle resta éveillée, pensant à son avenir. Dougal ne savait pas plus qui était véritablement Minerva que son propre père n'avait su la vérité sur Isobel avant de l'épouser. Minerva avait vu de près le genre de mariage qu'elle pourrait elle-même avoir si elle épousait Dougal. Ce serait la fin de toutes ses ambitions, cela signifiait qu'elle devrait mettre sa baguette magique sous clé et apprendre à ses enfants à mentir, peut-être même à leur propre père. Elle ne nourrissait pas l'illusion que Dougal McGregor puisse l'accompagner à Londres pendant qu'elle irait travailler chaque jour au ministère. Il s'attendait à hériter de la ferme de son père.

Le lendemain matin de bonne heure, Minerva sortit sans bruit de la maison de ses parents et alla dire à Dougal qu'elle avait changé d'avis et ne pouvait l'épouser. Consciente du fait que si elle violait le Code international du Secret magique, elle perdrait son emploi au ministère pour lequel précisément elle renonçait à lui, elle ne put lui donner aucune bonne raison justifiant ce revirement. Lorsqu'elle le quitta, il était anéanti et elle prit le chemin de Londres trois jours plus tard.

Carrière Ministérielle
Ses sentiments à l'égard du ministère de la Magie étaient sans nul doute influencés par la crise sentimentale qu'elle venait de traverser et, de ce fait, Minerva McGonagall n'aima guère sa nouvelle maison ni la vie de bureau. Certains de ses collègues avaient un préjugé anti-Moldu profondément ancré qu'elle déplorait, compte tenu de son adoration pour son père moldu et de son amour persistant pour Dougal McGregor. C'était une employée très douée, très efficace et elle avait beaucoup d'affection pour Elphinstone Urquart, son chef de service beaucoup plus âgé qu'elle. Mais Minerva était malheureuse à Londres et elle s'aperçut que l'Écosse lui manquait. Finalement, après deux ans passés au ministère, on lui offrit une promotion prestigieuse qu'elle se surprit à refuser. Elle envoya alors un hibou à Poudlard en demandant s'il était possible de lui confier un poste d'enseignante. Le hibou revint quelques heures plus tard, lui proposant un emploi comme professeur de Métamorphose, sous l'autorité du directeur du département, Albus Dumbledore.

Amitié Avec Albus Dumbledore
L'école accueillit le retour de Minerva McGonagall avec une joie immense. Minerva se plongea dans son travail, se révélant un professeur strict mais stimulant. S'il est vrai qu'elle gardait sous son lit une boîte fermée à clé contenant des lettres de Dougal McGregor, cela valait mieux (se disait-elle avec conviction) que d'y conserver sa baguette magique. Elle éprouva néanmoins un choc lorsque Isobel lui annonça sans y penser (au milieu d'une lettre qui détaillait les nouvelles locales) que Dougal avait épousé la fille d'un autre fermier. Tard dans la soirée, Albus Dumbledore trouva Minerva en larmes dans sa salle de classe et elle lui raconta toute l'histoire. Dumbledore lui offrit tout à la fois son réconfort et sa sagesse et lui révéla une partie de l'histoire de sa propre famille, qu'elle ignorait jusqu'à présent. Les confidences échangées ce soir-là entre deux personnes qui étaient tout aussi réservées et pudiques l'une que l'autre allaient constituer la base d'une estime mutuelle et d'une amitié durables.

Mariage
Pendant toutes ses premières années à Poudlard, Minerva McGonagal resta dans les meilleurs termes d'amitié avec Elphinstone Urquart, son ancien chef de service du ministère. Il vint la voir alors qu'elle était en vacances en Écosse et elle fut à la fois surprise et embarrassée de l'entendre la demander en mariage dans le salon de thé de Madame Pieddodu. Toujours amoureuse de Dougal McGregor, Minerva refusa.

Elphinstone, cependant, n'avait jamais cessé de l'aimer et ne renonçait pas à renouveler de temps en temps sa demande en mariage, bien qu'elle continuât à la décliner. Mais la mort de Dougal McGregor, si traumatisante fût-elle, sembla libérer Minerva. Peu après la première défaite de Voldemort, Elphinstone, qui avait à présent des cheveux blancs, lui proposa une nouvelle fois de l'épouser au cours d'une promenade estivale autour du lac de Poudlard. Cette fois, Minerva accepta. Elphinstone, désormais à la retraite, était fou de joie et il acheta à Pré-au-Lard une petite maison dans laquelle tous deux s'installèrent, ce qui permettait à Minerva de se rendre facilement à son travail.

Connue par des générations successives d'élèves sous le nom de "Professeur McGonagall", Minerva – qui avait toujours été une sorte de féministe – annonça qu'elle conserverait son nom après son mariage. Les traditionalistes s'en offusquèrent – pourquoi Minerva refusait-elle le nom d'un sang-pur pour garder celui d'un père moldu ?

Le mariage (tragiquement court, bien que cela fût prévisible) se révéla très heureux. Ils n'eurent pas d'enfants mais les neveux et nièces de Minerva (les enfants de ses frères Malcolm et Robert) venaient fréquemment leur rendre visite. Ce fut une période de grande satisfaction pour Minerva.

La mort accidentelle d'Elphinstone, mordu par une Tentacula vénéneuse, au bout de trois ans de mariage, causa un immense chagrin à tous ceux qui connaissaient le couple. Minerva ne put supporter de rester seule dans leur maison, aussi, après les funérailles d'Elphinstone, elle rassembla ses affaires et retourna dans la petite chambre austère, au sol de pierre, qu'elle avait occupée au château de Poudlard, et à laquelle on accédait par une porte dérobée de son bureau du premier étage. Toujours courageuse et discrète, elle consacra toute son énergie à son travail et rares sont ceux – en dehors d'Albus Dumbledore – qui se sont rendu compte à quel point elle avait souffert.

Les commentaires de J. K. Rowling

Dans la Rome antique, Minerva était la déesse de la guerre et de la sagesse. William McGonagall est considéré comme le pire poète de l'histoire britannique. Pour moi, il y avait quelque chose d'irrésistible dans ce nom et dans l'idée qu'une femme aussi brillante puisse être une parente lointaine du ridicule McGonagall.
Un petit exemple de son œuvre donnera une idée de son caractère involontairement comique. Les vers qui suivent font partie d'un poème commémorant une catastrophe ferroviaire à l'époque victorienne :
Somptueux pont ferroviaire sur le Tay argenté !
Hélas, je ne peux que le regretter,
Quatre-vingt-dix vies ont été emportées
En 1879, au jour du dernier Sabbat,
Et ce malheur, dans nos mémoires, longtemps restera.

Le Choixpeau magique

Le célèbre Choixpeau magique de Poudlard raconte sa propre genèse dans une série de chansons chantées au début de chaque année scolaire. Selon la légende, le chapeau a autrefois appartenu à l'un des quatre fondateurs, Godric Gryffondor, et a été enchanté par les quatre fondateurs en même temps, afin que les élèves soient répartis dans les quatre maisons qui portent leur nom en fonction des qualités particulières que chacun d'eux aimait trouver chez un élève.

Le Choixpeau magique est l'un des objets enchantés les plus intelligents que la plupart des sorcières et sorciers pourront jamais rencontrer dans leur vie. Il est littéralement investi de l'intelligence des quatre fondateurs, il est doué de parole (grâce à une déchirure, tout près de son bord) et a le don de Legilimancie, ce qui lui permet de lire dans les pensées de celui qui le met sur sa tête et de pressentir ses aptitudes ou ses humeurs. Il peut même répondre aux pensées de celui qui le porte.

Le Choixpeau magique a la réputation peu flatteuse de refuser d'admettre qu'il ait pu commettre une erreur en envoyant un élève dans telle ou telle maison. Dans ces cas-là, lorsque des Serpentard se conduisent de manière altruiste ou désintéressée, quand des Serdaigle ratent leurs examens, que des Poufsouffle se révèlent paresseux tout en étant doués pour les études, et que des Gryffondor font preuve de couardise, le chapeau justifie avec opiniâtreté sa décision d'origine. À sa décharge, cependant, il faut dire qu'au cours des nombreux siècles où il a exercé sa fonction, il a commis un nombre remarquablement peu élevé d'erreurs de jugement.

Les commentaires de J. K. Rowling

Le Choixpeau magique n'apparaît pas dans mes premiers plans concernant Poudlard. J'ai envisagé diverses méthodes pour répartir les étudiants (car j'ai su très tôt qu'il y aurait quatre maisons, chacune présentant des qualités particulières). La première était un système très élaboré, une machine extravagante qui accomplissait toutes sortes d'actions magiques avant de parvenir à une décision, mais elle ne me plaisait pas : elle me semblait à la fois trop compliquée et trop simple. J'ai ensuite placé dans le hall d'entrée quatre statues des quatre fondateurs qui s'animaient et choisissaient les élèves parmi la foule rassemblée devant elles, en présence de toute l'école. C'était mieux mais pas encore entièrement satisfaisant. Finalement, j'ai dressé une liste des manières dont on peut choisir des gens : amstramgram, la courte paille, la décision d'un capitaine d'équipe, les noms mélangés dans un chapeau – les noms qu'on prend dans un chapeau – un chapeau qu'on met sur la tête – le Choixpeau magique.

Chapeauflou

On appelle « Chapeauflou » tout élève que le Choixpeau magique a eu énormément de mal à placer dans une maison.

Il s'agit d'un terme archaïque désignant tout nouvel élève de Poudlard qui a dû attendre plus de cinq minutes avant de savoir dans quelle maison il serait envoyé. C'est un délai exceptionnellement long et il est rare que le Choixpeau magique mette autant de temps à se décider. Cela n'arrive sans doute qu'une fois tous les cinquante ans.

Parmi les contemporains de Harry, seuls Hermione Granger et Neville Londubat ont failli être des chapeauflous. Le Choixpeau magique a passé près de quatre minutes à se demander s'il allait envoyer Hermione à Serdaigle ou à Gryffondor. Dans le cas de Neville, le chapeau avait décidé de le diriger vers Gryffondor. Neville, intimidé par la réputation de bravoure qui s'attachait à cette maison, demanda à être envoyé à Poufsouffle. Le chapeau finit par triompher de leur débat silencieux.

Messages de bienvenue

Message de bienvenue à Gryffondor

Félicitations et bienvenue ! Je suis le préfet Percy Weasley et je suis très heureux de t'accueillir à GRYFFONDOR. L'emblème des Gryffondor est le lion. C'est la plus courageuse de toutes les créatures. Nos couleurs sont le rouge et l'or. Et notre salle commune se trouve au sommet de la tour de Gryffondor.

Gryffondor est tout simplement la meilleure maison de Poudlard ! Seuls les plus hardis et les plus forts sont envoyés ici, comme notamment Albus Dumbledore ! Hé oui, le plus grand sorcier de notre époque, Dumbledore, était, lui aussi, un Gryffondor ! Et si cela ne te suffit pas, je ne sais vraiment pas ce qu'il te faut !

Nos dortoirs sont situés dans la tour de Gryffondor, je suis sur que tu y dormera très bien : la nuit le chant des oiseaux est très relaxant !

Bien, je ne vais pas te retarder plus longtemps : pour en savoir plus sur ta maison, suis simplement Harry Potter et ses amis pendant que je les conduis à leurs dortoirs. J'espère que tu te plairas beaucoup à Poudlard, mais le contraire serait fort étonnant. Tu fais désormais partie de la meilleure et la plus courageuse maison de l'école !

Message de bienvenue à Poufsouffle

Félicitations et bienvenue ! Je suis le préfet Gabriel Truman et je suis très heureux de t'accueillir à POUFSOUFFLE. Le blaireau est l'emblème des Poufsouffle. C'est un animal que les gens ont souvent tendance à sous-estimer, car il mène une vie paisible tant qu'on ne l'attaque pas. Mais à la moindre provocation, il devient un adversaire redoutable qui peut faire peur à des animaux beaucoup plus gros que lui, y compris aux loups. Nos couleurs sont le jaune et le noir. Notre salle commune se trouve au premier sous-sol. On y accède par le couloir qui mène aux cuisines de Poudlard.

Il y a quelques petites choses qu'il est important que tu saches à propos de Poufsouffle. Tout d'abord, je tiens à chasser un mythe qui nous poursuit depuis belle lurette : on dit de nous que nous sommes les élèves les moins intelligents de Poudlard. Ceci est entièrement FAUX. Les Poufsouffle sont juste les moins vantards ! Nous avons formé tout autant de très grands sorciers et sorcières que les autres maisons. Tu veux que je te le prouve ? Eh bien, prends le cas de Grogan Stump, l'un des ministres de la Magie les plus populaires de tous les temps. C'était un Poufsouffle, tout comme l'étaient les ministres Artemisia Lufkin et Dugald McPhail, tous deux très doués et respectés. Sans oublier, bien sûr, Norbert Dragonneau, l'expert de renommée mondiale sur les animaux fantastiques, Bridget Wenlock, la célèbre arithmancienne du XIIIe siècle, qui fut la première à découvrir les propriétés magiques du chiffre sept, et Hengist de Woodcroft, qui fonda Pré-au-Lard, le village de sorciers situé à proximité de Poudlard. Tous étaient des Poufsouffle.

Donc, comme tu le vois, nous avons, nous aussi, formé de brillants sorciers et sorcières, qui ont fait preuve de puissance et d'audace. La seule différence avec les autres maisons, c'est que nous ne nous en vantons pas, ce qui fait qu'elles ne reconnaissent pas notre mérite. Les Serdaigle, en particulier, s'imaginent que tous les plus grands sorciers sortent forcément de chez eux. Je me suis d'ailleurs attiré de gros ennuis durant ma troisième année après avoir participé à un duel contre le préfet des Serdaigle qui soutenait que Bridget Wenlock venait de sa maison plutôt que de la mienne. Alors que je craignais de recevoir une semaine de retenue, le professeur Chourave m'a tout simplement donné un avertissement et une boîte de glace à la noix de coco.

Les Poufsouffle sont fidèles et dignes de confiance. Si nous n'aimons pas nous vanter, nous n'aimons pas non plus qu'on s'en prenne à nous. Gare à ceux qui nous cherchent des noises ! À l'image de notre emblème, le blaireau, nous nous défendrons et défendrons vaillamment nos amis et nos proches contre tout ennemi. Personne ne nous fait peur.

Ceci dit, il est vrai que nous avons une lacune particulière. De toute l'école, c'est nous qui avons formé le moins de sorciers qui ont mal tournés. Bien sûr, nous savons tous que Serpentard produit de sinistres personnages, ce qui n'est pas étonnant, vu qu'ils ne comprennent pas la notion de fair play et préfèrent tricher plutôt que travailler. Mais même les Gryffondor (qui, soit dit en passant, sont ceux avec lesquels nous nous entendons le mieux) ont formé quelques sorciers à la réputation fort douteuse.

Que puis-je te dire d'autre ? Ah, oui : l'entrée de notre salle commune est dissimulée parmi un tas de gros tonneaux empilés dans un recoin, sur le côté droit du couloir de la cuisine. Pour entrer, il suffit de trouver le tonneau situé au centre de la deuxième rangée, en partant du sol, et de tapoter sur celle-ci en comptant les syllabes de « Helga Poufsouffle ». Le couvercle de la barrique s'ouvrira automatiquement. Nous sommes les seuls à Poudlard à disposer d'un système de défense contre les intrus potentiels. Quiconque tapote le mauvais tonneau ou ne fait pas le bon nombre de tapotements se retrouvera immédiatement aspergé de vinaigre. Les autres maisons font grand cas de leurs dispositifs de sécurité, mais, en réalité, c'est nous qui possédons le meilleur : aucun étranger n'a vu la salle commune ou les dortoirs des Poufsouffle depuis plus de mille ans. Comme le blaireau, nous savons faire profil bas et nous défendre comme il le faut, quand il le faut.

Une fois que tu auras ouvert le couvercle de la barrique, glisse-toi à l'intérieur et rampe le long du passage étroit qui mène à notre salle commune. Celle-ci a une forme ronde et naturelle et un plafond bas. C'est la plus douillette et la plus accueillante de Poudlard. Elle est constamment baignée de soleil et ses grandes fenêtres arrondies donnent sur de hautes herbes sauvages et une foison de pissenlits.

C'est un endroit rempli d'objets en cuivre poli et de plantes, posées sur le rebord des fenêtres ou pendues au plafond. Notre directrice, Pomona Chourave, est professeur de botanique. De temps en temps, elle nous apporte de fascinantes espèces pour décorer notre salle (comme des plantes qui dansent ou qui parlent). C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles les Poufsouffle sont souvent très forts en botanique. Nos canapés et fauteuils sont recouverts de tissu jaune et noir et on accède à nos dortoirs par des portes rondes percées dans les murs. Nous dormons dans des lits à baldaquin recouverts de grosses couettes en patchwork. D'anciennes bouillottes en cuivre sont accrochées aux murs, au cas où tu aurais froid aux pieds. Des lampes en cuivre diffusent une lumière douce et chaleureuse.

Nous possédons aussi le fantôme le plus gai et le plus sympathique de Poudlard : le Moine Gras. Tu n'auras aucun mal à le reconnaître : il est rondelet et porte un habit de moine. Il est toujours très serviable et t'aidera si tu perds ton chemin ou si tu rencontres des problèmes.

Voilà, je pense t'avoir tout dit. Au fait, j'espère que certains d'entre vous sont de bons joueurs de Quidditch. Récemment, l'équipe de Poufsouffle n'a pas beaucoup brillé lors des tournois de Quidditch.

Tu devrais bien dormir ici. Nos dortoirs sont parfaitement abrités des orages et du vent. Et contrairement à ceux qui dorment en haut des tours, notre sommeil n'est jamais perturbé.

Encore une fois, permets-moi de te féliciter chaleureusement : tu fais désormais partie de la maison la plus sympathique, la plus honnête et la plus persévérante de Poudlard !

Message de bienvenue à Serdaigle

Félicitations et bienvenue ! Je suis le préfet Robert Hilliard et je suis très heureux de t'accueillir à SERDAIGLE. L'emblème des Serdaigle est l'aigle. De tous les oiseaux, c'est celui qui vole le plus haut. Nos couleurs sont le bleu et le bronze. Notre salle commune se trouve au sommet de la tour de Serdaigle. Sa porte est dotée d'un heurtoir enchanté. C'est une pièce ronde dont les fenêtres gothiques donnent sur le parc de Poudlard. De là-haut, on peut voir le lac, la Forêt interdite, le terrain de Quidditch et le jardin botanique. Aucune autre maison ne dispose d'une vue aussi exceptionnelle.

Sans vouloir me vanter, je dois bien avouer que Serdaigle réunit les sorciers et les sorcières les plus intelligents de l'école. Notre fondatrice, Rowena Serdaigle, privilégiait les études par-dessus tout. Nous sommes fiers de suivre son bel exemple. Contrairement aux autres maisons qui possèdent toutes des entrées secrètes, l'accès à notre salle commune se fait par une porte parfaitement visible au sommet d'un long escalier en zigzag. Tu ne trouveras pas de poignée sur cette porte, mais un heurtoir de bronze, en forme d'aigle. C'est un objet enchanté : chaque fois que tu le cogneras, le heurtoir te posera une question. Pour pouvoir entrer, il faudra lui donner la bonne réponse. C'est une protection toute simple et pourtant très efficace: aucun étranger n'a mis le pied dans notre salle commune depuis presque mille ans.

Certains élèves de première année redoutent de répondre aux questions de l'aigle, mais ne t'inquiète pas : les Serdaigle apprennent vite et bien et, avec le temps, tu prendras plaisir à résoudre les énigmes que te pose la porte. Certaines d'entre elles, d'ailleurs, sont particulièrement ardues et il n'est pas rare de trouver une vingtaine d'élèves regroupés devant la porte, tentant de trouver ensemble la solution. C'est une très bonne occasion de rencontrer des Serdaigle des autres années et de bénéficier de leur savoir. En revanche, c'est plus embêtant quand tu dois aller récupérer ta robe de Quidditch juste avant un match. Je te conseille donc de vérifier trois fois ton sac chaque fois que tu quittes la tour de Serdaigle.

L'autre atout des Serdaigle, c'est que nous sommes des gens très originaux, voire excentriques, aux dires de certains. Mais il est vrai que les personnes ordinaires ont du mal à suivre les génies ! Contrairement aux élèves de certaines maisons dont je tairai le nom, ici, nous estimons avoir le droit de porter ce qui nous plaît, de penser comme bon nous semble et de dire ce que nous pensons. Les gens différents ne nous impressionnent pas. Au contraire, nous savons les apprécier à leur juste valeur.

À propos d'excentricité, je suis sûr que notre directeur, le professeur Filius Flitwick, va te plaire. Les gens ont souvent tendance à le sous-estimer à cause de sa taille minuscule (on le soupçonne d'avoir des gènes d'elfe, mais il serait indélicat de lui poser la question) et de sa petite voix aiguë. Mais c'est le meilleur professeur d'enchantements du monde et aussi le plus érudit. Si un problème te tracasse, tu trouveras toujours la porte de son bureau grande ouverte. Et si tu es vraiment dans tous tes états, il te remontera le moral en faisant danser les délicieux petits gâteaux qu'il garde dans une boîte en fer, dans son bureau. D'ailleurs, je te conseillerais presque de faire semblant d'avoir des problèmes rien que pour voir ça !

Serdaigle a aussi un illustre passé. La grande majorité des plus grands inventeurs et pionniers du monde magique ont étudié ici. Perpetua Fancourt, la sorcière qui a inventé le Lunascope était une Serdaigle, tout comme l'étaient Laverne de Montmorency, l'inventeur de nombreux philtres d'amour, et Ignatia Wildsmith, l'inventrice de la Poudre de Cheminette. Parmi les ministres de la Magie les plus célèbres issus de Serdaigle, on citera plus particulièrement Millicent Bagnold. C'est elle qui dirigeait le ministère la nuit où Harry Potter survécut à l'attaque du Seigneur des Ténèbres. Elle a aussi vivement défendu les sorciers qui ont célébré ouvertement l'événement en proclamant : « Je revendique notre droit inaliénable de faire la fête ». Sans oublier, bien sûr, le ministre Lorcan McLaird, un brillant sorcier qui préférait communiquer au moyen de signaux de fumée qu'il envoyait depuis le bout de sa baguette magique. Je t'avais prévenu(e) : ici, nous formons des excentriques ! C'est d'ailleurs à Serdaigle qu'a étudié Ulric le Follingue, rendu célèbre par la méduse qu'il portait sur la tête en guise de chapeau. Comme tu peux t'en douter, c'est quelqu'un qui fait l'objet de nombreuses blagues de sorciers.

En ce qui concerne nos relations avec les trois autres maisons, hé bien, j'imagine que tu as sans doute déjà entendu parler des Serpentard ? Ils ne sont pas si mauvais qu'on le dit, mais je te conseille quand même de rester sur tes gardes tant que tu n'as pas appris à bien les connaître. Les Serpentard feront tout et n'importe quoi pour gagner. Ce sont leurs traditions qui l'exigent. Alors ouvre bien l'œil en leur compagnie, surtout pendant les matches de Quidditch et les examens.

Les Gryffondor sont plutôt sympas dans l'ensemble. Mais si j'avais une critique à leur faire, je dirais qu'ils ont tendance à se vanter. Ils font aussi preuve de beaucoup moins de tolérance que nous envers ceux qui sont différents. Certains Gryffondor, par exemple, n'hésitent pas à se moquer des Serdaigle qui s'intéressent de près à la lévitation, à l'utilisation magique des crottes de nez de trolls ou à l'ovomancie, qui est (comme tu le sais sans doute) l'art de la divination à partir d'un œuf. Les Gryffondor ne possèdent pas notre curiosité intellectuelle. Un Serdaigle, par exemple, trouvera tout naturel de passer des journées et des nuits entières à casser des œufs sur un coin de table de la salle commune en observant le côté sur lequel tombe le jaune pour en tirer des prédictions. D'ailleurs, à Serdaigle, tu trouveras probablement plusieurs volontaires pour t'aider dans ce type de recherches.

Quant aux Poufsouffle, personne ne peut leur reprocher de ne pas être aimables. À vrai dire, ce sont sans doute les élèves les plus aimables et agréables de Poudlard. Tout ce que je dirais à leur sujet c'est qu'ils ne nous font jamais aucune ombre au moment des examens.

Voilà, je crois t'avoir tout dit. Ah, j'allais oublier : la Dame Grise est le fantôme des Serdaigle. Les élèves des autres maisons pensent qu'elle ne parle jamais, mais la vérité est qu'elle ne parle qu'aux Serdaigle. Tu la trouveras très serviable si tu perds ton chemin dans l'école ou si tu as égaré quelque chose.

Nos dortoirs sont situés dans des tourelles, autour de la tour principale. Je suis sûr que tu y dormiras très bien : nous dormons dans des lits à baldaquins recouverts d'édredons de soie bleu azur. Le bruit du vent sifflant autour des fenêtres est très relaxant.

Encore une fois, permets-moi de te féliciter : tu fais désormais partie de la maison la plus intelligente, la plus farfelue et la plus intéressante de Poudlard !

Message de bienvenue à Serpentard

Félicitations et bienvenue ! Je suis la préfète Gemma Farley et je suis très heureuse de t'accueillir à SERPENTARD. L'emblème des Serpentard est le serpent. C'est la plus sage de toutes les créatures. Nos couleurs sont le vert et l'argent. Notre salle commune se trouve derrière une porte secrète, au fond des cachots. Comme tu le découvriras bientôt, ses fenêtres donnent sur les profondeurs du lac de Poudlard. On aperçoit souvent, à travers les vitres, un calmar géant qui nage langoureusement. D'autres créatures, plus fascinantes encore, font aussi une petite apparition de temps en temps. Nous apprécions que notre repaire ressemble à une mystérieuse épave gisant au fond de l'océan.

Il y a plusieurs choses que tu dois savoir à propos de Serpentard et certaines choses que tu dois oublier.

Chassons d'abord quelques mythes ! Tu as peut-être entendu de drôles de rumeurs circuler sur les Serpentard. On dit que nous pratiquons tous la magie noire, que nous ne parlons qu'à ceux dont l'arrière-grand-père était un célèbre sorcier ou d'autres bêtises de ce genre. Hé bien, il ne faut pas croire tout ce que racontent ceux des autres maisons ! Certes, je ne nie pas le fait que nous ayons formé au cours des ans plusieurs grands experts en magie noire, mais nous ne sommes pas les seuls : les trois autres maisons aussi ! La seule différence, c'est que eux refusent de l'admettre. Il est aussi vrai que, jadis, la tradition voulait que nous n'acceptions que des élèves issus des plus grandes lignées de sorciers et de sorcières. Mais, aujourd'hui, beaucoup de Serpentard ont au moins un parent Moldu.

Je vais te confier quelque chose dont ceux des autres maisons n'aiment pas beaucoup parler : Merlin était un Serpentard. Hé oui, le grand Merlin, le plus célèbre sorcier de tous les temps, a étudié dans notre maison ! C'est ici qu'il a tout appris. Souhaites-tu suivre son illustre exemple ? Ou préfères-tu plutôt étudier sur le vieux bureau d'Eglantine Puffett, cette ancienne Poufsouffle rendue célèbre par son invention de l'éponge auto-moussante ?

Non, c'est bien ce que je pensais !

Mais inutile de nous attarder sur ce que nous ne sommes pas. Parlons plutôt de ce que nous sommes : la maison la plus géniale et la plus provocatrice de Poudlard. Ici, quand on joue à quelque chose, c'est uniquement pour gagner. L'honneur et les traditions des Serpentard sont des valeurs qui nous tiennent à cœur.

Nous imposons aussi le respect à tous nos camarades de classe. Il est vrai qu'à cause de notre réputation de sinistre mémoire, ce respect est parfois teinté de peur. Mais tu sais quoi ? Le fait d'être perçu par les autres comme des provocateurs et des roublards présente quelques avantages qui peuvent parfois être très drôles ! Amuse-toi, par exemple, à faire croire aux autres élèves que tu as accès à une immense collection de sortilèges et tu verras vite que plus personne n'osera te voler ta trousse !

Mais nous ne sommes pas mauvais au fond. Nous ressemblons à notre emblème, le serpent : nous sommes sinueux, puissants et souvent incompris.

À Serpentard, par exemple, tout le monde se serre les coudes coûte que coûte, ce qui est loin d'être le cas à Serdaigle. Non seulement les Serdaigle sont les plus gros bûcheurs qu'on n'ait jamais vus, mais, en plus, ils se livrent tous une guerre sans merci pour obtenir les meilleures notes. Ici, c'est différent: les Serpentard sont unis comme les doigts de la main. Les couloirs de Poudlard renferment bien des surprises pour les timorés, mais, grâce à la protection des Serpents dont tu bénéficies, tu pourras te promener sans crainte dans toute l'école. Quand tu deviens un serpent, tu fais partie des nôtres. Tu fais partie de l'élite.

Sais-tu ce que recherchait le grand Salazar Serpentard quand il choisissait ses élèves préférés ? Les graines de la grandeur. Le Choixpeau t'a envoyé(e) ici car tu as le potentiel d'être grand(e), au sens le plus noble du terme. Tu remarqueras sans doute une ou deux personnes dans notre salle commune qui ne semblent pas correspondre à cette définition, mais évite de te poser trop de questions sur elles. Si le Choixpeau les a envoyées chez nous, c'est parce qu'il a décelé une pointe de grandeur chez elles aussi. Surtout n'oublie jamais ça. À propos de grandeur ou devrais-je plutôt dire « d'absence de grandeur », je me rends compte que je ne t'ai pas encore parlé des Gryffondor... Beaucoup de gens disent que les Serpentard et les Gryffondor sont en fait les faces opposées d'une même pièce de monnaie. Personnellement, je dirais plutôt que les Gryffondor ne sont que de pâles copies des Serpentard ! Ceci dit, on dit aussi que Salazar Serpentard et Godric Gryffondor appréciaient tous les deux le même type d'élèves, alors peut-être sommes-nous finalement bien plus semblables que nous ne voulons le croire... Mais cela ne veut tout de même pas dire que nous sommes copains. Bien au contraire ! Les Gryffondor adorent nous battre... et nous le leur rendons bien !

Voici quelques autres petites choses qui te seront sans doute bonnes à savoir : le Baron Sanglant est le fantôme des Serpentard. Essaie de t'en faire un ami : il acceptera peut-être d'effrayer certains élèves pour te rendre service. Par contre, ne lui demande jamais pourquoi ses vêtements sont tachés de sang : il déteste qu'on lui pose cette question.

Tu dois aussi savoir que le mot de passe de notre salle commune change tous les quinze jours. Vérifie donc régulièrement notre tableau d'informations. Ne fais jamais entrer un élève d'une autre maison dans notre salle commune et ne révèle jamais notre mot de passe. Aucun étranger n'y est entré depuis plus de sept siècles.

Voilà, je crois bien t'avoir tout dit. Je suis sûr que nos dortoirs te plairont : nous avons le privilège de dormir dans de très vieux lits à baldaquin tendus de soie verte et nos dessus de lit sont brodés d'argent. Nos murs sont ornés de tapisseries médiévales qui retracent les exploits d'illustres Serpentard. De lourdes lanternes d'argent pendent du plafond. Tu y dormiras bien : la nuit, le clapotis des eaux du lac contre les vitres est très relaxant.

Salle commune de Poufsouffle

On accède à la salle commune de Poufsouffle par le couloir qui mène également aux cuisines de Poudlard. Après être passé devant la grande nature morte qui sert d'entrée à ces dernières, on trouve, du côté droit du couloir, une pile de grands tonneaux entassés dans un renfoncement de pierre plongé dans l'ombre. Le deuxième tonneau en partant du bas, au milieu de la deuxième rangée, s'ouvre lorsqu'on frappe au rythme de "Helga Poufsouffle"*. Un système de sécurité destiné à repousser tout étranger à Poufsouffle fait sauter le fond de l'un des autres tonneaux si l'on tape sur le mauvais tonneau ou si l'on ne respecte pas le nombre de coups. Un flot de vinaigre se déverse alors sur l'intrus.

À l'intérieur du tonneau, un passage au sol de terre battue monte en pente douce sur une courte distance, menant à une petite pièce ronde et confortable, au plafond bas, semblable au terrier d'un blaireau. La décoration de la pièce est joyeuse, dominée par le jaune et le noir, la couleur des abeilles, et rehaussée par la teinte de miel du bois soigneusement poli des tables et des portes rondes ouvrant sur les dortoirs des filles et des garçons (meublés de lits confortables au cadre de bois et recouverts de courtepointes en patchwork).

On y voit une profusion de plantes et de fleurs colorées, apparemment ravies de l'atmosphère qui règne dans la salle : divers cactus ornent des étagères de bois arrondies (pour épouser la courbe des murs), nombre d'entre elles dansant ou faisant des signes lorsqu'on s'en approche, tandis que des pots de cuivres suspendus au plafond laissent pendre des vrilles de fougères ou de lierre qui vous caressent les cheveux quand on passe au-dessous.

Au-dessus de la cheminée en bois (gravée sur toute sa surface de blaireaux dansants), un portrait représente Helga Poufsouffle, l'un des quatre fondateurs de Poudlard, portant un toast à ses élèves avec une minuscule tasse d'or à deux anses. De petites fenêtres rondes à ras du sol, au pied du château, laissent voir de magnifiques pelouses ondulantes parsemées de pissenlits, et parfois quelques pieds en promenade. Malgré ces fenêtres basses, la pièce semble constamment baignée de soleil.

Le degré de complexité ou de simplicité de l'accès aux salles communes pourrait donner une idée très vague de la réputation intellectuelle de chaque maison. Poufsouffle possède un portail d'entrée immuable et il suffit de frapper sur le bon rythme pour se faire ouvrir. Les salles de Serpentard et de Gryffondor ont des systèmes d'accès aussi difficiles l'une que l'autre pour qui voudrait y pénétrer. La première a une entrée cachée, presque invisible, et des mots de passe variés, la deuxième est dotée d'une gardienne capricieuse et son mot de passe change fréquemment. Fidèle à sa réputation d'être la maison qui rassemble les élèves de Poudlard les plus agiles intellectuellement, Serdaigle possède une porte qu'on ne peut ouvrir qu'après avoir répondu à une question intellectuelle ou philosophique complexe.

Il ne faut cependant pas conclure de ce qui précède que les Poufsouffle sont des sots ou des incapables, bien qu'on les ait cruellement caricaturés comme tels en diverses occasions. De brillants cerveaux sont sortis de Poufsouffle au cours des siècles. Simplement, ces esprits raffinés étaient associés à d'exceptionnelles qualités de patience, une solide éthique dans le travail et une grande constance, autant de caractéristiques traditionnelles de la maison de Poufsouffle.

Lorsque j'ai commencé à concevoir la série, je pensais que Harry visiterait les salles communes des quatre maisons, au cours des années qu'il passerait à Poudlard. Mais à un certain point, je me suis rendu compte qu'il n'y aurait jamais de raison valable pour qu'il pénètre dans la salle commune de Poufsouffle. Elle n'en reste pas moins aussi réelle pour moi que les trois autres et j'ai toujours su où se rendaient les Poufsouffle quand ils prenaient la direction des cuisines après les cours.

Familiers

Le concept d'"esprit familier" existe depuis des siècles dans le folklore britannique. Les Familiers sont des animaux (certains disent des esprits sous la forme d'animaux) qui rendent de multiples services aux sorciers comme domestiques, messagers ou même espions. Divers documents sur l'histoire de la sorcellerie mentionnent les Familiers. On a attribué à ces animaux des dons surnaturels, on a même cru qu'il s'agissait de démons (ou du diable lui-même) déguisés.

Les esprits familiers, au sens strict du terme, n'existent pas dans le monde de Harry Potter. Bien que les élèves de Poudlard aient le droit d'amener des animaux à l'école, les chats et les rats que l'on y voit sont, au sens large, des animaux de compagnie. Ironiquement, dans toute la série, l'animal dont le comportement se rapproche le plus de celui d'un familier est Miss Teigne, qui appartient à Argus Rusard, le seul résident du château dépourvu de pouvoirs magiques. Il est vrai que, tout au long de la série, les hiboux servent de messagers mais ils agissent dans le contexte d'un service postal hautement organisé, un peu comme les pigeons voyageurs des Moldus.

Les matières étudiées à Poudlard

Tous les élèves de première année à Poudlard doivent étudier sept matières : métamorphose, sortilèges, potions, histoire de la magie, défense contre les forces du Mal, astronomie et botanique. Les leçons de vol (sur balai) sont également obligatoires.

À la fin de leur deuxième année, les élèves doivent choisir un minimum de deux autres matières dans la liste suivante : arithmancie, étude des Moldus, divination, étude des runes anciennes et soins aux créatures magiques.

Des matières très spécialisées telle l'alchimie sont parfois proposées dans les deux dernières années, si la demande est suffisante.

Les commentaires de J. K. Rowling

Dans mes premières notes, apparaît une liste légèrement différente des matières étudiées. La botanique (herbology en anglais) est appelée herbalisme, la divination est obligatoire dès la première année, tout comme l'alchimie et une matière appelée simplement "bêtes", tandis que la métamorphose est désignée sous le nom de "transfiguration/métamorphose".

Les quarante Premiers

Parmi les objets auxquels je tiens le plus, il y a deux petits carnets qui contiennent mes tout premiers griffonnages sur Harry Potter. La plus grande partie de ce qui y est écrit n'a jamais été utilisée pour la série, bien qu'on puisse avoir la surprise d'y découvrir ici ou là une phrase de dialogue qui, par la suite, s'est retrouvée mot pour mot dans le livre publié. Dans l'un des carnets figure une liste de quarante noms d'élèves entrés à l'école la même année que Harry (y compris Harry, Ron et Hermione) et déjà répartis dans leurs maisons respectives, avec, à côté de chaque nom, un petit symbole indiquant l'origine de la fille ou du garçon.

Tout en imaginant qu'il y aurait beaucoup plus de quarante élèves, au cours de chaque année passée à Poudlard, je pensais qu'il serait utile de connaître d'avance un certain nombre de camarades de Harry et d'avoir des noms disponibles lorsque l'action se déroulerait dans l'école et ses environs.

À mesure que l'histoire évoluait, j'ai modifié les origines de certains des quarante premiers. Il y en a qui ne sont jamais apparus dans les livres, mais je savais qu'ils étaient là. Les noms de quelques-uns d'entre eux ont subi une opération de chirurgie esthétique après leur création. Certains ont émergé de l'arrière-plan pour tenir un rôle secondaire (Ernie Macmillan, Hannah Abbot, Justin Finch-Fletchley) et l'un d'eux, Neville Londubat, est devenu un personnage très important. Il est très étrange de regarder aujourd'hui cette liste consignée dans ce minuscule carnet, légèrement taché d'eau à la suite de je sais plus quel accident, et couvert de faibles gribouillis au crayon (sans doute l'œuvre de ma fille Jessica qui était alors toute petite), en pensant que, au moment où j'écrivais ces noms, les affinais, les répartissais dans leurs maisons respectives, j'ignorais totalement ce qu'ils allaient devenir (et où ils allaient m'emmener).

Voici donc les quarante premiers :

Abbot Hannah
Bones Susan
Boot Trevor
Brocklehurst Mandy
Brown Lavande
Bulstrode Millicent
Corner Michael
Cornfoot Stephen
Crabbe Vincent
Davis Tracey
Entwhistle Kevin
Finch-Fletchley Justin
Finnigan Seamus
Goldstein Anthony
Goyle Gregory
Granger Hermione – inséré au crayon, voir plus loin entrée barrée
Greengrass Queenie
Hopkins Wayne
Jones Megan
Li Sue
Londubat Neville – inséré à l'encre, voir plus loin entrée barrée
MacDougal Isobel (le premier prénom, Katrina, rayé)
Macmillan Ernest
Malefoy Drago – inséré à l'encre, voir plus loin entrée barrée
Malone Roger
Moon Lily (première suggestion de Luna Lovegood, ce nom n'a jamais été utilisé mais il m'a donné l'idée d'une jeune fille rêveuse, hantée par le surnaturel. Elle a reçu son nom avant que je ne détermine celui de la mère de Harry.)
Nott Theodore
Parkinson Pansy
Patel Madhari
Patel Mati
Perks Sally-Anne
Potter Harry
(Puckle Hermione – barré, nom modifié et réinséré ci-dessus)
(Puff Neville – barré, nom modifié et inséré ci-dessus)
(Quirrel, barré, utilisé par la suite pour un professeur)
Rivers Oliver
Roper Sophie
(Sidebottom Neville, barré)
Smith Sally (Georgina barré)
(Spungen, modifié en Spinks Drago, barré et réinséré ci-dessus)
Thomas Gary
Turpin Lisa
Weasley Ronald

Zabini Blaise

Sorts et contre-sorts

Sorts et contre-sorts, par le professeur Vindictus Viridian est un livre de magie renfermant de nombreux sorts et maléfices.

Le sortilège de Chatouillis : pointez votre baguette magique en direction de votre ennemi en criant « Titillando ! » Le maléfice de Bloque-jambes : pointez votre baguette magique en direction de votre ennemi en criant « Locomotor Mortis ! » Le maléfice du Saucisson : pointez votre baguette magique en direction de votre ennemi en criant « Petrificus Totalus ! » Le sortilège de la Langue de plomb : pointez votre baguette magique en direction de votre ennemi en criant « Mimble wimble ! » Le sortilège de Jambencoton : pointez votre baguette magique en direction de votre ennemi en criant « Locomotor Wibbly ! »

Le miroir du Riséd

Le Miroir du Riséd est un magnifique miroir très ancien posé sur deux pieds pourvus de griffes et comportant un cadre d'or sculpté. L'inscription « riséd elrue ocnot edsi amega siv notsap ert nomen ej. » est gravée au-dessus du miroir. Ce miroir montre le désir le plus profond et le plus cher que l'on a au fond du cœur. Certains hommes sont devenus fous en contemplant ce qu'ils y voyaient.

Le Miroir du Riséd est très ancien. Personne ne sait qui l'a créé ni comment il a pu se trouver à Poudlard. Les professeurs qui se sont succédé ont rapporté de leurs voyages des objets intéressants et il se peut qu'il soit arrivé au château de cette façon très simple, soit parce que le professeur qui l'a apporté savait comment il fonctionnait et était intrigué par ses propriétés, soit parce qu'il n'y comprenait rien et qu'il voulait demander leur opinion à ses collègues.

Le Miroir du Riséd est l'un de ces objets magiques qui semblent avoir été inventés pour le simple divertissement (innocent ou malveillant, chacun est libre d'en juger) et bien qu'il révèle beaucoup plus de choses qu'un miroir normal, il paraît plus intéressant qu'utile. C'est seulement après que le professeur Dumbledore y a apporté des modifications essentielles que le miroir (qui a traîné dans la Salle sur Demande pendant un siècle avant qu'il ne l'en sorte et le mette en état de fonctionner) devient une formidable cachette et un test déterminant pour déceler les cœurs impurs.

L'inscription gravée au-dessus du miroir ("riséd elrue ocnot edsi amega siv notsap ert nomen ej") doit être lue à l'envers pour révéler son véritable objectif.

Les commentaires de J. K. Rowling

Les paroles d'avertissement d'Albus Dumbledore lorsqu'il parle du Miroir du Riséd expriment ma propre façon de penser. Le conseil qui consiste à dire : "Accroche-toi à tes rêves" est bel et bon, mais il arrive un moment où se cramponner à ses rêves devient inutile et même malsain. Dumbledore sait qu'on peut passer à côté de la vie quand on s'accroche à un souhait qui ne pourra – ou ne devrait - jamais se réaliser. La plus chère aspiration de Harry a pour objet quelque chose d'impossible : le retour de ses parents. Quelle que soit la terrible tristesse qui s'attache à la disparition de sa famille, Dumbledore sait que contempler le spectacle de ce qu'il ne pourra jamais obtenir ne peut faire que du mal à Harry. Le miroir ensorcelle, nourrit de faux espoirs, mais n'apporte pas nécessairement le bonheur.

Nicolas Flamel

Nicolas Flamel est un célèbre alchimiste et amateur d'opéra.

Les commentaires de J. K. Rowling

Nicolas Flamel a véritablement existé. Quand j'avais un peu plus de vingt ans, je suis tombée sur l'une des biographies qui lui sont consacrées. Le livre racontait qu'il avait acheté un mystérieux ouvrage intitulé : Le Livre d'Abraham le Juif, rempli d'étranges symboles dont Flamel comprit qu'ils étaient en fait des instructions alchimiques. L'histoire racontait que par la suite, il avait fait de la création de la pierre philosophale l'œuvre de sa vie.

Le vrai Flamel était un riche homme d'affaires et un célèbre philanthrope. Une rue à Paris porte son nom et croise une autre rue qui porte celui de sa femme.

Je me souviens d'avoir fait un rêve très détaillé et exceptionnellement vivant sur Nicolas Flamel, alors que j'avais commencé depuis plusieurs mois à écrire L'École des Sorciers. C'était comme si un tableau de la Renaissance s'était mis à s'animer. Flamel me faisait visiter son laboratoire, qui était en grand désordre et baigné d'une lumière dorée, et me montrait très précisément comment fabriquer la pierre philosophale (j'aimerais bien pouvoir me rappeler ce qu'il fallait faire).

Le livre des sorts et enchantements, niveau 1

Un enchantement se distingue d'un sortilège de métamorphose de la manière suivante : l'enchantement ajoute certaines propriétés à un objet ou à une créature tandis que, comme son nom l'indique, le sortilège de métamorphose transforme l'objet ou la créature en question en quelque chose d'entièrement différent.
Les enchantements les moins puissants sont assez faciles à briser. Les enchantements enseignés aux sorciers débutants disparaissent généralement d'eux-mêmes au bout de quelques jours, voire quelques heures.
Les enchantements maléfiques portent le nom de « maléfices », « ensorcellements » ou « sorts ». Cet ouvrage ne contient pas ce type de sortilèges.
Une seconde d'inattention lors de l'utilisation d'un enchantement peut avoir de désastreuses conséquences. N'oubliez jamais le sorcier Baruffio qui avait un défaut de prononciation et dont la femme s'est retrouvée avec un bison sur les épaules au lieu d'un vison. Certains enchantements n'ont strictement aucun effet sur des créatures de grande taille comme les trolls. En effet, leur peau épaisse les protège de la plupart des sortilèges, sauf bien sûr, des plus puissants.

Manuel de métamorphose à l'usage des débutants

Manuel de Métamorphose à L'usage des Débutants de Emeric G. Changé est le manuel de métamorphose figurant sur la liste des livres que doivent se procurer les élèves de première année de Poudlard.

Lorsque l'on jette un sortilège de métamorphose, il est impératif d'effectuer des gestes fermes et précis. Votre baguette ne doit ni trembloter, ni tournoyer inutilement, sous peine de faire échouer la transformation.
Faites-vous une image mentale précise de l'objet que vous souhaitez créer avant de jeter votre sortilège de métamorphose.
Les débutants devront veiller à énoncer le sortilège clairement. Les sorciers plus expérimentés, en revanche, pourront s'abstenir de le prononcer à haute voix.
Bien qu'une métamorphose incomplète soit très difficile à corriger, un bon sorcier devra tenter, par tous les moyens, de rectifier ses erreurs. Le fait de laisser une tête de lapin sur un repose-pieds est un acte totalement irresponsable et dangereux. Prononcez le sortilège « Réparifagex ! » pour rendre à l'objet ou à la créature à moitié transformé son apparence originale.
Les créatures de plus grande taille sont plus difficiles à métamorphoser. Seuls les sorciers les plus puissants et les plus expérimentés pourront s'atteler à ce type de magie. Soyez conscients de vos limites et ne tentez surtout pas de les dépasser.

Mille herbes et champignons magiques

Mille herbes et champignons magiques de Phyllida Augirolle répertorie certains types de plantes magiques qui entrent fréquemment dans la fabrication de potions.

Le dictame est une plante aux vertus curatives très puissantes. On peut le manger cru pour cicatriser les plaies peu profondes.
Le mucus de veracrasses sert à épaissir les potions.
L'aconit est parfois aussi appelé napel ou tue-loup.
Le moly est une plante très puissante que l'on peut manger pour neutraliser les enchantements. On le reconnaît à sa tige noire et ses fleurs blanches.
Le cri de la mandragore est mortel pour quiconque l'entend.
Le wiggentree est un sorbier magique qui protège quiconque touche son tronc de l'attaque de créatures malveillantes.
Ne mangez jamais les feuilles de l'alihotsy (aussi appelé « arbre à hyène ») L'ingestion de ses feuilles déclenche immédiatement un rire hystérique.

Forces obscures : comment s'en protéger

Forces Obscures : Comment s'en Protéger de Quentin Jentremble, est un manuel de défense contre les forces du mal que doivent se procurer les élèves de première année.

Toute morsure de loup-garou doit être scrupuleusement et magiquement nettoyée, car les crocs de loup-garou sont venimeux. Il n'existe malheureusement aucun moyen de revenir en arrière une fois la transformation en loup-garou achevée, évitez donc de vous faire mordre en premier lieu.
Gardez-vous de croiser le chemin d'un Chaporouge : cette horrible petite créature semblable à un gobelin s'embusque dans tous les lieux où le sang a coulé en attendant l'occasion d'assommer quiconque s'y perdrait.
Les zombies vivent uniquement dans le sud de l'Amérique. Tout comme les vampires, les zombies sont des morts-vivants. On les reconnaît à leur teint grisâtre et à l'odeur de chair en putréfaction qu'ils dégagent.
La harpie est une créature d'apparence humaine qui dévore les enfants. Une harpie a généralement plus de verrues sur le visage qu'une sorcière.

Professeur Quirrell

Le professeur Quirrell enseigne la défense contre les forces du Mal à Poudlard. C'est un jeune homme émotif au teint pâle qui bégaie terriblement.

Date d'anniversaire : 26 Septembre
Baguette magique : Aulne et crin de licorne, vingt-deux centimètres et demi, flexible
Maison de Poudlard : Serdaigle
Aptitudes particulières : Grandes connaissances théoriques de la magie défensive, moins de dons pour sa mise en pratique
Ascendance : Sang-mêlé
Famille : Célibataire, sans enfants
Hobbies : Voyages, fleurs sauvages séchées

Le premier professeur de Harry en défense contre les Forces du Mal est un jeune sorcier intelligent qui a fait un grand tour du monde avant de prendre son poste d'enseignant à Poudlard. Lorsque Harry rencontre Quirrell pour la première fois, celui-ci porte sur la tête un turban dont il ne se sépare jamais. Ses nerfs sont si fragiles – ce que révèle à l'évidence son bégaiement – qu'un bruit court selon lequel son turban serait rempli d'ail pour éloigner les vampires.

Je voyais Quirrell comme un garçon doué mais sensible, dont les camarades d'école s'étaient sans doute moqués à cause de sa timidité et de son état nerveux. Se sentant inadapté et souhaitant faire ses preuves, il a développé un intérêt (théorique au début) pour la magie noire. Comme beaucoup de gens qui ont le sentiment d'être insignifiants, et même risibles, Quirrell avait un désir latent d'obliger le monde à remarquer sa présence.

Quirrell a délibérément cherché à retrouver ce qui restait du mage noir, en partie par curiosité, en partie par son désir inavoué d'acquérir de l'importance. Il s'imaginait, à tout le moins, pouvoir être l'homme qui retrouverait la trace de Voldemort et, au mieux, apprendre de lui des pratiques magiques qui lui assureraient de ne plus jamais être l'objet de moqueries.

Bien que Hagrid eût raison de dire que Quirrell était un « esprit remarquable », l'enseignant de Poudlard se montrait à la fois naïf et outrecuidant en se croyant capable de dominer une rencontre avec Voldemort, même dans l'état de faiblesse ou se trouvait le mage noir. Lorsque Voldemort se fut rendu compte que le jeune homme avait un poste à Poudlard, il exerça immédiatement son emprise sur Quirrell qui n'était pas de force à lui résister.

Sans aller jusqu'à perdre son âme, Quirrell a été complètement subjugué par Voldemort qui a fait subir au corps du professeur une terrifiante mutation : Voldemort à présent pouvait voir à l'arrière du crâne de Quirrell et dirigeait ses mouvements, le forçant même à tenter de commettre un meurtre. Quirrell a essayé alors d'opposer une faible résistance, mais Voldemort était beaucoup trop fort pour lui.

En fait, Quirrell est transformé en un horcruxe temporaire par Voldemort. Il est considérablement affaibli par la tension physique que provoque son combat intérieur contre une âme maléfique beaucoup plus puissante que lui. Des brûlures et des cloques apparaissent sur ses mains et son visage au cours de son combat contre Harry Potter, en raison du pouvoir protecteur que la mère de Harry a laissé dans la peau de son fils en mourant pour lui. Quand le corps que Voldemort partage avec Quirrel est horriblement brûlé par le contact avec Harry, le mage noir s'enfuit juste à temps pour se sauver, abandonnant Quirrel, affaibli et blessé, qui s'effondre et meurt.

Les commentaires de J. K. Rowling

Quirinus était un dieu romain sur lequel nous n'avons pas beaucoup d'informations. On sait qu'il était associé à la guerre – un indice montrant que Quirrell n'est pas aussi faible qu'il le paraît. « Quirrell », qui est très proche de squirrell (« écureuil » en anglais) – joli petit animal inoffensif – évoque aussi quiver (« trembler » en anglais), une allusion à la nervosité innée du personnage.

La Pierre Philosophale

Je n'ai pas inventé le concept de la Pierre philosophale, substance légendaire qu'on croyait autrefois réelle et qui constituait le but véritable de l'alchimie.

Les propriétés de "ma" pierre philosophale sont conformes à tous les attributs qu'on lui prêtait jadis. On pensait que la pierre transmuait les métaux vils en or et produisait également l'Élixir de longue vie qui pouvait rendre immortel. Les "authentiques" alchimistes – les précurseurs des chimistes et des physiciens – tels Isaac Newton et (le vrai) Nicolas Flamel cherchaient, parfois pendant toute une vie,à découvrir le secret permettant de la fabriquer.

Dans les nombreux textes anciens où elle apparaît, la pierre est décrite à maintes reprises comme étant rouge et blanche. Ces couleurs sont importantes dans la plupart des traités d'alchimie et on leur attribue souvent une signification symbolique.

Harry Potter et la Chambre des Secrets

Gilderoy Lockhart

Date d'anniversaire : 26 janvier

Baguette magique : Bois de cerisier et ventricule de dragon, 22,50 centimètres, légèrement élastique

Maison de Poudlard : Serdaigle

Aptitudes particulières : Doué pour les sortilèges d'Amnésie ; inventeur d'un shampooing à base d'œufs d'Occamy garantissant de « beaux cheveux brillants et lumineux » (un produit efficace, mais beaucoup trop cher et dangereux pour être commercialisé)

Ascendance : Père moldu, mère sorcière 

Famille : Deux sœurs moldues, aucun enfant

Hobbies : Dédicacer ses photos, se faire une publicité éhontée à la moindre opportunité

Enfance

Né d'une mère sorcière et d'un père moldu, avec deux sœurs ainées, Gilderoy était le seul des trois enfants Lockhart à manifester une aptitude à la magie. Intelligent et charmant, il devint très vite le chouchou de sa mère. Le fait de savoir qu'il était également sorcier fit proliférer sa vanité comme une mauvaise herbe très envahissante.

Carrière Scolaire

L'arrivée du jeune Gilderoy au collège Poudard, l'école de Sorcellerie, ne fut malheureusement pas le triomphe auquel sa mère et lui s'attendaient. Lockhart n'appréciait pas du tout de se retrouver en compagnie d'autres sorciers et sorcières, d'autant que beaucoup de ses camarades de classe étaient visiblement plus doués que lui. (Gilderoy avait rêvé d'un accueil triomphal à Poudlard, un peu comme celui qui fut réservé quelques années plus tard à Harry Porter. Il s'était imaginé parader fièrement dans les couloirs de l'école sous les regards admiratifs de camarades louant à voix basse ses prouesses magiques, sans se douter un seul instant que tous les élèves admis à Poudlard avaient eu des expériences similaires aux siennes avant d'entamer leur scolarité.) Dans sa tête, Lockhart était déjà un véritable héros et génie. On imagine donc aisément son choc et sa déconvenue quand il s'aperçut que, non seulement, son nom était inconnu, mais que ses talents étaient ordinaires et que ses beaux cheveux ondulés n'impressionnaient personne.

Bien sûr, Lockhart n'était pas totalement dépourvu de talent. Ses professeurs estimaient même qu'il possédait une intelligence et des capacités supérieures à la moyenne et qu'avec beaucoup de travail et de patience, il pourrait arriver à quelque chose de bien, même si les ambitions qu'il nourrissait ouvertement avaient peu de chances de se concrétiser (Lockhart se plaisait à répéter à qui voulait bien l'entendre qu'il fabriquerait une Pierre philosophale durant sa scolarité à Poudlard, qu'il mènerait l'équipe de Quidditch d'Angleterre à la Coupe du Monde et qu'il deviendrait le plus jeune ministre de la Magie de Grande-Bretagne).

Envoyé à Serdaigle par le Choixpeau magique, Lockhart obtint de bonnes notes, mais sa vanité maladive faisait de lui un éternel insatisfait. S'il savait qu'il ne serait pas le premier ou le meilleur dans une activité donnée, il refusait tout bonnement d'y participer. Peu à peu, il employa ses talents pour se simplifier la vie et échafauder diverses combines. Il n'appréciait pas les études pour le savoir qu'elles lui apportaient, mais pour le prestige et l'attention qu'elles pouvaient lui conférer. Les prix et les récompenses étaient ce qu'il convoitait par-dessus tout. Pendant longtemps, il fît pression sur le directeur de Poudlard pour créer une gazette d'information scolaire dans le seul et unique but de voir son nom et sa photo imprimés à l'intérieur. Bien que peu populaire auprès de ses camarades, il parvint toutefois à se faire remarquer à Poudlard à travers ses inlassables exploits visant à attirer l'attention. Il reçut un jour une retenue d'une semaine pour avoir sculpté magiquement son nom en lettres de sept mètres de long sur le terrain de Quidditch. Il réussit aussi à créer une gigantesque projection lumineuse de son visage avec laquelle il s'amusait à balayer le ciel, à la manière de la Marque des Ténèbres. Un autre jour, il s'envoya huit cents cartes à la Saint-Valentin, provoquant un tel embouteillage de hiboux dans la Grande Salle qu'élèves et professeurs furent contraints d'abandonner leur petit-déjeuner (suite à une douche de plumes et de déjections dans leur porridge). 

Carrière après Poudlard 

A la fin de sa scolarité, le départ de Lockhart fut accueilli avec soulagement parle personnel de Poudlard. Très vite, on raconta qu'il était parti à l'étranger où il fit de plus en plus parler de lui à travers ses exploits. Beaucoup de ses anciens professeurs commencèrent à se dire qu'ils avaient peut-être sous-estimé son talent, à en juger par la force et le courage dont il semblait désormais faire preuve dans de lointaines contrées grouillant de créatures maléfiques et terrifiantes.

En réalité, Lockhart venait de découvrir sa véritable vocation. La vérité était qu'il n'était pas un mauvais sorcier, mais un sorcier paresseux. Il décida de consacrer toute son énergie à un seul domaine : les sortilèges d'Amnésie. Il s'entraina sans relâche à pratiquer ces sortilèges difficiles jusqu'à ce qu'il parvienne à les maîtriser sur le bout des doigts. Puis, il s'employa à modifier les souvenirs d'une douzaine de sorciers et sorcières très doués et courageux, de manière à s'attribuer le mérite de leurs propres exploits. A la fin de chacune de « ses » intrépides aventures, Lockhart revenait fièrement en Grande-Bretagne, un nouveau manuscrit sous le bras dans lequel il relatait « ses » héroïques prouesses avec moult détails tout droit sortis de son imagination.

Dix ans après avoir quitté Poudlard, Lockhart était un auteur de best-sellers respecté, avec une impressionnante collection d'autobiographies à son actif. On disait aussi de lui qu'il était l'un des plus grands experts en matière de défense contre les forces du Mal. Il se vit décerner l'Ordre de Merlin, troisième classe, et devint un membre honoraire de la Ligue de Défense contre les Forces du Mal. Il remporta par ailleurs cinq fois le prix du sourire le plus charmant décerné par les lectrices de Sorcière-Hebdo, sa beauté naturelle ayant curieusement survécu aux diverses batailles mortelles et héroïques qu'il prétendait avoir livrées contre des loups-garous et d'autres créatures dangereuses.


Retour à Poudlard 

La décision d'Albus Dumbledore d'offrir à Gilderoy Lockhart le poste de professeur de défense contre les forces du Mal à Poudlard interloqua de nombreux membres du personnel de l'école. S'ils comprenaient qu'il était très difficile de trouver un volontaire pour enseigner cette matière (qui, selon une rumeur persistante, était une discipline maudite), beaucoup de professeurs demeuraient sceptiques, gardant de Gilderoy Lockhart le souvenir d'une personne tout à fait détestable, en dépit de ses récents exploits.

Mais le choix de Dumbledore n'était pas tout à fait innocent...Il se trouve que le vieux professeur connaissait deux des sorciers à qui Gilderoy Lockhart avait volé la vedette en s'appropriant leurs exploits. Dumbledore était aussi la seule personne au monde à penser connaître les véritables intentions de Lockhart. Il était persuadé qu'en plaçant Lockhart au sein d'une école de sorcellerie ordinaire, on s'apercevrait vite qu'il n'était qu'un charlatan et un escroc. Quand le professeur McGonagall, qui n'avait jamais porté Lockhart dans son cœur, demanda à Dumbledore ce que les élèves pourraient bien apprendre d'un homme aussi vaniteux et assoiffé de célébrité, Dumbledore lui répondit simplement « que l'on a beaucoup à apprendre d'un mauvais professeur, car il illustre tout ce qu'il ne faut pas faire ou tout ce qu'il ne faut pas être. »

Au vu de l'essor que prenait sa carrière d'aventurier intrépide, Lockhart n'aurait sans doute jamais accepté de retourner à Poudlard si Dumbledore n'avait pas agité sous son nez la perspective d'enseigner la magie au célèbre Harry Porter (une ruse dont Dumbledore usa à nouveau quatre ans plus tard pour persuader un autre professeur de revenir à Poudlard). En lui suggérant subtilement que le fait d'avoir compté Harry Porter parmi ses élèves assoirait sa célébrité, Dumbledore savait que Lockhart succomberait immédiatement à son offre.

Mais quand Lockhart revint à l'école, ses compétences magiques (jadis plutôt bonnes) étaient en piteux état et à la limite du réparable. L'Amnésie était le seul sortilège qu'il maîtrisait bien, l'ayant pratiqué à de si nombreuses reprises. Très vite, ses cours virèrent à la plaisanterie et certains de ses élèves le soupçonnèrent fortement d'être totalement incapable de réaliser tous les prodiges qu'il prétendait avoir accomplis dans ses livres.

L'accident qui coûta à Lockhart sa santé mentale se produisit à la fin de sa première année à Poudlard, lorsqu'il fut victime de son propre sortilège d'Amnésie et perdit la mémoire. Il vit désormais dans la salle Janus Thickey de l'hôpital Ste Mangouste pour les maladies et blessures magiques.  

Technologie

Quand on est capable de faire surgir instantanément n'importe quel livre, instrument ou animal que l'on cherche en agitant simplement sa baguette magique et en criant « Accio ! », quand on peut communiquer avec ses amis et ses connaissances en leur envoyant un hibou ou une Beuglante ou en leur parlant à travers le feu, un Patronus ou des objets ensorcelés comme des pièces de monnaie, quand on peut transplaner pour leur rendre visite en personne, quand on possède un journal rempli de photos animées et que les objets qui nous entourent peuvent parfois nous adresser la parole, il faut bien avouer que l'utilisation d'Internet perd assez vite de son attrait. Mais cela ne signifie pas pour autant que vous ne pourrez jamais croiser un sorcier sur la Toile. Il arrive en effet à certains membres du monde magique de se connecter à Internet par curiosité condescendante ou pour se livrer à des recherches approfondies sur l'Étude des Moldus.

Si les appareils ménagers de la vie courante, comme le lave-vaisselle ou l'aspirateur, leur sont totalement inutiles, quelques membres de la communauté magique ont néanmoins un faible pour la télévision moldue qu'ils trouvent particulièrement divertissante. Au début des années quatre-vingt, un petit groupe de sorciers fauteurs de troubles tenta d'ailleurs de lancer la « BBC-S » (la BBC version sorcier) dans l'espoir de disposer de leur propre chaîne de télévision. Mais ce projet fut immédiatement stoppé par le ministère de la Magie qui refusa d'approuver la diffusion d'informations magiques sur un appareil moldu, jugeant qu'une telle transmission violerait le Code international du secret magique.

Certains sorciers estimèrent, à juste titre, que la décision du ministère était incohérente et injuste puisque beaucoup de radios avaient déjà été modifiées en toute légitimité par la communauté magique pour son propre usage et diffusaient régulièrement des émissions pour sorciers. Mais si le ministère reconnut que ce type d'émissions pouvait effectivement permettre aux Moldus de glaner d'importantes informations sur divers aspects pratiques comme la meilleure manière d'élaguer des tentacules venimeux ou de dégnomer son potager, il soutint que les Moldus qui écoutaient la radio semblaient, dans l'ensemble, plus tolérants, plus crédules et moins convaincus de leur bon sens que ceux qui regardaient la télévision. Les raisons de cette particularité font d'ailleurs l'objet d'une analyse très approfondie dans La Philosophie du matérialiste : pourquoi les Moldus préfèrent ne rien savoir du professeur Mordicus Leufcock. Selon la théorie du professeur Leufcock, les Moldus seraient beaucoup plus tentés de croire qu'ils ont mal entendu quelque chose que de se dire qu'ils hallucinent.

Il existe une autre raison expliquant la réticence qu'éprouvent la plupart des sorciers à l'égard des appareils de fabrication moldue. Cette raison est d'ordre culturel. Le monde magique est particulièrement fier du fait qu'il peut très bien se passer des très nombreux (et, il faut bien l'admettre, très ingénieux) appareils que fabriquent les Moldus pour accomplir certaines tâches que les sorciers font tout naturellement par magie. Aussi, le simple fait de remplir sa maison de sèche-linge ou de téléphones constituerait ni plus ni moins une admission de son incompétence magique.

Il existe toutefois une exception notable à l'aversion des sorciers à l'égard de la technologie moldue. Cette exception est la voiture (et, dans une moindre mesure, les motos et les trains). Avant que le Code international du secret magique ne soit adopté, les sorciers et les Moldus utilisaient les mêmes moyens de transport pour se déplacer, à savoir des véhicules tels que des calèches ou des frégates. Mais lorsque les véhicules à traction animale devinrent manifestement obsolètes chez les Moldus, la communauté magique fut bien obligée d'abandonner, elle aussi, ce mode de transport. Nul ne niera que la vitesse et le confort des premières automobiles moldues qui commençaient à fleurir sur les routes au début du XXe siècle firent pâlir d'envie nombre de sorciers. Le ministère de la Magie lui-même finit par s'acheter une flotte de voitures qu'il modifia à l'aide de divers sortilèges pour en faire des véhicules très pratiques. Aujourd'hui, beaucoup de sorciers nourrissent une passion enfantine pour les voitures. On dit même que certaines familles de sang pur, qui d'ordinaire ne daigneraient pas toucher un objet moldu, cachent une Rolls Royce volante dans leur garage. Les anti-Moldus les plus fanatiques, en revanche, rejettent systématiquement toute forme de transport motorisé. La passion qu'entretenait Sirius Black pour les motos exaspérait beaucoup ses parents, tous deux d'extrémistes sang pur.

La poudre de cheminette

La poudre de Cheminette fut inventée au XIIIe siècle par la célèbre sorcière Ignatia Wildsmith. Sa fabrication est strictement contrôlée. Le seul producteur autorisé à fabriquer cette substance magique en Grande-Bretagne est une société appelée Poudchem. Si le siège de Poudchem se situe bien sur le Chemin de Traverse, ses employés ne répondent jamais à quiconque sonne à la porte. Le monde magique n'a jamais connu de pénurie de poudre de Cheminette et aucun sorcier ne connaît ceux ou celles qui la fabriquent. Son prix n'a pas du tout changé au cours des cent dernières années : aujourd'hui encore, une mesure de poudre coûte très exactement deux Mornilles. Chaque foyer de sorciers possède un petit stock de poudre de Cheminette conservé habituellement dans un pot ou un vase posé sur la cheminée.

La composition exacte de la poudre de Cheminette est un secret jalousement gardé. Aucun de ceux et celles qui ont un jour tenté de fabriquer leur propre version n'est parvenu à reproduire sa formule. Chaque année, l'hôpital Ste Mangouste pour les maladies et blessures magiques signale au moins un cas de « Cheminetta Falsa », une expression faisant référence aux atroces blessures subies par quiconque ayant eu le malheur de jeter une poudre de fabrication artisanale dans son âtre. Excédé par ces pratiques dangereuses, un guérisseur et porte-parole de Ste Mangouste du nom de Rutherford Doissec fit d'ailleurs la déclaration suivante en 2010 : « Une mesure de poudre de Cheminette ne coûte que deux malheureuses petites Mornilles ! Arrêtez donc d'être aussi radins et cessez de jeter des crochets de Runespoor écrasés dans le feu si vous ne voulez pas être propulsés à travers le réseau dans une explosion de flammes ! Sachez aussi que si un autre sorcier se présente ici avec le postérieur carbonisé, je refuserais tout bonnement de le soigner. Deux petites Mornilles, c'est tout ce que ça coûte ! »

Celestina Moldubec

Anniversaire : 18 août
Baguette : Mélèze et plume de phénix, 26,67 centimètres, flexible
Maison de Poudlard : Gryffondor
Aptitudes particulières : Est capable de couvrir un chœur de Spectres de la mort, fait des claquettes et des gâteaux
Ascendance : Père sorcier, mère moldue
Famille : S'est mariée trois fois, a un fils
Hobbies : Voyager grand style, élever des Croups à la fourrure épaisse, se détendre dans l'une de ses huit résidences

Célèbre chanteuse internationalement connue, Celestina Moldubec (parfois connue sous le nom de « Sorcière de la chanson » est originaire du Pays de Galles. Son père, un petit fonctionnaire qui travaillait au Bureau de liaison des Moldus, a rencontré sa mère moldue (une actrice ratée) lorsque celle-ci a été attaquée par un Lethifold déguisé en rideau de scène.

La voix extraordinaire de Celestina s'est révélée dès son plus jeune âge. Déçue d'apprendre qu'il n'existait aucune éoole de sorciers spécialisée dans les arts du spectacle, Mrs Moldubec a accepté avec réticence d'inscrire sa fille à Poudlard, mais elle a par la suite envoyé à l'éoole une multitude de lettres pour demander la création d'une chorale, d'un club de théâtre et d'un cours de danse afin de développer les talents de sa fille.

Apparaissant souvent accompagnée d'un chœur de Spectres de la mort, les concerts de Celestina sont à juste titre célèbres. Trois fans passionnés ont été impliqués dans un grand carambolage de balais à Liverpool alors qu'ils tentaient d'assister à la dernière représentation de son spectacle « Frivole Aphrodite ». Les billets pour ses concerts font souvent l'objet d'une vente au marché noir où on peut les trouver à des prix exorbitants, ce qui est une des raisons pour lesquelles Molly Weasley n'a jamais pu assister à un concert de sachanteuse préférée.

Celestina a parfois prêté son nom et employé son talent pour de bonnes causes. Elle a par exemple levé des fonds pour l'hôpital Ste Mangouste pour les maladies et blessures magiques en enregistrant l'hymne du Club de Flaquemare « Repoussez les terribles Cognards et lancez droit le Souafle ». De façon plus controversée, Celestina a très clairement fait entendre son opposition au projet du ministère de la Magie visant à imposer des restrictions sur la manière dont la communauté magique était autorisée à célébrer Halloween.

Parmi les chansons les plus connues de Celestina on trouve Tu as ensorcelé mon cœur ainsi que Un chaudron plein de passion. Ses fans sont généralement des personnes un peu âgées qui aiment son style grandiloquent et sa voix puissante. L'album « Tu m'as pris mon chaudron mais tu n'auras pas mon cœur » sorti à la fin du vingtième siècle a connu un succès planétaire incontesté.


La vie privée de Celestina a largement alimenté les colonnes de La Gazette du Sorcier en matière de ragots. La chanteuse s'est mariée très jeune avec un de ses danseurs, mais cette union n'a duré qu'une seule année. Celestina a ensuite épousé son imprésario avec qui elle a eu un fils, mais elle l'a quitté dix ans plus tard pour le compositeur Irving Warble.

Les commentaires de J. K. Rowling

Celestina est un de mes personnages de « coulisses » préférés de la serie et fait partie de l'univers de Harry Potter depuis sa création. Elle apparaît très tôt dans les publications éphémères de La Gazette du Sorcier que j'avais écrites pour les membres du fan-club tout aussi éphémère que dirigeait mon éditeur britannique, Bloomsbury. Bien qu'elle n'apparaisse jamais en chair et en os dans aucun des sept volumes de Harry Potter, j'ai toujours imaginé que Celestina ressemblait à Shirley Bassey, aussi bien vocalement que physiquement. J'ai emprunté son prénom à une amie avec qui j'ai travaillé il y a des années de cela au quartier général d'Anmesty International à Londres. « Celestina » semblait fait pour être donné à une sorcière séduisante.

Drago Malefoy

Drago Malefoy est un élève de deuxième année. C'est un garçon au teint pâle et aux cheveux blond-blanc avec le nez en pointe. Ses yeux sont gris et froids. Drago est un Serpentard. Il vient d'une ancienne famille de sorciers qui serait dans le camp des forces du Mal. Drago se moque souvent de Harry et ses amis et ne perd jamais une occasion de les tourmenter.

Date d'anniversaire : 5 juin
Baguette magique : Aubépine et crin de licorne, vingt-cinq centimètres, relativement souple
Maison de Poudlard : Serpentard
Ascendance : Mère sorcière, père sorcier
Aptitudes particulières : occlumancie
Famille : marié à Astoria Greengrass, un fils nommé Scorpius
Hobbies : collectionne les objets rares liés à la magie noire et les anciens manuscrits d'alchimie

Drago Malefoy est le fils unique de Narcissa et Lucius Malefoy. Il a grandi dans le manoir des Malefoy, une magnifique demeure située dans le Wiltshire qui appartient à la famille Malefoy depuis plusieurs siècles. Dès lors qu'il fut en âge de parler, ses parents lui expliquèrent qu'il était triplement privilégié. Tout d'abord, il était sorcier. Ensuite, il était un Sang-Pur. Enfin, il faisait partie de l'illustre famille Malefoy.

Drago grandit dans une maison où l'on déplorait vivement que le Seigneur des Ténèbres ne soit pas parvenu à prendre le pouvoir de la communauté magique, même si ses parents lui précisèrent qu'il valait mieux ne pas exprimer cette opinion à l'extérieur du cercle familial et amical sous peine « d'attirer de gros ennuis à Papa ». Durant son enfance, Drago fréquenta essentiellement les enfants de Sang-Pur d'amis Mangemorts de son père. Il entra à Poudlard, accompagné d'une bande d'amis qui comprenait Theodore Nott et Vincent Crabbe.

Comme tous les enfants de son âge, Drago entendit parler du Survivant tout au long de sa jeunesse. Parmi les très nombreuses théories tentant d'expliquer la raison pour laquelle Harry survécut à ce qui aurait dû être une attaque mortelle, la plus persistante affirmait que Harry était en fait un grand mage noir. Le fait que Harry ait été placé dans une famille moldue, loin de la communauté magique, semblait confirmer cette théorie aux yeux de ses partisans dont faisait partie Lucius Malefoy, le machiavélique père de Drago. En effet, il était rassurant pour Lucius de penser que le petit Potter pourrait peut-être lui offrir une seconde chance de dominer le monde. C'est essentiellement pour cette raison que Drago Malefoy tendit sa main à Harry Potter dans le Poudlard Express quand il s'aperçut à qui il avait affaire, sachant que son père serait fier de cette association et espérant obtenir d'intéressantes nouvelles à lui rapporter. En refusant de lui serrer la main et en prenant la défense de Ron Weasley, dont la famille était tout l'opposé des Malefoy, Harry devint immédiatement l'ennemi juré de Drago. Drago compris aussi que l'espoir de voir un jour Harry Potter succéder à Voldemort était sans aucun fondement. Leur hostilité mutuelle fut scellée à partir de ce moment-là.

Drago a toujours éprouvé de la jalousie envers Harry. Alors qu'il n'avait jamais recherché la gloire, Harry était incontestablement la personne la plus célèbre et la plus admirée de Poudlard, une situation qui avait le don d'agacer fortement un garçon comme Drago à qui l'on avait toujours fait croire qu'il occupait une position quasiment royale au sein de la communauté magique. Pire encore, Harry s'était avéré être bien meilleur que lui en balai volant, une discipline dans laquelle Malefoy pensait pourtant exceller. Le fait que son maître des Potions, le professeur Rogue, méprise Harry et affiche une nette préférence pour Malefoy n'était que maigre compensation.

Les commentaires de J. K. Rowling

Drago a eu plusieurs noms de famille avant que je ne choisisse « Malefoy ». Dans les premières versions de mes manuscrits, il s'appelait Smart, Spinks ou Spungen. Son prénom m'a été inspiré par la constellation du dragon (même si sa baguette contient du crin de licorne).

La famille Malefoy

Le nom « Malefoy » provient du vieux français qui signifie « mauvaise foi ». Comme nombre d'ancêtres de nobles familles anglaises, le sorcier Armand Malefoy arriva en Grande-Bretagne dans le sillage de Guillaume le Conquérant, lors des invasions normandes. En remerciement des divers services (louches et très certainement magiques) qu'il rendit au roi Guillaume Ier d'Angleterre, Malefoy se vit attribuer de belles terres que l'on confisqua à leurs propriétaires légitimes dans le comté du Wiltshire. C'est là que vivent ses descendants depuis maintenant dix siècles.

Armand était un sorcier très rusé qui possédait un grand nombre de qualités qui caractérisent aujourd'hui la famille Malefoy. Les Malefoy ont en effet toujours eu la réputation d'être des gens peu fiables, un trait de caractère qu'évoque d'ailleurs leur nom peu flatteur. On dit aussi que tous les Malefoy courtisent le pouvoir et l'argent où qu'ils se trouvent. En dépit du parti pris qu'ils affichent clairement pour les lignées de sang pur et pour la soi-disant supériorité des sorciers sur les Moldus, les Malefoy ne rechignent pas à se faire bien voir de la communauté non magique quand cela les arrange. Cette stratégie leur a permis de devenir assez vite l'une des familles de sorciers les plus fortunées de Grande-Bretagne. Selon une très ancienne rumeur (qui n'a toutefois jamais été prouvée), les Malefoy se seraient intéressés avec succès, pendant plusieurs siècles, à l'achat et la vente de monnaie et de biens moldus. Au cours des siècles, ils sont ainsi parvenus à élargir leurs terres dans le Wiltshire en acquérant peu à peu celles de leurs voisins moldus et ont accumulé une multitude de fabuleux trésors et tableaux de maîtres moldus en usant de leur influence sur la famille royale.

Depuis toujours, les Malefoy établissent une nette distinction entre les Moldus sans le sou et ceux qui détiennent le pouvoir et la fortune. Jusqu'à la signature du Code international du secret magique en 1689, la famille Malefoy fréquentait assidûment les cercles mondains de Moldus bien nés. On dit d'ailleurs que leur farouche opposition à l'instauration de ce Code serait en partie due au fait que ce dernier les obligeait à renoncer à cette sphère sociale qu'ils appréciaient tant. Bien que les générations successives de Malefoy se soient toutes empressées de nier ce fait, de nombreux éléments semblent suggérer que le premier Lucius Malefoy aurait été un soupirant éconduit de la reine Elizabeth I. Certains sorciers historiens vont même jusqu'à avancer que la raison pour laquelle la reine ne se serait jamais mariée serait parce que, terriblement dépité, Malefoy, lui aurait jeté un maléfice pour se venger.

Ayant vite compris que toute protestation les écarterait du nouveau centre de pouvoir que constituait le nouveau ministère de la Magie, le féroce instinct d'auto-préservation qui a guidé le comportement de la famille Malefoy tout au long des siècles mit fin à toute fraternisation avec les Moldus, même les mieux nés, dès l'adoption du Code international du secret magique. La famille Malefoy retourna alors prestement sa veste pour devenir des partisans tout aussi acharnés et bruyants que ceux qui défendaient la cause du ministère depuis la première heure, s'empressant de nier qu'il leur était arrivé de fréquenter (ou d'épouser) des Moldus.

La fortune considérable dont ils disposaient leur assura une forte influence au sein du ministère de la Magie pour les générations à venir (ce qui déplut à beaucoup). Pourtant, aucun Malefoy n'a jamais brigué le rôle de ministre de la Magie. On dit souvent qu'un Malefoy ne se fera jamais surprendre sur la scène d'un crime, mais que la baguette coupable porte bien souvent ses empreintes. Grâce à leur immense fortune, les Malefoy n'ont nul besoin de travailler. Ils préfèrent exercer le pouvoir en tirant les ficelles par-derrière, en laissant aux autres le soin de faire le gros du travail et, lorsque les choses tournent mal, de porter le chapeau. Les Malefoy ont aidé à financer les campagnes électorales d'un grand nombre de leurs candidats préférés ainsi que, selon la rumeur, certaines pratiques douteuses consistant à jeter des sorts à l'opposition.

Le mépris qu'a toujours affiché la famille Malefoy à l'égard de tout Moldu incapable de lui procurer des bijoux ou une position d'influence ainsi qu'envers la majorité des sorciers, mena tout naturellement les Malefoy à adopter la doctrine du sang pur, cette dernière semblant leur offrir une source possible de pouvoir suprême au XXe siècle. Depuis la signature du Code international du secret magique, aucun Malefoy n'a épousé une personne moldue ou née de parents moldus. Contrairement à une poignée de fanatiques, comme les familles Gaunt et Lestrange, les Malefoy ont jugé prudent d'éviter les mariages consanguins avec des sang-pur affaiblis ou instables. Leur arbre généalogique renferme ainsi de nombreux sang-mêlés.

Parmi les Malefoy les plus notables, on citera Nicholas Malefoy, un sorcier du XIVe siècle qui aurait profité de la peste noire pour se débarrasser discrètement d'un grand nombre de ses métayers moldus les plus difficiles, évitant ainsi la condamnation du conseil des Sorciers ; Septimus Malefoy, qui bénéficiait d'une telle influence au ministère vers la fin du XVIIIe siècle, que beaucoup disaient que le ministre de la Magie de l'époque, Flagorneur Osbert, était devenu sa marionnette ; et Abraxas Malefoy, qui aurait participé au sombre complot qui força le tout premier ministre né de parents moldus (Nobby Leach) à quitter ses fonctions prématurément en 1968 (bien que rien n'ait jamais pu être prouvé à l'encontre de Malefoy).

Le fils d'Abraxas, Lucius Malefoy, se rendit célèbre en devenant l'un des Mangemorts de Lord Voldemort. Lucius évita, à deux reprises, de finir ses jours en prison après les tentatives de prise de pouvoir de Voldemort. La première fois, il prétexta avoir agi sous l'emprise d'un sortilège d'Imperium (même si beaucoup pensaient qu'il avait fait intervenir ses relations au Ministère). La seconde fois, il produisit des preuves à l'encontre d'autres Mangemorts permettant de capturer de nombreux alliés de Voldemort qui s'étaient volatilisés dans la nature.

La gare de King's Cross

Le Poudlard Express part de la gare de King's Cross à Londres et amène les élèves à l'école de sorcellerie de Poudlard. Les élèves accèdent à la voie 9 ¾ par magie, en traversant la barrière située entre les voies 9 et 10.

Lorsqu'Ottaline Gambol eut l'idée de réquisitionner un train moldu pour conduire les élèves à Poudlard, elle fit également construire une petite gare dans le village de Pré-au-Lard pour accueillir ce train. Néanmoins, le ministère de la Magie jugea que la construction d'une seconde gare de sorciers en plein cœur de Londres risquait de pousser un peu trop loin la légendaire détermination des Moldus à refuser de voir la magie quand elle leur crève les yeux.

Ce fut Evangeline Orpington, ministre de 1849 à 1855, qui eut l'idée lumineuse de créer une voie cachée, réservée aux sorcières et aux sorciers, au sein même de la nouvelle gare de King's Cross que venaient de bâtir les Moldus. Dans l'ensemble, son système a plutôt bien fonctionné même s'il y a eu quelques cafouillages mineurs au fil des ans, comme lorsque des valises pleines à craquer de grimoires mordeurs ou de foies de tritons se sont malencontreusement ouvertes et ont déversé leur contenu sur le sol étincelant de la gare ou lorsque certains sorciers ont traversé la barrière entre les voies 9 et 10 un peu trop bruyamment. Pour parer à ces éventualités, au début et à la fin de chaque trimestre scolaire, le ministère de la Magie poste généralement quelques-uns de ses employés habillés en civil dans les environs afin de s'occuper des souvenirs de Moldus qu'il faudrait éventuellement altérer.

Les commentaires de J. K. Rowling

La gare de King's Cross, qui est l'une des principales gares de Londres, a une signification très personnelle pour moi, car mes parents se sont rencontrés dans un train pour l'Écosse qui partait de King's Cross. C'est pour cette raison, mais aussi parce que « King's Cross » est un nom particulièrement évocateur et symbolique et que c'est de là que partent les trains à destination de la Calédonie (ancien nom de l'Écosse), que je n'ai jamais eu la moindre hésitation quant à l'emplacement du portail qui permettrait à Harry d'aller à Poudlard ou au mode de transport qu'il lui faudrait emprunter.

La légende raconte (bien que j'ignore l'origine exacte de cette théorie qui semble bizarrement vague) que la gare de King's Cross aurait été construite sur le site de la dernière bataille de Boadicée ou sur son site funéraire (Boadicée était une ancienne reine britannique qui mena une révolte contre les Romains). Selon cette même légende, le corps de Boadicée serait enterré quelque part aux alentours des voies huit et dix. Or, j'ignorais ceci lorsque j'ai choisi le numéro de la voie des sorciers. La gare de King's Cross doit son nom à un monument, aujourd'hui disparu, construit à la gloire du roi George IV.

Aujourd'hui, on peut voir un vrai chariot encastré dans l'un des murs de la gare de King's Cross. C'est une vision qui me remplit de fierté et me fait toujours sourire chaque fois que je passe devant.

Sang Pur

Le terme « sang pur » fait référence à toute famille ou toute personne dépourvue de sang moldu (c'est-à-dire sans la moindre goutte de sang non magique dans les veines). C'est un concept que l'on associe généralement à Salazar Serpentard, l'un des quatre fondateurs de l'école de sorcellerie Poudlard. La décision de Salazar de ne plus admettre d'élèves nés de parents moldus dans ses cours mena à un conflit avec les trois autres fondateurs et conduisit finalement à sa démission.

À l'époque, la majorité des sorciers estimait que la discrimination que tentait d'imposer Salazar sur la base de l'ascendance était en fait une théorie étrange et malavisée. La littérature moderne laisse d'ailleurs penser que les élèves nés de parents moldus étaient non seulement parfaitement acceptés par leurs congénères sorciers à Poudlard, mais que ces derniers les considéraient comme étant particulièrement doués pour la magie. On surnommait affectueusement ces élèves des « Mutmags » (bien que l'origine exacte de ce terme soit inconnue, il semblerait provenir du télescopage des mots « mutant » et « magie »).

Ce bel esprit de tolérance changea quelque peu en 1689 suite à l'adoption du Code international du secret magique lorsque le monde magique décida de se cacher définitivement pour échapper aux persécutions des Moldus. Cette période fut particulièrement traumatisante pour les sorcières et les sorciers. Le nombre de mariages mixtes (sorciers-Moldus) chuta pour atteindre son niveau le plus bas dans la mesure où l'on craignait que ce type de mariage ne compromette l'existence du monde magique, ce qui constituerait alors une grave violation de la loi de la sorcellerie.*

C'est dans ce climat de peur, d'incertitude et d'acrimonie que la théorie du sang pur commença peu à peu à faire des émules. En règle générale, la doctrine du sang pur regroupait tous ceux et celles qui s'étaient le plus vivement opposés à l'adoption du Code international du secret magique et prônaient plutôt de livrer une guerre sans merci contre les Moldus. Un nombre grandissant de sorciers se mit à clamer que le mariage avec une personne moldue violait non seulement le Code du secret, mais qu'il s'agissait d'un acte abject, allant à l'encontre de la nature, qui finirait par « contaminer » le sang magique.**

En réalité, étant donné que les mariages mixtes sorciers-Moldus étaient chose courante depuis plusieurs siècles, il était peu probable que ceux qui se décrivaient alors comme de véritables Sang-Pur aient davantage d'ancêtres sorciers que les autres. Choisir de s'appeler un « Sang-Pur » était plus une déclaration politique ou sociale (équivalant à dire « je refuse formellement d'épouser une personne moldue et j'estime que les mariages mixtes sont un acte criminel ») que la revendication d'une théorie biologique.

Plusieurs ouvrages, publiés au début du XVIIIe siècle par des érudits à la réputation douteuse et reprenant de nombreux thèmes chers à Salazar Serpentard, font référence à de soi-disant « indicateurs du statut de sang pur », outre l'arbre généalogique. Ces signes comprennent notamment l'apparition de capacités magiques avant l'âge de trois ans ; un don précoce (avant l'âge de sept ans) pour le vol sur balai ; une profonde aversion ou crainte envers les cochons et tous ceux et celles qui élèvent ces animaux (le cochon étant perçu comme un animal non magique qu'il est très difficile d'ensorceler) ; une surprenante résistance aux maladies infantiles ; une grande beauté physique et une hostilité envers les Moldus décelable chez les nourrissons qui montrent des signes de peur et de dégoût en leur présence.

Diverses études réalisées par le Département des mystères prouvèrent toutefois que ces signes étaient sans aucun fondement. Malgré cela, de nombreux Sang-Pur continuent, encore aujourd'hui, à les citer pour prouver leur supériorité au sein du monde magique.

Au début des années trente, un « Registre des Sang-Pur » fut publié sous couvert d'anonymat en Grande-Bretagne. Cet ouvrage répertoriait les vingt-huit familles qui, selon son mystérieux auteur***, étaient d'authentiques Sang-Pur. La vocation de ce livre était « d'aider ces familles à conserver la pureté de leur sang ». Parmi ces familles, que l'on appelait les « Vingt-huit sacrés », figuraient :

Abbot
Avery
Black
Bulstrode
Burke
Carrow
Croupton
Fawley
Flint
Gaunt
Greengrass
Lestrange
Londubat
Macmillan
Malefoy
Nott
Ollivander
Parkinson
Prewett
Rosier
Rowle
Selwyn
Shacklebolt
Shafiq
Slughorn
Travers
Weasley

Yaxley

Une poignée de ces familles déplorèrent toutefois leur inclusion sur cette liste, déclarant que leurs ancêtres comprenaient certainement des Moldus et qu'ils n'en éprouvaient aucune honte. Les très nombreux membres de la famille Weasley furent les plus indignés de tous. Malgré les liens de parenté qu'ils entretenaient avec pratiquement toutes les anciennes familles de sorciers de Grande-Bretagne, les Weasley se disaient fiers de compter parmi leurs ancêtres un grand nombre de fascinants Moldus. Leurs protestations leur attirèrent les foudres des partisans de la théorie du sang pur qui les accusèrent d'être des « traîtres de sang ». Inversement, de très nombreuses familles s'indignaient de ne pas figurer sur ce registre des Sang-Pur.

*Au fils des décennies et des siècles suivants, le nombre de mariages mixtes se mit peu à peu à remonter, pour atteindre les niveaux sains que l'on connaît aujourd'hui, sans pour autant compromettre l'existence du monde magique. Selon l'auteur de La Philosophie du matérialiste : pourquoi les Moldus préfèrent ne pas savoir, le professeur Mordicus Leufcock, il est rare qu'une personne moldue amoureuse trahisse son compagnon magique. Toujours d'après le professeur Leufcock, tous ceux et celles qui ont mis fin à ce type de relation préfèrent généralement éviter de s'en vanter sous peine de se faire railler par les membres de leur communauté.
**En fait, il semblerait que le contraire soit vrai. Lorsque les familles choisissaient de ne se marier qu'au sein de tous petits groupes de sorciers et de sorcières, on constatait bien souvent que leurs descendants souffraient d'instabilité et de fragilité mentales et physiques.
***Tout porte à croire qu'il s'agissait en fait de l'œuvre de Teignous Nott.

Le Polynectar

Le Polynectar est une concoction particulièrement longue et complexe à préparer. Seuls les sorciers et sorcières les plus expérimentés choisissent généralement de s'y atteler. Cette potion permet à celui qui la boit de prendre l'apparence de quelqu'un d'autre, à condition d'incorporer à la préparation un petit morceau de celui que l'on souhaite incarner (on peut utiliser pour cela un bout d'ongle, des pellicules ou d'autres choses encore moins appétissantes, mais la plupart des sorciers optent pour quelques cheveux). L'idée selon laquelle un sorcier ou une sorcière pourrait employer des parties du corps humain dans un but maléfique est très ancienne. C'est une notion que l'on trouve dans le folklore et les superstitions de nombreuses cultures.

L'effet du Polynectar est provisoire. Il peu durer de dix minutes à douze heures, en fonction des compétences du sorcier ou de la sorcière qui l'a préparé. Si le Polynectar permet à celui qui le boit de changer d'âge, de sexe et de race, il ne peut toutefois pas lui faire changer d'espèce. C'est la raison pour laquelle il est contre-indiqué pour les métamorphoses animales.

Les commentaires de J. K. Rowling

Je me souviens avoir passé du temps à préparer la liste de tous les ingrédients entrant dans la composition du Polynectar. Chacun fut choisi pour une raison bien précise : Chrysopes (la première partie du nom anglais "lacewing" évoque l'idée d'entrelacer quelque chose et donc de combiner ici deux identités) ; sangsues (la sangsue rappelle l'idée d'aspiration : l'essence d'un être est aspirée pour être intégrée à un autre) ; corne de bicorne en poudre (cet ingrédient souligne l'idée de dualité) ; polygonum (le nom anglais de cet ingrédient, "knotgrass", comporte le mot "nœud", évoquant ainsi l'idée d'être attaché à une autre personne) ; sisymbre (le nom anglais de cet ingrédient est "fluxweed". L'idée de "flux" évoque la mutabilité du corps durant sa transformation en quelqu'un d'autre) et de la peau de serpent d'arbre du Cap (la mue permet au serpent de se débarrasser de sa vieille peau pour en révéler une neuve).

Le fait qu'Hermione soit capable de réussir du Polynectar à l'âge de douze ans témoigne de ses dons exceptionnels pour la magie, le Polynectar étant une potion que peu de sorciers et sorcières adultes osent préparer.

Peeves

Peeves est un esprit frappeur à la voix criarde. Il a le regard noir et méchant et une grande bouche. Il peut devenir invisible à tout moment et adore semer la pagaille dans l'école. Il joue souvent des tours aux élèves et à leurs professeurs. Si le Professeur Dumbledore dispose d'une certaine influence sur Peeves, seul le Baron Sanglant (fantôme de Serpentard) a le pouvoir de le maîtriser.

Les esprits frappeurs sont parfois aussi appelés des « poltergeists », un mot allemand qui signifie approximativement « fantôme bruyant ». En réalité, un esprit frappeur n'est pas du tout un fantôme, mais une entité invisible capable de déplacer des objets, de faire claquer des portes ou de provoquer d'étranges bruits. Les esprits frappeurs existent dans de nombreuses cultures ; on les rencontre généralement dans des lieux où résident des enfants et, plus particulièrement, des adolescents. Les diverses théories tentant d'expliquer ce phénomène vont du surnaturel au scientifique.

Il était inévitable que la création d'une école pour jeunes sorcières et sorciers finisse par attirer tôt ou tard un esprit frappeur. Il était aussi naturel que l'esprit frappeur de Poudlard s'avère beaucoup plus bruyant, destructeur et difficile à expulser que ceux qui hantent parfois les maisons moldues. Bien sûr, Peeves est l'esprit frappeur le plus célèbre et le plus perturbateur de toute l'histoire du Royaume-Uni. Contrairement à la grande majorité de ses congénères, Peeves a une apparence solide (mais il peut aussi devenir invisible à tout moment s'il le désire). Son apparence correspond beaucoup à son caractère, décrit par tous ceux qui l'ont côtoyé, comme un savant cocktail d'humour et de malice.

Depuis son arrivée à Poudlard, Peeves prend un malin plaisir à mener la vie dure à tous les concierges de l'école, depuis le tout premier, Humblius Enkarton, nommé par les quatre fondateurs, jusqu'à Argus Rusard. Si beaucoup d'élèves et certains professeurs semblent lui vouer une affection perverse (il faut bien reconnaître que la présence de Peeves met du piment à Poudlard), Peeves n'en demeure pas moins un élément très perturbateur qui sème la pagaille et la destruction sur son passage (vases brisés, potions détruites, bibliothèques renversées, etc.) au grand dam des concierges chargés de tout nettoyer. Pour les élèves les plus nerveux, l'habitude qu'a Peeves d'apparaître subitement sous leur nez, de se cacher dans de vieilles armures ou de les bombarder de toutes sortes de projectiles, durs de préférence, chaque fois qu'ils se rendent d'une classe à l'autre est particulièrement agaçante.

Plusieurs tentatives furent entreprises au fil des siècles pour expulser Peeves de Poudlard. Toutes se soldèrent par de cuisants échecs. La dernière, et la plus désastreuse, fut élaborée en 1876 par un concierge du nom d'Aygron Carpet. Ce dernier avait mis au point un piège très ingénieux composé d'une grosse cloche en verre enchantée, renforcée par plusieurs sortilèges de Maintien, qui devait s'abattre sur Peeves dès que celui-ci s'approcherait du dispositif. Pour appâter Peeves, Carpet avait également placé une collection d'armes en tout genre à côté du piège. Non seulement Peeves parvint à s'évader de la cloche géante en la pulvérisant en mille morceaux, mais il réussit également à désactiver le piège de Carpet à l'aide des sabres, d'arbalètes, de tromblons et du canon miniature mis à sa disposition. Le château dut être immédiatement évacué tandis que Peeves s'amusait à tirer des boulets de canon par les fenêtres, menaçant tout-venant d'une mort certaine. Au bout de trois longs jours de siège, la directrice de l'époque, Eupraxia Mole, accepta de signer un contrat concédant à Peeves certains privilèges supplémentaires comme l'autorisation de se baigner une fois par semaine dans les toilettes des garçons du rez-de-chaussée, le droit de sélectionner les meilleurs morceaux de pain rassis dans les cuisines du château pour agrémenter sa collection de projectiles et l'achat d'un nouveau chapeau, spécialement conçu pour lui par la célèbre créatrice parisienne, Madame Bonhabit. Aygron Carpet prit, quant à lui, une retraite anticipée pour des raisons de santé. Plus personne ne tenta par la suite de débarrasser Poudlard de son résident le plus indiscipliné.

Ceci étant, Peeves n'est pas totalement réfractaire à l'autorité. Si les distinctions et les insignes ne l'impressionnent nullement, il se plie toutefois aux règles de certains professeurs, en acceptant par exemple de rester à l'extérieur des salles de classe pendant leurs cours. Il a aussi développé un certain degré d'affection envers quelques rares élèves (comme Fred et George Weasley) et nourrit une peur bleue à l'égard du fantôme de Serpentard, le Baron Sanglant.

Les Fantômes de Poudlard

La demeure la plus hantée du Royaume-Uni est en fait le château de Poudlard (une véritable distinction pour un pays où l'on compte le plus grand nombre de témoignages d'apparitions fantomatiques au monde). Poudlard est un lieu très agréable pour les fantômes, car ses résidents vivants font preuve d'une grande tolérance envers leurs amis morts, leur montrant même parfois de l'affection, peu importe le nombre de fois où ils les ont écoutés raconter leurs mêmes vieilles histoires.

À Poudlard, chaque maison possède son fantôme attitré. Le Baron Sanglant, dont les vêtements sont maculés de taches de sang aux reflets d'argent, est le fantôme des Serpentard. Les Serdaigle ont le fantôme le moins bavard : une belle jeune femme aux longs cheveux que l'on appelle la Dame Grise.

Le Moine Gras hante la maison des Poufsouffle. Ce dernier fut exécuté après avoir éveillé la méfiance des dirigeants de l'Église avec ses capacités à guérir les paysans de la variole en leur administrant de petits coups de bâton sur les épaules et sa fâcheuse habitude de faire sortir des lapins de son calice durant la messe. Bien que très joyeux dans l'ensemble, le Moine Gras regrette amèrement de ne pas avoir été nommé Cardinal de son vivant.

Nick Quasi-Sans-Tête est le fantôme des Gryffondor. Son véritable nom est en fait Sir Nicholas de Mimsy. De son vivant, Sir Nicholas était un sorcier hautain qui surestimait ses compétences magiques. Il mena une existence essentiellement oisive au sein de la cour du roi Henry VII d'Angleterre jusqu'au jour où il tenta sottement d'embellir une dame d'honneur de la Reine à l'aide de ses pouvoirs magiques. Hélas, une erreur de manipulation fit apparaître d'énormes défenses d'éléphant sur le visage de la dame. Sir Nicholas se vit confisquer sa baguette magique et fut immédiatement, mais maladroitement exécuté, le bourreau lui laissant la tête attachée au reste du corps par un petit bout de peau et quelques ligaments. Depuis, Nick Quasi-Sans-Tête éprouve un sentiment d'infériorité par rapport aux fantômes sans tête.

Mimi Geignarde est un autre célèbre fantôme de Poudlard. Mimi hante les toilettes des filles du deuxième étage, un lieu que beaucoup d'élèves préfèrent éviter. Mimi étudiait à Poudlard au moment de sa mort. Elle choisit de rester à l'école pour hanter Olive Hornby qui s'était moquée de ses lunettes. Au fil des décennies, Mimi a acquis la réputation d'être le fantôme le plus malheureux de toute l'école. On la trouve généralement cachée au fond des toilettes des filles où l'écho de ses gémissements résonne sur le carrelage.

Les commentaires de J. K. Rowling

L'idée de Mimi Geignarde m'est venue après avoir constaté la présence invariable d'une fille en pleurs dans les toilettes durant les fêtes et les soirées de ma jeunesse. Comme c'est quelque chose qui n'a pas l'air d'arriver dans les toilettes des garçons, je me suis beaucoup amusée à confronter Harry et Ron à ce type de situation dans HARRY POTTER et la Chambre des Secrets et HARRY POTTER et le Prince de Sang-Mêlé.

Le professeur Binns, qui enseigne l'histoire de la magie, est le fantôme le plus diligent de Poudlard. On dit qu'il se serait endormi dans la salle des professeurs devant un feu de cheminée puis se serait levé pour aller en classe en laissant son corps derrière lui. D'après ce que l'on raconte, Binns ne se serait jamais rendu compte qu'il était mort. Si la manière dont il entre en classe (en passant à travers le tableau) est un peu amusante la première fois qu'on le voit, on ne peut pas dire qu'il soit un professeur particulièrement stimulant.

Le personnage du professeur Binns m'a été inspiré par un vieux professeur de mon université qui enseignait tous ses cours les yeux fermés, en se balançant d'avant en arrière. C'était un homme très intelligent qui nous communiquait son immense savoir à chaque cours, tout en étant complètement désengagé de ses étudiants. Comme lui, le professeur Binns est tout juste conscient de la présence de ses élèves. Il est invariablement étonné quand ces derniers lui posent des questions.

Ma première liste des fantômes de Poudlard comprenait Mimi (qui se prénommait alors « Wanda »), le professeur Binns, la Dame Grise (que j'avais baptisée la Dame qui chuchote) et le Baron Sanglant. Il y avait aussi un Chevalier Noir, un Crapaud (qui laissait des ectoplasmes dans les salles de classe) et un fantôme que je regrette de ne pas avoir utilisé. Son nom était Edmond Graille, les notes que j'avais prises à l'époque sont les suivantes : décédé devant le réfectoire. Il en bloque parfois l'entrée pour empêcher les élèves d'aller manger, par rancune. Fantôme grassouillet datant de l'ère victorienne (a mangé des baies empoisonnées).

Les Fantômes

Un fantôme est une représentation transparente en trois dimensions d'un sorcier ou d'une sorcière décédé qui continue à errer dans le monde des mortels. Les Moldus ne peuvent pas revenir sous la forme de fantômes et les sorciers et sorcières les plus sages choisissent de ne pas s'y risquer. Ce sont généralement ceux à qui il reste des affaires à régler dans le monde des mortels (ou qui éprouvent de la crainte, de la culpabilité, des regrets ou un attachement excessif au monde matériel) qui refusent de passer dans la prochaine dimension.

Si les fantômes peuvent passer à travers des objets solides sans se blesser et sans abîmer l'objet en question, ils créent en revanche des perturbations dans l'eau, l'air et le feu. En présence d'un fantôme, on remarque par exemple que la température de l'air chute brutalement. Cet effet est amplifié si plusieurs fantômes sont présents au même endroit. Leur apparition peut également teinter de bleu les flammes d'un feu. Lorsqu'un fantôme (ou une partie d'un fantôme) traverse une créature vivante, celle-ci éprouve une étrange sensation de froid intense, comme si on l'avait subitement plongée dans de l'eau glacée.

Les sorciers et sorcières sont bien plus sensibles à ce que les Moldus appellent le paranormal. Ils sont parfaitement capables de voir et d'entendre des fantômes dans un lieu hanté alors qu'un Moldu n'éprouvera que de l'angoisse ou une sensation de froid. Les Moldus qui prétendent voir distinctement des fantômes sont a) des menteurs ou b) des sorciers qui aiment se vanter (et violent clairement le Code international du secret magique).

La Chambre des Secrets

La Chambre des Secrets fut créée par Salazar Serpentard sous le château de Poudlard à l'insu des trois autres fondateurs de l'école. Pendant plusieurs siècles, on crut que l'existence de la Chambre était un mythe ; mais le simple fait que sa légende ait persisté pendant si longtemps indique clairement que Serpentard avait parlé de sa création à certaines personnes et que celles-ci l'avaient cru ou avaient peut-être vu la Chambre, à son invitation.

Il est certain que chacun des quatre fondateurs désirait laisser sa propre marque à Poudlard, un établissement que tous souhaitaient être la meilleure école de sorcellerie au monde. il fut convenu que chaque fondateur construirait sa propre maison et choisirait l'emplacement des salles communes et des dortoirs de ses élèves. Mais Serpentard fut seul à aller plus loin. Il entreprit, en secret, de bâtir ses quartiers généraux au sein du château et en réserva l'accès à ceux qu'il invitait.

Il est possible qu'au moment où il construisit la Chambre, Serpentard voulût simplement disposer d'un lieu secret où il pourrait enseigner à ses élèves les sortilèges que les trois autres fondateurs réprouvaient (les quatre fondateurs avaient déjà eu d'importants désaccords à propos de l'enseignement des forces du Mal). Mais, la manière dont Salazar décora la Chambre indique qu'il avait déjà échafaudé des plans de grandeur pour préserver sa mémoire au sein de l'école. En effet, aucun autre fondateur ne laissa une gigantesque statue à son effigie dans le château ou ne recouvrit l'école d'emblèmes des ses propres pouvoirs (les serpents gravés sur le mur de la Chambre des Secrets font par exemple référence au fait que Salazar était un Fourchelang).

Ce qui est certain, c'est qu'au moment où les trois autres fondateurs sommèrent Salazar de quitter l'école, ce dernier avait déjà décidé que la Chambre serait la tanière d'un monstre que lui seul, ou ses descendants, pourrait maîtriser : le Basilic. Il avait aussi fait en sorte que seul un Fourchelang puisse pénétrer dans la Chambre, sachant que cette précaution empêcherait les trois autres fondateurs et tout membre du personnel de l'école de découvrir la Chambre.

L'existence de la Chambre était uniquement connue des descendants de Serpentard et de ceux qu'il avait choisi de mettre dans le secret. C'est ainsi que la rumeur de la Chambre continua à circuler de génération en génération, pendant plusieurs siècles.

Il existe plusieurs preuves indiquant clairement que la Chambre fut ouverte d'une fois entre la mort de Serpentard et l'arrivée de Tom Jedusor au XXe siècle. Lorsque Salazar la créa, il y accédait par une trappe cachée et une série de tunnels magiques. Mais lorsqu'au XVIIIe siècles, l'école se dota d'un système de canalisation (il s'agissait là d'une rare fois où les sorciers copièrent le modèle moldu car il leur suffisait jusqu'alors de faire leurs besoins sur place avant de les faire disparaître d'un coup de baguette magique), l'entrée de la Chambre qui se trouvait sur le des nouvelles toilettes fut menacée. La présence à cette époque-là d'un élève nommé Corvinus Gaunt (descendant direct de Serpentard et ancêtre de Tom Jedusor) explique comment l'emplacement de la trappe fut secrètement protégé et pourquoi seuls ceux qui savaient comment l'utiliser pouvaient continuer à pénétrer dans la Chambre après l'installation d'une tuyauterie dernier cri juste au dessus.

La rumeur selon laquelle un monstre vivait dans les profondeurs du château perdura également pendant plusieurs siècles. La raison de cette longévité est que les sorciers qui étaient capables d'entendre et de parler au Basilic n'étaient pas toujours aussi discrets qu'ils auraient dû l'être : les membres de la famille Gaunt, en particulier, ne pouvaient s'empêcher de se vanter de leur savoir secret. Comme à part eux, personne ne pouvait entendre la créature glisser sous les parquets puis à travers les tuyaux des canalisations, peu de gens les croyaient, et personne, jusqu'à Jedusor, n'osa libérer le monstre dans le château.

Tous les directeurs et directrices de Poudlard, ainsi qu'un bon nombre d'historiens, tentèrent de fouiller l'école de fond en comble au cours des siècles et chacun conclut que l'existence de la Chambre était un simple mythe. La raison de leur échec était simple : aucun d'entre eux ne parlait Fourchelang.

L'épée de Gryffondor

L'épée de Gryffondor fut fabriquée il y a mille ans par des gobelins, les forgerons les plus expérimentés du monde magique. Elle est donc enchantée. Elle est en argent pur et sa poignée est incrustée de rubis (la pierre qui représente Gryffondor dans les sabliers géants qui comptabilisent les points de chaque maison à Poudlard). Le nom de Godric Gryffondor est gravé juste au-dessous de la garde.

Elle fut spécialement fabriquée par Ragnuk Ier pour Godric Gryffondor selon les spécifications de ce dernier. Ragnuk Ier était le plus grand orfèvre gobelin de tous les temps, une distinction qui faisait de lui le roi des gobelins (dans la culture des gobelins, le roi est celui qui travaille plus habilement que les autres). Une fois son travail terminé, Ragnuk se mit à convoiter la belle épée et prétendit que Godric la lui avait volée. Il envoya ses laquais la récupérer. Godric se défendit à l'aide de sa baguette magique, mais sans tuer ses assaillants. Il se contenta de les ensorceler avant de les renvoyer à leur roi, pour le prévenir que si celui-ci tentait à nouveau de lui voler quoi que ce soit, il se servirait de son épée contre tous les gobelins.

Le roi des gobelins prit cette menace très au sérieux et laissa, à contrecœur, l'épée en possession de Gryffondor. Il resta toutefois très amer jusqu'à sa mort. C'est de là que naquit la fausse légende du vol de l'épée par Gryffondor, une légende qui persiste encore aujourd'hui chez quelques groupes de gobelins.

La question de savoir pourquoi un sorcier aurait besoin d'une épée m'a souvent été posée. la réponse est simple : avant l'adoption du Code international du secret magique, les sorciers et les Moldus se côtoyaient librement et les sorciers se servaient d'épées pour se défendre tout aussi souvent qu'ils se servaient de leurs baguettes. Mais le fait d'utiliser une baguette magique contre une épée moldues n'était pas considéré fair-play (ce qui n'empêchait pas certains sorciers de le faire). Beaucoup de sorciers, comme Godric Gryffondor, étaient par ailleurs d'excellents escrimeurs.

Il existe de nombreuses épées enchantées dans le folklore. La légende dit que l'épée de Nuada, qui fait partie des quatre trésors légendaires de Tuatha Dé Danann, était invincible une fois dégainée. L'épée de Godric Gryffondor est inspirée d'Excalibur, l'épée mythique du roi Arthur plantée dans un rocher, que, d'après la légende, seul un véritable roi parviendrait à retirer de la roche. L'idée que seules certaines personnes peuvent manier cette épée magique se retrouve aussi dans le fait que seul un véritable Gryffondor peut trouver l'épée de Godric.

Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

La Tante Marge

Marjorie Eileen Dursley est la sœur aînée de Vernon Dursley. Bien qu'elle ne soit pas directement apparentée à Harry Potter, ce dernier a toujours été forcé de l'appeler "tante" par Vernon et Pétunia.

C'est une femme grande, massive et très désagréable. Son principal centre d’intérêt est l'élevage de bouledogues. Elle est en faveur des châtiments corporels et de ce qu'elle appelle le le "franc-parler" (un terme qui, dans sa bouche, signifie en fait "être injurieux"). Marge est secrètement amoureuse de son voisin, le colonel Courtepatt. C'est lui qui s'occupe de ses précieux molosse lorsqu'elle part en vacances. Mais pour le colonel, tout mariage avec elle serait hors de question, en raison de son ignoble caractère. Cette passion à sens unique rend Marge particulièrement aigrie et haineuse envers les autres.

La tante Marge, qui adore gâter son unique neveu, Dudley Dursley, ignore complètement que Harry Potter, qui vit aussi chez son frère, est en réalité un sorcier. Elle croit qu'il est l'enfant de deux bons à rien au chômage qui se sont débarrassés de leurs fils en l'abandonnant sur le perron des très vaillants Vernon et Pétunia. Terrifiés à l'idée que l'intransigeante Marge découvre un jour la vérité, ces derniers ont entretenu ce mensonge au fil des ans.

Alors que la tante Marge déverse un flot d'insultes à l'encontre des parents de Harry durant son séjour chez les Dursley, celui-ci perd soudain le contrôle de ses capacités magiques et Marge se met à gonfler comme une Montgolfière. Deux représentants de la Brigade de réparation des accidents de sorcellerie sont immédiatement dépêchés par le ministère de la Magie au 4, Privet Drive pour remédier à la situation et modifier ses souvenirs. A partir de ce moment-là, les Dursley n'inviteront plus Marge chez eux lorsque Harry sera présent et ce dernier n'aura donc plus jamais l'occasion de la revoir.

Les commentaires de J.K. Rowing

Je regrette d'avoir fait de Marge une éleveuse de bouledogues, car je sais aujourd'hui que ces chiens ne sont pas agressifs. Ma sœur en a un et c'est le chien le plus affectueux et le plus adorable qu'il soit donné de rencontrer. Mais d'un autre côté, ce sont des animaux qui ont toujours l'air grincheux et ce détail-là correspond assez bien à la personnalité de la tante Marge.

Le Magicobus

Le Magicobus est un transport d'urgence pour sorcières et sorciers en perdition. C'est un système très pratique pour les sorcières et sorciers qui ne supportent pas les voyages par poudre de cheminette, qui maîtrisent mal le transplanage, qui ont peur du vide ou qui sont terrifiés ou malades à l'idée d'utiliser un Portoloin. Pour le faire apparaître, il suffit de se poster sur un trottoir et de faire un signe avec sa baguette magique.

Le Magicobus est un bus violet à double impériale. Il comporte des chaises et des fauteuils dépareillés pendant la journée et des lits en cuivre pendant la nuit. Comme il se déplace en bondissant d'une destination à l'autre, il n'est pas particulièrement confortable et je déconseillerais à quiconque d'accepter l'offre d'une boisson chaude pendant le trajet sous peine de se retrouver ébouillanté.

Le Magicobus est une invention relativement moderne du monde magique inspirée, comme quelques autres, d'idées moldues (un fait que très peu de sorciers aiment admettre). Le transport discret et sécurisé des sorciers débutants ou infirmes est une question qui fit l'objet de maints débats au fil des siècles. Toutes les suggestions proposées (comme l'ajout de side-cars à des balais volants qui fonctionneraient comme des taxis ou de gros paniers suspendus à des Sombrals) furent rejetées par le ministère de la Magie. Finalement, c'est le ministre de la Magie Dugald McPhail qui eut l'idée d'imiter le « service d'autobus » que venaient d'instituer les Moldus et en 1865, le Magicobus fit son apparition sur les routes de Grande-Bretagne.

Si une poignée de sorciers (essentiellement des extrémistes sang pur) annoncèrent dans le courrier des lecteurs de la Gazette du sorcier leur intention de boycotter ce qu'ils appelaient un « scandale molduesque », la grande majorité de la communauté magique accueillit l'arrivée du Magicobus avec enthousiasme. C'est un moyen de transport encore très populaire aujourd'hui.

Les commentaires de J. K. Rowling

Dans la version anglaise de Harry Potter, le Magicobus s'appelle le « Knight Bus ». Comme en anglais, le mot « knight » (chevalier) se prononce de la même façon que le mot « night » (nuit), ce nom est avant tout un clin d'œil aux nombreux « night buses » (bus de nuit) qui sillonnent les villes de Grande-Bretagne après que le dernier bus de la journée a terminé son service. Mais le terme « knight » évoque aussi l'idée d'un chevalier protecteur qui vole à la rescousse d'une personne en détresse. Cette association m'a donc semblé très appropriée pour un véhicule que les sorciers n'utilisent généralement qu'en dernier recours.

Dans Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, j'ai nommé le conducteur et le contrôleur du Magicobus, Ernie et Stan, en hommage à mes deux grands-pères, Ernest et Stanley.

Le chavelier de Catogan

Date d'anniversaire : Inconnue
Baguette magique : (selon la légende) Prunellier et brin de moustache de troll, vingt-deux centimètres et demi, combustible
Maison de Poudlard : Gryffondor
Aptitudes particulières : Courage insensé
Ascendance : Père sorcier, mère sorcière
Famille : Trois femmes qui l'ont toutes quitté. On dit de lui qu'il aurait dix-sept enfants

Avant que la communauté magique ne soit contrainte de se cacher, il n'était pas rare qu'un sorcier vive parmi les Moldus et exerce ce que l'on appelle aujourd'hui un « métier moldu ».

Pour beaucoup de sorciers, le chevalier du Catogan est l'un des célèbres Chevaliers de la Table Ronde (même s'il est un peu moins connu que ses compagnons). C'est grâce à l'intervention de son ami Merlin qu'il obtint cette prestigieuse position. Si aujourd'hui son nom a bel et bien disparu de toutes les œuvres moldues relatant la légende du roi Arthur, les contes pour sorciers continuent à le citer aux côtés des chevaliers Lancelot, Bedivere ou Perceval. Dans ces récits, il apparaît comme quelqu'un d'impétueux, d'irascible et de brave au point de l'inconscience, mais aussi comme quelqu'un qu'il est très utile d'avoir à ses côtés en cas de gros pépin.

Le chevalier du Catogan est surtout célèbre pour avoir terrassé l'horrible vouivre de Wye, un dragon qui terrorisait tout le Sud-ouest de l'Angleterre. Lors de leur premier affrontement, la monstrueuse créature dévora le magnifique étalon du chevalier, brisa sa baguette magique d'un coup de dents et fit fondre son épée et sa visière en crachant du feu. Aveuglé par la vapeur qui envahissait son heaume fondant, le chevalier du Catogan parvint de justesse à échapper à la mort. Mais au lieu de prendre ses jambes à son cou comme quiconque l'aurait fait à sa place, apercevant un gros poney gris brouter dans une clairière, il bondit sur le dos de l'animal et revint héroïquement à la charge affronter la vouivre avec pour seule arme sa baguette cassée, prêt à sacrifier sa vie pour le bien de tous. Alors que le dragon baissait sa tête monstrueuse pour gober le valeureux chevalier et son poney, la baguette cassée de Catogan lui transperça la langue, mettant le feu aux vapeurs gazeuses qui s'échappaient de son estomac. La vouivre disparut alors dans une grosse explosion. Aujourd'hui encore, certains vieux sorciers et sorcières emploient l'expression « prendre le poney de Catogan » pour dire « tirer le meilleur parti d'une situation mal engagée ».

Le tableau du chevalier du Catogan accroché au mur du septième étage du château de Poudlard le dépeint en compagnie du fameux poney qu'il continua de monter à jamais (mais qui, comme on pourrait s'en douter, ne l'aimait pas beaucoup). C'est une œuvre qui incarne bien son impétuosité, sa passion pour les défis les plus fous et sa détermination à vaincre l'ennemi, coûte que coûte.

Professeur Brûlopot

Date d'anniversaire : 22 novembre
Baguette magique : Châtaignier et plume de phénix, vingt-huit virgule soixante-quinze centimètres, flexible
Maison de Poudlard : Poufsouffle
Ascendance : Père magique, mère magique
Aptitudes particulières : Connaissances encyclopédiques sur les créatures magiques, ne connaît pas la peur
Famille : Célibataire, sans enfant
Hobbies : Les créatures dangereuses sont à la fois son métier et sa passion

Le professeur Silvanus Brûlopot enseignait les Soins aux créatures magiques à Poudlard jusqu'à la troisième année de Harry. À sa retraite, il fut remplacé par Rubeus Hagrid.

Le professeur Brûlopot était un homme passionné dont l'enthousiasme frisait parfois l'inconscience. L'amour qu'il entretenait pour les créatures souvent dangereuses qu'il étudiait et dont il s'occupait lui occasionna (à lui, mais aussi parfois à d'autres personnes) tout un tas d'atroces blessures. Ceci lui valut d'être mis à l'épreuve soixante-deux fois durant sa carrière à Poudlard (un record qui n'a encore jamais été battu). Tout comme Hagrid, Brûlopot avait tendance à sous-estimer la dangerosité de certaines créatures comme l'Occamy, le Strangulot ou le Crabe de feu. Il provoqua un jour un grave incendie dans la Grande Salle après avoir enchanté un Serpencendre pour lui faire jouer le rôle du Ver dans une représentation théâtrale du célèbre conte « La Fontaine de la bonne fortune ».

Malgré son excentricité, Brûlopot était un professeur très sympathique. Le fait qu'il soit resté si longtemps à Poudlard atteste de la profonde affection que lui vouaient le personnel et les élèves de l'école. Il termina sa carrière avec un seul bras et la moitié d'une jambe. Le jour de sa retraite, Albus Dumbledore lui remit un coffret de prothèses en bois enchantées. C'est un cadeau qu'il faut renouveler régulièrement, car comme Brûlopot passe désormais le plus clair de son temps à visiter des refuges pour dragons, ses prothèses finissent très souvent carbonisées.

Épouvantard

Un épouvantard est une créature capable de changer d'aspect à tout moment pour prendre la forme qui terrifiera le plus l'infortuné qui croisera son chemin. Nul ne sait à quoi ressemble un épouvantard quand il est seul. On sait seulement qu'ils continuent à exister, car ils manifestent leur présence en faisant trembler, grincer ou bouger les objets dans lesquels ils se cachent.

Les épouvantards privilégient généralement les endroits confinés, mais on peut aussi les trouver tapis dans les bois ou embusqués dans des recoins sombres ou mal éclairés.

Leurs proies favorites sont les personnes craintives ou angoissées. Les Moldus peuvent également ressentir leur présence ou les entrevoir très brièvement, mais comme ils sont incapables de les voir réellement, ils préfèrent se dire que ces étranges phénomènes sont le fruit de leur imagination.

Comme les esprits frappeurs, les épouvantards n'ont jamais eu de vie physique et ne sont donc pas réellement vivants. Ils appartiennent à la catégorie des non-êtres qui peuplent le monde magique et pour lesquels il n'existe aucun équivalent chez les Moldus. Il est possible de les faire disparaître, mais tôt ou tard, de nouveaux épouvantards finissent toujours par refaire surface. Comme les esprits frappeurs et les très sinistres Détraqueurs, les épouvantards semblent prendre leurs racines dans les émotions humaines dont ils se nourrissent.

Le sortilège qui permet de les neutraliser est assez difficile à lancer, car il consiste à transformer sa peur en rire en trouvant le moyen de ridiculiser l'épouvantard. Si la personne qui jette le sortilège parvient à rire suffisamment fort devant l'épouvantard, celui-ci explosera alors dans un filet de fumée. Pour forcer l'épouvantard à prendre une forme beaucoup moins menaçante, et, si tout va bien, cocasse, il faut également prononcer l'incantation « Riddikulus ».

Parmi les épouvantards les plus célèbres, on citera le Vieux Groggy de Canterbury (une étrange créature que les Moldus de la région croyaient être un ermite fou, épris de cannibalisme qui vivait caché dans une grotte, mais qui, en réalité, n'était qu'un minuscule épouvantard qui avait appris à jouer avec l'écho pour effrayer tout-venant) ; l'Estourbisseur du Vieux Londres (un épouvantard qui hantait les ruelles londoniennes du XIXe siècle sous la forme d'un malfrat sanguinaire, mais que l'on pouvait très aisément transformer en hamster à l'aide d'une simple incantation) ; et le Croque-mitaine Hurlant de Strathtully (un terrifiant épouvantard écossais noir aux yeux d'un blanc éblouissant, qui s'était tellement nourri des peurs des Moldus des alentours qu'il avait acquis une stature éléphantesque, mais que Lyall Lupin du ministère de la Magie avait finalement réussi à piéger dans une boîte d'allumettes).

Les portraits de Poudlard

Les portraits de Poudlard ont la capacité de parler et de se déplacer d'un tableau à un autre. Chacun d'entre eux reflète les traits de caractère de la personne qu'il représente. Le degré d'interaction que peut avoir un portrait avec les gens qui le regardent dépend plus des compétences magiques du sorcier ou de la sorcière qu'il dépeint, que du talent du peintre qui l'a créé.

Lorsqu'il réalise un portrait magique, l'artiste emploie certains sortilèges permettant au tableau de se mouvoir de la manière habituelle, mais ces sortilèges se contentent d'imiter le comportement habituel du sujet ou de prononcer ses expressions préférées. Si le portrait du chevalier du Catogan passe son temps à provoquer tout venant en duel, à dégringoler de son poney ou à agir de manière étrange, c'est uniquement parce que c'est ainsi que se comportait son sujet au moment où le malheureux artiste chargé de le peindre réalisa sa toile. Dans son portrait, la grosse dame continue, quant à elle, à s'adonner aux plaisirs de la table et à observer une vigilance sans faille, tout comme elle avait l'habitude de le faire de son vivant.

En revanche, aucun de ces portraits ne serait en mesure de soutenir une conversation intelligente sur les aspects les plus complexes de leurs vies pour la simple et bonne raison qu'ils n'ont en fait que deux dimensions, au sens propre et métaphorique. Ils sont uniquement la représentation de leurs sujets vivants à travers le regard de l'artiste.

Certains portraits magiques peuvent néanmoins exercer une bien plus grande influence sur le monde des vivants. Ceci est notamment le cas des portraits des directeurs et directrices de Poudlard qu'il est d'usage de peindre durant l'exercice de leurs fonctions. Une fois son portrait terminé, le directeur ou la directrice en question enferme l'œuvre dans un placard, puis lui apprend régulièrement à se comporter et à agir comme à son habitude. Mais il ou elle peut aussi choisir de lui confier certains souvenirs importants ou de précieuses informations qu'il souhaite transmettre à ses successeurs.

L'étendue des connaissances et des secrets que renferment ces portraits n'est connue que des directeurs en poste et des rares élèves qui ont remarqué, au cours des siècles, que les personnages de certains tableaux semblaient parfois feindre le sommeil quand on pénétrait dans leur bureau.

La carte du Maraudeur

Aucun élève (y compris Harry Potter, Ron Weasley, Hermione Granger et Tom Jedusor) n'a sans doute exploré le château de Poudlard et ses environs aussi méticuleusement et illicitement que les quatre créateurs de la carte du Maraudeur, à savoir James Potter, Sirius Black, Remus Lupin et Peter Pettigrow.

L'idée de se livrer à une exploration nocturne de l'école vint essentiellement à James, Sirius et Peter pour aider leur ami Remus Lupin à mieux vivre sa lycanthropie (même si l'aspect interdit de cette entreprise les attirait aussi beaucoup). Avant que la potion Tue-loup n'ait été inventée, Lupin subissait une atroce transformation chaque nuit de pleine lune. Lorsque ses trois amis découvrirent son secret, ils cherchèrent un moyen de rendre ses transformations moins solitaires et surtout moins douloureuses. Ils apprirent ainsi à devenir des Animagi (non répertoriés) pour lui tenir compagnie sans se mettre en danger durant ses métamorphoses. La faculté de Sirius Black, Peter Pettigrow et James Potter de se transformer respectivement en chien, rat et cerf leur permit aussi d'explorer le château dans ses moindres recoins sans se faire repérer. Les quatre amis profitèrent de leurs escapades nocturnes pour établir une carte complète de l'école grâce à la cape d'invisibilité de James Potter.

La carte du Maraudeur témoigne des capacités exceptionnelles de ses auteurs pour la magie (parmi lesquels figuraient le père de Harry Potter, son parrain et son professeur préféré). Leur carte, créée durant leur scolarité à Poudlard, ressemble à un vieux bout de parchemin vierge. Pour l'activer, il faut prononcer la formule suivante : je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises. Dans l'esprit de trois de ses créateurs, cette phrase n'était qu'une plaisanterie, qu'il ne fallait pas prendre au pied de la lettre. Les « mauvaises intentions » en question ne font pas du tout référence à des actes de magie noire, mais aux diverses entorses au règlement que faisaient régulièrement les quatre compères. Leur humour se manifeste par ailleurs à travers les surnoms inscrits sur la carte (Messieurs Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue).

Le degré de sophistication de la magie utilisée pour créer cette carte est très impressionnant. Elle comprend par exemple un sortilège d'Homonculus, qui permet au propriétaire de la carte de suivre les déplacements de chaque personne présente dans le château, ainsi qu'un enchantement visant à empêcher toute tentative de lecture par leur ennemi juré, Severus Rogue (et à insulter ce dernier par la même occasion !).

Si les circonstances précises de la perte de la carte par ses créateurs restent floues dans les tomes de Harry Potter, on peut aisément imaginer que les quatre compères finirent un jour par se faire surprendre par Argus Rusard, sans doute mis sur la piste par Rogue, qui ne pensait alors qu'à exposer les frasques de son rival, James Potter. Cette carte extraordinaire fut confisquée durant la dernière année de Sirius, James, Remus et Peter à Poudlard et les quatre amis ne parvinrent jamais à la récupérer des griffes d'un Rusard devenu extrêmement méfiant. Son existence fut assez vite oubliée quand ils se concentrèrent plus sérieusement, durant leurs derniers mois à l'école, sur la vie à l'extérieur de Poudlard où Voldemort commençait déjà à affirmer sa suprématie. Peu de temps après, les quatre amis intégrèrent les rangs de l'Ordre du Phénix, la société secrète fondée par Albus Dumbledore, où, mise à part sa valeur sentimentale, la carte de leur ancienne école ne leur était plus d'aucune utilité.

La carte du Maraudeur s'avéra toutefois d'une immense utilité pour les jeunes jumeaux Weasley, Fred et George. La manière dont Fred et George parvinrent à faire l'acquisition de cette prodigieuse carte est décrite dans Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban. Le fait que les jumeaux aient décidé, par la suite, de donner leur précieuse carte à Harry Potter témoigne de la profonde estime qu'ils avaient pour lui et indique aussi qu'ils comprenaient que Harry aurait sans doute besoin d'aide même s'ils ignoraient alors ce que lui réserverait son avenir. Ce faisant, Fred et George ne se doutaient pas un seul instant qu'ils remettaient en fait leur carte au fils de l'un de ses créateurs. Harry se vit par la suite confisquer le précieux parchemin par un Mangemort présent dans l'école sous un déguisement, celui-ci ayant compris que la carte pourrait mener à sa propre découverte.

Les commentaires de J.K. Rowing

La carte du Maraudeur causa pas mal de soucis à son véritable auteur (moi), car elle permettait à Harry d'obtenir un peu trop d'informations. Je n'ai jamais montré Harry aller récupérer la carte dans le bureau vide de (ce qu'il croyait être) Maugrey Fol Œil, et j'ai souvent regretté de ne pas avoir profité de l'erreur qu'il avait faite en la laissant là. Par contre, j'aime beaucoup le passage dans Les Reliques de la Mort où Harry regarde se déplacer le petit point qui représente Ginny. Tout compte fait, le fait que Harry ait pu avoir accès à ce qui lui revenait de droit est sans doute une bonne chose.

Bavboules

Les Bavboules sont un jeu de sorcier très ancien qui ressemble aux jeux de billes moldus, à la différence près que ces petites boules magiques ont la faculté de projeter un liquide pestilentiel au visage du joueur adverse lorsqu'il perd un point. Chaque joueur démarre le jeu avec quinze Bavboules (un sac de Bavboules contient trente boules). Le gagnant est celui ou celle qui réussit en premier à capturer toutes les Bavboules de son adversaire. Les Bavboules sont généralement fabriquées en pierre, mais on peut aussi en trouver en métaux précieux.

Bien qu'il existe des tournois internationaux et des ligues nationales de Bavboules, c'est un sport qui reste encore assez peu pratiqué à cause de son côté « ringard », une situation que déplorent terriblement les joueurs professionnels et les plus fervents adeptes du jeu. Les Bavboules attirent surtout les tout petits sorciers et sorcières. En grandissant, ceux-ci finissent par se lasser et leur préfèrent alors le Quidditch. L'Association Nationale des Bavboules a souvent tenté de populariser ce jeu à travers diverses campagnes de sensibilisation, hélas, sans grand succès, les choix artistiques de leurs publicités laissant parfois à désirer. L'une des plus célèbres, intitulée « Les Bavboules, ça saute aux yeux ! », s'accompagnait par exemple d'une photo peu flatteuse du Champion du monde actuel, Kevin Hopwood, recevant une giclée de gelée nauséabonde dans l'œil.

À Poudlard, les Bavboules ne suscitent qu'un intérêt limité parmi les élèves. Elles sont certainement beaucoup moins populaires que le Quidditch ou les échecs version sorcier.

Il est toutefois intéressant de noter qu'Eileen Prince, la mère du professeur Severus Rogue, fut Présidente du Club de Bavboules de Poudlard durant sa scolarité.

Les Détraqueurs et le chocolat

Les vertus euphorisantes du chocolat sont bien connues des sorciers et des Moldus. Mais ce que l'on sait peut-être moins, c'est que dans le monde magique, le chocolat constitue également un formidable antidote aux malaises que provoquent les Détraqueurs, ces sinistres créatures qui vident de tout espoir et tout bonheur l'air qui les entoure.

L'effet curatif du chocolat n'étant toutefois que passager, il est essentiel de trouver des solutions durables pour combattre efficacement les Détraqueurs (ou la dépression) et garder le moral à tout moment. Par ailleurs, une consommation excessive de chocolat est fortement déconseillée tant chez les sorciers que chez les Moldus.

L'Éclair de Feu

À la fin du XXe siècle, la Société des Balais de Course Nimbus était le leader incontesté du marché des balais volants. Deux de ses modèles, le Nimbus 2000 et le Nimbus 2001, étaient particulièrement populaires, dépassant les ventes de tous les autres balais haut de gamme à raison de trois contre un.

Mais ce que les concepteurs du Nimbus ignoraient, c'est qu'un nouveau balai allait bientôt détrôner leurs modèles pour devenir le balai de prédilection de tous les sorciers et sorcières, douze mois seulement après sa mise en vente sur le marché. Ce balai se nommait l'Éclair de Feu. Sa fabrication fut développée dans le plus grand secret par Randolf Spudmore (fils d'Abel Spudmore de la Compagnie Ellerby et Spudmore à qui l'on doit la création du Feuopoudre, fabriqué en 1940, et du Manchevif, fabriqué en 1952. Malgré leurs performances tout à fait respectables, ces deux balais ne parvinrent toutefois jamais à susciter beaucoup d'enthousiasme auprès de la communauté magique).

Randolf était un inventeur particulièrement doué et novateur. Il fut le premier à incorporer dans ses créations des accessoires en métal forgés par les Gobelins (en proposant par exemple des cale-pieds, des porte-balais ou des anneaux permettant de refermer le faisceau de brindilles avant de ranger le balai). Si les méthodes de fabrication de Randolf restent encore très mystérieuses, il est certain que ses améliorations confèrent à l'Éclair de feu une bien meilleure stabilité et une plus grande puissance par temps de pluie.Son cale-pied antidérapant est une touche qu'apprécient beaucoup les joueurs de Quidditch. L'Éclair de feu possède un manche en bois d'ébène poli et des brindilles de bouleau ou de noisetier, selon les préférences de l'utilisateur (le bouleau offre beaucoup plus de vitesse dans les montées tandis que le noisetier fait preuve d'une maniabilité exceptionnelle).

L'Éclair de feu étant un balai très onéreux, Harry Potter est l'un des tout premiers à en posséder un. Seule une quantité limitée est fabriquée chaque année, en partie car les Gobelins chargés de la fourniture des pièces métalliques brevetées se mettent régulièrement en grève à la moindre provocation.

Le Gardien du Secret

Le sortilège de Fidelitas est un sortilège très ancien encore utilisé aujourd'hui dans le monde magique. Il consiste à dissimuler une information importante à l'intérieur d'une personne vivante. La personne choisie, que l'on appelle le Gardien du Secret, devient alors la seule personne capable de divulguer l'information qu'elle protège, même si cette information était précédemment connue d'autres personnes. Lorsque le Gardien du Secret décide de partager l'information qu'il détient avec une autre personne, cette dernière devient automatiquement liée par le sortilège de Fidelitas et n'a aucun moyen de communiquer l'information à quiconque, même si elle souhaite le faire.

Mais le sortilège de Fidelitas possède quelques faiblesses. Si le Gardien du Secret le souhaite, il ou elle peut divulguer l'information à tout moment (ce secret ne peut toutefois pas être extrait par la force, par la magie ou par des actes de torture si le Gardien du Secret refuse de le livrer. La divulgation doit toujours être volontaire.) Lorsque le Gardien du Secret meurt, la personne à qui il a confié l'information avant de décéder devient à son tour le Gardien du Secret. Ceci pourra, bien sûr, concerner de nombreuses personnes. Certaines d'entre elles seront heureuses d'en assumer la responsabilité, d'autres pas.

En règle générale, être Gardien du Secret est une responsabilité assez dangereuse. Ce sortilège est en effet tellement grave et lourd de conséquences que très peu de sorciers et sorcières acceptent de le subir. Même si le secret qu'il protège ne peut être livré que volontairement, beaucoup de Gardiens du Secret se sont vus infliger au fil des siècles le sortilège de l'Imperium ou le sortilège Doloris pour les forcer à révéler leur information.

Les Loups-garous

Si les loups-garous existent dans toutes les régions du monde, quand l'un d'entre eux apparaît au sein d'une communauté de sorciers, ses compagnons ont généralement tendance à le bannir aussitôt, par peur de contagion. Mais dans la mesure où les membres du monde magique s'intéressent davantage à la chasse et à l'étude de ce type de créatures que les Moldus, les sorciers et les sorcières s'exposent à un risque accru de se faire attaquer. Le professeur anglais Marlowe Loncrocs, célèbre expert en lycanthropie, fut le premier à étudier de manière approfondie le mode de vie des loups-garous à la fin du XIXe siècle. Loncrocs fit alors une découverte fascinante : la quasi-totalité des sujets qu'il étudia et interrogea avait été sorciers avant d'être mordus. Ces loups-garous lui apprirent également que la chair de Moldus avait un goût différent de celle des sorciers et, qu'une fois mordu, un Moldu avait de grandes chances de succomber à ses blessures tandis qu'un sorcier avait plutôt tendance à devenir, à son tour, un loup-garou.

Toutes les mesures mises en place au fil des siècles par le ministère de la Magie pour prendre en charge la condition des loups-garous s'avérèrent plus floues et infructueuses les unes que les autres. En 1637, la création du Code de conduite des loups-garous obligea, par exemple, tous les loups-garous à s'engager solennellement à ne pas attaquer autrui et à s'enfermer à double tour, une fois par mois, pour éviter d'attaquer leur entourage. Bien sûr, personne n'accepta de signer ce document officiel pour la simple et bonne raison qu'aucun loup-garou n'était disposé à révéler sa condition au grand jour en se rendant ainsi au ministère. Le Registre des loups-garous, établi quelques siècles plus tard, fut confronté au même problème : profondément honteux et terrifiés à l'idée de se retrouver chassés de leurs communautés, les sorciers et sorcières victimes d'une attaque préféraient naturellement garder le silence. Cette liste, qui était censée comporter la signature de tous les loups-garous vivants, resta par conséquent très incomplète pendant de nombreuses années. Pour compliquer les choses, le Département de contrôle et de régulation des créatures magiques transféra à maintes reprises le cas des loups-garous de la Section des animaux et à celle des êtres et vice-versa, dans la mesure où personne ne pouvait s'accorder à dire si un loup-garou était un être ou un animal. À un moment donné, on décida de placer le Registre des loups-garous ainsi que l'Unité de capture des loups-garous dans la Section des animaux, et le Bureau d'assistance sociale aux loups-garous dans la Section des êtres. Mais là encore, aucun loup-garou n'osa faire appel à ces services de peur d'être persécuté. Inutilisée, cette structure fut finalement abandonnée.

On ne devient loup-garou qu'après avoir été mordu par une nuit de pleine lune par un loup-garou sous sa forme animale. La contamination se produit au moment où la salive du loup-garou entre en contact avec le sang de sa victime.

Si la plupart des contes et des légendes moldus qui comportent des histoires de loups-garous sont purement imaginaires, certains contiennent toutefois quelques détails véridiques. Une balle d'argent n'aura, par exemple, aucun effet mortel sur un loup-garou. Par contre, l'application d'un mélange de poudre d'argent et de dictame sur une morsure encore fraîche permettra de « sceller » la blessure, évitant ainsi à la victime de périr en se vidant de son sang (on raconte toutefois que certains auraient préféré cette fin tragique à une existence de loup-garou).

Vers la moitié du XXe siècle, plusieurs potions furent inventées pour atténuer les terribles effets de la lycanthropie. La plus efficace d'entre elles est la potion Tue-loup.

Sans traitement, la transformation que subit chaque mois un loup-garou est extrêmement douloureuse. Les signes avant-coureurs de cette métamorphose sont une pâleur intense au niveau du visage et divers soucis de santé. Si le loup-garou, sous sa forme animale, perd momentanément le sens humain du bien et du mal, il serait néanmoins faux de dire (comme l'ont affirmé certains, parmi lesquels le célèbre professeur Emerett Picardy dans son ouvrage intitulé « La Lycanthropie est un crime : pourquoi les loups-garous ne méritent pas de vivre ») que ces malheureux oublient à tout jamais leurs valeurs morales. En effet, sous sa forme humaine, un loup-garou sera tout aussi bienveillant et aimable qu'une personne normale. D'autres, en revanche, restent très dangereux à tout moment (comme notamment Fenrir Greyback, qui continue à mordre et à attaquer ses victimes sous sa forme humaine et choisit même de se tailler les ongles en forme de griffes pour être encore plus redoutable).

Une personne mordue par un loup-garou sous sa forme humaine ne présentera aucun effet néfaste à long terme, mais pourra développer certaines caractéristiques propres au loup comme un appétit inhabituel pour de la viande crue. En revanche, toute morsure ou griffure de loup-garou laissera une cicatrice permanente sur sa victime, même lorsque le loup-garou a une forme humaine au moment de l'attaque.

Il est très difficile de distinguer un loup-garou sous sa forme animale d'un véritable loup. Les seuls signes qui trahissent l'humanité du loup-garou sont la petitesse de son museau et de ses pupilles et sa queue moins fournie. Mais la vraie différence entre le loup et le loup-garou se manifeste à travers le comportement de chacun. Contrairement à un loup-garou, un vrai loup n'est pas naturellement très agressif. Aujourd'hui, les autorités magiques conviennent d'ailleurs que les nombreuses légendes qui décrivent ces animaux comme des prédateurs sanguinaires font, en fait, référence à des loups-garous. Un vrai loup sera donc peu susceptible de s'attaquer à un être humain, sauf lors de circonstances exceptionnelles. Un loup-garou, en revanche, ciblera spécifiquement les humains et ne s'intéressera pratiquement jamais aux autres créatures, n'ayant aucun effet sur ces dernières.

Les loups-garous se reproduisent généralement en mordant leurs victimes pour en faire d'autres loups-garous. Pendant plusieurs siècles, l'infamie qui accompagnait la condition de loup-garou fit que très peu d'entre eux parvinrent à se marier et à avoir des enfants. On sait toutefois que les quelques loups-garous qui épousèrent des humains ne transmirent aucun signe de leur lycanthropie à leurs descendants.

L'une des caractéristiques les plus fascinantes de la lycanthropie est que lorsqu'un loup-garou mâle et un loup-garou femelle se croisent par nuit de pleine lune et décident de se reproduire (un fait exceptionnel qui ne serait arrivé que deux fois jusqu'à présent), ils donnent alors naissance à des louveteaux en tout point semblables à d'authentiques bébés loups, mais dotés d'une intelligence supérieure à la normale. Tout comme les loups ordinaires, ces louveteaux ne sont pas particulièrement agressifs et ne dirigent pas leurs attaques contre les humains. L'une de ces portées fut un jour relâchée, dans le plus grand secret, dans la forêt interdite de Poudlard, avec la permission d'Albus Dumbledore. Ces louveteaux devinrent de magnifiques loups qui brillaient par leur intelligence exceptionnelle. Aujourd'hui encore, certains d'entre eux continuent de vivre cachés dans les sous-bois de Poudlard. Ce sont eux qui sont à l'origine de la rumeur selon laquelle de nombreux loups-garous hanteraient la forêt interdite (une rumeur que ni les professeurs ni le garde-chasse de l'école ne souhaitent démentir vu que tout ce qui dissuade les élèves de s'aventurer dans ce lieu dangereux est forcément une bonne chose).

Le Retourneur de Temps

Contrairement à certaines idées reçues qui circulent parfois dans le monde des Moldus, les voyages dans le temps ne sont possibles que d'une manière très limitée, même chez les sorciers. Tout porte à croire, en effet, que les pouvoirs de la magie sont relativement restreints en la matière, même si la magie temporelle est un sujet très secret (qu'étudie encore aujourd'hui le Département des mystères).

Comme l'explique le professeur Saul Funestar, qui a consacré l'intégralité de sa vie professionnelle à l'étude de la magie temporelle au sein du Département des mystères :

« Jusqu'à présent, tout ce que nous permettent d'affirmer nos enquêtes, c'est qu'il est possible de remonter le temps sur une période maximale d'environ cinq heures, sans mettre en danger de mort le voyageur ni perturber le bon déroulement du temps. Notre département est parvenu à introduire plusieurs sortilèges d'inversion du temps (qui sont des sortilèges très instables ayant besoin d'être confinés) dans de minuscules sabliers enchantés qu'un sorcier ou une sorcière peut porter en pendentif autour du cou. Pour revivre une situation passée, il suffit à l'utilisateur de faire tourner son sablier selon le nombre d'heures qu'il souhaite remonter. »

Tous les sorciers et sorcières ayant tenté de voyager au-delà de cinq heures ont été victimes d'atroces accidents. Il nous a fallu de nombreuses années pour comprendre pourquoi les voyageurs qui s'attaquaient à de longues distances temporelles ne survivaient jamais à leur voyage. Toute expérience pratique fut abandonnée en 1899 lorsqu'Éloïse Roulet-Bouley se retrouva bloquée pendant cinq longues journées en l'an 1402. À son retour en 1899, on découvrit avec effroi que son corps avait vieilli de cinq siècles. Souffrant de blessures incurables, la malheureuse périt peu de temps après son admission à l'hôpital Ste Mangouste pour les maladies et blessures magiques. En outre, les cinq jours qu'Éloïse passa en 1402 changèrent à tout jamais l'existence de toutes les personnes qui eurent le malheur de croiser son chemin à ce moment-là. À tel point d'ailleurs que vingt-cinq de leurs descendants se volatilisèrent littéralement de leur présent, leur naissance ayant été subitement « annulée » dans leur passé.

Le retour de Madame Roulet-Bouley s'accompagna aussi de plusieurs faits très inquiétants donnant à penser que le cours du temps avait été perturbé par cette grave violation des lois naturelles. Le mardi qui suivit son retour dura deux jours et demi tandis que la journée du jeudi s'acheva en seulement quatre heures. Le ministère de la Magie eut toutes les peines du monde à dissimuler cette anomalie. Depuis, des lois très strictes et de lourdes sanctions s'appliquent à tous ceux et celles qui étudient les voyages dans le temps.

Même l'utilisation du petit stock de Retourneurs de Temps du ministère de la magie est régie par plusieurs centaines de lois. Car si revivre l'heure qui vient de s'écouler est, certes, beaucoup moins dangereux que remonter cinq siècles, ce type d'expérience peut néanmoins avoir des conséquences dramatiques. C'est pour cette raison que le ministère de la Magie exige de solides garanties lorsqu'il autorise l'utilisation de ces objets rares et puissants. La majorité des membres du monde magique serait sans doute très étonnée d'apprendre qu'aujourd'hui, les Retourneurs de Temps sont uniquement utilisés pour rectifier des problèmes mineurs de gestion de temps et jamais à des fins plus importantes. En effet, l'esprit humain n'étant pas en mesure de comprendre le temps, il ne peut pas non plus comprendre les dégâts que pourrait provoquer l'altération de ses lois ».

Tout le stock de Retourneurs de Temps du ministère fut réduit en miettes lors de la bataille qui se déroula dans le Département des mystères, trois ans après qu'Hermione Granger ait obtenu l'autorisation d'en utiliser un.

Les commentaires de J. K. Rowling

Dans Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, j'ai traité le sujet des voyages dans le temps avec beaucoup trop de légèreté. Si c'est un choix que je ne regrette pas aujourd'hui (Le Prisonnier d'Azkaban étant l'un de mes tomes préférés), la possibilité de remonter le temps m'a cependant causé toutes sortes de difficultés par la suite. En effet, si les sorciers pouvaient tout simplement revenir en arrière chaque fois qu'ils voulaient rectifier l'un de leurs problèmes, quelle place cela laissait-il au reste de l'histoire ?

J'ai résolu ceci en plusieurs étapes. J'ai d'abord précisé, à travers Dumbledore et Hermione, que le fait d'être vu dans le passé était extrêmement dangereux, afin de rappeler au lecteur que si voyager dans le temps présentait, certes, des avantages, ce type de voyage pouvait aussi et surtout créer des problèmes imprévisibles, voire mortels. Ensuite, j'ai obligé Hermione à rendre le seul Retourneur de Temps jamais introduit à Poudlard. Enfin, j'ai détruit tout le stock de Retourneurs de Temps du Ministère durant la bataille qui se déroula dans le Département des mystères, empêchant ainsi mes protagonistes de remonter le temps par la suite, même pour de courtes durées. Ceci n'est qu'un petit exemple du type de détails auquel il faut faire attention quand on écrit des histoires fantastiques. En effet, chaque avantage créé s'accompagne, bien souvent hélas, d'un inconvénient.

Le sortilège du Patronus

De tous les sortilèges de défense, le sortilège du Patronus est le plus célèbre mais aussi le plus difficile à maîtriser. Il consiste à faire apparaître un « protecteur », ayant la forme d'un animal argenté, qui joue le rôle de bouclier entre le sorcier qui le jette et un Détraqueur. La forme exacte du Patronus n'est révélée que lorsque le sortilège a été correctement lancé. Cet acte de magie très avancée peut également servir aux sorciers à se transmettre des messages. Le Patronus constitue le seul sortilège efficace contre les Détraqueurs dans la mesure où il représente une force positive pleine d'espoir et de bonheur. Un souvenir particulièrement heureux est essentiel à sa création. La grande majorité des sorciers et sorcières étant incapables de le mettre en pratique, sa réussite est considérée comme un signe de dons supérieurs pour la magie.

Quelques sorciers et sorcières réussissent à produire un Patronus incomplet, ressemblant à un filet de fumée ou de vapeur argenté sans réelle substance. D'autres, en revanche, choisissent délibérément de faire apparaître un Patronus incorporel, dans certaines circonstances, afin de ne pas dévoiler sa vraie forme (c'est par exemple le cas de Remus Lupin qui craint que la forme de son vrai Patronus ne révèle son secret). Mais comme un Patronus incorporel n'est pas un véritable Patronus, il n'offre qu'une protection très limitée comparée aux pouvoirs d'un Patronus corporel ayant la forme et la consistance d'un animal. Le sortilège du Patronus est un sortilège très ancien que l'on retrouve dans de nombreux récits magiques. Bien que traditionnellement associé à ceux et celles qui se battent pour de grandes causes ou pour des idées nobles (les sorciers et sorcières capables de faire apparaître des Patronus corporels se voyaient souvent attribuer d'importantes fonctions au sein du Magenmagot ou du ministère de la Magie), ce sortilège est également pratiqué par quelques adeptes de la magie noire. On dit souvent, et à juste titre, qu'un sorcier ou une sorcière au cœur impur ne peut pas produire de Patronus (l'exemple le plus célèbre d'un Patronus raté étant, à ce jour, celui de Raczidian, un mage noir qui fut dévoré par des asticots), pourtant quelques rares sorciers et sorcières aux valeurs douteuses sont parvenus à le faire apparaître (Dolores Ombrage réussit, par exemple, à créer un Patronus en forme de chat pour se protéger des Détraqueurs). Il semblerait donc que le fait de croire dur comme fer en la légitimité de ses actes pourrait fournir le bonheur nécessaire à sa création. Ceci étant, les sorciers ou sorcières devenus insensibles aux effets des créatures maléfiques avec lesquels ils s'associent considèrent généralement le Patronus comme un sortilège d'une faible utilité dans leur arsenal.

Bien qu'il n'existe aucun moyen permettant de prédire avec certitude la forme que prendra le Patronus d'une personne, un grand expert en Sortilèges nommé Professeur Catullus Double-Bazon établit, au XVIIIe siècle, certains principes qui, aujourd'hui encore, prévalent. Selon le Professeur Double-Bazon, le Patronus représente un élément qui est à la fois caché, inconnu et pourtant fondamental à chaque personnalité. « Il est en effet évident » écrit-il dans son remarquable ouvrage intitulé Sortilèges de Défense et de Dissuasion : « … qu'un être humain confronté à une force maléfique d'origine non humaine, telle qu'un Détraqueur, doit puiser dans des ressources encore inexploitées. Le Patronus est son soi secret éveillé, un soi qui sommeillait jusqu'alors et qui doit à présent surgir au grand jour... »

« C'est la raison pour laquelle, » poursuit Double-Blazon « l'apparence du Patronus possède une forme inattendue, une forme avec laquelle la personne qui lance ce sortilège a souvent peu d'affinités ou une forme avec laquelle, dans quelques rares cas, elle ne s'identifie pas. »

Les travaux de Double-Blazon sur les sorciers et sorcières qui produisent un Patronus ayant la forme de leur animal préféré sont particulièrement instructifs.

« Je suis convaincu que ce type de Patronus est révélateur d'une obsession ou d'une excentricité. Il correspond à un sorcier ou une sorcière qui est incapable de dissimuler son véritable moi dans sa vie de tous les jours, un sorcier ou une sorcière qui affiche ouvertement des tendances que d'autres préféreraient cacher. Mais quelle que soit la forme du Patronus, il est vivement conseillé de faire preuve de respect, voire de prudence, envers tout sorcier ou toute sorcière capable de produire le Patronus de son choix. »

La forme d'un Patronus pourra changer tout au long de la vie d'un sorcier ou d'une sorcière. On sait par exemple que certains Patronus ont changé d'apparence suite à un deuil, à une passion amoureuse ou à de profondes modifications du caractère de leur auteur. Le Patronus de Nymphadora Tonks changea d'un lièvre à un loup (plutôt qu'un loup-garou) quand elle tomba amoureuse de Remus Lupin. Certains sorciers et sorcières sont par ailleurs totalement incapables de faire apparaître un Patronus tant qu'ils n'ont pas subi de bouleversement émotionnel.

Il est habituel, mais pas inévitable, que le Patronus produit prenne la forme d'un animal provenant du pays où est née la personne qui lance le sortilège. En raison de leur longue association avec les êtres humains, il est sans doute peu surprenant que la majorité des Patronus soient des chiens, des chats ou des chevaux (même s'il ne faut pas oublier que les Patronus corporels sont extrêmement rares). Il convient toutefois de noter que chaque Patronus est unique à son créateur. Ainsi, deux vrais jumeaux produiront des Patronus très différents.

Bien que très rares, les Patronus d'animaux disparus sont toutefois possibles. Par ailleurs, il est intéressant de constater que les Patronus ayant la forme de chouettes ou de hiboux sont assez inhabituels, malgré la longue association de ces animaux avec le monde magique. Les Patronus les plus insolites sont des créatures magiques comme des dragons, des Sombrals et des phénix. Il ne faut pas non plus oublier que l'un des Patronus les plus célèbres dans le monde magique était une souris ordinaire appartenant à un jeune sorcier légendaire nommé Illyius, qui parvint à résister à une armée entière de Détraqueurs. Mais si un Patronus de forme rare ou fantastique trahit incontestablement un tempérament atypique, ceci ne signifie pas forcément que ce type de Patronus sera plus puissant que d'autres ou qu'il protégera plus efficacement la personne qui le fait apparaître.

Remus Lupin

Date d'anniversaire : 10 mars
Baguette magique : Cyprès et crin de licorne, vingt-cinq centimètres, souple
Maison de Poudlard : Gryffondor
Ascendance : Mère moldue, père sorcier
Aptitudes particulières : exceptionnellement doué pour la Défense contre les forces du Mal, loup-garou
Famille : marié à Nymphadora Tonks, un fils ; Ted Remus Lupin (dit Teddy)

Parents
Remus Lupin était le fils unique du sorcier Lyall Lupin et de son épouse moldue, Espérance Howell.

Lyall Lupin était un jeune homme timide, mais très intelligent. À l'âge de trente ans, il était déjà un expert mondial en Apparitions Spectrales d'Origine Non Humaine. Cette catégorie regroupe les esprits frappeurs, les épouvantards ainsi que d'autres mystérieuses créatures qui, malgré leur apparence et leur comportement fantomatiques, n'ont jamais eu de vie proprement dite et sont encore très peu connues, même dans le monde magique.

C'est lors d'une expédition scientifique visant à étudier un épouvantard particulièrement féroce que l'on disait se cacher dans une épaisse forêt du Pays de Galles que Lyall rencontra celle qui allait devenir la femme de sa vie. Espérance Howell était une ravissante jeune fille moldue qui travaillait pour une compagnie d'assurance à Cardiff. Ce jour-là, Espérance était allée se promener, sans doute imprudemment, dans un bois qu'elle pensait sans danger. La présence d'un esprit frappeur ou d'un épouvantard peut parfois être ressentie par les Moldus et Espérance, qui était une personne émotive à l'imagination particulièrement fertile, eut très vite le sentiment que quelque chose de maléfique l'observait depuis la profondeur des taillis. De plus en plus angoissée, son imagination s'emballa à tel point que l'épouvantard finit par prendre forme : un homme massif au regard diabolique surgit subitement de l'ombre, les bras tendus dans sa direction, émettant un terrible grognement. Alerté par le hurlement poussé par Espérance, le jeune Lyall traversa la forêt à toutes jambes et transforma d'un coup de baguette magique la terrifiante apparition en petit champignon des bois. Dans son état d'extrême panique, la pauvre Espérance imagina que son assaillant avait pris la fuite à l'arrivée de Lyall. Pour cette raison, les premiers mots de ce dernier (« Tout va bien, ce n'était qu'un épouvantard. ») lui passèrent totalement au-dessus de la tête. Remarquant l'extraordinaire beauté d'Espérance, Lyall prit la sage décision de ne plus mentionner le mot « épouvantard ». Il convint qu'il s'agissait en effet d'un « homme massif et terrifiant » et qu'il était sans doute plus sûr qu'il la raccompagne chez elle pour la protéger.

Les jeunes gens tombèrent passionnément amoureux l'un de l'autre. Quand quelques mois plus tard Lyall finit par avouer à Espérance qu'elle n'avait jamais été réellement en danger, sa confession n'eut aucun effet sur les sentiments d'Espérance à son égard. Espérance accepta immédiatement la demande en mariage de Lyall et se lança avec entrain dans la préparation de leurs noces, choisissant même un petit épouvantard de sucre glacé pour décorer leur gâteau de mariage.

Le premier et unique enfant de Lyall et Espérance, Remus John, naquit au bout d'un an de mariage. Remus était un petit garçon débordant de vitalité et de joie de vivre qui manifestait déjà des signes précoces de magie. Naturellement, ses parents s'imaginaient qu'il suivrait l'exemple de son père et irait étudier au Collège Poudlard, école de sorcellerie quand il serait grand.

La morsure
Quand le petit Remus atteignit l'âge de quatre ans, les incidents impliquant des actes de magie noire se firent de plus en plus nombreux à travers le pays. Si la plupart des gens ignoraient encore ce qui se tramait derrière ces mystérieuses attaques et apparitions, la première montée au pouvoir de Lord Voldemort était déjà en marche : les Mangemorts recrutaient toutes sortes de créatures maléfiques pour les aider à renverser le ministère de la Magie. Pour tenter d'identifier et d'enrayer cette sinistre menace, le ministère fit alors appel aux services de tous les experts en Créatures maléfiques, y compris les créatures mineures comme les épouvantards et les esprits frappeurs. Lyall Lupin fut invité àrejoindre le Département de contrôle et de régulation des créatures magiques pour participer à ce projet, une offre qu'il accepta, bien sûr, avec enthousiasme. C'est là qu'il croisa la route de Fenrir Greyback, un loup-garou particulièrement féroce vivant dans la clandestinité, conduit au ministère pour subir un interrogatoire à propos de la mort de deux enfants moldus.

Malheureusement, à l'époque, le Registre des loups-garous était encore très incomplet. Rejetés par leurs communautés, les loups-garous vivaient en « hordes » (un terme choisi par eux), préférant éviter tout contact avec les sorciers et sorcières et faisant tout leur possible pour que leur nom ne figure pas dans le Registre. Le ministère ignorait donc que Greyback était un loup-garou. Clamant n'être qu'un simple clochard moldu, ce dernier se disait stupéfait de se retrouver dans une salle pleine de sorciers, et horrifié d'apprendre la mort de ces pauvres enfants.

Les vêtements sales et usés de Greyback et le fait qu'il n'avait pas de baguette magique sur lui suffirent à convaincre deux membres, surmenés et inexpérimentés, du comité chargé de l'interrogation de sa bonne foi. Mais Lyall Lupin ne se laissa pas berner aussi facilement. Reconnaissant certains signes distinctifs dans l'apparence et le comportement de Greyback, il recommanda que le comité maintienne Greyback en détention jusqu'à la prochaine nuit de pleine lune, soit vingt-quatre heures plus tard.

Alors que la suggestion de Lyall faisait l'objet des railleries de ses collègues (« Lyall,continue plutôt à t'occuper des épouvantards gallois, c'est ce qui te réussit le mieux ! »), Greyback garda un silence tendu. Lyall, qui était un homme habituellement calme et réservé, perdit son sang-froid. S'emportant face à l'incompréhension de ses collègues, il décrivit les loups-garous comme des créatures « dépourvues d'âme, diaboliques, ne méritant que la mort. » Après avoir ordonné à Lyall de quitter la salle, le chef du comité présenta se sexcuses au « clochard moldu » et Greyback fut immédiatement libéré.

Le sorcier qui escorta Greyback à l'extérieur du ministère était chargé de lui administrer un sortilège d'amnésie une fois dehors afin de lui faire oublier la scène qu'il venait de vivre. Mais, avant d'avoir la possibilité de le faire, il fut neutralisé par Greyback et deux de ses complices qui l'attendaient près de l'entrée. Les trois loups-garous prirent aussitôt la fuite.

Greyback s'empressa alors de raconter à tous ses amis ce qu'avait dit Lyall Lupin à leur sujet. Leur vengeance sur celui qui pensait que les loups-garous ne méritaient que la mort allait être terrible et rapide.Peu de temps avant le cinquième anniversaire de Remus, Fenrir Greyback força la fenêtre de la chambre où dormait le petit garçon et l'attaqua avec sauvagerie. Lyall intervint juste à temps pour sauver la vie de son fils, chassant Greyback de la maison à l'aide de plusieurs sortilèges très puissants. Mais Remus était désormais condamné à une existence de loup-garou. Lyall Lupin ne se pardonna jamais les paroles qu'il avait prononcées devant Greyback lors de son interrogatoire : « des créatures dépourvues d'âme, diaboliques, ne méritant que la mort ». Il se rendit compte qu'il n'avait fait que répéter sottement les idées reçues qui circulaient sur les loups-garous et que même mordu, son fils était en fait tout aussi adorable et intelligent qu'avant son attaque, sauf, bien sûr, les nuits de pleine lune où il subissait une douloureuse transformation et posait un réel danger à son entourage. Pendant de nombreuses années, Lyall préféra cacher la vérité à son fils à propos de son attaque et de l'identité de son assaillant, par crainte que Remus ne lui fasse des reproches.

Enfance
Lyall fit tout son possible pour tenter de trouver un remède, mais aucune potion et aucun sortilège ne pouvaient guérir son fils. À partir de ce moment-là, la vie de la famille Lupin fut déterminée par la nécessité de cacher l'état de Remus à leurs voisins. Ils entamèrent une vie de nomades, déménageant constamment de village en ville à la moindre rumeur concernant le comportement bizarre du petit Remus.Les sorciers et sorcières qu'ils côtoyaient ne pouvaient, en effet, s'empêcher de remarquer l'extrême pâleur de Remus à l'approche de la pleine lune et finissaient invariablement par se poser des questions à propos de ses disparitions mensuelles. Le petit Remus, quant à lui, n'avait pas le droit de jouer avec les autres enfants, de peur qu'il ne leur révèle son état. Malgré tout l'amour que lui donnaient ses parents, il eut par conséquent une enfance très solitaire.

Tant que Remus était petit, il était relativement facile de l'enfermer pendant ses transformations :un simple verrou et une série de sortilèges de silence suffisaient généralement à le maîtriser. Mais à mesure qu'il grandissait, le loup-garou qui était en lui devenait de plus en plus puissant. À l'âge de dix ans, il était capable de défoncer des portes et de briser des fenêtres. Des sortilèges encore plus puissants durent alors être employés pour parvenir à le contrôler. Rongés d'inquiétude, Espérance et Lyall commencèrent à perdre beaucoup de poids à ce moment-là. Bien sûr, tous deux adoraient leur fils, mais ils savaient aussi que leur communauté, déjà terrorisée par l'intensification des attaques maléfiques à travers le pays, n'accepterait jamais la présence d'un loup-garou incontrôlé parmi eux. Les ambitions qu'ils avaient jadis nourries pour leur fils semblaient désormais irréalisables. Convaincu que Remus ne pourrait jamais entrer à Poudlard, Lyall décida de l'éduquer à la maison.

Peu de temps avant le onzième anniversaire de Remus, les Lupin eurent un visiteur inattendu : Albus Dumbledore, le directeur de Poudlard lui-même. Affolés, Lyall et Espérance tentèrent désespérément de lui bloquer le chemin, mais au bout de cinq minutes, Dumbledore se retrouva finalement installé dans le salon des Lupin, à manger des pancakes au coin du feu en jouant aux Bavboules avec Remus.

D'un ton grave, Dumbledore expliqua aux Lupin qu'il était au courant de ce qui était arrivé à leur fils. Dumbledore possédait en effet quelques espions parmi les créatures maléfiques et ces derniers lui avaient rapporté les vanteries de Greyback. Ajoutant qu'il ne voyait pas pourquoi Remus ne pourrait pas venir étudier à Poudlard, le directeur s'empressa de décrire aux Lupin les dispositions qu'il avait prises pour offrir à Remus un lieu sécurisé où il pourrait se cacher pendant ses transformations. En raison des préjugés qui existaient à l'égard des loups-garous, Dumbledore convint qu'il valait mieux que l'état de Remus reste secret, pour son propre bien. Une fois par mois, il ferait sortir Remus du château par un tunnel secret spécialement construit pour lui dans le parc de Poudlard et l'enfermerait dans une maison confortable du village de Pré-au-lard, protégée par de nombreux sortilèges. Le jeune Remus pourrait ainsi se transformer tranquillement, sans inquiéter personne.

Cette proposition fut la meilleure nouvelle jamais annoncée au petit Remus. Depuis toujours, il rêvait de côtoyer d'autres enfants et brûlait d'impatience de pouvoir se faire des amis pour la première fois de sa vie.

Carrière scolaire
Après avoir été envoyé à Gryffondor par le Choixpeau magique, Remus Lupin se lia rapidement d'amitié avec deux garçons au tempérament rebelle : James Potter et Sirius Black. James et Sirius admiraient son sens de l'humour discret et la bonté dont il faisait preuve, une qualité dont les deux amis étaient souvent dépourvus. Remus, qui éprouvait toujours de la compassion pour les faibles et les opprimés, prit sous son aile le petit Peter Pettigrow, un Gryffondor grassouillet à l'intelligence plutôt ramollie, que James et Sirius n'auraient jamais compté parmi leurs amis si Remus ne les en avait pas persuadés. Les quatre garçons devinrent vite inséparables.

Remus était la voix de la conscience du petit groupe, même si parfois, son jugement laissait à désirer. S'il réprouvait les tourments incessants que ses amis faisaient subir à Severus Rogue, l'admiration qu'il vouait à James et Sirius et sa profonde gratitude pour leur amitié firent qu'il n'osa jamais s'opposer à eux comme il aurait voulu le faire.

Inévitablement, ses trois amis finirent par l'interroger à propos de ses disparitions mensuelles.Conditionné par son enfance solitaire, Remus était convaincu que ses amis le laisseraient tomber s'ils apprenaient qu'ils côtoyaient un loup-garou. Il leur raconta donc tout un tas d'histoires plus élaborées les unes que les autres pour expliquer ses absences. James et Sirius finirent par découvrir la vérité durant leur deuxième année à Poudlard. Mais à la stupéfaction de Remus, non seulement ses amis ne le laissèrent pas tomber, mais ils mirent au point un ingénieux stratagème pour rendre ses métamorphoses mensuelles plus supportables. Ils lui donnèrent également un surnom qu'il allait garder tout au long de sa scolarité : « Lunard ». Remus termina ses études à Poudlard comme Préfet.

L'Ordre du Phénix
Au moment où les quatre amis quittèrent Poudlard, la montée au pouvoir de Lord Voldemort était pratiquement achevée. Les jeunes hommes rejoignirent immédiatement la seule véritable force s'opposant à cette ascension : une société secrète appelée l'Ordre du Phénix.

Le meurtre de James Potter et de sa femme Lily par Lord Voldemort fut l'un des événements les plus traumatisants de la vie, déjà perturbée, du jeune Remus. Ses amis comptaient énormément pour lui dans la mesure où il savait depuis longtemps que la plupart des gens le fuiraient comme la peste et qu'il n'aurait jamais la possibilité de se marier ou d'avoir des enfants. Pire encore, en l'espace de vingt-quatre heures,il avait également perdu ses deux autres meilleurs amis. Remus était en mission pour l'Ordre du Phénix dans le nord du pays quand il apprit que l'un d'eux avait assassiné l'autre et était désormais incarcéré à Azkaban, ayant trahi l'Ordre ainsi que James et Lily.

Si la chute de Voldemort fut une grande source de jubilation pour la plupart des sorciers,pour Remus, cette époque-là marqua le début d'une longue période de solitude et de tristesse. Ses trois amis avaient disparu et, à la dissolution de l'Ordre,ses anciens compagnons retournèrent vaquer à leurs occupations habituelles, au sein de leurs familles respectives. Sa mère était désormais décédée et si son père, Lyall, était toujours ravi de revoir son fils, Remus refusait de compromettre sa tranquillité en retournant vivre avec lui.

Remus entama alors une existence précaire. Il acceptait des emplois pour lesquels il était surqualifié, sachant pertinemment qu'il serait contraint de les quitter avant que ses absences mensuelles coïncidant avec la pleine lune n'éveillent les soupçons de ses collègues.

La potion Tue-loup
Une découverte importante apporta à Remus une bouffée d'espoir : l'invention de la potion Tue-loup. Si cette potion ne pouvait empêcher un loup-garou de perdre son apparence humaine une fois par mois, elle présentait néanmoins l'avantage de ne le transformer qu'en un loup ordinaire et inoffensif. Depuis toujours, Remus était terrifié à l'idée qu'il puisse tuer quelqu'un durant ses métamorphoses.Malheureusement, la potion Tue-loup était très difficile à réaliser et ses ingrédients très onéreux. Par ailleurs, Remus n'avait aucun moyen de s'en procurer sans admettre ce qu'il était. Il poursuivit donc son existence nomade et solitaire.

Retour à Poudlard
Albus Dumbledore changea la vie de Remus Lupin une deuxième fois, en venant frapper à la porte du petit bungalow délabré qu'il habitait dans le Yorkshire. Ravi de revoir son ancien directeur, Remus fut stupéfait d'apprendre que Dumbledore souhaitait lui confier le poste de professeur de Défense contre les forces du Mal. Malgré ses réticences, il finit par accepter quand Dumbledore lui expliqua qu'il mettrait à sa disposition un stock illimité de potion Tue-loup, grâce à l'aide du maître des Potions de Poudlard : Severus Rogue.

À Poudlard, Remus s'avéra être un professeur hors pair. Il possédait en effet un don rare pour la matière qu'il enseignait et comprenait mieux que quiconque ses élèves. Éprouvant depuis toujours de la compassion pour les faibles et les opprimés, c'est tout naturellement qu'il fit preuve de bienveillance à l'égard de Neville Londubat et de Harry Potter. Tous deux bénéficièrent grandement de sa sagesse et de sa bonté.

Mais les anciennes faiblesses de Remus le poursuivaient. Malgré les lourds soupçons qu'il avait à l'égard de l'un de ses anciens amis devenu un dangereux fugitif, il préféra garder le silence à Poudlard. Son désir d'appartenance et sa soif d'être aimé l'emportaient sur le courage et l'honnêteté dont il aurait dû faire preuve.

Suite à un malheureux concours de circonstances, Remus finit par se transformer en loup-garou dans le parc de l'école. Nourrissant toujours une profonde rancune à son égard, malgré le respect que lui manifestait désormais Remus, Severus Rogue s'empressa aussitôt de révéler à ses élèves ce qu'était réellement leur professeur de Défense contre les forces du Mal. Se sentant obligé de démissionner, Remus quitta Poudlard pour la deuxième fois de sa vie.

Mariage
Comprenant que Lord Voldemort tentait à nouveau de s'emparer du pouvoir, l'Ordre du Phénix se reforma et Remus se retrouva à nouveau inclus dans son ancien groupe de résistance.

Cette fois-ci, leur groupe comptait un Auror aux cheveux rose vif, qui avait été trop jeune pour participer à l'Ordre lors de sa première formation. Intelligente, courageuse et drôle, Nymphadora Tonks était une protégée d'Alastor Maugrey « Fol Œil », l'Auror le plus puissant et le plus efficace de tous les temps.

Remus, si souvent nostalgique et solitaire, fut d'abord amusé, puis impressionné et enfin totalement séduit par cette jeune sorcière. C'était la première fois de sa vie qu'il tombait amoureux. En temps de paix, Remus aurait sans doute pris la décision de faire aussitôt ses valises pour s'épargner le douloureux spectacle de Tonks s'éprenant d'un jeune sorcier, la seule issue logique, selon lui. Mais le temps était à la guerre, l'Ordre du Phénix avait besoin de Tonks et de Remus et personne ne savait ce que leur réservait l'avenir. Comprenant que sa présence était indispensable, Remus décida donc de rester en tenant secrets les sentiments qu'il éprouvait à l'égard de Tonks. Il ne pouvait toutefois s'empêcher de bondir de joie dans son for intérieur chaque fois qu'on l'envoyait en mission nocturne avec elle.

Se sentant « sale » et indigne depuis sa morsure, il ne lui vint jamais à l'esprit que Tonks pouvait partager ses sentiments. Un soir, alors qu'ils surveillaient ensemble la maison d'un Mangemort, tapis dans la pénombre, au bout d'un an d'une amitié de plus en plus profonde, Tonks fit une remarque anodine à propos de l'un des membres de l'Ordre (« Il est plutôt pas mal, hein, malgré Azkaban ? »). Incapable de se retenir, Remus répliqua amèrement qu'elle avait sans doute succombé, elle aussi, aux charmes de son vieil ami (« C'est toujours lui qui attirait les filles »). Tonks devint alors furieuse. « Si tu arrêtais un peu de t'apitoyer sur ton sort, tu verrais très bien pour qui j'ai succombé ! » Remus sentit un sentiment de bonheur, jusqu'alors inconnu, envahir tout son être. Mais cette réaction fut de courte durée et il fut aussitôt rattrapé par son secret accablant. Depuis toujours, il savait qu'il ne pourrait jamais se marier de peur de transmettre son état si douloureux et honteux à sa compagne ou à ses enfants. Il feignit de ne pas comprendre l'allusion de Tonks, mais celle-ci ne se laissa pas démonter. Beaucoup plus maline que Remus, elle était sûre qu'il l'aimait et pensait qu'il refusait simplement d'admettre ses sentiments, car il la croyait trop bien pour lui. Dès lors, Remus évita toute mission avec elle. Ne lui adressant pratiquement plus la parole, il commença à se porter volontaire pour les expéditions les plus dangereuses de l'Ordre. Convaincue que l'homme qu'elle aimait ne supportait plus sa compagnie et préférait mettre sa vie en péril plutôt que d'admettre ses sentiments, Tonks devint désespérément malheureuse.

Remus et Tonks participèrent tous deux à la bataille du Département des mystères contre Lord Voldemort et ses Mangemorts à l'issue de laquelle le retour de Voldemort fut rendu public. La mort du dernier de ses anciens amis lors de cette bataille renforça le comportement autodestructeur de Remus. Impuissante et désespérée, Tonks le vit se porter volontaire pour aller vivre parmi d'autres loups-garous afin de les rallier à la cause de Dumbledore. Ce faisant, il s'exposait, bien sûr, aux éventuelles représailles de Fenrir Greyback, le loup-garou qui avait changé à jamais sa vie.

Un an plus tard, Remus croisa finalement le chemin de Greyback et Tonks à Poudlard, alors que l'Ordre combattait les Mangemorts au sein du château. Durant la bataille, Remus perdit une autre personne qu'il avait beaucoup aimée : Albus Dumbledore. Si Dumbledore avait été adoré par tous les membres de l'Ordre du Phénix, il occupait une place très particulière dans le cœur de Remus. Le vieux directeur incarnait en effet la gentillesse, la tolérance et la compréhension que personne, mis à part ses propres parents et ses trois meilleurs amis, n'avait pu lui manifester. Dumbledore était aussi le seul homme à lui avoir confié un poste important au sein de la société magique.

Dans les jours qui suivirent la sanglante bataille, Tonks décida d'exprimer publiquement les sentiments qu'elle éprouvait pour Remus, galvanisée par l'exemple de Fleur Delacour qui était déterminée à rester avec Bill Weasley pour toujours, malgré les blessures infligées par Greyback. Remus fut finalement obligé de reconnaître l'intensité de l'amour qu'il avait pour elle. Malgré ses doutes et son sentiment d'agir de manière égoïste, Remus épousa Tonks dans le nord de l'Écosse lors d'une petite cérémonie très intime, après avoir trouvé deux témoins dans la taverne du coin. Mais la peur que sa réputation de loup-garou ne nuise à sa femme continuait à le hanter. Il préférait taire leur union,passant constamment de l'euphorie que lui procurait l'idée d'être marié à la femme de ses rêves à la terreur de ce qui pouvait leur arriver. Paternité

Au bout de quelques semaines de mariage, Remus se rendit compte que Tonks était enceinte. Ses anciennes peurs refirent immédiatement surface. Il était persuadé qu'il avait transmis sa condition de loup-garou à son enfant et condamné Tonks à la vie menée par sa propre mère : une existence de nomade où elle devrait constamment cacher un enfant qui deviendrait de plus en plus violent. Rongé par le remords et la culpabilité, Remus prit la fuite, abandonnant Tonks à son sort. Il rejoignit Harry Potter et lui proposa de l'accompagner dans ses aventures,quelle qu'en soit l'issue.

Mais à sa grande surprise, le jeune Harry, qui n'avait encore que dix-sept ans, accueillit son offre avec colère et indignation. Il accusa son ancien professeur de se comporter en égoïste, qualifiant son comportement d'irresponsable. Remus réagit avec une violence inhabituelle : quittant la maison comme un fou, il alla se réfugier dans un coin du Chaudron Baveur, bouillonnant de colère.

Mais au bout de quelques heures, Remus fut finalement obligé de reconnaître que son ancien élève lui avait enseigné une précieuse leçon. James et Lily étaient non seulement restés avec Harry jusqu'au bout, mais ils avaient donné leur vie pour lui. Quant à ses propres parents, Lyall et Espérance, ils avaient sacrifié leur tranquillité et leur sécurité pour protéger leur famille. Profondément honteux,Remus quitta la taverne et retourna voir sa femme. Il la supplia de lui pardonner, l'assurant qu'il resterait toujours à ses côtés, quoi qu'il advienne. Remus prit la décision de refuser les missions de l'Ordre du Phénix tout au long de la grossesse de Tonks pour se consacrer à la protection de sa femme et de leur bébé à venir.

Leur enfant, un garçon, fut appelé Ted Remus (dit Teddy), en hommage au père de Tonks récemment décédé. Au grand soulagement de ses parents, le petit Teddy ne montrait aucun signe de lycanthropie à sa naissance. Par contre, il avait hérité de sa mère la faculté de changer d'apparence à sa guise. La nuit suivant la naissance de Teddy, Remus laissa brièvement Tonks et leur fils sous la protection de sa belle-mère pour aller voir Harry. C'était la première fois qu'il le revoyait depuis leur dispute. Plein de gratitude envers celui qui l'avait finalement renvoyé chez lui et lui avait donné son plus grand bonheur, il demanda à Harry s'il voulait bien être le parrain de Teddy.

Mort
Après avoir confié le petit Teddy à sa grand-mère, Remus et Tonks revinrent tous deux à Poudlard pour participer à la dernière bataille contre Voldemort. Le couple savait pertinemment que si Voldemort remportait la bataille, leur famille serait exterminée dans la mesure où leur appartenance à l'Ordre du Phénix était connue, que la tante Mangemort de Tonks, Bellatrix Lestrange, voulait la supprimer, et qu'avec ses gênes moldus/loup-garou, leur fils allait à l'encontre de la doctrine du sang pur.

Remus, qui avait survécu à maintes altercations avec des Mangemorts et combattu avec adresse et courage dans tant de situations très difficiles, finit par tomber aux mains d'Antonin Dolohov, l'un des Mangemorts les plus fidèles et les plus sadiques de Voldemort. Après plusieurs mois d'inaction durant lesquels il avait négligé ses capacités de duelliste pour jeter des sortilèges de Camouflage et de protection, ses capacités de combat étaient très affaiblies. Quand il confronta Dolohov, qui venait de passer les derniers mois à tuer et mutiler sans relâche, ses réflexes furent malheureusement beaucoup trop lents et lui coûtèrent la vie. Décoré, à titre posthume, de l'Ordre de Merlin, première classe, Remus Lupin fut le tout premier loup-garou à recevoir cette distinction. L'histoire de sa vie et de sa mort contribua beaucoup à faire avancer la cause des loups-garous au sein de la communauté magique. Aucun de ceux et celles qui croisèrent un jour son chemin ne l'oublia. C'était un homme bon et courageux qui fit de son mieux dans des circonstances extrêmement difficiles et qui aida beaucoup plus de gens qu'il ne le pensait.

Les commentaires de J. K. Rowling

Remus Lupin est l'un de mes personnages préférés de toute la série Harry Potter. J'ai eu tellement de peine lorsqu'il m'a fallu le tuer que je ne peux m'empêcher de pleurer à nouveau en rédigeant ces lignes.

La lycanthropie de Lupin (qui le transforme en loup-garou) est une métaphore pour toutes les maladies que l'on a tendance à stigmatiser, comme notamment le VIH et le SIDA.

Les maladies transmises par le sang semblent en effet générer toutes sortes de superstitions à travers le monde, sans doute à cause du tabou que l'on associe au sang lui-même. L'hystérie et les préjugés étant des choses que l'on rencontre aussi bien dans la communauté magique que chez les Moldus, le personnage de Lupin m'a donné l'opportunité d'examiner ces comportements.

Le Patronus de Remus n'est jamais révélé dans les livres, même si c'est Lupin qui enseigne à Harry le sortilège rare et difficile qui permet d'en produire un. Son Patronus est en fait un loup. Pas un loup-garou, mais un simple loup, tout à fait ordinaire. Ce Patronus est approprié dans la mesure où les loups sont des animaux non agressifs qui vivent en famille. Bien sûr, Remus ne supportait pas la forme de son Patronus, car elle lui rappelait constamment sa condition de loup-garou.

Comme tous les aspects d'un loup le dégoûtaient, il préférait souvent produire un faux Patronus, sans forme physique, surtout en présence d'autres personnes.

Harry Potter et la Coupe de Feu

Le réseau de la poudre à Cheminette

Bien que peu confortable, le réseau de la poudre de Cheminette qu'emploient les membres de la communauté magique depuis plusieurs siècles pour se déplacer présente de nombreux avantages. Contrairement aux balais volants, il permet tout d'abord de voyager sans craindre de violer le Code international du secret magique. Et contrairement au transplanage, les risques d'accident grave sont pratiquement inexistants. Enfin, ce mode de déplacement peut également servir à transporter de jeunes enfants, des personnes âgées ou invalides.

Quasiment tous les foyers de sorciers et sorcières sont reliés au réseau de la poudre de Cheminette. Si un simple sortilège suffit généralement à déconnecter une cheminée du réseau, leur connexion requiert en revanche l'autorisation expresse du ministère de la Magie. Le ministère veille également au bon fonctionnement du système et empêche toute connexion accidentelle de cheminées de Moldus au réseau (en cas d'urgence, il peut aussi établir des connexions provisoires).

Outre les âtres des maisons de sorciers, la Grande-Bretagne compte près d'un millier de cheminées reliées au réseau de la poudre de Cheminette. On en trouve notamment au ministère de la Magie ainsi que dans diverses boutiques ou tavernes de sorciers. Les cheminées de Poudlard ne sont pas normalement connectées au réseau, mais certaines ont parfois été trafiquées, très souvent à l'insu du personnel de l'école.

Bien que ce mode de déplacement soit assez fiable dans l'ensemble, il peut parfois réserver de mauvaises surprises à ses utilisateurs.Le simple fait de bien énoncer sa destination au moment de pénétrer dans les flammes peut par exemple s'avérer problématique à cause des cendres, de la chaleur ou de la panique qui vous envahit. La plus célèbre erreur de destination se produisit en 1855, lorsqu'après une dispute particulièrement virulente avec son époux Albert, la sorcière Violette Tillyman se précipita dans l'âtre de son salon et bafouilla, entre deux sanglots et trois reniflements, qu'elle voulait retourner chez sa mère. Quelques semaines plus tard, alors que sa cuisine débordait de vaisselle sale et qu'il n'avait plus une seule chaussette propre à se mettre, Albert Tillyman se dit qu'il était temps que Violette reprenne sa place dans le foyer conjugal. Il emprunta à son tour le réseau de la poudre de Cheminette et s'en alla récupérer son épouse chez sa belle-mère. Mais à sa grande surprise, celle-ci lui apprit que Violette n'était jamais venue la voir.Albert, qui était un homme très méfiant et assez tyrannique, se mit alors dans une colère noire. Il entreprit immédiatement de fouiller la maison de fond en comble. Mais il dut se rendre à l'évidence : sa belle-mère lui avait bel et bien dit la vérité.

Un avis de recherche fut lancé pour retrouver Violette à l'aide d'affichettes placardées un peu partout et d'articles publiés dans la Gazette du sorcier. Mais Violette restait introuvable. Personne ne semblait savoir où elle était. Personne ne l'avait vue surgir d'une cheminée. Dans les mois qui suivirent la mystérieuse disparition de Violette, les membres de la communauté magique commencèrent à se méfier du réseau de la poudre de Cheminette, craignant d'être, à leur tour, happés par le néant. Au fil du temps, le souvenir de l'infortunée Violette s'estompa et comme aucune autre disparition ne fut signalée, les sorciers et sorcières reprirent, peu à peu,leurs anciennes habitudes. Albert Tillyman retourna chez lui et apprit, à contrecœur, à faire la vaisselle, le ménage et à repriser ses vieilles chaussettes. Il ne reprit plus jamais de poudre de Cheminette de peur de se vaporiser dans les conduits du réseau.

Ce n'est que vingt ans plus tard, après le décès d'Albert,que Violette Tillyman refit enfin surface dans le monde des sorciers. Il se trouve qu'au moment où elle était entrée dans le réseau de la poudre de Cheminette, l'incohérence de ses propos l'avait menée non pas chez sa mère comme elle le souhaitait, mais chez Myron d'Outrechaume, un sorcier particulièrement séduisant qui vivait à Bury St Edmunds. Malgré la triste mine de Violette, au visage boursouflé par les larmes et aux vêtements couverts de cendres, Myron eut le coup de foudre pour elle dès qu'elle dégringola de sa cheminée. Ils eurent sept enfants ensemble et vécurent très heureux pendant de longues années.

Dans ce tome, on voit Harry atterrir dans le mauvais âtre. Ce type d'erreur est assez fréquent quand on utilise le réseau de la poudre de Cheminette. La plus célèbre erreur de destination se produisit en 1855, lorsqu'après une grosse dispute avec son époux Albert, la sorcière Violette Tillyman se précipita en larmes dans l'âtre de son salon et bafouilla « Je veux retourner chez ma mère ! ». Malheureusement, les choses ne se déroulèrent pas comme prévu... Au bout de deux semaines, alors que sa maison commençait à ressembler à un taudis, Albert emprunta à son tour le réseau de la poudre de Cheminette pour aller récupérer son épouse chez sa belle-mère. Mais une fois sur place, il découvrit que Violette n'était jamais arrivée à destination.Pendant vingt longues années, Violette demeura introuvable. Ce n'est qu'après le décès d'Albert qu'elle refit enfin surface, expliquant que son erreur l'avait conduite chez Myron d'Outrechaume, un sorcier fort séduisant de Bury St Edmunds, et présentant fièrement leurs sept enfants.

Les commentaires de J. K. Rowling

Dans la version anglaise de Harry Potter, le mot « Cheminette » est « Floo ». « Floo » m'a été inspiré par le mot « flue » qui signifie « conduit de cheminée ». Ne me demandez pas de vous expliquer en quoi consiste un « flue », car, à vrai dire, je n'en sais trop rien. Je sais simplement que c'est quelque chose qui existe, mais j'ignore comment ça marche. Comme le Code international du secret magique que j'avais inventé rendait les déplacements par magie assez peu pratiques (surtout sur de longues distances), je devais trouver un mode de transport facilitant le déplacement des très jeunes sorciers et sorcières. Je me suis dit qu'il leur fallait quelque chose de très discret et c'est là que m'est venue à l'esprit l'idée du réseau de la poudre de Cheminette : ce système permettait en effet aux sorciers de passer d'une maison à une autre sans être aperçus par les Moldus. Puis, j'ai pensé qu'il serait drôle de rendre ce mode de transport assez difficile à utiliser afin de créer des erreurs de destination cocasses ou inattendues.

Les Portoloins

Le Portoloin est un mode de transport magique pour les sorciers et sorcières qui ne savent pas transplaner (c'est-à-dire se dématérialiser et réapparaître à volonté), qui souhaitent voyager de jour (une chose qu'il n'est pas approprié de faire en balai volant, en Sombral, en voiture volante ou sur le dos d'un dragon) ou qui désirent se rendre dans un lieu qui ne possède pas de cheminée (ce qui rend la poudre de Cheminette inutilisable).

Pratiquement n'importe quel objet peut faire office de Portoloin. Une fois ensorcelé, l'objet transporte les sorciers à un endroit fixé d'avance. Pour voyager, il suffit de le toucher. On peut également ensorceler un Portoloin pour transporter le ou les voyageurs à une heure déterminée d'avance. C'est un système très pratique pour organiser le déplacement de larges groupes de sorciers et sorcières souhaitant se rendre à des manifestations particulières comme la coupe du monde de Quidditch par exemple, sans mettre en danger la sécurité du monde magique. Lorsque l'opération doit se dérouler dans le plus grand secret et que l'on doit canaliser d'importants mouvements de foule, le Portoloin choisi a généralement l'air d'un objet tout à fait anodin, qui, aux yeux d'un Moldu, ne serait bon que pour la décharge publique. Quelques incidents peuvent néanmoins se produire. En 2003, deux Moldus qui promenaient tranquillement leurs chiens dans le parc de Clapham Common, au sud de Londres, se retrouvèrent subitement transportés vers un concert de Célestina Moldubec, leurs chiens s'étant emparé d'une vieille basket abandonnée. Les sorciers et sorcières qui arrivèrent sur les lieux quelques instants après pour se rendre, eux aussi, au concert fouillèrent frénétiquement le parc à la recherche du Portoloin, ramassant désespérément des mégots de cigarette ou de vieux paquets de chips.

Quant aux promeneurs moldus, l'un d'eux fut invité par Célestina à la rejoindre sur scène pour entonner Un Chaudron Plein de Passion. Si, sur le moment, le sortilège d'Amnésie jeté par un représentant du ministère troublé par la présence de Célestina, sembla fonctionner, le Moldu qui avait chanté en duo avec la célèbre chanteuse composa toutefois par la suite une chanson très populaire qui ressemble étrangement à celle de Célestina (ce qui déplut beaucoup d'ailleurs à Madame Moldubec).

L'utilisation d'un Portoloin est peu confortable et provoque des sensations souvent désagréables. Le voyageur peut être victime de nausées, d'étourdissements ou pire encore. C'est pour cette raison que les guérisseurs du monde magique déconseillent vivement l'usage d'un Portoloin aux personnes âgées, aux malades et aux femmes enceintes. La suggestion de transporter des proches particulièrement antipathiques par Portoloin est généralement un bon moyen de ne pas avoir à endurer leur présence durant le repas de Noël.

Les commentaires de J. K. Rowling

Dans la version anglaise de Harry Potter, le Portoloin s'appelle un « Portkey ». Cette invention est le télescopage du verbe français « porter » et du mot anglais « key » qui signifie essentiellement « clé », mais qui a aussi le sens de « secret » ou de « tour/farce ». Même si je n'aime pas me vanter, je suis fière de posséder un « vrai » Portoloin qui m'a été offert par Emerson Spartz, le fondateur du site de fans Mugglenet.com. Il s'agit d'une clé de la ville américaine LaPorte.

Les Couleurs

Beaucoup de sorciers et sorcières ont l'habitude de porter du violet ou du vert (souvent ensemble) pour se reconnaître quand ils évoluent dans le monde moldu. Le violet est une couleur que l'on associe généralement à la monarchie et à la religion en Grande-Bretagne et dans plusieurs pays européens. En effet, comme la fabrication des premières teintures violettes était très onéreuse, seuls les riches et les puissants pouvaient se permettre de porter cette couleur. Aujourd'hui encore, l'anneau pastoral que portent les évêques est traditionnellement orné d'une améthyste. Le vert est, quant à lui, une couleur que l'on associe au surnaturel au Royaume-Uni depuis de nombreuses générations. Selon la superstition, le vert serait la vraie couleur des fées. Et comme celles-ci, dit-on, n'aiment pas la partager, les gens superstitieux la portent avec prudence. Le vert est aussi associé à la malchance et à la mort. C'est donc une couleur qu'il vaut mieux éviter de porter à un mariage. Dans le monde magique, le vert est souvent associé à la magie noire. C'est la couleur de la sinistre Marque des Ténèbres, de la potion lumineuse où Voldemort cache l'un de ses Horcruxes, de nombreux maléfices et, bien sûr, de la maison des Serpentard. L'association du violet et du vert évoque ainsi les deux faces opposées de la magie : sa face « noble » et sa face « ignoble » (ou sa face « utile » et sa face « destructrice »).

Les couleurs des maisons de Poudlard correspondent aux éléments auxquelles elles sont associées. Les couleurs rouge et or des Gryffondor rappellent ainsi le feu ; le vert et argent des Serpentard l'eau ; le jaune et noir des Poufsouffle la terre (le jaune symbolisant le blé et le noir la terre) ; et le bleu et bronze des Serdaigle l'air (le bleu représentant le ciel et le bronze les plumes d'un aigle).

Certaines couleurs, comme le rose saumon ou le rose pêche, ne sont pas du tout magiques. Ces couleurs sont généralement appréciées par des Moldus comme la tante Pétunia. Le rose vif, en revanche, porté par Nymphadora Tonks, évoque un tempérament rebelle. C'est une couleur qui sert à communiquer des messages forts comme « Oui, mon père est moldu et j'en suis fière ! ». Les couleurs jouent également un rôle important dans le nom de certains personnages de Harry Potter. Le prénom de Hagrid, « Rubeus », par exemple, signifie « rouge » en latin, tandis que celui de Dumbledore, « Albus », signifie « blanc ». Ce choix est un clin d'œil à l'alchimie, la discipline qui occupe une place si importante dans le premier tome de Harry Potter. Dans ce contexte, le symbolisme des couleurs a une dimension mystique. Le rouge et le blanc représentent en effet deux phases du processus de fabrication de la Pierre philosophale (un processus que beaucoup associent à une transformation spirituelle). Les prénoms de Hagrid et de Dumbledore ont aussi été choisis pour exprimer, à travers leur couleur, leur caractère opposé, mais complémentaire : le rouge fait référence à la passion (ou à l'émotion) et le blanc à l'ascétisme. Rubeus est quelqu'un de physique, chaleureux et terre à terre. Il est le gardien de la forêt. Albus, au contraire, est un théoricien. C'est un homme génial, idéalisé et assez déconnecté de la réalité. Tous deux représentent une figure paternelle différente, mais nécessaire pour le jeune Harry qui fait ses premiers pas dans le monde magique.

Le Rugby écossais

L'affection du monde de la sorcellerie pour l'équipe de rugby écossaise est très étrange, car très peu de sorciers sont intéressés par les sports moldus qu'ils considèrent ennuyeux voire stupides. Cependant, l'équipe de rugby écossaise est devenue un mythe chez les sorciers (entre véritable intérêt et moqueries). Son origine remonte à un conte triste et joyeux du dix-neuvième siècle.

Les Buchanan, une famille de sorciers, habitent un village à la frontière écossaise depuis de nombreuses générations. Leur réputation d'individus agressifs et d'ivrognes couplée à leur taille prodigieuse (qui ne se souvient pas de leurs filles remportant seules le tir à la corde du village chaque année) tenait leurs voisins à bonne distance et les empêchait de découvrir leurs aptitudes magiques. Un par un, à l'âge de onze ans, les fils et filles Buchanan partaient pour Poudlard. Le village racontait que ces grands sauvages étaient envoyés en maison de correction ou dans un établissement psychiatrique.

Au milieu du dix-neuvième siècle, la famille Buchanan était composée d'une mère débordée, d'un père méchant et de onze enfants. La maisonnée était bruyante et chaotique, mais aucun des deux parents n'avait réalisé que leur troisième fils, Angus, était un Cracmol (un enfant né d'un parent sorcier mais dépourvu de pouvoirs magiques). Mr Buchanan père se vantait toujours fièrement que ce genre d'anomalie ne s'était jamais produite dans sa famille. Le vieux sorcier allait encore plus loin : un Cracmol dans une famille était le signe de son déclin. Elle méritait d'être éliminée.

Angus, le plus grand et le plus gentil de tous, était adoré de ses frères et sœurs. Ils le couvrirent donc devant ses parents. La tromperie avait innocemment commencé, mais quand le moment de partir pour Poudlard approcha, Angus et sa fratrie comprirent avec angoisse qu'ils ne pourraient pas entretenir le mensonge plus longtemps. Comme aucune lettre de l'école n'arrivait pour Angus, Flora, sa sœur paniquée, en imita une. Les parents ne se doutèrent de rien pendant quelques semaines encore. Timide, bon enfant et terrorisé par son père, Angus n'avait pas d'autre idée que de jouer avec ses aînés. Ils l'emmenèrent sur le Chemin de Traverse, où ils achetèrent une baguette en prétendant qu'elle l'avait choisi. Le jour prévu, son grand frère Hamish l'emmena à Poudlard à l'arrière de son balai, espérant contre tout attente qu'Angus serait autorisé à y rester, ou que l'école serait capable d'en soutirer un peu de magie.

Cela n'était jamais arrivé auparavant et cela ne s'est jamais reproduit depuis : Angus arriva jusqu'au Choixpeau magique avant d'être démasqué. Désespéré, il passa devant une fille dont le nom avait été appelé et mit le Choixpeau sur sa tête. Cruel, ce dernier annonça gentiment que le garçon en-dessous avait bon cœur, mais n'avait rien d'un sorcier. Ceux qui ont assisté à la scène s'en souviennent encore. Angus quitta le Choixpeau et la salle dans un torrent de larmes. La nouvelle de l'humiliation d'Angus arriva par hibou jusqu'à ses parents avant son retour à pied. Son père humilié l'accueillit, l'empêcha de rentrer et lui interdit à jamais de revenir. Il lui lança des sorts pendant sa fuite.

Sans la moindre idée sur son avenir, sans famille ni argent, Angus et ses onze ans marchèrent jusqu'à la capitale, montant parfois à bord de chariots. À Édimbourg, il mentit sur son âge et trouva un travail comme ouvrier.

À la surprise d'Angus, les Moldus n'étaient pas aussi mauvais que ses parents le lui avaient toujours dit. Il eut la chance d'être recueilli par un maître et sa femme au bon cœur qui n'avaient pas d'enfants. À dix-huit ans, Angus était devenu un homme fort adoré pour sa gentillesse et admiré pour ses prouesses physiques. Mais il n'avait jamais partagé les étranges secrets de son passé.

Son enfance, Angus la passa chaque jour à éviter les sorts. Il était donc étonnamment rapide pour un homme de sa taille. Il éprouvait du plaisir et de la fierté dans son agilité et devint rapidement adepte d'un sport moldu relativement nouveau : le rugby. Quant aux années passées à aider ses frères et sœurs à attraper les Vifs d'or dans le jardin, elles avaient fait de lui un joueur de cricket né.

En 1871, Angus représenta son pays pour le tout premier match international de rugby qui eut lieu à Édimbourg entre l'Angleterre et l'Écosse. Quelle fut son émotion lorsqu'il foula le terrain et vit ses dix frères et sœurs parmi les spectateurs ! Défiant le mépris de leur père pour toutes les activités moldues et l'interdiction de revoir Angus à tout jamais, ils s'étaient mis en tête de le retrouver. Enchanté, Angus marqua le premier essai. L'Écosse remporta le match.

Les retrouvailles avec sa famille obligèrent Angus à repenser sa relation avec ses racines magiques. En 1900, il publia Ma Vie de Cracmol, un bestseller international et révolutionnaire. Jusqu'alors, les Cracmols vivaient dans l'ombre. Certains s'aventurèrent jusqu'aux portes du monde de la sorcellerie, se sentant toujours de qualité inférieure mais essayant de s'adapter. D'autres coupèrent leurs liens et vécurent comme des Moldus à part entière, dénigrant leurs origines. Ma Vie de Cracmol attira l'attention du monde des sorciers sur le sort de ces individus.

Angus Buchanan devint mondialement célèbre parmi les sorciers tout en étant adulé par les Moldus, un exploit jusqu'alors inédit. Les sorciers de nombreuses nationalités se mirent à le voir jouer. Malheureusement, le cricket n'était pas leur tasse de thé. Le rédacteur en chef des sports écrivit en 1902 dans La Gazette du Sorcier : un batteur incapable de voler défend trois bâtons au lieu d'un anneau tandis qu'un Vif sans ailes est lancé sur les bâtons. C'est tout. Et cela peut durer plusieurs jours. Le rugby eut plus de succès. Les sorciers admiraient la force et le courage de ces Moldus se livrant dans un sport si brutal sans transplaner ou boire du Poussoss pour réparer les fractures. Il y avait très certainement un peu de sadisme dans l'amusement des sorciers.

Événement unique dans les annales de l'histoire, Angus Buchanan fut honoré par les sorciers et les Moldus à sa mort. Trop modeste pour se rendre compte de son influence, Angus fut pourtant l'exemple parfait d'une personne ayant su affronter les aléas de la vie pour en sortir grandi. La coupe Angus Buchanan pour Effort exceptionnel est décernée chaque année à Poudlard et

Ma Vie de Cracmol en est à sa 110e édition.

Lorsqu'il s'agit de sports et de jeux sorciers (Quidditch, Quodpot, Creaothceann - officiellement banni mais toujours pratiqué illégalement, courses de balais, Bavboules, etc.) les sorciers sont particulièrement partisans et encouragent leur propre pays. En revanche, il est indigne de supporter toute autre équipe de rugby que l'Écosse. Depuis qu'Angus Buchanan a aidé le pays à remporter le premier match international de rugby il y a plus de 150 ans, parler de rugby écossais est devenu l'une des nombreuses couvertures pour les sorciers cherchant à se reconnaître au milieu des Moldus. Ces derniers doivent bien se demander quel intérêt peut avoir une équipe écossaise pour deux Péruviens ! Mais c'est toujours plus discret que de parler de Quidditch ou de comparer la longueur des baguettes en public.

Peu de temps après la mort d'Angus, le Club des sorciers supporters de l'Écosse fut fondé en sa mémoire par ses plus grands fans. Le CSSE existe encore aujourd'hui et ses membres sont aussi bien des sorciers écossais qu'étrangers. Ils se retrouvent la veille de chaque match international pour célébrer la mémoire d'Angus et profiter de quatre-vingt minutes à voir les Moldus se traîner dans la boue.

Le Code International du Secret Magique interdit formellement aux sorciers de participer à des sports moldus, mais il n'y a rien d'illégal à encourager une équipe moldue. En revanche, le CSSE a souvent dû démentir la rumeur qu'il avait pour mission secrète de placer clandestinement un Cracmol talentueux dans chaque équipe écossaise. Les suspects actuels incluent Kelly Brown (possible cousin de Lavande), Jim Hamilton (ressemblant fortement à Hagrid) et Stuart Hogg (inutile d'en rajouter).

L'histoire de la Coupe du Monde de Quidditch

Selon Le guide officiel de la Coupe du monde de Quidditch – publié par la Commission de Quidditch de la Confédération internationale des sorciers (CQCIS), et disponible dans toutes les librairies de sorcellerie respectables pour la somme exorbitante de trente-neuf Gallions - la compétition se déroule tous les quatre ans depuis 1473. Comme pour beaucoup d'autres éléments concernant la plus importante compétition sportive du monde de la sorcellerie, l'exactitude de cette information est remise en cause par de nombreuses personnes.

Étant donné qu'au cours des quinzième et seizième siècles seules les équipes européennes prenaient part à la compétition, les puristes préfèrent considérer que la Coupe du monde de Quidditch a été créée au dix-septième siècle, lorsque celle-ci fut ouverte aux joueurs de tous les continents. Il existe également des débats passionnés autour de la véracité de certains récits historiques des compétitions. De nombreuses analyses d'après-match se concentrent essentiellement sur la question de la présence d'interférences magiques, et si celles-ci ont pu, ou auraient pu, avoir des conséquences sur les résultats finaux.

La CQCIS a la tâche difficile de réguler cette compétition passionnée mais aussi anarchique. On raconte que le règlement concernant l'usage de la magie sur et en dehors du terrain remplit dix-neuf volumes. Il inclut des règles telles que celle-ci : « aucun dragon ne doit être introduit dans le stade, quelles qu'en soient les raisons, cela inclut – sans s’y limiter - les fonctions de mascotte de l'équipe, de réchauffe-entraîneur ou de réchauffe-tasse » ou encore « l'altération de toute partie du corps de l'arbitre, que celui-ci ait demandé ou non cette altération, entraînera une suspension à vie de la compétition et une éventuelle peine d’emprisonnement ».

Source de désaccords véhéments, dangereuse pour tous ceux qui y prennent part, et souvent à l'origine de troubles et de mouvements protestataires, la Coupe du monde de Quidditch est à la fois un évènement sportif exaltant et un cauchemar logistique pour son pays d'accueil.

Code international du secret magique

La mise en œuvre du Code international du secret magique en 1692 qui vise à cacher le monde magique aux Moldus, marque un tournant dans l'histoire de la Coupe du monde de Quidditch. La Confédération internationale des mages et sorciers (CIMS) considéra que la Coupe de monde de Quidditch était un risque majeur en raison du mouvement et du rassemblement de masse de la communauté internationale magique. Cependant, suite à de nombreuses protestations et menaces dont furent victimes les membres de la CIMS, il fut décidé que la compétition pouvait continuer à exister et un organisme de réglementation - la CQCIS - fut mis en place afin de trouver des lieux adéquats - souvent des landes isolées, des déserts ou des îles inhabitées. Des moyens de transports furent organisés pour les spectateurs, car pas moins de cent mille personnes sont à chaque fois attendues pour les phases finales. La tenue des matchs est également gérée par l'organisme, une tâche des plus ingrates et des plus difficiles dans le monde de la sorcellerie.

Déroulement de la compétition

Le nombre de pays présentant une équipe de Quidditch pour chaque coupe du monde varie à chaque compétition. Les pays à faible population peinent parfois à constituer une équipe de niveau suffisant, mais d'autres facteurs tels que les conflits internationaux ou les catastrophes naturelles peuvent aussi influencer le nombre d'équipes présentées. Cependant, n'importe quel pays peut présenter une équipe pendant les douze mois qui suivent la dernière finale.

Les équipes sont alors divisées en seize groupes à l'intérieur desquels chaque équipe rencontre toutes les autres sur une période de deux ans, jusqu'à ce que soient déterminées les seize équipes gagnantes qui continueront la compétition. Pendant la phase de groupes, la durée des matchs ne doit pas dépasser quatre heures afin d'éviter que les joueurs ne s'épuisent. Fatalement, cela veut dire que pour certains matchs de groupes, le Vif d'or n'est pas attrapé et la victoire se décide au nombre de buts. Chaque victoire remportée pendant la phase de groupes rapporte deux points. Une victoire avec une différence de plus de 150 points rapporte cinq points supplémentaires, elle rapporte trois points supplémentaires si la différence est de 100 points et un point supplémentaire si la différence est de 50 points. En cas d'égalité de nombre de points dans un groupe, le gagnant est l'équipe qui a attrapé le Vif d'or le plus grand nombre de fois, ou le plus rapidement, pendant ses matchs.

Les seize équipes restantes sont classées selon le nombre de points qu'elles ont obtenus au cours de la phase de groupes. L'équipe qui a obtenu le plus de points rencontre l'équipe qui a obtenu le moins de points. La deuxième équipe qui a obtenu le plus de points rencontre la deuxième équipe qui a obtenu le moins de points, etc. En théorie, les deux meilleures équipes se rencontreront pour la finale.

Les arbitres sont désignés par la CQCIS.

Compétitions tristement célèbres

Il n'y a pas de Coupe du monde de Quidditch sans contestations, mais certaines sont restées gravées dans les esprits. Voici quelques-unes des compétitions les plus tristement célèbres.

L'Attaque de la Forêt tueuse

L'atroce point culminant de la finale de 1809 opposant la Roumanie à la Nouvelle-Espagne (maintenant connue sous le nom de Mexique) est rentré dans l'histoire du monde de la sorcellerie comme étant la pire démonstration de colère et mauvais caractère jamais donnée par un joueur. Les accès de fureur de Niko Nenad en quart de finale et en demi-finale avaient tellement impressionné ses coéquipiers que ceux-ci avaient fortement suggéré à leur entraîneur de le remplacer pour la finale. Malheureusement ce conseil ne fut pas suivi par le vieux sorcier ambitieux. Après le match, le coéquipier de Nenad, Ivan Popa (détenteur de l'Ordre international du mérite de la sorcellerie pour ses actions héroïques pendant la catastrophe) dit lors d’une enquête internationale : « Au cours des semaines précédentes nous avions vu Niko se frapper la tête avec son balai et, de frustration, mettre le feu à ses propres pieds. Je l'ai personnellement empêché d'étrangler deux arbitres. Cependant, je ne me doutais pas de ce qu'il avait prévu de faire si la finale ne tournait pas en notre faveur. Je veux dire, qui aurait pu penser à ça ? Il aurait fallu être aussi timbré que lui. » Nous ne savons toujours pas exactement quand et comment Nenad est arrivé à ensorceler une forêt tout entière à la lisière de la plaine de Sibérie occidentale, mais on suspecte qu'il avait des complices parmi des supporters dénués de principes, et il fut également par la suite prouvé qu'il avait versé des sommes substantielles à des mages noirs du pays. Après deux heures de jeu, la Roumanie était menée au nombre de points et commençait à s'essouffler. C'est à ce moment-là que Nenad a délibérément envoyé un Cognard en dehors du terrain, vers la forêt. L'effet fut immédiat et dévastateur. Les arbres prirent vie, arrachèrent leurs racines du sol et se dirigèrent droit sur le stade, écrasant tout sur leur passage, faisant de nombreux blessés et plusieurs morts. Ce qui avait été un match de Quidditch tourna rapidement en un combat d'arbres contre des humains, que les sorciers ne remportèrent qu'au bout de sept longues heures d’une bataille acharnée. Nenad ne fut pas poursuivi car il avait été tué dès les premières minutes par un épicéa particulièrement violent.

La compétition dont personne ne se souvient

La CQCIS insiste sur le fait que la Coupe du monde de Quidditch a lieu tous les quatre ans depuis 1473. C'est une source de fierté, car cela prouve que rien ne peut empêcher les sorciers de jouer au Quidditch, même pas les guerres, les intempéries ni les interférences avec les Moldus. La compétition de 1877 est cependant entourée de mystère. Celle-ci a sans aucun doute été planifiée : un lieu a été choisi (le désert du Ryn au Kazakhstan), le matériel publicitaire a été préparé, et les billets ont été vendus. Cependant, un jour d'août, le monde de la sorcellerie s'est réveillé sans aucun souvenir que la compétition ait eu lieu. Personne, aussi bien ceux qui possédaient un billet que les joueurs, ne se souvenait d'un seul match. Malgré cela, et pour des raisons qu'aucun d'entre eux ne peut expliquer, le batteur anglais Lucas Bargeworthy avait perdu presque toutes ses dents, les genoux de l'attrapeur canadien Angelus Peel formaient un angle bizarre, et la moitié de l'équipe d'Argentine fut retrouvée ligotée dans le sous-sol d'un pub à Cardiff. Ce qui s'était - ou ne s'était pas - précisément passé pendant la compétition n'a jamais pu être prouvé de manière satisfaisante. Les théories avancées vont d'un sortilège d'Amnésie de masse organisé par le Front de libération des Gobelins (à cette époque très actif et attirant un certain nombre de sorciers anarchistes mécontents) à une éruption d'éclabouille cérébrume, une variante particulièrement virulente de l'éclabouille commune, qui provoque une grande confusion et des troubles de la mémoire. Dans tous les cas, il fut jugé approprié de réorganiser la compétition l'année suivante, en 1878, et depuis la compétition a lieu tous les quatre ans, ce qui explique la légère anomalie qui s'est insérée dans l'expression « tous les quatre ans depuis 1473 ».

Royston Idlewind et les Dissimulateurs

En 1971, la CQCIS nomma un nouveau Directeur international, le sorcier australien Royston Idlewind, un ancien joueur qui faisait partie de l'équipe d'Australie lorsqu'elle remporta la Coupe du monde de Quidditch en 1966. Sa nomination au poste de Directeur international fut cependant un choix discutable en raison de ses opinions intransigeantes en matière de gestion des foules - une attitude sans aucun doute influencée par les nombreux sortilèges qu'il avait dû endurer en tant que poursuiveur vedette de l'équipe d'Australie. Lorsqu’Idlewind déclara : « La seule chose que je reproche au Quidditch, c’est la présence de la foule », les fans n'apprécièrent guère. L’opinion que les gens avaient de lui devint carrément hostile lorsqu'il décida d'introduire plusieurs règles draconiennes, la plus sévère étant une interdiction formelle d'amener des baguettes magiques dans les stades (règle qui ne s'appliquait pas aux membres de la CQCIS). De nombreux fans menacèrent de boycotter la Coupe du monde de 1974 en signe de protestation. Mais étant donné que l'ambition secrète d'Idlewind était de voir des tribunes vides, cette stratégie n'aurait pas été très efficace. La compétition commença comme prévu. La foule n'était pas abondante mais l'apparition de « Dissimulateurs », un nouveau type d'instruments de musique innovants, égaya chaque match. Ces objets en forme de tubes multicolores émettaient des cris d'encouragements et des bouffées de fumée de la couleur des équipes nationales. Alors que la compétition avançait, l'engouement pour les Dissimulateurs monta en puissance en même temps que celui de la foule. Quand arriva le jour de la finale Syrie - Madagascar, les tribunes regorgeaient de sorciers, et chacun était venu avec son propre Dissimulateur. Lorsque Royston Idlewind apparut dans la tribune officielle, cent mille Dissimulateurs se mirent à émettre des bruits inconvenants et se transformèrent aussitôt en baguettes magiques, ce qu’en réalité ils avaient toujours été. Humilié par le mépris général pour sa loi favorite, Royston Idlewind démissionna sur-le-champ. Même les supporters de l'équipe perdante de Madagascar eurent quelque chose à célébrer pendant la longue et bruyante nuit qui suivit.

La réapparition de la Marque des Ténèbres

La finale de Coupe du monde la plus tristement célèbre de ces derniers siècles fut le match qui opposa l'Irlande à la Bulgarie en 1994, et qui se déroula à Dartmoor en Angleterre. Pendant les célébrations d'après-match, suite à la victoire de l'Irlande, une démonstration de violence sans précédent éclata. Des partisans de Voldemort attaquèrent des sorciers, et capturèrent puis torturèrent des Moldus. Pour la première fois en quatorze ans, la Marque des Ténèbres apparut dans le ciel, créant un mouvement de panique qui fit de nombreux blessés parmi la foule. La CQCIS réprimanda fortement le ministère de la Magie après l'évènement, jugeant que les mesures de sécurité mises en place n'avaient pas été suffisantes étant donné l'existence connue de personnes de sang-pur à tendances violentes, au Royaume-Uni. Royston Idlewind sortit un bref instant de sa retraite pour faire la déclaration suivante dans La Gazette du sorcier : « Interdire les baguettes magiques ne vous semble plus aussi stupide maintenant, n'est-ce pas ? ».

Coupe du Monde de Quidditch (1990-2014)

1990

Canada 270, Écosse 240

Une défaite amère pour l'Écosse dont l'attrapeur Hector Lamont ne manqua le Vif d'or que de quelques millimètres. On se souvient de son interview d'après-match pendant laquelle il reprocha violemment à son père (Stubby Lamont, dit « Le trapu ») de ne pas lui avoir donné des doigts plus longs.

1994

Irlande170, Bulgarie 160

Ce qui se passa sur le terrain fut éclipsé par les événements qui suivirent le match. Le jeune attrapeur Viktor Krum réussit à s'emparer du Vif d'or de manière spectaculaire, ce qui sauva l'honneur de la Bulgarie, mais ne fut pas suffisant pour lui donner la victoire.

1998

Malawi 260, Sénégal 180

Seulement la deuxième finale entre pays africains de l'histoire. À la suite des émeutes de 1994, les dispositifs de sécurité furent plus que jamais renforcés. Le Sénégal faillit refuser de jouer lorsque les mascottes de leur équipe (les Yumboes) furent arrêtées à l'extérieur du stade. Les Yumboes sont une sorte d'elfes de maison africains. Ils prirent assez bien la chose mais se vengèrent en allant voler toute la nourriture présente dans un rayon de quinze kilomètres, puis disparurent dans la nuit.

2002

Égypte 450, Bulgarie 300

Une nouvelle défaite écrasante pour la Bulgarie. L'exceptionnelle attrapeuse égyptienne Rawya Zaghloul ravit de peu le Vif d'or à Viktor Krum. Après le match, Krum annonça en larmes qu'il prenait sa retraite.

2006

Burkina Faso 300, France 220

Une victoire populaire pour ce petit pays africain dont l'attrapeur Joshua Sankara fut rapidement nommé ministre de la Magie du Burkina Faso. Il démissionna deux jours plus tard, déclarant qu'il préférait de loin jouer au Quidditch.

2010

Moldavie 750, Chine 640

Un match très contesté, qui dura trois jours et qui fut une démonstration du meilleur Quidditch jamais vu depuis le début de ce siècle. La Moldavie, un tout petit pays, a toujours produit d'excellentes équipes de Quidditch. Les supporters ont eu le cœur brisé cette année de voir que leur équipe ne pouvait pas se qualifier à cause d'une épidémie de dragoncelle dans leur camp d'entraînement.

Coupe du monde de Quidditch 2014

Cette année, la Coupe du monde de Quidditch s'annonce comme toujours aussi palpitante. Voici la liste des équipes en lice :

Brésil, Bulgarie, Tchad, Îles Fiji, Allemagne, Haïti, Côte d'Ivoire, Jamaïque, Japon, Liechtenstein, Nouvelle-Zélande, Nigéria, Norvège, Pologne, États-Unis et Pays de Galles.

Le Nigéria et la Norvège étant les deux équipes les mieux classées, elles partent favorites dans cette compétition. Pour la première fois, on pense que les États-Unis ont une chance d'atteindre la finale. Le retour de Viktor Krum, qui a décidé de sortir de sa retraite pour rejoindre l’équipe de Bulgarie, a généré beaucoup d'intérêt. À 38 ans, Krum est un peu âgé pour jouer au poste d'attrapeur, mais il a décidé de « gagner la Coupe du monde avant de mourir ». Pour cette raison, la Bulgarie reçoit le soutien des pays qui ne se sont pas qualifiés. La qualification du Liechtenstein dans son groupe au détriment de la Chine, finaliste lors de la dernière coupe du monde, a contrarié les prévisions. La mascotte du Liechtenstein est un énorme Augurey à l'aspect sinistre qui répond au nom de Hans et qui a son propre fan club.

Mis à part cela, rien de très particulier n'a été noté au sujet de cette Coupe du monde. Des rumeurs circulant sur le fait que l'équipe d'Haïti avait utilisé des Inferi pour intimider les autres équipes ont été écartées par la CQCIS comme étant « malveillantes et sans fondement ». Les accusations disant que l'attrapeuse polonaise Bonawentura Wójcik était en fait le célèbre attrapeur italien Luciano Volpi métamorphosé en Wójcik, furent démenties lorsque Luciano Volpi accepta de participer à une conférence de presse au côté de Wójcik. La sélectionneuse de l'équipe du Pays de Galles, Gwenog Jones, ancienne joueuse des Harpies de Holyhead, menaça « d'ensorceler la tronche » de son rival brésilien, l’entraîneur José Barboza lorsqu'il traita ses poursuiveuses de « vieilles harpies sans talent », une citation qui, selon lui, aurait été sortie de son contexte.

La cérémonie d'ouverture aura lieu le mois prochain dans le désert de Patagonie.

L'académie de magie de Beauxbâtons

Bien que l'emplacement exact de Beauxbâtons soit tenu secret, beaucoup s'accordent à dire que l'académie se situe quelque part dans les Pyrénées. Selon ses visiteurs, l'école occupe un château d'une beauté à couper le souffle, entouré de jardins et de pelouses à la française découpés par magie dans le relief montagneux. L'académie de Beauxbâtons se compose essentiellement d'élèves français, mais elle accueille aussi des Espagnols, des Portugais, des Hollandais, des Luxembourgeois et des Belges (Beauxbâtons et Durmstrang ont des effectifs beaucoup plus importants que Poudlard). On dit que la construction de son magnifique château et de son parc fut partiellement financée par de l'or alchimique, Nicolas et Pernelle s'étant rencontrés à Beauxbâtons durant leurs études. La splendide fontaine qui se dresse au cœur du parc de l'école et qui, selon certains, aurait des pouvoirs curatifs et embellisseurs, porte d'ailleurs leur nom.

Beauxbâtons a toujours eu des relations cordiales avec Poudlard, même si les deux écoles entretiennent une rivalité raisonnable durant certaines compétitions internationales comme le tournoi des Trois Sorciers (que Beauxbâtons a remporté soixante-deux fois et Poudlard soixante-trois fois).

Outre les Flamel, les anciens élèves les plus célèbres de Beauxbâtons sont Vincent Duc de Trèfle-Picques, qui fuit la Terreur en se jetant un charme de camouflage sur le cou pour faire croire qu'il venait d'être décapité, Luc Millefeuille, le tristement célèbre pâtissier qui empoisonnait des Moldus et Fleur Delacour, qui combattit vaillamment dans la célèbre Bataille de Poudlard et se vit décerner des médailles de courage par les ministères français et britanniques de la Magie. La directrice de l'école, Olympe Maxime, est (malgré ses vives protestations) une demi-géante, d'une grande intelligence, toujours très élégante et imposante.

Durmstrang

Des onze principales écoles de sorcellerie en existence, Durmstrang est celle qui a eu la pire réputation pendant de nombreuses années, même si ceci n'était pas tout à fait justifié. De très grands sorciers et sorcières ont étudié à Durmstrang, pourtant, cette école est tombée, par deux fois, aux mains de sorciers à la réputation douteuse ou aux intentions malveillantes. Elle a aussi produit un sorcier tristement célèbre.

Le premier de ces sinistres directeurs, Harfang Munter, s'empara de la direction de l'école peu de temps après la mort suspecte de sa fondatrice, la grande sorcière bulgare, Nérida Vulchanova. C'est Munter qui donna à Durmstrang sa réputation pour les duels et diverses formes de magie martiales. Aujourd'hui encore, ces disciplines font partie intégrante du programme scolaire de l'école. La deuxième période sombre de l'histoire de Durmstrang débuta sous la direction d'Igor Karkaroff, un ancien Mangemort qui quitta précipitamment ses fonctions lorsque Lord Voldemort revint d'exil, craignant les représailles de ce dernier. Karkaroff était un sorcier égocentrique et sans scrupule, qui aimait entretenir un climat de terreur et d'intimidation au sein de l'école. Effarés par ses pratiques, beaucoup de parents retirèrent leurs enfants de Durmstrang durant son mandat.

L'élève qui a certainement le plus nui à la réputation de l'école est sans aucun doute Gellert Grindelwald, l'un des sorciers les plus dangereux du XXe siècle. Au cours des dernières années, Durmstrang a toutefois connu une renaissance, et produit de talentueux sorciers, comme notamment Viktor Krum, la star internationale de Quidditch.

L'emplacement exact de Durmstrang reste inconnu même si l'on pense que l'école se situe dans le Grand Nord. Durmstrang est certainement la plus secrète de toutes les écoles de sorcellerie. Tous ses visiteurs doivent subir un sortilège d'Amnésie afin d'oublier la manière dont ils y sont arrivés. Certains ont néanmoins raconté avoir vu un immense parc avec de magnifiques vues et d'un gigantesque navire spectral amarré sur le lac derrière l'école, depuis lequel les élèves s'entraînent à plonger en été.

La Gazette du sorcier

Exception faite de certaines revues mineures, comme Le Chicaneur, il n'existe qu'un seul et unique journal d'actualité magique en Grande-Bretagne : La Gazette du Sorcier. Ce journal, dont les bureaux se situent sur le Chemin de Traverse, est livré chaque matin par hibou à pratiquement tous les foyers de la communauté magique britannique. Chaque lecteur achète son exemplaire en plaçant des pièces de monnaie dans la petite sacoche accrochée à la patte du hibou livreur. Il arrive parfois que La Gazette publie une édition spéciale en fin de journée pour couvrir certains faits exceptionnels de grand intérêt comme par exemple le signalement d'une Ford Anglia volante à travers la campagne anglaise.

La Gazette n'est pas un journal particulièrement objectif et certains de ses articles versent bien souvent dans le sensationnalisme. Ceci est particulièrement le cas des articles rédigés par son reporter vedette, Rita Skeeter. Bien qu'a priori indépendant, le journal a aussi parfois été influencé par le ministère de la Magie (ou par l'autorité gouvernementale en place) afin d'enterrer certaines questions jugées trop gênantes. Dans la version anglaise de Harry Potter, le nom de La Gazette du Sorcier (« Daily Prophet ») se prononce exactement de la même manière que le mot « profit », trahissant ainsi la véritable philosophie de ses dirigeants (même si j'ai aussi choisi ce nom pour le sens premier de « prophète » qui correspond assez bien à la mission d'un journal magique qui prétend annoncer les nouvelles avant même qu'elles ne se produisent.)

En règle générale, le monde des sorciers s'intéresse assez peu à la politique (ce qui ne veut pas dire que La Gazette est dénuée de motivation politique). Ce qui passionne le plus la grande majorité des membres de cette petite communauté marginale (et parfois même menacée) sont les résultats de la ligue de Quidditch, les violations du Code international du secret magique, les nouvelles lois farfelues qu'invente périodiquement le service des Détournements de l'Artisanat moldu et les dates des concerts de Celestina Moldubec ou des Bizarr' Sisters.

Tandis que dans le monde moldu, Internet gagne peu à peu du terrain sur les journaux traditionnels menaçant de les remplacer un jour, tout porte à croire que chez les sorciers, la version papier de La Gazette continuera à perdurer de génération en génération. Mais peut-être que si les journaux moldus contenaient eux aussi des photos qui bougent leur avenir serait assuré.

Le lac de Poudlard

Le parc de Poudlard fait en partie office de réserve naturelle pour les créatures magiques qui ne peuvent pas vivre dans des zones peuplées par les Moldus.

Le lac est rempli de créatures qui feraient se pâmer de plaisir n'importe quel naturaliste Moldu, à condition qu'il ne soit pas d'abord saisi de terreur. Il y a des Strangulots (de petits démons des eaux vicieux), des êtres de l'eau (d'origine écossaise et robustes) et un calmar géant à moitié domestiqué qui laisse les élèves lui chatouiller les tentacules les jours de beau temps lorsqu'il se prélasse dans les eaux peu profondes.

Les calmars géants existent vraiment, mais ces créatures restent très mystérieuses. Leurs extraordinaires corps ont été retrouvés un peu partout dans le monde, mais c'est seulement en 2006 qu'un calmar géant a été filmé pour la première fois par des Moldus. Je soupçonne fortement ces créatures d'avoir des pouvoirs magiques.

Les commentaires de J. K. Rowling

Le lac est le lieu dans lequel se déroule la deuxième tâche que doivent réussir les champions du Tournoi des Trois Sorciers dans La Coupe de Feu. C'est également ma tâche préférée. J'aime le fait qu'elle donne la chair de poule. Les différentes méthodes utilisées par les champions pour respirer sous l'eau sont variées et j'ai adoré me plonger dans les profondeurs d'une partie de Poudlard qui n'avait encore jamais été visitée. Dans la première version de La Chambre des Secrets j'avais prévu que Harry et Ron, à bord de la Ford Anglia de Mr Weasley, s'écrasent dans le lac et rencontrent les êtres de l'eau pour la première fois. À cette époque j'envisageais le fait que le lac pourrait mener à d'autres lieux et que les êtres de l'eau pourraient avoir un rôle plus important dans les livres suivants. Je pensais donc qu'à ce stade il était important que Harry prenne déjà connaissance de ces deux éléments de l'action. Cependant, le Saule cogneur a permis un atterrissage forcé plus satisfaisant et moins compliqué. De plus, il fut ensuite un élément déterminant dans Le Prisonnier d'Azkaban. Le lac de Poudlard (qui est en fait un lac écossais constitué d'eau douce et sans accès à la mer) n'a finalement jamais été utilisé en tant que portail pour rejoindre d'autres mers ou rivières. Cependant, le vaisseau de Durmstrang émergeant de ses profondeurs dans La Coupe de Feu suggère que si vous voyagez à bord d'un navire enchanté vous pourriez éventuellement prendre un raccourci magique pour rejoindre d'autres points d'eau.

Chouettes et hiboux

La vieille superstition britannique disant qu'il est de mauvais augure de voir un hibou voler en plein jour est facilement explicable : lorsque les sorciers sortent à découvert pour envoyer des messages pendant la journée cela signifie qu'il se prépare quelque chose de dramatique dans le monde magique. Les Moldus en subissent parfois les conséquences, sans savoir pourquoi.

Le hibou étant (principalement) un prédateur nocturne, les Moldus le voient comme un animal sinistre. C'est cependant un serviteur fidèle et un précieux compagnon pour les sorcières et les sorciers depuis des siècles. Malgré les nombreuses alternatives magiques possibles en matière de communication longue distance (dont les Patronus, la poudre de cheminette et les objets enchantés tels que les miroirs et même les pièces), le hibou est fidèle et fiable et reste donc la méthode de communication la plus utilisée par les sorciers à travers le monde. Les hiboux opèrent sous le couvert de la nuit (moment pour lequel les Moldus ont une aversion superstitieuse), ils ont une vision nocturne particulièrement bien développée, sont agiles, furtifs et capables d'être agressifs si nécessaire. Ces caractéristiques en font d'excellents messagers, mais c'est aussi précisément à cause de celles-ci que les Moldus se méfient d'eux. Les hiboux employés par les sorciers à travers le monde sont tellement nombreux que l'on peut affirmer sans trop se tromper que pratiquement tous appartiennent soit au Service de hibou postal de leur pays, soit à un particulier sorcière ou sorcier.

Que ce soit parce qu'ils ont des dispositions pour la magie (de la même façon que les cochons y sont imperméables), ou parce qu'ils ont été domestiqués et dressés par de nombreuses générations de sorciers et ont donc une facilité particulière dans ce domaine, les hiboux sont rapides et semblent être doués pour retrouver la sorcière ou le sorcier à qui leurs lettres sont adressées.

Le lien mystique entre une personne et son nom est connu depuis longtemps des sorcières et des sorciers de toutes les cultures. Le processus reste cependant mystérieux, même pour ceux qui dressent les jeunes hiboux pour en faire des animaux de compagnie ou des hiboux postaux. Néanmoins, ces oiseaux semblent capables d'établir ce lien et peuvent ainsi retrouver la sorcière ou le sorcier en question n'importe où dans le monde. Un hibou n'a pas besoin d'adresse, mais il est courant que les sorcières et les sorciers indiquent un lieu sur l'enveloppe au cas où le hibou serait intercepté et que la lettre tomberait dans d'autres mains.

Si une sorcière ou un sorcier ne souhaite pas recevoir de lettres (ou être repéré par quelque autre moyen), il ou elle pourra faire appel à un des nombreux sortilèges de Répulsion, Désillusion ou Dissimulation existants. Il est possible de bloquer l'arrivée de toute correspondance ou simplement de celle apportée par un hibou en particulier. Si une sorcière ou un sorcier ne veut vraiment pas être joint par un créancier persévérant ou par un ex-petit ami ou une ex-petite amie, un sortilège de Dissimulation peut être utilisé sur la personne en question. Cependant, cette tactique peut facilement être déjouée en demandant à quelqu'un d'autre d'envoyer le hibou. Il faut en général une puissante magie de protection et l'envie de renoncer à de nombreuses cartes d'anniversaire pour éviter d'attirer l'attention des hiboux postaux.

Les hiboux dressés sont chers et les sorciers partagent souvent un seul hibou au sein d'une même famille ou alors ils utilisent les hiboux postaux.

Les commentaires de J. K. Rowling

Ma passion et ma fascination pour les hiboux est bien antérieure à la création de Harry Potter. Je pense qu'elle vient d'une peluche en forme de hibou que ma mère m'avait faite lorsque j'avais six ou sept ans et que j'aimais énormément.

Bien sûr, les hiboux sont depuis longtemps associés à la magie et figurent sur de nombreuses vieilles illustrations représentant des sorcières et des sorciers. C'est la créature magique la plus répandue, juste après les chats. La chouette, et par extension le hibou, sont associés à la sagesse depuis l'époque romaine. C'est le symbole de Minerve, la déesse de la sagesse.

Les espèces de hiboux et de chouettes représentées dans les livres de Harry Potter incluent le grand duc (massif, tacheté et féroce, utilisé par Drago Malefoy), le petit duc (minuscule, tout mignon, mais pas très imposant, comme Coquecigrue utilisé par Ron), et le harfang des neiges aussi appelé chouette Harfang (c'est Hedwige, utilisée par Harry).

J'ai fait quelques erreurs évidentes lorsque j'ai décrit Hedwige. Tout d'abord, les chouettes Harfang sont diurnes (c'est à dire qu'elles chassent plutôt de jour). Elles sont également pratiquement dépourvues de cri. Les hululements sonores d'approbation, de mécontentement ou de réconfort de Hedwige doivent dont être attribués à ses capacités magiques. Enfin, comme me l'ont gentiment écrit dans leurs lettres de nombreux passionnés de chouettes et de hiboux au tout début de l'aventure Harry Potter, ces animaux ne mangent pas de bacon (Hedwige aime grignoter un petit bout de bacon après avoir livré son courrier au petit déjeuner).

Lorsque j'ai imaginé Errol, la vieille chouette de la famille Weasley, épuisée par des années de service, j'avais en tête une image que je pensais avoir vue quelque part. Elle représentait un grand oiseau à l'air un peu perplexe et comique avec ses plumes grises ébouriffées mais dont je ne connaissais pas l'espèce. Je me demandais même si j'avais vraiment vu une photo ou si mon imagination avait pris le dessus. C'est donc avec un plaisir immense que j'ai découvert la volière des studios de Leavesden dans lesquels ils étaient en train de tourner Harry Potter à l'École des Sorciers. J'ai vu une rangée de grosses chouettes grises aux plumes touffues qui me regardaient l'air perplexe, chacune étant la réplique exacte de l'image que je croyais avoir imaginée. C'était des chouettes lapones et elles étaient toutes là pour jouer le rôle d'Errol.

La Pensine

Une Pensine est un récipient large et peu profond fait de métal ou de pierre, souvent minutieusement décoré ou incrusté de pierres précieuses. Elle renferme des sortilèges puissants et complexes. Les Pensines sont rares, car seuls les sorciers plus expérimentés les utilisent tandis que la plupart des autres sorciers ont peur de s'en servir.

Les dangers connus de la Pensine sont liés à son emprise sur la mémoire et la pensée. La Pensine est ensorcelée pour recréer les souvenirs afin qu'ils puissent être à nouveau vécus. Chaque détail rangé dans le subconscient est extrait, puis fidèlement reconstitué pour que soit le propriétaire soit une autre personne (et c'est là tout le danger) puisse entrer dans les souvenirs et s'y déplacer. Inévitablement, quiconque a des choses à cacher, a honte de son passé, souhaite garder précieusement ses secrets ou protéger sa vie privée se méfiera d'un objet tel que la Pensine.

Il est encore plus difficile d'utiliser la Pensine pour examiner et organiser ses pensées et idées que pour recréer ses souvenirs. Très peu de sorciers en sont capables. Cette utilisation de la Pensine est notamment illustrée par Albus Dumbledore, au chapitre trente de Harry Potter et la Coupe de Feu, lorsqu'il ajoute des pensées à la Pensine et que le visage de Harry se transforme en celui de Rogue. Dumbledore se rappelle alors de la connexion cachée entre Rogue et Harry (Rogue était amoureux de la mère de Harry et il est, à contrecœur, tenu par l'honneur de le protéger).

Considérée comme un objet extrêmement personnel, la Pensine, tout comme la baguette magique, est enterrée comme le veut la tradition avec la sorcière ou le sorcier qui la détient. Les pensées ou les souvenirs laissés dans la Pensine sont, sauf avis contraire, enfouis avec leur propriétaire. Toutefois, la Pensine de Poudlard n'appartient pas à une seule personne, mais à toute l'école. Une longue lignée de directrices et de directeurs l'ont utilisée et y ont laissé leur expérience de la vie sous forme de souvenirs. Cet héritage est une inestimable bibliothèque de références pour la directrice ou le directeur en exercice.

La Pensine de Poudlard est faite de pierre richement sculptée et elle est gravée de runes saxonnes modifiées. Cela en fait un objet extrêmement ancien qui datant d'avant la création de l'école. Une légende (non confirmée) raconte que les fondateurs ont découvert la Pensine à demi enterrée dans le sol même où ils avaient décidé d'ériger leur école.

Dans la version anglaise de Harry Potter, la Pensine s'appelle une « Pensieve ». Cette invention est le télescopage de l'adjectif « pensive » qui a le sens de « très réfléchi, songeur » et du mot « sieve » qui signifie « tamis » et fait référence à la fonction de l'objet qui trie la masse de pensées et de souvenirs. Un jeu de mots similaire a été adopté en français avec « pensif » et « bassine ».

Blessures et Maladies

Je me suis très tôt posé des questions sur les maladies et les blessures lorsque j'ai commencé à créer le monde de Harry Potter. Est-ce que les sorciers pouvaient attraper des rhumes ? Est-ce qu'ils pouvaient guérir les maladies qui désemparent les Moldus ? Existait-il des sorciers infirmes ? La médecine des sorciers pouvait-elle tout guérir ou bien avait-elle des limites et si oui, lesquelles ?

Certaines de ces questions se retrouvent au cœur de l'histoire car le thème de la mort est présent dans chacun des tomes de Harry Potter. Ayant décidé que la magie ne pouvait pas ressusciter les morts (même la Pierre de Résurrection n'y parvient pas véritablement), je devais alors établir ce qui pouvait tuer un sorcier. Je devais aussi choisir les différentes sortes de maladies qu'ils pouvaient contracter, les blessures qu'ils pouvaient se faire et déterminer celles qui pouvaient être guéries.

J'ai décidé que, de manière générale, les sorciers auraient le pouvoir de corriger ou annuler ce qui est de nature « ordinaire » mais pas ce qui est de nature « magique ». Par exemple, un sorcier peut attraper les mêmes maladies qu'un Moldu mais il peut les guérir. Il peut également survivre sans problème à la piqûre d'un scorpion qui aurait tué un Moldu, mais il peut mourir s'il est mordu par une Tentacula vénéneuse. De la même manière, les os cassés de manière non magique, comme par exemple lors d'une chute ou d'une bagarre, peuvent être réparés par la magie, mais les conséquences de sortilèges lancés ou retournés contre soi peuvent être graves, permanentes ou même mettre la vie en danger. C'est la raison pour laquelle Gilderoy Lockhart restera amnésique, victime de son propre sortilège d'Amnésie raté. C'est pour cela que les pauvres Londubat resteront pour toujours affectés par la torture magique qu'ils ont subie. C'est aussi pour cela que Maugrey Fol Œil est affublé d'une jambe de bois et d'un œil magique car il a été irrémédiablement mutilé au cours d'une bataille entre sorciers. La mère de Luna Lovegood, Pandora, est morte après avoir été frappée par un de ses propres sortilèges alors qu'elle faisait des expérimentations et Bill Weasley porte des cicatrices à vie après sa rencontre avec Fenrir Greyback.

On peut donc considérer que même si les sorciers sont très avantagés par rapport à nous les Moldus en ce qui concerne la grippe et d'autres maladies plus graves, ils doivent en revanche faire face à des problèmes que nous ne rencontrons jamais. Non seulement le monde des Moldus ne connait pas le Filet du Diable ou les Scroutts à pétard, mais le Code du secret magique nous permet également de n'être jamais au contact d'une personne qui pourrait nous transmettre l'éclabouille ou la dragoncelle (comme son nom l'indique, c'est une maladie qu'attrapent les sorciers qui travaillent au contact de dragons appelés Dents-de-vipère du Pérou).

La maladie dont souffre Remus Lupin est une allusion délibérée aux maladies transmises par le sang telles que le VIH et aux manifestations qui en résultent. La potion que Rogue lui prépare est semblable à un antirétroviral et lui permet de ne pas développer la version « généralisée » de sa maladie. L'isolement dont peuvent souffrir les personnes atteintes d'une maladie chronique est une notion amplement abordée dans le traitement du personnage de Lupin. Maugrey Fol Œil, quant à lui, est l'Auror le plus coriace de tous, un homme qui a su surmonter ses handicaps les plus importants.

Harry Potter et l'Ordre du Phénix

Dolores Ombrage

Date d'anniversaire : 26 août
Baguette magique : Bouleau et ventricule de dragon, 20.32 centimètres
Maison de Poudlard : Serpentard
Aptitudes particulières : Sa plume noire pour les punitions est un objet de sa propre invention
Ascendance : Mère moldue, père sorcier
Famille : Célibataire, sans enfants
Hobbies : Collectionner les assiettes ornementales de la gamme « Félin Fringant », ajouter des dentelles ou des volants aux tissus, des fioritures aux objets inanimés, et inventer des instruments de torture

Dolores Jane Ombrage était l'aînée et la fille unique d'Orford Ombrage, un sorcier, et d'Ellen Craclmell, une Moldue qui avait également un fils Cracmol. Les parents de Dolores étaient coincés dans un mariage malheureux et leur fille les détestait en secret tous les deux : Orford pour son manque d'ambition (il n'avait jamais eu de promotion et travaillait pour le Département de la maintenance magique au ministère de la Magie), et Ellen pour sa frivolité, sa nature désordonnée et sa lignée Moldue. Orford et sa fille reprochaient à Ellen l'absence de compétences magiques du frère de Dolores, ce qui entraîna la division de la famille lorsqu'elle eut quinze ans. Orford et Dolores restèrent ensemble alors qu'Ellen retourna vivre dans le monde des Moldus avec son fils. Dolores n'adressa plus jamais la parole à sa mère et à son frère, et ne les revit jamais. Elle raconta par la suite à tous ceux qu'elle rencontrait qu'elle était de sang pur.

Devenue une sorcière accomplie, Dolores entra au ministère de la Magie en tant que simple stagiaire dans le Service des usages abusifs de la magie, immédiatement après avoir terminé ses études à Poudlard. Bien qu'elle n'eut que dix-sept ans, Dolores montrait des tendances sadiques, et ne manquait pas de sens critique et de préjugés. Cependant, son attitude consciencieuse, la manière qu'elle avait de flatter ses supérieurs et la ruse impitoyable qu'elle employait pour s'approprier le mérite du travail des autres lui valurent rapidement des promotions. Dolores n'avait pas encore trente ans lorsqu'elle fut nommée Directrice de cabinet. Il n'y avait plus qu'un pas à franchir pour obtenir des postes plus importants au sein du Département de la justice magique. Elle avait, à cette époque, persuadé son père de prendre une retraite anticipée, moyennant le versement d'une rente, afin de s'assurer qu'il disparaisse discrètement du paysage. Chaque fois que quelqu'un lui demandait si elle était parente avec l'Ombrage qui astiquait les sols (la plupart du temps un de ses collègues qui ne l'appréciait pas beaucoup), Dolores esquissait son plus beau sourire, éclatait de rire, et niait toute relation avec lui en disant que son père décédé avait été un membre distingué du Magenmagot. Des choses désagréables arrivaient souvent aux personnes qui lui parlaient d'Orford ou de tout autre sujet que Dolores n'aimait pas aborder, et les gens qui désiraient rester amis avec elle faisaient semblant de croire à sa version des faits sur sa famille.

Dolores fit tout ce qu'elle put pour gagner l'amour de l'un de ses supérieurs - n'importe lequel, elle savait simplement que son propre statut et sa sécurité seraient mieux assurés si elle avait un époux puissant - mais elle ne se maria jamais. Ceux qui la connaissaient bien reconnaissaient qu'elle travaillait beaucoup et qu'elle avait de l'ambition, mais ils avaient du mal à l'apprécier en tant que personne. Après un petit verre, Dolores avait tendance à formuler des idées peu indulgentes, et même les antimoldus pouvaient être choqués par les propos qu'elle tenait, en privé, sur le traitement que la communauté non magique méritait. Au fil des années, Dolores s'endurcit davantage et monta en grade au ministère. Son goût pour les accessoires de petite fille s'accentua, et son bureau se remplit de fanfreluches et de dentelles. Elle avait une affection particulière pour tout ce qui représentait des chatons (même si elle trouvait les vrais plutôt salissants). Alors que Cornelius Fudge, le ministre de la Magie, commençait à devenir de plus en plus paranoïaque et inquiet qu'Albus Dumbledore prenne sa place, Dolores réussit à se frayer un chemin jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir en entretenant la vanité et les craintes de Fudge, et se présenta comme étant une des rares personnes en qui il pouvait avoir confiance.

La nomination de Dolores en tant qu'Inquisitrice de Poudlard lui permit, pour la première fois de sa vie, de donner libre cours à ses préjugés et à sa cruauté. Elle n'avait pas été heureuse pendant ses années à l'école, car on ne lui avait accordé aucune responsabilité, et elle savourait maintenant l'opportunité qui lui était donnée de revenir à Poudlard et d'exercer son pouvoir sur ceux qui (pensait-elle) l'avaient sous-estimée.

Dolores a ce que l'on peut appeler la phobie des êtres qui ne sont pas entièrement humains. Son dégoût pour Hagrid, le demi-géant, et sa peur des centaures sont révélateurs de son angoisse pour ce qui est inconnu et ce qui est en rapport avec la vie sauvage. Dolores est une personne qui aime tout contrôler, et ceux qui défient son autorité et sa vision du monde doivent, d'après elle, être punis. Elle aime, plus que tout, assujettir et humilier les autres et il y a, somme toute, peu de différences entre Dolores Ombrage et Bellatrix Lestrange, hormis leur allégeance.

Le séjour de Dolores à Poudlard se termina de manière désastreuse. Elle abusa des pouvoirs que Fudge lui avait donnés et dépassa les limites de sa propre autorité, emportée par son fanatisme démesuré. Après sa malheureuse carrière à Poudlard, secouée mais impénitente, Dolores retourna travailler dans un ministère plongé dans le chaos à cause du retour de Lord Voldemort. Les changements de régime qui s'imposèrent à la suite de la démission forcée de Fudge permirent à Dolores de reprendre son ancien poste au ministère. Le nouveau ministre, Rufus Scrimgeour, avait des problèmes plus importants à gérer que de s'occuper de Dolores Ombrage. Scrimgeour fut plus tard puni pour cet oubli, et le fait que le ministère ne sanctionna jamais Dolorès pour ses nombreux abus de pouvoir apparut à Harry comme une marque de complaisance et même de négligence. Harry considéra la présence de Dolores au ministère et l'absence de punition pour son comportement à Poudlard comme la preuve d'une corruption fondamentale à l'intérieur du ministère, et il refusa en conséquence de coopérer avec le nouveau ministre. Il faut noter que Dolores est la seule personne, autre que Voldemort, à avoir laissé une cicatrice physique à Harry en l'ayant obligé, pendant une retenue, à graver les mots « Je ne dois pas dire de mensonges » au dos de sa propre main.

Dolores fut encore plus heureuse au ministère qu'auparavant. Lorsque le ministère fut infiltré par les serviteurs du Seigneur des Ténèbres et que Pius Thiclmesse, une marionnette de celui-ci, en prit le contrôle, Dolores se trouva enfin dans son propre élément. Des Mangemorts haut placés se rendirent compte qu'elle avait plus de choses en commun avec eux qu'avec Albus Dumbledore. En conséquence, Dolores garda son poste et obtint même davantage de pouvoir en devenant directrice de la Commission d'Enregistrement des nés-Moldus. Cette commission était en réalité un tribunal irrégulier envoyant en prison toutes les personnes nées de parents moldus sous prétexte qu'elles avaient « volé » leur baguette et leur magie.

Alors qu'elle était en train de présider l'audience d'une femme innocente, Harry Potier parvint enfin à attaquer Dolores, au coeur même du ministère, et lui vola le horcruxe qu'elle portait sans le savoir.

Après la chute de Voldemort, Dolores Ombrage fut jugée pour avoir activement coopéré au régime du Seigneur des Ténèbres, et elle fut reconnue coupable d'avoir torturé, emprisonné et condamné à mort plusieurs personnes (certains des nés-Moldus qu'elle avait envoyés à Azkaban ne survécurent pas à cette épreuve).

Les Ministres de la Magie

Le ministère de la Magie a été officiellement créé en 1707 avec la nomination du tout premier homme à porter le titre de « ministre de la Magie », Ulick Gamp*. Le ministre de la Magie est élu démocratiquement, bien qu’à certaines périodes de crise, le poste ait été simplement proposé à une personne sans vote public (Albus Dumbledore a reçu cette invitation et l’a refusée à plusieurs reprises).La durée du mandat du ministre n’est pas fixe, mais il ou elle est dans l’obligation d’organiser régulièrement des élections à un intervalle maximal de sept ans.Les ministres de la Magie tiennent habituellement beaucoup plus longtemps que leurs homologues moldus.De manière générale et malgré de nombreuses plaintes et récriminations, ils sont soutenus par leur communauté d’une façon rarement vue chez les Moldus. C’est peut-être parce que les sorciers ont le sentiment que si les Moldus voyaient qu’ils n’arrivent pas à gérer correctement leur sort, ces derniers pourraient essayer de se mêler de leurs affaires.

Le Premier ministre moldu n’intervient en aucun cas dans la nomination du ministre de la Magie, dont l’élection relève exclusivement de la communauté magique. Toutes les affaires liées à la communauté magique en Grande-Bretagne sont gérées par le ministre de la Magie qui est le seul responsable de son ministère. Les visites d’urgence du ministre de la Magie au Premier ministre moldu sont annoncées par un portrait d’Ulick Gamp (tout premier ministre de la Magie) accroché au mur du cabinet du Premier ministre moldu au 10, Downing Street.

Aucun Premier ministre moldu n’a jamais mis les pieds au ministère de la Magie pour des raisons résumées de manière très laconique par l’ancien ministre Dugald McPhail (en poste de 1858 à 1865) : « leur pauv’ p’tit cerveau aurait pas tenu l’choc. »

Ulick Gamp 1707 – 1718

Ancien chef du Magenmagot, Gamp eut la lourde tâche de maintenir l’ordre dans une communauté hargneuse et effrayée. Il dut également s’adapter à l’instauration du Code international du secret magique. Son plus grand legs est la création du Département de la justice magique.

Damocles Rowle 1718 – 1726

Rowle fut élu en proposant d’être « dur avec les Moldus ». Critiqué par la Confédération internationale des sorciers, il fut poussé à la démission.

Perseus Parkinson 1726 - 1733

Il tenta de promulguer une loi rendant illégal le mariage avec les Moldus. Il interpréta mal l’opinion publique et la communauté magique, fatiguée du sentiment anti-Moldus et favorable à la paix, ne le réélut pas dès la première occasion.

Eldritch Diggory 1733 - 1747

Ministre populaire, il fut le premier à lancer un programme de recrutement d’Aurors. Il décéda (de la dragoncelle) pendant son mandat.

Albert Boot 1747 - 1752

Sympathique, mais incompétent,il démissionna après une révolte de gobelins mal gérée.

Basil Flack 1752 - 1752

Ministre au mandat le plus court,il ne resta en poste que deux mois. Il démissionna après que les gobelins ont uni leurs forces avec les loups-garous.

Hesphaestus Gore 1752 - 1770

Gore fut l’un des premiers Aurors. Il réprima avec succès de nombreuses révoltes de créatures magiques. Néanmoins, certains historiens pensent que son refus de considérer avec attention les programmes de réinsertion pour les loups-garous finit par causer davantage d’attaques. Il rénova et renforça la prison d’Azkaban.

Maximilian Crowdy 1770 – 1781

Père de neuf enfants, Crowdy fut un leader charismatique qui démantela plusieurs groupes extrémistes de Sang-Pur projetant d’attaquer des Moldus. Sa mort mystérieuse pendant son mandat est le sujet de nombreux livres et théories du complot.

Porteus Knatchbull 1781 - 1789

En 1782, le Premier ministre moldu de l’époque, Lord North, le contacta en secret pour lui demander s’il pouvait faire quelque chose contre les troubles mentaux naissants du roi George III. L’on finit par apprendre que Lord North croyait aux sorciers et Knatchbull fut contraint de démissionner suite à une motion de censure.

Flagorneur Osbert 1789 - 1798

Il fut généralement considéré comme trop influencé par les Sang-Pur riches et de statut social élevé.

Artemisia Lufkin 1798 - 1811

Première femme élue ministre de la Magie, elle fonda le Département de la coopération magique internationale. Elle milita ardemment et avec succès pour l’organisation d’une Coupe du Monde de Quidditch en Grande-Bretagne pendant son mandat.

Grogan Stump 1811 - 1819

Ministre de la Magie très populaire et passionné de Quidditch (supporter des Tutshill Tornados), il créa le Département des jeux et sports magiques et légiféra sur les animaux et les créatures magiques, une source de disputes depuis de nombreuses années.

Josephina Flint 1819 - 1827

Elle révéla une tendance anti-Moldus malsaine pendant son mandat. Elle n’aimait pas les nouvelles technologies moldues, telles que le télégraphe, prétendant qu’elles interféraient avec le bon fonctionnement des baguettes magiques.

Ottaline Gambol 1827 - 1835

Ministre bien plus tournée vers l’avenir, Gambol créa des comités de recherche sur la puissance du cerveau moldu qui semblait, à cette période de l’Empire britannique, supérieure à ce que certains sorciers pensaient.

Radolphus Lestrange 1835 - 1841

Réactionnaire qui tenta de fermer le Département des mystères, qui l’ignora. Il finit par démissionner pour des raisons de santé qui pour beaucoup venait de son incapacité à résister au stress provoqué par sa fonction.

Hortensia Milliphutt 1841 - 1849

Elle promulgua plus de lois que n’importe quel autre ministre. La plupart furent utiles, mais d’autres beaucoup moins (notamment la limitation de la pointe des chapeaux), ce qui finit par entraîner sa chute.

Evangeline Orpington 1849 - 1855

Bonne amie de la reine Victoria, qui ne réalisa jamais vraiment qu’elle était sorcière et encore moins ministre de la Magie. Orpington aurait utilisé (illégalement) ses pouvoirs magiques pour intervenir dans la guerre de Crimée.

Priscilla Dupont 1855 - 1858

Elle éprouvait un dégoût irrationnel pour le Premier ministre moldu Lord Palmerston, qui eut de telles conséquences (pièces transformées en frai de grenouilles dans les poches de son manteau, etc.) qu’elle fut contrainte de démissionner. Ironiquement, les Moldus forcèrent Palmerston à quitter son poste deux jours plus tard.

Dugald McPhail 1858 - 1865

Un individu fiable. Tandis que le parlement moldu traversait une grave crise, le ministère de la Magie connaissait une période de calme bienvenue.

Faris « Évent » Spavin 1865 - 1903

Ministre de la Magie ayant exercé le plus long mandat, et prononcé les plus longs discours, il survécut à une « tentative d’assassinat » (ruade) par un centaure qui n’apprécia pas la chute de la tristement célèbre blague de Spavin « un centaure, un fantôme et un nain entrent dans un bar ». Il assista aux funérailles de la reine Victoria vêtu d’un chapeau et de demi-guêtres d’amiral. C’est à partir de cet instant que le Magenmagot lui suggéra gentiment de laisser sa place (Spavin était âgé de 147 ans lorsqu’il quitta ses fonctions).

Venusia Crickerly 1903 – 1912

Deuxième ancien Auror à occuper la fonction, elle était considérée comme compétente et sympathique. Crickerly périt dans un accident de jardinage insolite (lié à une mandragore).

Archer Evermonde 1912 - 1923

En poste pendant la Première Guerre mondiale moldue, Evermonde promulgua une loi d’urgence interdisant aux sorcières et sorciers d’intervenir, de crainte qu’ils enfreignent massivement le Code international du secret magique. Plusieurs milliers d’entre eux l’ont défié pour venir en aide aux Moldus autant que possible.

Lorcan McLaird 1923 - 1925

Sorcier doué mais improbable politicien, McLaird était extrêmement taciturne et préférait communiquer par monosyllabes et au moyen de signaux de fumée qu’il envoyait depuis le bout de sa baguette. Ses excentricités suscitant l’agacement, il fut purement et simplement poussé vers la sortie.

Hector Fawley 1925 – 1939

Indubitablement élu pour son style opposé à celui de McLaird, l’exubérant et extravagant Fawley ne prit pas suffisamment au sérieux la menace que présentait Gellert Grindelwald sur la communauté magique internationale. Cela lui coûta son poste.

Leonard Spencer-Moon 1939 - 1948

Un ministre sensé qui commença sa carrière en préparant le thé au Département des accidents et catastrophes magiques pour gravir ensuite tous les échelons. Il gouverna pendant une période de sorcellerie internationale faste et de conflits moldus. Il eut une bonne relation professionnelle avec Winston Churchill.

Wilhelmina Tuft 1948 – 1959

Sorcière joyeuse qui gouverna pendant une période de paix et de prospérité bienvenue. Elle mourut dans l’exercice de ses fonctions, après avoir découvert, trop tard, qu’elle était allergique au caramel à l’alihotsy.

Ignatius Tuft 1959 - 1962

Fils de la susnommée. Partisan de la ligne dure, il exploita la popularité de sa mère pour gagner les élections. Il promit de créer un programme de reproduction de Détraqueurs controversé et dangereux. Il fut forcé de démissionner.

Nobby Leach 1962 – 1968

Il fut le tout premier ministre de la Magie né de parents moldus. Sa nomination causa la consternation de la vieille garde (de Sang-Pur), dont une importante partie démissionna du gouvernement en signe de protestation. Il a toujours nié toute implication dans la victoire de l’Angleterre à la Coupe du Monde 1966. Il quitta ses fonctions après avoir contracté une mystérieuse maladie (donnant lieu à de nombreuses théories du complot).

Eugenia Jenkins 1968-1975

Jenkins géra de façon compétente les émeutes des Sang-Pur pendant les marches pour les droits des Cracmols dans les années soixante. Néanmoins, elle fut rapidement confrontée à la première ascension de Lord Voldemort. Jenkins, jugée inapte à relever le défi, fut rapidement évincée de son poste.

Harold Minchum 1975 – 1980

Considéré comme un partisan de la ligne dure, il plaça encore plus de Détraqueurs autour d’Azkaban. Il fut toutefois incapable de contenir l’irrésistible ascension de Voldemort vers le pouvoir.

Millicent Bagnold 1980 – 1990

Ministre hautement compétente,elle dut répondre, devant la Confédération internationale des sorciers, des nombreuses violations du Code international du secret magique survenues le jour et la nuit où Harry Potter survécut à l’attaque de Lord Voldemort. Elle se défendit magnifiquement par sa déclaration devenue célèbre, « Je revendique notre droit inaliénable de faire la fête », qui lui valut les acclamations de l’assistance.

Cornelius Fudge 1990 - 1996

Un politicien de carrière fervent admirateur de la vieille garde. Son déni obstiné face à la menace continue représentée par Lord Voldemort finit par lui coûter son poste.

Rufus Scrimgeour 1996 – 1997

Troisième ancien Auror à être nommé, Scrimgeour mourut dans l’exercice de ses fonctions, tué par Lord Voldemort.

Pius Thicknesse 1997 – 1998

Il est absent de la plupart des registres officiels, car il était soumis au sortilège de l’Imperium pendant l’intégralité de son mandat et ne se rendait compte d’aucun de ses actes.

Kingsley Shacklebolt 1998 - aujourd’hui

Il gère la capture des Mangemorts et des partisans de Voldemort après la mort de ce dernier. Nommé d’abord « ministre intérimaire », Shacklebolt est ensuite élu officiellement.

*Avant 1707, bien qu’il n’eût pas été le seul, le conseil des Sorciers fut l’organisme à avoir le plus longtemps gouverné la communauté magique en Grande-Bretagne. Suite à l’institution du Code international du secret magique en 1692, la communauté magique dut se doter d’un organe gouvernemental plus structuré, organisé et complexe afin de prendre en charge, réguler et communiquer avec une communauté cachée. Ne sont présents dans cette rubrique que les sorcières et les sorciers ayant porté le titre de « ministre de la Magie ».

Les Sombrals

Les Sombrals ont l'apparence de chevaux noirs, squelettiques, dotés d'ailes semblables à celles des chauves-souris. Les personnes qui n'ont pas connu la mort de près ne peuvent pas les voir. Les Sombrals ont une réputation plutôt macabre. Pendant des siècles, croiser un Sombral était considéré comme un mauvais présage, ce qui valut à ces animaux d'être chassés et maltraités pendant longtemps. Mais leur vraie nature (en réalité bienveillante et douce) est largement méconnue. Les Sombrals ne sont pas signe de mauvais augure et ne sont pas dangereux pour les humains, malgré leur apparence qui donne la chair de poule et peut effrayer à première vue.

Les personnes qui peuvent voir les Sombrals sont des personnes qui ont vu la mort et ont compris ce que celle-ci représente du point de vue émotionnel. Il n'est donc pas surprenant que leur signification soit restée incomprise pendant longtemps, car tout le monde n'acquiert pas une telle conscience des conséquences de la mort au même moment. Harry Potter n'a pas pu voir les Sombrals pendant des années après la mort de sa mère, car il n'était encore qu'un bébé lorsqu'elle fut assassinée sous ses yeux et il n'avait pas encore compris la nature de la perte qu'il subissait. Il lui fallut également plusieurs semaines avant de réaliser pleinement ce que la mort de Cedric Diggory signifiait. C'est uniquement à ce moment-là qu'il fut capable de voir les Sombrals qui tirent les diligences amenant les élèves de la gare de Pré-au-Lard à Poudlard. Au contraire, Luna Lovegood, qui a perdu sa mère lorsqu'elle était jeune, a pu voir les Sombrals très rapidement, car elle est une personne intuitive, spirituelle et n'a pas peur de ce qu'il y a après la mort.

D'apparence quelque peu intimidante, ces chevaux carnivores représentent le voyage vers une autre dimension et récompensent ceux qui leur font confiance par leur fidélité et leur obéissance. Les Sombrals sont originaires des îles Britanniques et de l'Irlande, mais ils ont également été vus dans certaines régions de France et de la péninsule Ibérique. Ils sont souvent associés aux sorciers adorateurs de chevaux qui descendent du peuple celte. Il existe à travers le monde d'autres animaux ayant les mêmes caractéristiques que les Sombrals.

Sybille Trelawney

Date d'anniversaire : 9 mars
Baguette magique : Noisetier et crin de licorne, vingt-trois virgule soixante-quinze centimètres, très flexible
Maison de Poudlard : Serdaigle
Aptitudes particulières : Clairvoyance même si son don est imprévisible et inconscient
Ascendance : Mère moldue, père sorcier
Famille : Son mariage tourna court de manière inattendue lorsqu'elle refusa de prendre le nom de son époux, « Fessetidieuse ». Sans enfants
Hobbies : S’exercer à faire des prophéties catastrophiques devant son miroir, boire du sherry

Sibylle est l'arrière-arrière-petite-fille d'une véritable voyante, la célèbre Cassandra Trelawney. Si le don de double vue de Cassandra s'est beaucoup étiolé au fil des générations, Sibylle a toutefois hérité de bien plus qu'elle ne le sait. À moitié convaincue par les mensonges qu’elle sème à propos de son talent (qui est à quatre-vingt-dix pour cent fictif), Sibylle aime cultiver le mystère autour d'elle. Elle se plaît à impressionner ses élèves les plus crédules en leur prédisant tout un tas de malheurs et de catastrophes durant ses cours. Maîtrisant toutes les combines des diseurs de bonne aventure sur le bout des doigts, elle détecte immédiatement la nervosité et le caractère influençable de Neville dès qu’elle le rencontre. Elle le prévient qu'il brisera la tasse qu’il s’apprête à attraper, ce qui, bien sûr, se produit. Parfois, certains élèves lui facilitent la tâche sans le savoir. Après avoir signalé à Lavande Brown que ce qu'elle redoute tant se produira le vendredi 16 octobre, cette dernière fait immédiatement le lien avec sa prédiction lorsqu'elle apprend la mort de son lapin ce jour-là. Malgré toute la logique et le bon sens d'Hermione (qui lui fait remarquer que Lavande n'avait pas peur que son lapin se fasse tuer par un renard, qu'il n'était encore qu'un bébé et que de toute manière l'animal n'est pas mort le 16 octobre mais la veille), Lavande préfère croire que le professeur Trelawney avait bien vu son malheur arriver. Comme le veut la loi des probabilités, parmi les très nombreuses prédictions que sème à tout vent le professeur Trelawney, certaines finissent par se réaliser. Mais la plupart du temps, ce ne sont que des paroles sans conséquence uniquement destinées à flatter son ego.

Il arrive parfois à Sibylle d’avoir des éclairs de clairvoyance, mais elle oublie assez vite ces vraies visions. Elle obtint son poste à Poudlard car elle révéla à Albus Dumbledore durant son entretien qu'elle possédait inconsciemment un savoir important. Dumbledore lui accorda son sanctuaire à Poudlard en partie pour la protéger d’elle-même et en partie dans l'espoir qu'elle parviendrait un jour à lui faire de réelles prédictions (il dut pour cela attendre de nombreuses années).

Consciente de son infériorité par rapport aux compétences magiques des autres professeurs de l’école, Sibylle passe la plupart du temps à l'écart de ses collègues, calfeutrée dans son bureau surchauffé et encombré de toutes sortes d’objets, tout en haut de la tour nord. Dans ces conditions, il n'est peut-être pas surprenant de savoir qu'elle a développé une grosse dépendance à l'alcool.

Sibylle Trelawney et le professeur McGonagall sont deux pôles opposés : la première est une sorte de charlatan, manipulatrice et théâtrale tandis que la seconde est farouchement intelligente, sévère et honnête. Pourtant, j'ai toujours su que lorsque l'intruse et anti-Pouldard Dolores Ombrage tenterait d'expulser Sibylle de l'école, Minerva McGonagall qui avait bien souvent critiqué Trelawney, montrerait le vrai côté de son caractère et prendrait sa défense avec compassion. Il existe une réelle souffrance chez le professeur Trelawney, même si je pense que je la trouverais insupportable dans la vraie vie. Je dirais que Minerva a très bien perçu le sentiment d’infériorité qui la ronge.

Les commentaires de J. K. Rowling

J'ai créé un passé détaillé pour de nombreux personnages présents à Poudlard (comme Albus Dumbledore, Minerva McGonagall ou Rubeus Hagrid), mais je n'ai pas toujours utilisé ces informations dans les livres. Il est quelque part naturel que je n'aie eu qu'une vague idée de ce qui était arrivé au professeur de divination avant son arrivée à Poudlard. J'imagine que la vie de Sibylle avant Poudlard consistait à errer à travers le monde de la sorcellerie en essayant d'utiliser son ascendance pour obtenir des emplois, mais qu'elle méprisait tous ceux qui ne lui offraient pas le statut qu'une voyante était en droit d'attendre.

J'aime beaucoup les noms provenant de la région des Cornouailles pourtant je n'en avais utilisé aucun dans les deux premiers tomes de la série. C'est essentiellement pour cette raison que j’ai choisi ce nom pour le professeur Trelawney. Je ne voulais ni un nom comique ni un nom évoquant l’imposture, mais un nom imposant, qui aurait une belle résonance. Le nom « Trelawney » est très ancien. Il reflète bien la manière dont Sibylle s’appuie sur la réputation de ses ancêtres pour tenter d'impressionner les autres. C'est aussi un nom qui est mentionné dans un vieux chant des Cornouailles intitulé « The Song of the Western Men ». Le prénom Sibylle fait quant à lui référence à une prophétesse de l'Antiquité. Dans la version anglaise de Harry Potter, mon éditeur américain souhaitait utiliser l'orthographe « Sibyl », mais je préférais ma version originale « Sybill », car elle fait à la fois référence aux anciennes prophétesses et c’est une variante du prénom anglais « Sybil », qui est aujourd'hui tombé en désuétude. Et puis je trouvais aussi que le professeur Trelawney ne méritait pas d'être appelée une « sibylle ».

Visionomeurs

Les parents sorciers donnent des prénoms très variés à leurs enfants. Certains sont ce que l'on peut considérer comme des prénoms moldus (par exemple : James, Harry, Ronald), d'autres peuvent cependant être choisis dans le but de refléter la personnalité ou la destinée de celui qui le porte (par exemple : Xenophilius, Remus, Alecto).

Certains sorciers nomment leurs enfants suivant une tradition familiale. La famille Black, par exemple, aime donner à sa progéniture le nom d'une étoile ou d'une constellation, ce qui est en parfaite harmonie avec sa grande ambition et sa fierté, diraient de nombreuses personnes. D'autres familles de sorciers (comme les Potter et les Weasley) choisissent simplement de donner à leurs enfants des prénoms qu'ils aiment, sans aller chercher plus loin.

Cependant, une certaine partie de la communauté magique perpétue l'ancienne pratique du monde des sorciers qui consiste à consulter un voyant spécialisé dans la recherche de prénoms, appelé Visionomeur. Ce voyant prédira alors - généralement contre une quantité d'or conséquente- le futur de l'enfant et suggérera un prénom approprié.

Cette pratique se fait de plus en plus rare. Beaucoup de parents préfèrent (à juste titre) que leurs enfants choisissent par eux-mêmes ce qu'ils veulent faire de leur avenir, et n'aiment pas recevoir des indices précoces sur leurs capacités, leurs limites, ou pire, les catastrophes qui pourraient leur arriver. Il est souvent arrivé que des parents se tracassent bêtement juste après avoir consulté un Visionomeur, souhaitant ne jamais avoir entendu les prédictions de celui-ci au sujet de la personnalité ou du futur de leur enfant.

Azkaban

Azkaban existe depuis le XVe siècle et à l'origine n'était pas du tout une prison. L'île sur laquelle la première forteresse a été bâtie dans la mer du Nord n'est jamais apparue sur les cartes, qu'elles soient moldues ou magiques, et la légende dit qu'elle a été crée ou agrandie grâce à la magie.

La forteresse fut tout d'abord la demeure d'un sorcier très peu connu qui s'appelait Ekrizdis. Il était de toute évidence extrêmement puissant et pratiquait les pires formes de la magie noire. Personne ne connaissait sa nationalité, mais certains pensaient qu'il était fou. Vivant seul au milieu de la mer, il s'amusait à attirer les marins moldus pour les torturer et les tuer, apparemment pour le plaisir. C'est seulement à sa mort, lorsque les charmes de camouflage qu'il avait jetés ont disparu, que le ministère de la Magie a découvert l'existence de l'île et de son bâtiment. Ceux qui ont pénétré dans la forteresse pour l'examiner ont par la suite refusé de parler de ce qu'ils avaient trouvé à l'intérieur. Le bâtiment était infesté de Détraqueurs, ce qui paraît-il, était une des choses les moins effrayantes.

De nombreux officiels pensaient qu'Azkaban était un endroit maléfique et qu'il valait mieux le détruire. D'autres s'inquiétaient de ce que deviendraient les Détraqueurs qui avaient envahi le bâtiment si on les privait de leur demeure. Ces créatures étaient déjà puissantes et il était impossible de les tuer. Beaucoup pensaient que leur vengeance serait terrible si on détruisait l'habitat dans lequel elles prospéraient. Les murs du bâtiment paraissaient imprégnés de misère et de douleur, et les Détraqueurs semblaient déterminés à s'y accrocher. Les experts en bâtiments construits à l'aide de la magie noire affirmaient qu'Azkaban pourrait exercer sa propre vengeance sur tous ceux qui tenteraient de détruire la forteresse. Celle-ci fut ainsi laissée à l'abandon pendant de nombreuses années, et les Détraqueurs continuèrent à y prospérer.

Lorsque le Code international du secret magique fut appliqué, le ministère de la Magie décida que les petites prisons pour sorciers qui étaient disséminées un peu partout dans plusieurs villes et villages du pays étaient un risque pour la sécurité. En effet, les tentatives d'évasion des sorcières et des sorciers incarcérés provoquaient souvent des bruits, des odeurs et des lumières indésirables. Une prison construite spécialement pour la communauté magique et située sur l'archipel éloigné des Hébrides fut alors choisie. Tout avait déjà été planifié lorsque Damocles Rowle devint ministre de la Magie.

Rowle était un partisan de l'autorité. Il était parvenu au pouvoir grâce à une campagne antimoldus qui misait sur la colère de ceux qui, au sein de la communauté magique, n'appréciaient pas le fait de devoir rester discrets. Sadique par nature, Rowle abandonna immédiatement le projet de la nouvelle prison et insista pour utiliser Azkaban. Il affirma que les Détraqueurs qui vivaient dans la forteresse pouvaient être utiles car ils pourraient être utilisés en tant que gardes, ce qui permettrait de résoudre quelques problèmes et de faire économiser du temps et de l'argent au ministère.

Rowle décida donc de faire d'Azkaban une prison malgré l'opposition de nombreux sorciers dont certains étaient experts en Détraqueurs ainsi qu'en bâtiments issus de la magie noire. La forteresse d'Azkaban fut vite remplie de prisonniers. Aucun n'en sortit jamais. S'ils n'étaient pas fous ou dangereux avant d'être enfermés à Azkaban, ils ne tardaient pas à le devenir.

Perseus Parkinson, qui était également en faveur d'Azkaban, succéda à Rowle. Lorsque Eldritch Diggory devint ministre de la Magie, la prison existait déjà depuis quinze ans. Il n'y avait eu aucun manquement aux règles de sécurité ni aucune tentative d'évasion. La nouvelle prison semblait parfaitement fonctionner. Ce n'est que lorsque Diggory effectua une visite à Azkaban qu'il réalisa pleinement les conditions dans lesquelles vivaient les détenus. Ceux-ci avaient pour la plupart perdu la raison, et un cimetière avait été construit pour accueillir ceux qui étaient morts de désespoir.

De retour à Londres, Diggory mit en place une commission ayant pour but de trouver des alternatives à Azkaban, ou tout au moins de se débarrasser des Détraqueurs en tant que gardes. Les experts lui expliquèrent que la seule raison pour laquelle les Détraqueurs restaient (pour la plupart) sur l'île était parce qu'ils y trouvaient une source constante d'âmes pour se nourrir. Si les prisonniers n'étaient plus là, les Détraqueurs abandonneraient sans aucun doute la prison et iraient envahir les zones peuplées.

En dépit de cette information, Diggory, qui avait été complètement horrifié par ce qu'il avait vu sur l'île, demanda à la commission de trouver une alternative à Azkaban. Cependant, Diggory attrapa la dragoncelle et mourut avant que la commission n'ait eu le temps d'arriver à une conclusion. Depuis cette époque, et ce jusqu'à l'arrivée de Kingsley Shacklebolt, aucun ministre n'envisagea sérieusement la fermeture d'Azkaban. Tous fermèrent les yeux sur les conditions inhumaines qui régnaient à l'intérieur de la forteresse et autorisèrent son agrandissement par la magie. Ils ne se rendaient sur l'île que très rarement à cause des effets horribles que produisait la présence de milliers de Détraqueurs. La plupart justifiaient leur attitude en mettant en avant les bons résultats de la prison.

Il fallut attendre trois siècles avant la première évasion. Un jeune homme parvint à sortir de la prison lorsque sa mère qui était venue lui rendre visite prit sa place. Les Détraqueurs, aveugles et dénués de sentiments, ne furent pas capables de déceler ce subterfuge qu'ils n'auraient jamais pu imaginer. Cette évasion fut suivie par une autre, tout autant ingénieuse et spectaculaire, lorsque Sirius Black réussit à échapper tout seul aux Détraqueurs.

Le point faible de la prison fut amplement démontré au cours des années qui suivirent avec deux évasions de masse impliquant à chaque fois des Détraqueurs. À cette époque les Détraqueurs avaient fait allégeance à Lord Voldemort qui pouvait leur garantir une liberté et des privilèges auxquels ils n'avaient encore jamais goûté. Albus Dumbledore avait toujours désapprouvé l'utilisation de Détraqueurs en tant que gardes, à cause de leur façon inhumaine de traiter les prisonniers sous leur surveillance, mais aussi parce qu'il prévoyait le possible changement d'allégeance de ces créatures malveillantes.

Avec l'arrivée de Kingsley Shacklebolt à la tête du ministère de la Magie, Azkaban fut débarrassée des Détraqueurs. La forteresse continue d'être utilisée en tant que prison, mais la responsabilité de la garder incombe maintenant aux Aurors qui effectuent des rotations à partir de la terre ferme. Aucune évasion n'a été constatée depuis la mise en place de ce nouveau système.

Les commentaires de J. K. Rowling

Le nom « Azkaban » est le résultat de la combinaison entre « Alcatraz », le nom de la prison moldue qui, étant située sur une île, ressemble le plus à celle du monde des sorciers, et le mot « Abaddon » qui en hébreu signifie « lieu de destruction » ou « profondeurs de l'enfer ».

Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé

Carbone-les-Mines

Carbone-les-Mines est une ville imaginaire dans la région anglaise des Midlands où Harry passe une nuit à l'hôtel du Rail avec sa tante, son oncle et son cousin Dudley. Le nom Carbone-les-Mines est censé suggérer que c'est une ville industrielle. Il évoque aussi le dur labeur et la saleté qui y sont associés.

Bien que cela ne soit jamais clairement dit dans les livres, Carbone-les-Mines est l'endroit où Severus Rogue ainsi que Pétunia et Lily Evans ont grandi. La tante Pétunia et l'oncle Vernon se rendent à Carbone-les-Mines lorsqu'ils tentent d'échapper aux lettres de Poudlard. Il est peut-être possible que l'oncle Vernon pense que Carbone-les-Mines est tellement peu magique que les lettres ne les suivront pas à cet endroit. Il aurait dû se douter que cela ne serait pas le cas, car après tout, la sœur de Pétunia, Lily, est devenue une sorcière talentueuse alors qu'elle vivait à Carbone-les-Mines.

C'est donc à Carbone-les-Mines que Bellatrix et Narcissa se rendent au début du Prince de Sang-Mêlé , lorsqu'elles vont voir Rogue dans l'ancienne maison de ses parents. Une rivière serpente à travers la ville où de nombreuses petites rues abritent une multitude de maisons d'ouvriers. Une immense cheminée, vestige d'une grand usine désaffectée, se dresse au-dessus de la maison de Rogue.

Le Chaudron Baveur

Certains disent que le plus vieux pub de Londres est le White Hart dans Drury Lane alors que d'autres disent que c'est le Angel de Bermondsey Wall ou même le Lamb and Flag dans Rose Street. Ces gens sont tous des Moldus, et ils ont tous tort. Le plus vieux pub de Londres, comme vous le dira n'importe quel sorcier, est le Chaudron Baveur qui se trouve dans Charing Cross Road.

Le Chaudron Baveur existait bien avant Charing Cross Road, et sa véritable adresse est 1, Chemin de Traverse. On raconte qu'il a été construit au début du XVIe siècle, à la même époque que le reste du Chemin de Traverse, une rue consacrée aux sorciers. Construit deux siècles avant la création du Code international du secret magique, le Chaudron Baveur était tout à l'origine visible par les Moldus. Au départ le pub avait été construit pour les sorcières et les sorciers, qu'ils soient Londoniens ou des provinciaux de passage pour la journée, venus pour acheter les derniers produits et objets magiques à la mode. L'entrée du pub n'était cependant pas refusée aux Moldus, et ils n'étaient pas mal accueillis. Mais certaines conversations, sans parler de certains animaux de compagnie, poussaient régulièrement vers la sortie ces clients imprudents avant qu'ils n'aient eu le temps de finir de boire leur hydromel.

Lorsque le Code international du secret magique fut mis en place, une dispense exceptionnelle fut accordée au Chaudron Baveur car il était devenu une importante institution pour les sorciers britanniques. Le pub put ainsi continuer à exister, et la communauté magique trouvait là un agréable refuge dans la capitale. Le ministre de la Magie, Ulick Gamp, était compréhensif et savait que les sorciers avaient besoin de se détendre en cette période difficile, mais il insista sur la mise en place de puissants charmes de camouflage et sur la bonne conduite à tenir par tous ceux qui s'y rendaient. Il accepta également de donner au propriétaire du pub la responsabilité de laisser les sorciers utiliser son arrière-cour pour se rendre sur le Chemin de Traverse, car les magasins qui se trouvaient de l'autre côté du bâtiment avaient également besoin d'une protection magique.

Afin de rendre hommage à Gamp pour l'avoir aidé à protéger son établissement, le propriétaire du pub créa une nouvelle marque de bière, la Gamp's Old Gregarious, qui avait un goût tellement infect que personne n'a jamais pu en finir une pinte (une prime de cent Gallions est promise à quiconque pourra terminer son verre, mais personne n'y est pour l'instant arrivé).

Le Chaudron Baveur dut faire face à son plus gros défi à la fin du XIXe siècle lorsque Charing Cross Road fut créée et que l'établissement devait être entièrement rasé. Le ministre de la Magie en fonction, l'insipide et ennuyeux Faris Spavin, fit un long discours mélancolique devant le Magenmagot, expliquant les raisons pour lesquelles le Chaudron Baveur ne pouvait pas, cette fois-ci, être sauvé. Sept heures plus tard, ayant terminé son discours, Spavin s'assit. Il reçut alors un message de son secrétaire. Celui-ci expliquait que la communauté des sorciers s'était réunie et avait jeté un sortilège d'Amnésie de masse (certains disent encore de nos jours que le sortilège de l'Imperium fut utilisé sur plusieurs urbanistes moldus, mais cela n'a jamais été prouvé), et que le Chaudron Baveur avait été réintégré dans le projet révisé de la nouvelle rue. Les architectes moldus travaillant sur le projet n'ont bien sûr jamais compris pourquoi ils avaient laissé un espace de la taille d'un bâtiment dans leurs plans, ni pourquoi cet espace n'était pas visible à l'œil nu.

Le Chaudron Baveur n'a pas beaucoup changé au fil des années. C'est un petit pub miteux mais accueillant qui a également quelques chambres à l'étage pour les voyageurs qui habitent loin de Londres. C'est l'endroit idéal pour vous mettre au courant des derniers ragots de la communauté magique si vous habitez loin du sorcier le plus proche.

Les commentaires de J. K. Rowling

Charing Cross Road est une rue célèbre pour ses librairies, aussi bien modernes qu'anciennes. C'est pour cela que j'avais envie d'en faire le lieu de passage vers un autre monde pour les personnes qui sont dans le secret.

Florian Fortarôme

Florian Fortarôme vend des glaces dans son salon situé sur le Chemin de Traverse. Il fait l'objet d'une intrigue qui n'a jamais été intégrée dans la version finale des livres. Harry fait sa rencontre dans le Prisonnier d'Azkaban où il apprend que Florian connaît beaucoup de choses sur les sorciers du Moyen Âge. Plus tard, Harry découvre qu'un ancien directeur de Poudlard, Dexter Fortescue, avait un lien de parenté avec Florian.

Les commentaires de J. K. Rowling

Florian est un descendant de Dexter. J'avais tout d'abord prévu que Florian serait la personne qui fournirait les indices que j'avais besoin de donner à Harry pour sa recherche des Reliques. C'est pour cela que je les ai fait se rencontrer assez tôt dans la série. À ce moment-là j'imaginais que Florian, qui aimait l'histoire, pouvait savoir quelque chose au sujet de la Baguette de Sureau et du Diadème de Serdaigle. Il aurait pu tenir ces informations de son auguste ancêtre, celles-ci ayant été transmises de génération en génération. Alors que j'approchais du moment où Harry allait avoir besoin de prendre connaissance de ces informations, j'ai organisé l'enlèvement de Florian dans le but que Harry et ses amis puissent le retrouver et le secourir.

Cependant, lorsque j'en suis venue à écrire les moments clés des Reliques de la Mort, j'ai trouvé que Phineas Nigellus Black était plus à même de fournir les indices. J'avais aussi le sentiment que les connaissances de Florian sur le diadème étaient superflues étant donné que je pouvais fournir au lecteur tout ce qu'il avait besoin de savoir par l'intermédiaire de la Dame Grise. Tout compte fait, il semblerait donc que j'aie organisé son enlèvement et sa mort sans raison. Florian n'est pas le premier sorcier que Voldemort a tué parce qu'il en savait trop (ou pas assez), mais il est le seul pour lequel je me sens coupable, parce que je suis responsable de sa mort.

Potions

Les gens se demandent souvent si un Moldu pourrait créer une potion magique s'il disposait d'un livre de potions et des bons ingrédients. J'ai bien peur que la réponse soit non. L'utilisation d'une baguette magique par une sorcière ou un sorcier est un élément indispensable à la réalisation d'une potion. Le simple fait de jeter des mouches mortes et des asphodèles dans une marmite au-dessus d'un feu ne produira rien d'autre qu'une soupe toxique au goût infect.

Certaines potions reproduisent les effets de sorts et de sortilèges, et quelques-unes (comme par exemple le Polynectar et Felix Felicis) ont des effets qu'il serait impossible d'obtenir par n'importe quel autre moyen. Généralement, les sorcières et les sorciers utilisent la méthode qui leur paraît la plus facile, ou celle qui leur permet d'obtenir le meilleur résultat.

La réalisation de potions n'est pas faite pour les personnes qui manquent de patience. Les effets obtenus sont généralement difficiles à annuler et ne peuvent l'être que par une autre potion réalisée par une personne très compétente. Cette branche de la magie a acquis un certain statut dû à la part de mystère qui l'entoure, de plus, la manipulation de substances extrêmement dangereuses ajoute un côté sombre à cette pratique. Au sein de la communauté magique, l'idée que l'on se fait d'un expert en potions est celle d'une personne taciturne et sarcastique. Rogue correspond parfaitement à ce stéréotype.

Les commentaires de J. K. Rowling

La chimie n'était pas ma matière préférée à l'école, et je l'ai abandonnée dès que j'ai pu. Ainsi, j'ai naturellement pensé à l'équivalent magique de la chimie lorsque j'ai dû choisir le sujet que devait enseigner l'ennemi juré de Harry, Severus Rogue. Et je suis en fait surprise car je trouve que la présentation que Rogue fait de ses cours est très séduisante (« Je pourrais vous apprendre à mettre la gloire en bouteille, à distiller la grandeur, et même à enfermer la mort dans un flacon... »). Il semblerait qu'une partie de moi soit d'accord avec Rogue et trouve, comme lui, les potions fascinantes. J'ai effectivement pris du plaisir à créer des potions dans les livres et à trouver les ingrédients nécessaires à leur composition. De nombreux composants utilisés dans les différentes potions et concoctions réalisées par Harry pour Rogue existent (ou sont supposés avoir existé un jour) et ont (ou sont supposés avoir eu un jour) les propriétés que je leur ai données. Le dictame, par exemple, a véritablement des propriétés curatives. C'est un anti-inflammatoire. Mais je ne vous recommande pas de vous désartibuler juste pour le tester. Le bézoard est effectivement un corps étranger que l'on trouve dans l'estomac des animaux. Pour enrayer les effets d'un empoisonnement, on croyait autrefois qu'il suffisait de boire de l'eau dans laquelle un bézoard avait trempé.

Chaudrons

Les chaudrons étaient autrefois utilisés sans distinction par les Moldus et les sorciers. Ils ressemblaient à de grandes marmites que l'on pouvait suspendre au-dessus des foyers. Avec le temps, les sorciers tout comme les Moldus ont commencé à utiliser des cuisinières, et les chaudrons furent remplacés par des casseroles, car elles étaient plus pratiques. Les chaudrons n'étaient plus utilisés que par les sorcières et les sorciers qui désiraient réaliser des potions. Ces récipients sont en effet les plus pratiques à utiliser au-dessus des flammes nues qui sont indispensables à la réalisation des potions.

Tous les chaudrons sont ensorcelés afin de les rendre plus légers pour le transport car la plupart d'entre eux sont en étain ou en fer. Les chaudrons modernes sont auto-mélangeurs, pliables et disponibles dans des métaux précieux pour les spécialistes ou ceux qui aiment frimer.

Les commentaires de J. K. Rowling

Les chaudrons sont associés à la magie depuis des siècles. Ils apparaissent dans les images représentant des sorcières, et on dit que les farfadets aiment y cacher leurs trésors. De nombreux contes populaires et contes de fées mentionnent des chaudrons aux pouvoirs spéciaux, mais les chaudrons dans les livres de Harry Potter sont des outils pratiques. J'ai pensé que la relique de Helga Poufsouffle pourrait être un chaudron, mais un Horcruxe aussi grand et encombrant aurait été un peu comique et saugrenu. Je voulais que les objets que Harry devait trouver soient plus petits et davantage transportables. Cependant, un chaudron apparaît dans l'histoire des quatre trésors mythiques de l'Irlande (où il a le pouvoir de satisfaire tous ceux qui s'approchent de lui), et dans la légende des treize trésors de l'île de Bretagne (le chaudron appartenant à Dyrnwch, le géant, permet de faire cuire la viande des braves mais pas celle des lâches).

Les Vampires

Bien que les vampires existent dans l'univers de Harry Potter, comme en atteste la littérature que Harry et ses amis étudient en cours de défense contre les forces du Mal, ils n'ont pas un rôle prépondérant dans l'histoire. Le mythe du vampire est tellement riche, et il a été exploité de si nombreuses fois dans la littérature et au cinéma, que j'ai pensé que je ne pouvais pas ajouter grand-chose à cette légende. D'ailleurs, les vampires sont une tradition d'Europe de l'Est et en général, j'ai essayé de puiser dans la mythologie et le folklore britanniques pour créer les adversaires de Harry. Ainsi, à part quelques vagues références, le seul vampire que Harry rencontre dans les livres est Sanguini, dans le Prince de Sang-Mêlé, qui fait une apparition plutôt comique lors d'une fête.

Quand je reprends mes plus anciennes notes, je trouve néanmoins, sur ma toute première liste d'employés, un professeur vampire sans aucune matière que j'avais oublié et qui s'appelle « Trocart ». Un trocart est une tige extrêmement pointue que l'on insère dans les artères ou les cavités pour extraire des fluides corporels. Je pense donc qu'il s'agit d'un nom plutôt adapté pour un vampire. Visiblement, je n'ai pas beaucoup pensé à lui en tant que personnage, car il a ensuite disparu assez rapidement des mes notes.

Pendant longtemps, une rumeur persistante parmi les fans suggérait que Rogue était peut-être un vampire. Même s'il est effectivement d'une pâleur maladive et qu'il est parfois décrit comme ressemblant à une grande chauve-souris dans sa longue cape noire, il ne s'est jamais réellement transformé en chauve-souris. De plus, nous le rencontrons à l'extérieur du château en plein jour et aucun corps portant des traces de morsures dans le cou n'a jamais été retrouvé à Poudlard. En résumé, Rogue n'est pas une resucée de Trocart.

Inferi

Un Inferius (pluriel : Inferi) est un cadavre qui a été réanimé par les pratiques d'un mage noir. Il devient une macabre marionnette que le mage noir en question peut utiliser à son gré sans se soucier de ce qu'il lui arrivera. Les signes les plus évidents pour distinguer un Inferius d'un être humain bien vivant sont ses yeux blancs au regard flou.

Les sortilèges utilisés pour réanimer un corps humain sont bien plus complexes que ceux utilisés, par exemple, pour faire voler des objets inanimés. Un Inferius peut être ensorcelé afin de réagir de manière mortelle s'il est dérangé, de tuer sans distinction, et de se charger de tâches périlleuses pour son maître. Cependant, l'Inferius a bien sûr des capacités limitées. Il n'a aucun libre arbitre, car il est dépourvu d'intelligence, et il ne pourra pas se sortir de situations imprévues. En tant que guerrier ou gardien ne se souciant pas de sa propre sécurité, l'Inferius est cependant très utile dans de nombreuses situations.

Les Inferi que Harry et le professeur Dumbledore rencontrent dans les profondeurs du lac dans Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé étaient pour la plupart, lorsqu'ils étaient vivants, des Moldus vagabonds et sans foyer que Voldemort avait assassinés pour constituer une armée lors de sa première tentative de prise de pouvoir. Certains étaient aussi ce qu'il restait sur terre de sorcières ou de sorciers qui avaient « disparu » sans laisser de traces.

Préservé indéfiniment grâce à la magie noire, un Inferius ne peut être détruit que par le feu car aucun sortilège permettant de protéger la chair morte contre les flammes n'a été trouvé. Les Inferi sont par conséquent ensorcelés par leur maître de manière à éviter les flammes.

Les commentaires de J. K. Rowling

Les Inferi ont beaucoup en commun avec les zombies qui sont mentionnés comme étant des créatures à part entière dans le monde de Harry Potter. J'avais plusieurs bonnes raisons de ne pas appeler les gardiens du médaillon Horcruxe des « zombies ». Tout d'abord, les zombies ne font pas partie du folklore britannique. Ils sont associés aux mythes d'Haïti et de certaines parties de l'Afrique. Les élèves de Poudlard étudient ces créatures, mais ils ne s'attendent certainement pas à les croiser dans les rues de Pré-au-lard. Ensuite, bien que les zombies de tradition vaudoue peuvent n'être rien de plus que des corps réanimés, il existe une autre tradition selon laquelle le sorcier utilise l'âme d'un zombie ou une partie de son âme pour s'alimenter lui-même. Cette seconde tradition entrait en conflit avec mon histoire d'Horcruxe, car je ne voulais pas suggérer que Voldemort avait besoin de ses Inferi pour autre chose que pour garder son Horcruxe. Enfin, les zombies ont été représentés et réinterprétés dans les films si souvent au cours des cinquante dernières années qu'ils ont été associés à tout un tas de choses qui ne m'auraient été d'aucune utilité. Je suis également de la génération « Thriller », et pour moi un zombie me fera toujours immanquablement penser à Michael Jackson dans son blouson rouge vif.

Le nom Inferius est un jeu de mots avec « Inferus » qui en Latin veut dire « placé au-dessous », et qui rappelle donc que ces créatures sont « moins » que des êtres vivants. « Inferi » veut dire « les enfers ».

Drago Malefoy

Date d'anniversaire : 5 juin
Baguette magique : Aubépine et crin de licorne, vingt-cinq centimètres, relativement souple
Maison de Poudlard : Serpentard
Ascendance : Mère sorcière, père sorcier

Drago Malefoy est le fils unique de Narcissa et Lucius Malefoy. Il a grandi dans le manoir des Malefoy, une magnifique demeure située dans le Wiltshire qui appartient à la famille Malefoy depuis plusieurs siècles. Dès lors qu'il fut en âge de parler, ses parents lui expliquèrent qu'il était triplement privilégié. Tout d'abord, il était sorcier. Ensuite, il était un Sang-Pur. Enfin, il faisait partie de l'illustre famille Malefoy.

Drago grandit dans une maison où l'on déplorait vivement que le Seigneur des Ténèbres ne soit pas parvenu à prendre le pouvoir de la communauté magique, même si ses parents lui précisèrent qu'il valait mieux ne pas exprimer cette opinion à l'extérieur du cercle familial et amical sous peine « d'attirer de gros ennuis à Papa ». Durant son enfance, Drago fréquenta essentiellement les enfants de Sang-Pur d'amis Mangemorts de son père. Il entra à Poudlard, accompagné d'une bande d'amis qui comprenait Theodore Nott et Vincent Crabbe.

Comme tous les enfants de son âge, Drago entendit parler du Survivant tout au long de sa jeunesse. Parmi les très nombreuses théories tentant d'expliquer la raison pour laquelle Harry survécut à ce qui aurait dû être une attaque mortelle, la plus persistante affirmait que Harry était en fait un grand mage noir. Le fait que Harry ait été placé dans une famille moldue, loin de la communauté magique, semblait confirmer cette théorie aux yeux de ses partisans dont faisait partie Lucius Malefoy, le machiavélique père de Drago. En effet, il était rassurant pour Lucius de penser que le petit Potter pourrait peut-être lui offrir une seconde chance de dominer le monde. C'est essentiellement pour cette raison que Drago Malefoy tendit sa main à Harry Potter dans le Poudlard Express quand il s'aperçut à qui il avait affaire, sachant que son père serait fier de cette association et espérant obtenir d'intéressantes nouvelles à lui rapporter. En refusant de lui serrer la main et en prenant la défense de Ron Weasley, dont la famille était tout l'opposé des Malefoy, Harry devint immédiatement l'ennemi juré de Drago. Drago compris aussi que l'espoir de voir un jour Harry Potter succéder à Voldemort était sans aucun fondement. Leur hostilité mutuelle fut scellée à partir de ce moment-là.

La plupart du temps, Drago se comportait à l'école exactement de la même manière que l'homme le plus impressionnant qu'il connaissait - son père. Le garçon imitait l'air méprisant et froid que Lucius adoptait lorsqu'il s'adressait à des personnes ne faisant pas partie de son cercle d'amis intimes. Ayant recruté un deuxième acolyte dans le train qui menait à l'école (Crabbe étant déjà son ami avant d'arriver à Poudlard), le petit Malefoy utilisa Crabbe et Goyle en tant qu'acolytes et gardes du corps pendant ses six années à l'école. Drago a toujours éprouvé de la jalousie envers Harry. Alors qu'il n'avait jamais recherché la gloire, Harry était incontestablement la personne la plus célèbre et la plus admirée de Poudlard, une situation qui avait le don d'agacer fortement un garçon comme Drago à qui l'on avait toujours fait croire qu'il occupait une position quasiment royale au sein de la communauté magique. Pire encore, Harry s'était avéré être bien meilleur que lui en balai volant, une discipline dans laquelle Malefoy pensait pourtant exceller. Le fait que son maître des Potions, le professeur Rogue, méprise Harry et affiche une nette préférence pour Malefoy n'était que maigre compensation.

Dans sa quête perpétuelle pour agacer Harry ou nuire à sa réputation, Drago a eu recours à de nombreuses tactiques malhonnêtes. Il a, entre autres choses, raconté des mensonges au sujet de Harry dans la presse, fabriqué des badges aux propos insultants, essayé de lui jeter des sortilèges par derrière, et s'est déguisé en Détraqueur (créature face à laquelle Harry s'est montré vulnérable). Cependant, Malefoy a aussi été humilié par Harry, notamment sur le terrain de Quidditch, et il n'a jamais oublié la honte qu'il a subie lorsqu'il a été métamorphosé en fouine bondissante par un professeur de défense contre les forces du Mal.

Alors que beaucoup de personnes pensaient que Harry Potter, qui avait été témoin du retour du Seigneur des Ténèbres, était un menteur ou un affabulateur, Drago Malefoy faisait partie de la minorité qui savait que Harry disait la vérité. Son propre père avait senti la brûlure de la Marque des Ténèbres et s'était envolé pour rejoindre Voldemort. Lucius Malefoy avait ainsi été témoin du duel entre Harry et le Seigneur des Ténèbres dans le cimetière.

Les discussions qui avaient lieu au manoir des Malefoy au sujet de ces évènements créaient un sentiment de confusion pour Drago. D'un côté il était ravi d'être au courant du secret du retour de Voldemort et du fait que les jours de gloire de sa famille décrits depuis toujours par son père étaient de retour, mais par ailleurs, les rumeurs sur la manière dont Harry avait, une fois de plus, échappé au Seigneur des Ténèbres le rendaient encore plus en colère et jaloux. Les Mangemorts avaient une aversion envers Harry en tant que symbole se dressant en travers de leur chemin, et ils le considéraient comme un adversaire à prendre au sérieux alors que Drago était relégué au rang d'élève insignifiant par ces mêmes Mangemorts réunis dans la maison de ses parents. Ils n'étaient pas dans le même camp pour le combat qui s'annonçait et tout les opposait, mais Drago était envieux du statut de Harry. Il se réconfortait en imaginant que Voldemort allait triompher et il pensait que, sous le nouveau régime, sa famille allait être honorée, et qu'il paraderait dans les couloirs de Poudlard auréolé de son statut impressionnant de fils du commandant en second de Voldemort.

La vie à l'école prit une tournure intéressante pour Drago au cours de sa cinquième année. Lorsqu'il était à Poudlard, il n'avait pas le droit de parler de ce qui se passait chez lui, alors Drago prenait son plaisir dans des triomphes mesquins : il était préfet (alors que Harry ne l'était pas) et Dolores Ombrage, le nouveau professeur de défense contre les forces du Mal, semblait détester Harry autant que lui. Il devint membre de la brigade inquisitoriale de Dolores Ombrage, et fit son affaire de découvrir ce que Harry et un groupe disparate d'élèves mijotaient alors qu'ils étaient en train de former en secret une organisation interdite, l'armée de Dumbledore. Cependant, au moment même où Drago semblait triompher, après avoir coincé Harry et ses camarades, celui-ci parvint à lui glisser entre les doigts alors qu'il aurait dû être expulsé par Ombrage. Pire encore, Harry échappa à Lucius Malefoy lorsque celui-ci tenta de le tuer et Lucius fut capturé et amené à Azkaban.

Tout s'écroula alors pour Drago. Alors que son père et lui étaient sur le point de gagner plus d'autorité et de prestige qu'ils n'en avaient jamais eu, Lucius fut emporté loin de chez lui et enfermé dans la terrible prison pour sorciers, gardée par des Détraqueurs. Lucius avait depuis toujours été un modèle et un héros pour son fils. Drago et sa mère devinrent des parias pour les Mangemorts. Lucius avait échoué et fut discrédité aux yeux de Voldemort qui était furieux.

Drago avait jusque-là été préservé et protégé. Il était un enfant privilégié qui n'avait à se soucier de rien. Son statut social était assuré, et il avait pour seuls soucis ses petits problèmes personnels. Maintenant que son père n'était plus là et que sa mère était désespérée et effrayée, il devait endosser le rôle de l'homme de la maison.

Le pire était cependant à venir. Voldemort, cherchant à punir davantage Lucius Malefoy pour ne pas avoir réussi à capturer Harry, demanda à Drago de réaliser une tâche tellement difficile qu'elle était pratiquement vouée à l'échec - et que le garçon y perdrait la vie. Drago devait assassiner Albus Dumbledore – comment ? Voldemort ne s'embarrassa pas de le préciser. Drago devait se débrouiller seul et Narcissa devina, sans se tromper, que son fils avait été piégé et envoyé accomplir une tâche qu'il ne pouvait réussir, par un sorcier démuni de toute pitié et qui n'acceptait pas les échecs.

Furieux contre le monde qui s'était semble-t-il soudainement retourné contre son père, Drago devint un Mangemort et accepta d'accomplir le meurtre ordonné par Voldemort. À ce moment là, désireux de se venger et voulant que son père remonte dans l'estime de Voldemort, Drago ne réalisa pas pleinement ce qu'on lui avait demandé de faire. Il savait simplement que Dumbledore représentait tout ce que son père, qui était en prison, détestait. Drago réussit assez facilement à se convaincre que lui aussi pensait que le monde serait bien mieux sans le directeur de Poudlard, autour de qui ceux qui s'opposaient à Voldemort s'étaient toujours réunis.

Enivré par l'idée d'être un véritable Mangemort, Drago partit pour Poudlard motivé par la besogne à accomplir. Petit à petit, cependant, alors qu'il se rendait compte que sa tâche était beaucoup plus difficile que ce qu'il avait imaginé, et après avoir failli tuer deux autres personnes à la place de Dumbledore, les nerfs de Drago commencèrent à lâcher. Une menace constante planait sur lui et sur sa famille, et le garçon s'effondrait sous la pression. Tout s'écroulait autour de lui, l'idée qu'il se faisait de lui-même et la place qu'il pensait avoir dans son monde. Toute sa vie, Drago avait idolâtré un père qui prônait la violence et qui n'avait pas peur de l'utiliser, et maintenant son fils s'était découvert une aversion pour le meurtre et cela le rendait malade de honte. Malgré cela, Drago ne pouvait pas s'extraire des griffes de son éducation : il refusa à plusieurs reprises l'aide de Severus Rogue car il avait peur que le professeur tente de lui voler son moment de gloire.

Voldemort et Rogue avaient sous-estimé Drago. Il s'avéra être un adepte de l'occlumencie (discipline magique qui consiste à bloquer son esprit contre les tentatives de pénétration extérieure), qualité indispensable pour la mission d'infiltration qu'il accomplissait. Deux fois, Drago échoua dans ses tentatives pour tuer Dumbledore, mais il réussit à mettre en œuvre un plan ingénieux pour faire entrer un groupe de Mangemorts dans Poudlard. Dumbledore put ainsi être assassiné, bien que ce ne fut pas de la main du garçon.

Même lorsqu'il se retrouva face à un Dumbledore dépourvu de sa baguette magique, Drago ne fut pas capable de lui porter le coup de grâce, car malgré lui, il était touché par la bonté et la pitié de Dumbledore pour son assassin potentiel. Par la suite, Rogue couvrit Drago en mentant à Voldemort et en ne lui disant pas que Drago avait abaissé sa baguette magique avant sa propre arrivée dans la tour d'astronomie. Rogue, au contraire, souligna le fait que Drago avait brillamment réussi à introduire des Mangemorts dans l'école et à coincer Dumbledore, ce qui lui avait permis à lui, Rogue, de tuer le directeur de Poudlard.

Lorsque Lucius sortit d'Azkaban peu de temps après, toute la famille put retourner vivre au manoir des Malefoy. Toutefois, les Malefoy étaient complètement discrédités. Leur rêve d'obtenir le plus haut rang dans le nouveau régime de Voldemort s'effondra lorsqu'ils se retrouvèrent tout en bas de l'échelle des Mangemorts, avec les faibles et les ratés que Voldemort méprisait et raillait.

Drago changea, mais sa personnalité conflictuelle se révéla dans ses actions pendant la suite des évènements lors de la guerre qui opposa Voldemort à ceux qui essayaient de l'arrêter. Drago n'avait pas abandonné l'idée de redonner à sa famille la position élevée qu'elle occupait dans le passé, mais sa malheureuse prise de conscience le mena à essayer - sans enthousiasme, peut-être, mais du mieux qu'il le put compte tenu des circonstances - d'aider Harry lorsque celui-ci fut capturé et amené au manoir des Malefoy. Cependant, au cours de la bataille finale à Poudlard, Malefoy essaya une nouvelle fois de capturer Harry pour sauver l'honneur de ses parents et peut-être même leur vie. Drago aurait-il eu le cran de livrer Harry à Voldemort ? Nul ne le sait. J'imagine que, tout comme lorsqu'il tenta d'assassiner Dumbledore, Drago aurait une fois de plus trouvé l'action d'ôter la vie d'une personne plus difficile à faire en pratique qu'en théorie .

Drago a survécu au siège de Voldemort à Poudlard grâce à Harry et à Ron qui lui ont sauvé la vie. Après la bataille, son père échappa à la prison en fournissant des preuves contre ses camarades Mangemorts, ce qui permit la capture de nombreux partisans de Voldemort qui s'étaient enfuis et étaient allés se cacher.

Les évènements qui survinrent à la fin de l'adolescence de Drago changèrent sa vie pour toujours. Les croyances avec lesquelles il avait grandi avaient été mises à l'épreuve de la manière la plus terrifiante qu'il soit. Il avait connu la peur et le désespoir, vu ses parents souffrir à cause de leur allégeance, et avait été le témoin de l'effondrement de tout ce en quoi sa famille avait cru. Les personnes que Drago avait été conditionné à haïr, telles que Dumbledore, lui avaient tendu la main et offert leur gentillesse, et Harry Potter lui avait sauvé la vie. Après les évènements de la deuxième guerre des sorciers, Lucius retrouva un fils affectueux, mais qui refusait de perpétuer l'idée d'une lignée de sang pur.

Drago épousa la jeune sœur d'une camarade de Serpentard. Narcissa et Lucius étaient déçus d'avoir pour belle-fille Astoria Greengrass qui avait vécu une conversion similaire (mais moins violente et moins terrifiante) et qui était passée d'adepte du sang pur à une attitude plus tolérante. Les Malefoy avaient espéré que Drago trouverait une fille dont la famille ferait partie des « Vingt-huit sacrés », et comme Astoria refusa d'élever leur petit-fils Scorpius dans la croyance que les Moldus étaient des moins que rien, les réunions de familles étaient souvent tendues.

Les commentaires de J. K. Rowling

Lorsque l'histoire commence, Drago est, pratiquement en tout point, l'archétype de la petite brute. Il ne doute pas de son statut supérieur qu'il a hérité de ses parents de sang pur. Drago offre son amitié à Harry, certain qu'il lui suffit de la proposer pour qu'elle soit acceptée. La richesse des Malefoy contraste avec la pauvreté des Weasley et Drago en fait sa fierté, bien que l'arbre généalogique des Weasley soit aussi pur que le sien.

Drago est un personnage que l'on identifie facilement, car tout le monde a un jour connu quelqu'un comme lui. Certaines personnes croient tellement en leur propre supériorité que cela peut être exaspérant, ridicule ou intimidant, selon les circonstances dans lesquelles on les rencontre. À différents moments de l'aventure, Drago arrive à provoquer tous ces sentiments chez Harry, Ron et Hermione.

Mon éditeur britannique m'a fait remarquer que Drago était extrêmement doué en occlumancie alors que Harry (qui très jeune a réussi à produire un Patronus) n'est jamais arrivé à maîtriser cet art. Je lui ai répondu que cette particularité était tout à fait cohérente avec la personnalité de Drago, un garçon qui n'avait aucune difficulté à bloquer ses émotions, à les compartimenter et à rejeter certains de ses traits de caractères essentiels. À la fin de l'Ordre du Phénix, Dumbledore dit à Harry que la douleur fait partie de l'être humain. Avec Drago, j'ai essayé de montrer que le fait d'ignorer sa souffrance et ses conflits intérieurs est préjudiciable à soi-même et peut amener à faire du mal aux autres.

Drago ne s'aperçoit pas qu'il est devenu, pendant la majeure partie de l'année, le véritable propriétaire de la Baguette de Sureau. Cela est certainement pour le mieux, en partie parce que le Seigneur des Ténèbres excelle en Legilimancie et aurait tué Drago en un clin d'œil s'il avait soupçonné la vérité, mais aussi parce que malgré sa prise de conscience latente, Drago reste vulnérable à toutes les tentations qu'il a appris à admirer - la violence et le pouvoir inclus.

J'ai de la pitié pour Drago, tout comme j'en ai pour Dudley. Être élevé par les Malefoy ou les Dursley est certainement une expérience très préjudiciable. Drago doit subir de redoutables épreuves à cause des principes douteux de sa famille. Cependant, les Malefoy sont rachetés par l'amour qui les unit. Drago a peur pour lui mais également pour ses parents. Quant à Narcissa, elle prend tous les risques lorsqu'elle ment à Voldemort à la fin des Reliques de la Mort et que, pour pouvoir retrouver son fils, elle lui dit que Harry est mort.

Pour toutes ces raisons Drago reste, tout au long des sept livres publiés, quelqu'un à la moralité douteuse. J'ai d'ailleurs souvent été déconcertée par le nombre de jeunes filles qui sont tombées amoureuses de ce personnage de fiction (bien que je ne remette pas en cause le charme de Tom Felton qui joue admirablement bien le rôle de Drago et qui est, paradoxalement, la personne la plus gentille que vous puissiez rencontrer). Drago est pourvu du charme ténébreux de l'antihéros que les filles ont tendance à idéaliser. Tout ceci m'a mise dans une position inconfortable et j'ai dû faire appel au bon sens les lectrices pleines de rêveries passionnées en leur disant de manière assez abrupte que Drago ne cachait pas un cœur en or sous ses sarcasmes et ses préjugés, et que non, il ne deviendrait jamais le meilleur ami de Harry.

J'imagine que la vie de Drago a finalement été une version modifiée de celle de son père. Riche, sans avoir besoin de travailler, Drago habite le manoir des Malefoy avec sa femme et son fils. Ses passe-temps reflètent sa nature ambivalente. Sa collection d'objets liés à la magie noire n'est pas sans rappeler le passé de sa famille, mais il les garde derrière des vitres et ne les utilise pas. Cependant, son intérêt étrange pour les manuscrits d'alchimie, dont il ne se sert pas pour créer une Pierre philosophale, démontre une attirance pour tout autre chose que la simple richesse matérielle. Il a peut-être envie d'être un homme meilleur. J'espère très sincèrement qu'il élèvera Scorpius dans le but d'être un Malefoy meilleur et plus tolérant qu'il ne l'était lui-même quand il était jeune.

Drago a eu plusieurs noms de famille avant que je ne choisisse « Malefoy ». Dans les premières versions de mes manuscrits, il s'appelait Smart, Spinks ou Spungen. Son prénom m'a été inspiré par la constellation du dragon (même si sa baguette contient du crin de licorne).

Ce choix est symbolique. Il y a, après tout - et au risque de raviver certains fantasmes malsains - une bonté impérissable dans le cœur de Drago.

Grand-Ordre de Merlin

Le Grand-Ordre de Merlin (parfois abrégé GOM) est remis par le Magenmagot, une organisation antérieure au ministère de la Magie faisant aujourd'hui office de cour de justice et de parlement. Le Grand-Ordre est symbolisé par une grosse médaille d'or attachée à un ruban vert (Commandeur), pourpre (Deuxième classe) ou blanc (Troisième classe).

Le Grand-Ordre de Merlin, distinction réservée au plus grand sorcier de son temps, est attribué depuis le quinzième siècle. Selon la légende, le ruban vert de la médaille de Commandeur tient sa couleur de la maison de Merlin à Poudlard.

Le rang de Commandeur est attribué « pour actes de bravoure ou de distinction exceptionnels » dans le domaine de la Magie, le rang de Deuxième classe est attribué pour « accomplissement ou comportement extraordinaire » et le rang Troisième classe est attribué à ceux et celles qui « ont contribué à la somme de nos connaissances ou de notre culture ».

Comme cela arrive souvent pour ce genre de récompenses, les protégés du ministère de la Magie semblent recevoir le Grand-Ordre de Merlin (en particulier le rang de Commandeur) plus fréquemment que la moyenne. Si personne ne songerait à contester la médaille de Commandeur remise à Albus Dumbledore pour avoir vaincu le mage noir Grindelwald, la communauté des sorciers s'est enflammée lorsque Cornélius Fudge, alors ministre de la Magie, s'est lui-même distingué au rang de Commandeur pour une carrière que beaucoup ne considéraient pas à la hauteur. Parmi les Commandeurs controversés se trouve également Arcturus Black, le grand-père de Sirius Black, soupçonné d'avoir acheté sa médaille au ministère contre une généreuse somme d'argent.

Vernon et Pétunia Dursley

Vernon et Pétunia Dursley sont l'oncle et la tante de Harry Potter. Vernon est un homme grand et massif qui n'a pratiquement pas de cou, mais possède une grosse moustache. Il dirige une entreprise qui fabrique des perceuses. Pétunia est mince et blonde. Elle dispose d'un très long cou avec lequel elle aime espionner les voisins. Tous deux ont horreur de tout ce qui sort de l'ordinaire. Vernon et Pétunia ont pris Harry avec eux quand il est devenu orphelin, mais ils le traitent avec la plus grande indifférence.

La tante et l'oncle de Harry se sont rencontrés sur leur lieu de travail. Pétunia Evans, à jamais remplie d'amertume par le fait que ses parents semblaient apprécier sa sœur sorcière plus qu'ils ne l'appréciaient elle-même, quitta définitivement Cokeworth pour suivre des cours de dactylographie à Londres. Ce qui la conduisit à occuper un emploi dans un bureau où elle rencontra Vernon Dursley qui avait des opinions bien arrêtées, un caractère très matérialiste et une nature totalement opposée à la magie. Massif et dépourvu de cou, ce jeune cadre apparut comme un modèle de virilité à la jeune Pétunia. Non seulement il se montra sensible à l'intérêt sentimental qu'elle lui portait, mais il se révéla de surcroît délicieusement normal. Il avait une voiture des plus convenables et ne souhaitait faire dans sa vie que des choses parfaitement ordinaires. Après qu'il l'eut invitée à passer avec lui une longue série de soirées très ennuyeuses, au cours desquelles il lui parla surtout de lui-même et des idées fort prévisibles qu'il avait sur le monde, Pétunia se mit à rêver du moment où il lui passerait la bague au doigt.

Lorsque, le moment venu, Vernon Dursley lui demanda sa main en respectant les formes, mettant un genou en terre dans le salon de sa future belle-mère, Pétunia accepta aussitôt. La seule ombre à ce merveilleux tableau était la crainte de ce que son tout nouveau fiancé penserait de sa sœur qui suivait alors sa dernière année d'études à l'École de Sorcellerie de Poudlard. Vernon allait jusqu'à considérer avec mépris ceux qui portaient des chaussures marron avec un costume noir. Aussi Pétunia osait-elle à peine imaginer l'opinion qu'il aurait d'une jeune femme qui s'habillait de robes longues et passait le plus clair de son temps à jeter des sortilèges.

Elle lui avoua la vérité au cours d'une soirée ponctuée de larmes. Ils étaient assis dans l'obscurité de la voiture de Vernon, avec une vue imprenable sur le magasin de frites où il venait d'acheter un petit en-cas en sortant du cinéma. Vernon, comme Pétunia s'y attendait, se montra très profondément choqué. D'un ton solennel, il lui déclara pourtant qu'il ne lui en voudrait jamais d'avoir un monstre pour sœur et Pétunia se jeta alors sur lui dans un geste de gratitude si violent qu'il en laissa tomber sa saucisse frite.

La première rencontre entre Lily, James (son petit ami) et les deux fiancés, ne se passa pas très bien et entraîna le naufrage de leurs relations. James était très amusé par Vernon et il commit l'erreur de le montrer. Vernon adopta à son égard une attitude condescendante. Il lui demanda quelle était la marque de sa voiture, et James lui décrivit son balai de course. Vernon supposa à voix haute que les sorciers vivaient d'allocations de chômage. James lui parla alors de Gringotts et de la fortune que ses parents y conservaient sous forme d'or massif. Vernon ne savait pas s'il se moquait de lui ou pas et il commença à se mettre en colère. À la fin de la soirée, Vernon et Pétunia sortirent en trombe du restaurant tandis que Lily éclatait en sanglots et que James (qui avait un peu honte de lui) lui promettait de se réconcilier avec Vernon à la première occasion.

L'occasion ne se présenta jamais. Pétunia ne voulut pas de Lily comme demoiselle d'honneur, car elle en avait assez d'être toujours dans son ombre. Lily en fut peinée. Au cours de la réception, Vernon refusa d'adresser la parole à James, mais il le décrivit, à portée d'oreille de celui-ci, comme "une espèce de magicien amateur". Après leur mariage, Pétunia ressembla de plus en plus à Vernon. Elle adorait leur maison bien carrée et proprette du 4, Privet Drive. Elle était désormais à l'abri des objets qui se conduisaient d'étrange manière, des théières qui se mettaient à siffler des airs connus sur son passage, ou des longues conversations sur des sujets qu'elle ne comprenait pas, avec des mots tels que "Quidditch" et "Métamorphose". Vernon et elle décidèrent de ne pas assister au mariage de Lily et de James. La dernière correspondance qu'elle reçut d'eux fut le faire-part de la naissance de Harry. Après y avoir jeté un regard dédaigneux, elle le jeta à la poubelle.

Le choc de découvrir leur neveu orphelin devant leur porte un peu plus d'un an plus tard fut en conséquence violent. La lettre qui l'accompagnait racontait comment les parents de Harry avaient été assassinés, et demandait aux Dursley de s'occuper du garçon. Elle expliquait également que Lily Potter avait sacrifié sa propre vie pour sauver celle de son fils, et que Harry serait à l'abri de la vengeance de Lord Voldemort aussi longtemps qu'il pourrait considérer comme étant sa maison l'endroit où vivait une personne du même sang que sa mère. Cela faisait du numéro 4, Privet Drive le seul endroit où il pouvait être en sécurité.

Avant l'arrivée de Harry, Pétunia était devenue la plus déterminée des Dursley à ne plus vouloir parler de sa sœur. Pétunia se sentait inconsciemment coupable de la manière dont elle avait rayé Lily de sa vie car elle savait au fond d'elle-même que sa sœur l'avait toujours aimée. Mais ces sentiments étaient enfouis sous une épaisse couche de jalousie et d'amertume. Pétunia avait également enfoui au plus profond d'elle-même une chose qu'elle n'avait jamais avouée à l'oncle Vernon : l'espoir qu'elle avait eu, il y a longtemps, de montrer elle aussi des signes de magie et d'être envoyée à Poudlard.

Lorsqu'elle lut le contenu bouleversant de la lettre de Dumbledore lui racontant comment Lily était morte courageusement, Pétunia se sentit obligée de s'occuper de Harry et de l'élever au côté de son propre fils chéri, Dudley. Elle l'accueillit à contrecœur et punit Harry pendant toute son enfance pour le choix qu'elle avait fait. L'aversion de l'oncle Vernon, tout comme celle de Severus Rogue, envers Harry vient en partie du fait que le garçon ressemble énormément à son père, James Potter, un homme que Vernon et Severus détestaient.

Les mensonges des Dursley sur les circonstances de la mort des parents du garçon étaient en grande partie dus à leurs propres peurs. L'idée d'accepter de parler de l'existence d'un mage noir aussi puissant que Lord Voldemort était trop effrayante pour eux. Et comme pour tous les sujets qu'ils trouvaient trop troublants ou trop déplaisants, ils préférèrent rejeter la vérité et maintenir l'histoire de « morts dans un accident de voiture ». Ils répétèrent ce mensonge si souvent qu'ils arrivèrent presque à se persuader eux-mêmes de sa véracité.

Bien que Pétunia ait été élevée aux côtés d'une sorcière, elle est extraordinairement ignorante en matière de magie. Vernon et elle ont la vague idée qu'ils pourraient extirper la magie de Harry et dans leur tentative pour se débarrasser des lettres envoyées de Poudlard le jour du onzième anniversaire de leur neveu, tous deux s'en remettent à la vieille superstition selon laquelle il est impossible à une sorcière de traverser une étendue d'eau. Ayant souvent vu Lily sauter par-dessus des ruisseaux et courir sur des pierres à fleur d'eau dans leur enfance, elle n'aurait pas dû être surprise lorsque Hagrid parvint sans difficulté à franchir une mer houleuse pour atteindre la cabane perchée sur un rocher où ils s'étaient réfugiés.

Les commentaires de J. K. Rowling

Les noms de Vernon et de Pétunia leur ont été attribués dès leur création et ils n'ont jamais eu à passer par une série de noms d'essai, comme c'est arrivé à beaucoup d'autres personnages. "Vernon" est simplement un nom que je n'ai jamais beaucoup aimé. Pétunia est le prénom que je donnais toujours aux personnages féminins désagréables quand je jouais à des jeux d'imagination avec ma sœur Di, dans notre petite enfance. Où l'avais-je pris ? Je ne l'ai jamais très bien su, jusqu'à ce que, récemment, un de mes amis me passe une série de films pour une campagne nationale qu'on avait montrés à la télévision lorsque nous étions jeunes (il collectionne ce genre de choses et les télécharge sur son ordinateur portable pour s'en délecter tout à loisir). L'un d'eux était un film d'animation dans lequel un couple marié pique-niquait sur une falaise en regardant un homme se noyer au-dessous d'eux (le message était : "Ne lui adressez pas des signes de la main, alertez les secours"). Le mari appelait son épouse Pétunia et je me suis soudain demandé si ce n'était pas là que j'avais pris ce prénom très improbable, car je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui s'appelle Pétunia ou, autant que je m'en souvienne, lu ce nom dans un livre. L'inconscient est très étrange. La Pétunia du dessin animé était une grosse femme joviale, il semble donc qu'il ne me soit resté d'elle que son nom.

Le nom de famille "Dursley" vient de la ville éponyme du Gloucestershire, pas très éloignée de l'endroit où je suis née. Je ne suis jamais allée à Dursley, et j'imagine qu'elle est habitée par des gens charmants. C'est la consonance du mot qui m'a attirée, plutôt qu'une quelconque association avec la ville elle-même.

Les Dursley sont conservateurs, pleins de préjugés, étroits d'esprit, ignorants et fanatiques. Presque tout ce que je n'aime pas. Je voulais suggérer, dans le dernier livre, que quelque chose de décent (la flamme d'un amour pour sa sœur qui ne s'était pas totalement éteinte, la prise de conscience qu'elle ne reverrait plus jamais les yeux de Lily) pouvait refaire surface chez la tante Pétunia lorsqu'elle dit au revoir à Harry pour la dernière fois. Cependant, Pétunia n'est pas capable d'admettre ou de montrer ses sentiments enfouis depuis si longtemps. Bien que certains lecteurs attendaient plus de ces adieux de la tante Pétunia, je pense que je l'ai fait se comporter de manière cohérente avec les idées et les sentiments dont elle a fait preuve dans les six livres précédents.

Personne n'attendait rien de l'oncle Vernon et de ce fait personne n'a été déçu.

Harry Potter et les Reliques de la Mort

Sortilèges d'extension

Les modèles de malles d'écoliers de Poudlard ainsi que la majorité des modèles de bagages pour sorciers sont équipés en série de sortilèges d'Extension ou d'augmentation de la capacité. Ces sortilèges augmentent la dimension intérieure des objets sans en modifier les dimensions extérieures. Ils permettent également d'en rendre le contenu plus léger.

Le sortilège d'Extension (« Capacious extremis ! ») est un sortilège avancé étroitement surveillé car il peut potentiellement être sujet à de mauvais usages. En théorie, cent sorciers pourraient élire domicile dans une seule cabine de toilettes s'ils étaient suffisamment doués pour pratiquer ce sortilège. Le potentiel de risques de violations du Code international du secret magique est évident. Le ministère de la Magie a donc établi une règle très stricte selon laquelle l'augmentation de la capacité est interdite à des fins privées, et uniquement autorisée dans la fabrication d'objets (tels que les malles d'écoliers et les tentes familiales) validés par le département concerné du ministère. Mr Weasley et Hermione sont tous les deux dans l'illégalité lorsqu'ils enchantent respectivement, l'intérieur de la Ford Anglia et l'intérieur du petit sac à main. La Ford Anglia se trouvant vraisemblablement maintenant dans la Forêt Interdite à Poudlard, et le sac à main ayant joué un rôle pour le moins non négligeable dans la défaite du plus grand mage noir de tous les temps, il n'y eut aucune inculpation.

L'épée de Gryffondor

L'épée de Gryffondor fut fabriquée il y a mille ans par des gobelins, les forgerons les plus expérimentés du monde magique. Elle est donc enchantée. Elle est en argent pur et sa poignée est incrustée de rubis (la pierre qui représente Gryffondor dans les sabliers géants qui comptabilisent les points de chaque maison à Poudlard). Le nom Godric Gryffondor est gravé juste au-dessous de la garde.

Elle fut spécialement fabriquée par Ragnuk Ier pour Godric Gryffondor selon les spécifications de ce dernier. Ragnuk Ier était le plus grand orfèvre gobelin de tous les temps, une distinction qui faisait de lui le roi des gobelins (dans la culture des gobelins, le roi est celui qui travaille plus habilement que les autres). Une fois son travail terminé, Ragnuk se mit à convoiter la belle épée et prétendit que Godric la lui avait volée. Il envoya ses laquais la récupérer. Godric se défendit à l'aide de sa baguette magique, mais sans tuer ses assaillants. Il se contenta de les ensorceler avant de les renvoyer à leur roi, pour le prévenir que si celui-ci tentait à nouveau de lui voler quoi que ce soit, il se servirait de son épée contre tous les gobelins.

Le roi des gobelins prit cette menace au sérieux et laissa, à contrecœur, l'épée en possession de Gryffondor. Il resta toutefois très amer jusqu'à sa mort. C'est de là que naquit la fausse légende du vol de l'épée par Gryffondor, une légende qui persiste encore aujourd'hui chez quelques groupes de gobelins.

La question de savoir pourquoi un sorcier aurait besoin d'une épée m'a souvent été posée. La réponse est simple : avant l'adoption du Code international du secret magique, les sorciers et les Moldus se côtoyaient librement et les sorciers se servaient d'épées pour se défendre tout aussi souvent qu'ils se servaient de leurs baguettes. Mais le fait d'utiliser une baguette magique contre une épée moldue n'était pas considéré fair-play (ce qui n'empêchait pas certains sorciers de le faire). Beaucoup de sorciers, comme Godric Gryffondor, étaient par ailleurs d'excellents escrimeurs.

Il existe de nombreuses épées enchantées dans le folklore. La légende dit que l'épée de Nuada, qui fait partie des quatre trésors légendaires de Tuatha Dé Danann, était invincible une fois dégainée. L'épée de Godric Gryffondor est inspirée d'Excalibur, l'épée mythique du roi Arthur plantée dans un rocher, que, d'après la légende, seul un véritable roi parviendrait à retirer de la roche. L'idée que seules certaines personnes peuvent manier cette épée magique se retrouve aussi dans le fait que seul un véritable Gryffondor peut trouver l'épée de Godric.

Tout comme une baguette magique, l'épée de Gryffondor semble être douée d'une conscience et vient au secours de ceux que Gryffondor considère comme ses successeurs quand ils appellent à l'aide. Toujours comme une baguette, une partie de la magie de l'épée réside dans le fait que l'argent dont elle est composée s'abreuve de poison et de sang qui peuvent être retournés contre les ennemis.

Les commentaires de J. K. Rowling

Il est fait allusion à Excalibur émergeant du lac quand Harry doit plonger dans la mare gelée de la forêt pour aller chercher l'épée dans Les Reliques de la Mort (même si l'endroit où se trouvait l'épée n'était dû qu'à un acte de malveillance impulsif de la part de Rogue). Dans d'autres versions de la légende, la Dame du Lac donne l'épée à Arthur, et l'objet retourne dans le lac à la mort du roi.

Dans le monde magique, posséder physiquement un objet ne veut pas forcément dire que celui-ci vous appartient. Ce concept s'applique aux trois Reliques de la Mort, ainsi qu'à l'épée de Gryffondor.

J'aime étudier ce qu'il se passe lorsque différentes croyances culturelles entrent en conflit. Dans les livres de Harry Potter, les gobelins les plus militants considèrent que tous les objets fabriqués par des gobelins leur appartiennent de droit même si un objet en particulier peut avoir été cédé à un sorcier pour aussi longtemps qu'il vivra, moyennant une certaine quantité d'or. Les sorciers et les sorcières, comme les Moldus, pensent qu'une fois que l'objet a été payé, celui-ci leur appartient et qu'il est ensuite transmis à leurs descendants ou leurs héritiers de génération en génération pour l'éternité. Ceci représente un conflit de valeurs sans solution possible, car chaque partie a une notion différente de ce qui est juste. Harry se retrouve ainsi face à un dilemme moral lorsque Gripsec demande l'épée en échange de ses services dans Les Reliques de la Mort.

L'Alchimie

L'alchimie (la recherche de la pierre philosophale qui permet de transmuter des métaux de base en or et de donner la vie éternelle à son possesseur) était autrefois une discipline en laquelle on croyait. Cependant, la quête essentielle de l'alchimie peut être plus complexe et moins matérialiste qu'il n'y paraît au premier abord.

Une des interprétations des « instructions » laissées par les alchimistes est que cette quête symbolise un voyage spirituel. L'alchimiste part de l'ignorance (le métal de base) pour atteindre l'illumination (l'or). Il semblerait que le travail de l'alchimiste ait comporté un élément mystique qui le différenciait de la chimie (et qui fut sans aucun doute à la fois une discipline à l'origine de ce travail et une ramification de celui-ci).

Le rouge et le blanc sont deux couleurs souvent mentionnées dans les anciens textes sur l'alchimie. Une interprétation possible est que tout comme le métal de base et l'or, ces deux couleurs représentent deux aspects différents de la nature humaine qui doivent être réconciliés. Ce fût l'origine de l'inspiration pour les prénoms de Rubeus (rouge) Hagrid et d'Albus (blanc) Dumbledore. Ces hommes, tous les deux extrêmement importants pour Harry, semblent pour moi représenter deux côtés de la figure paternelle idéale qu'il recherche. Rubeus Hagrid est chaleureux, spontané et il a du sens pratique alors qu'Albus Dumbledore est impressionnant, intellectuel et quelque peu flegmatique.

Bien qu'il y ait des livres sur l'alchimie dans la bibliothèque de Poudlard, et j'ai toujours imaginé que cette matière serait étudiée par des élèves très intelligents en sixième et septième années, Hermione ignore étonnamment cette opportunité. Il est possible qu'elle pense (certainement comme Harry et Ron) que loin de vouloir fabriquer une nouvelle pierre philosophale, ils seront plus heureux de ne jamais en revoir une de leur vie.

Chapeauflou

Il s'agit d'un terme archaïque désignant tout nouvel élève de Poudlard qui a dû attendre plus de cinq minutes avant de savoir dans quelle maison il serait envoyé. C'est un délai exceptionnellement long et il est rare que le Choixpeau magique mette autant de temps à se décider. Cela n'arrive sans doute qu'une fois tous les cinquante ans.

Parmi les contemporains de Harry, seuls Hermione Granger et Neville Londubat ont failli être des chapeauflous. Le Choixpeau magique a passé près de quatre minutes à se demander s'il allait envoyer Hermione à Serdaigle ou à Gryffondor. Dans le cas de Neville, le chapeau avait décidé de le diriger vers Gryffondor. Neville, intimidé par la réputation de bravoure qui s'attachait à cette maison, demanda à être envoyé à Poufsouffle. Le chapeau finit par triompher de leur débat silencieux.

Les deux seuls véritables Chapeauflous que Harry Potter connaît personnellement sont Minerva McGonagall et Peter Pettigrow. Le chapeau hésita pendant cinq minutes et demie pour décider si Minerva devait rejoindre Serdaigle ou Gryffondor et Peter fut envoyé à Gryffondor après une longue délibération entre cette maison et celle de Serpentard. Le Choixpeau Magique qui est bien connu pour être têtu refuse encore aujourd'hui d'accepter que sa décision concernant Pettigrow était peut-être une erreur. Il avance comme preuve (douteuse) la manière dont Pettigrow est mort.

Advertisement